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l'extinction de la dynastie des Omméiades alors les lieutenants du prince s'érigèrent en rois dans les principales villes du midi et du centre de la Péninsule. Cependant une poignée de Goths s'était, lors du renversement de la monarchie, réfugiée dans les montagnes des Asturies (voy,); là, dans une retraite presque inaccessible, ces restes de la race gothique, parvinrent à se maintenir par une héroïque constance contre les efforts des conquérants. C'est le berceau du royaume de Léon (voy.), dont Alfonse Ier le Catholique peut être regardé comme le véritable fondateur; car l'existence du prince Pélage, dont le nom se trouve inscrit dans les tables chronologiques, est tout aussi douteuse que celle de notre Pharmund ou Pharamond; les divisions qui ne tarderent pas à éclater parmi les états maures favorisèrent les progrès du nouveau royaume chrétien dont il faut rapporter l'établissement définitif au milieu du vIII siècle. La délivrance de la patrie fut hâtée par des exploits chevaleresques dont les célèbres romanceros nous ont conservé les ouvenir. L'Espagne offrit, pour ainsi dire, à cette époque mémorable un champ de bataille perpétuel, dont le terrain, disputé pied à pied, dut enfin rester, après une lutte de près de six siècles, aux anciens possesseurs du pays.

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ment la monarchie espagnole. Elle s'opéra en 1469 par le mariage de Ferdinand-le-Catholique, possesseur du trône d'Aragon, auquel avait été précédemment annexé le comté de Barcelone, avec Isabelle, héritière du royaume de Castille et de Léon; appuyé sur les forces de ces di̟vers états, Ferdinand résolut de mettre fin à la domination mauresque en Espagne, qui, graduellement ruinée par ses prédé cesseurs, ne se composait plus alors que du seul royaume de Grenade (voy.). Il consomma en effet cette grande entreprise en 1492, et prononça l'expulsion des Maures hors du territoire de la Péninsule. Enfin, ayant dépossédé violemment, en 1512, Jean d'Albret du royaume de Navarre, l'Espagne, des Pyrénées au détroit de Gibraltar, se trouva réunie sous son autorité. Tout concourut à favoriser la grandeur de cette puissance : le génie de Colomb la dota d'un nouveau monde, celui de Charles-Quint lui assura la prépondérance politique sur l'ancien.

Ce célèbre petit-fils de Ferdinand-leCatholique (voy, les articles CHARLES et les articles FERDINAND), dans la personne duquel se trouva réunie par héritage ou par conquête une grande partie de l'Europe, consomma en Espagne la révolution intérieure que son aïeul avait commencée. Il détruisit complétement les institutions libres de Castille et d'AraAu commencement du x1 siècle, il gon (voy. CORTÈS), qui s'étaient mainexistait, outre le royaume de Léon, un tenues au travers de la grande lutte avec comté de Castille (voy.) qui ne tarda pas les Maures et qui avaient sans doute conà être érigé en royaume, un comté de tribué à susciter l'énergie nécessaire pour Barcelone (voy.) qui relevait de la France, les vaincre. Le sombre et fanatique Phiet un royaume de Navarre (voy.) dont lippe II, son successeur, rendit plus pele souverain, don Sanche, dit le Grand, sante encore cette domination absolue. se trouva en mesure de réunir, en 1035, Alors la décadence de l'Espagne comles diverses principautés espagnoles, à mença. Précipitée dans une série de l'exception du comté de Barcelone. Sui- guerres sanglantes par le zèle ardent de vant l'usage funeste, alors consacré, il fit Philippe contre les doctrines nouvelles, entre ses trois fils le partage de ses états: elle se vit enlever une partie du magnidon Garcie l'aîné eut la Navarre, don fique héritage de la maison de Bourgogne. Ramire l'Aragon (voy.), qui fut détaché La défaite et la dispersion de la célèbre de la Navarre pour former un royaume armada (voy.) ruina sa marine; ses finouveau; Castille et Léon échurent à nances s'épuisèrent à soudoyer dans toute Ferdinand I. De ces princes descendi- l'Europe les champions du catholicisme. rent trois séries de rois qui gouvernèrent Les princes dont les règnes suivirent n'éles royaumes chrétiens jusqu'à leur réu- taient pas appelés à rendre à la monarchie nion totale au milieu du xvR siècle, réu- espagnole son ancien éclat; Philippe IV nion fameuse qui constitua définitive-fit de vains efforts pour la relever, tou

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tes ses entreprises furent malheureuses; une révolution lui fit perdre, en 1640, la domination du Portugal. Charles II, dernier prince de cette race dégénérée, étant mort sans héritier en 1700, la cou- | ronne passa en vertu du testament de ce prince, accepté par Louis XIV, à Philippe d'Anjou, petit-fils de ce monarque; mais cet avénement de la maison de Bourbon à l'un des trônes de CharlesQuint, fut le signal d'une longue et terrible guerre, dite de la succession d'Espagne (voy. SUCCESSION), qui mit la France à deux doigts de sa perte. Le traité d'Utrecht (voy.), en 1713, vint pacifier l'Europe. Philippe V fut reconnu par les puissances, mais l'Espagne perdit ce qui lui restait de son ancienne domination en Italie et dans les Pays-Bas. Toutefois bornée à son territoire péninsulaire et à ses immenses possessions d'Amérique, elle pouvait encore, sous une administration éclairée, prendre rang parmi les premières puissances de l'Europe.

On ne saurait confondre dans une commune réprobation le gouvernement des rois de la maison de Bourbon avec celui des princes de la maison d'Autriche. Philippe V et ses successeurs tentèrent à diverses reprises d'imprimer un nouveau cours aux destinées de ce pays, mais leur éloignement héréditaire pour ces institutions politiques qui seules pou- | vaient le régénérer, frappa d'impuissance toutes leurs tentatives, et en définitive, l'Espagne continua de déchoir.

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engagée peu d'années après dans la querelle de cette puissance avec l'Empire. En 1734, une armée espagnole pénétra dans le royaume de Naples et en fit la conquête, ainsi que de la Sicile, et le 3 juil let 1735, le prince don Carlos, fils dé Philippe V, qui commandait cette armée se fit couronner roi des Deux-Siciles à Palerme. Le traité de Vienne de 1738, reconnut ce prince comme légitime pos sesseur de ce royaume, moyennant aban don, en faveur de l'Empire, des droits que les précédents traités lui avaient ace cordés sur d'autres états d'Italie. Ce fut ainsi que la maison de Bourbon parvint à un troisième trône en Europe. A Philippe V. succéda Ferdinand VI, prince modéré et équitable, mais sans énergię pour le bien. Il mourut sans héritier en 1759, et son frère don Carlos qui régnait à Naples se vit appelé au trône d'Espagne. Ainsi qu'on l'a vu à l'article CHARLES III et à l'article BOURBON, ce prince en quittant l'Italie, régla l'ordre de suçcession pour les deux royaumes, par une pragmatique conforme aux transactions européennes, qui veulent que les trois trônes de la maison de Bourbon soient à tout jamais distinets. En vertu de cet acte, Ferdinand, son troisième fils, monta sur le trône des Deux-Siciles, à l'exclusion de Carlos son second fils, destiné à lui succéder en Espagne, l'aîné étant imbécile.

Le règne de Charles III subit l'heureuse influence du génie philosophique L'issue de la guerre de succession avait de son siècle. Des ministres imbus des luchangé sa situation politique: d'ancienne mières nouvelles, tels que d'Aranda, ennemie, l'Espagne était devenue l'alliée Campomanès et Florida Blanca (voy, ces naturelle de la France. Ces nouveaux noms), introduisirent d'importantes ré rapports ne tardèrent pourtant pas à formes dans plusieurs parties de l'admiêtre troubles. Le désir que Philippe V❘ nistration; les sciences et les arts furent éprouvait de revenir sur la renonciation | encouragés ; d'utiles établissements priau trône de France, qui lui avait été rent naissance : il faudrait remonter bien imposée par le traité d'Utrecht, servit haut dans les annales de la royauté en de prétexte à son ambitieux ministre, Espagne, pour trouver un nom aussi digne le cardinal Albéroni (voy.), pour sus- des respects de la nation que celui du mociter en 1717, une nouvelle guerre qui narque qui annula presque entièrement devint générale et où les armes de l'Es- F'inquisition et détruisit l'ordre des jé pagne brillèrent de quelque éclat. Les suites. Signalons encore un autre acte potraités de Séville (1729) et de Vienne litique de ce règne, le fameux pacte de (1731) terminèrent pour un temps les famille, conclu en 1761, pour cimenter dissensions de l'Europe. Revenue à l'al- l'union entre les diverses branches réliance de la France, l'Espagne se trouvagnantes de la maison de Bourbon.

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du sol, pour réveiller l'énergie nationale, avaient cru devoir ressusciter le souvenir des vieilles franchises anéanties depuis deux siècles. Une constitution presque républicaine avait été donnée au pays en 1812.Ferdinand VII, rétabli sur le trône, dominé par de fatales influences, déchira sans le remplacer ce pacte fondamental. Méconnaissant l'esprit du siècle et le vœu national, il voulut faire rétrograder l'Espagne de trente ans : toutes les institutions anciennes qui formaient le cortége du pouvoir absolu furent rétablies; l'inquisition elle-même reparut. Alors le parti libéral prépara une nouvelle révolution.

Charles IV monta sur le trône en 1788 et se trouva bientôt aux prises avec la révolution française; honnête homme, mais dépourvu de la plupart des qualités qui font un roi, ce prince, au lieu de gouverner les autres, dut nécessairement être gouverné lui-même. Ce fut aux mains du célèbre Manuel Godoy (voy.), créé depuis prince de la Paix, qu'il remit le sort de son état. Sous cette administration dont on trop méconnu la tendance libérale et éclairée, l'Espagne rompit d'abord les liens qui l'unissaient à la France pour faire cause commune avec l'Europe contre l'anarchie sanglante qui menaçait la société, puis elle y revint dès qu'un gouvernement régulier eut pris la place des pouvoirs révolutionnaires. Un traité d'alliance offensive et défensive fut conclu avec la république française, en 1796. Ainsi Napoléon, à son avénement, trouva rétablis entre les deux peuples ces rapports d'amitié et de bon voisinage qui duraient depuis un siècle. Toutefois, il ne crut pas voir dans un tel état de choses de suffisantes garanties. Imitateur de la politique de Louis XIV, il résolut, en 1808, d'enlever l'Espagne à la maison de Bourbon pour la donner à un prince de sa famille. Des dissensions intestines, dont l'origine n'est pas parfaitement éclaircie encore, secondèrent l'accomplissement de ses volontés. La révolution fut promptement consommée; le roi Charles IV et son fils Ferdinand livrèrent d'eux-mêmes leurs personnes aux mains de Napoléon, qui donna cette couronne à son frère Joseph, alors roi de Naples, et ainsi transféré par décret impérial d'un trône à un autre. Mais la nation ne se soumit pas comme la famille royale : une guerre meurtrière pour la France éclata sur presque tous les points du territoire. L'Angleterre vint en aide à ces héroïques efforts, et les désastres qu'éprouvèrent alors nos armes dans la Péninsule, contribuèrent puissamment à ébranler le colosse. Enfin il tomba en 1814; l'Espagne recouvra son indépendance et le descendant de Philippe V son royaume. Alors s'ouvrit entre la couronne et le peuple, entre deux principes politiques, le pouvoir absolu et la liberté, une autre lutte qui n'est pas terminée encore. Les défenseurs

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Le signal en fut donné le 1er janvier 1820, dans l'île de Léon, par Riego et Quiroga (voy. ces noms); le mouvement se propagea avec rapidité, et la constitution de 1812, proclamée par l'armée, dut être acceptée et jurée par le roi; mais bientôt les ennemis du nouveau régime se rallièrent et la guerre civile commença dans les provinces du nord. Au dehors aussi, les principes de la saintealliance qui triomphaient alors coalisaient les rois contre le triomphe de la constitution espagnole; son arrêt fut porté au congrès de Vérone, en 1822, et Louis XVIII se chargea de l'exécuter. En 1823, une armée française, sous les ordres du duc d'Angoulême, renversa le gouvernement existant. Ferdinand reprit l'exercice du pouvoir absolu. On sait quelles sanglantes exécutions signalèrent cette période déshonorante de son règne.

La mort de ce prince arrivée en 1833 devint le signal d'un important changement. L'opinion publique qu'il avait contenue dut enfin obtenir satisfaction. Le ministre Zea (voy.), qui croyait pouvoir maintenir le despotisme en le mitigeant avec habileté, fut obligé de quitter le pouvoir. Une constitution fut accordée au pays par la couronne, sous le titre de statut royal; mais cette concession ne parut pas suffisante au parti exalté: à la suite d'une insurrection militaire qui eut lieu à la Granja le 15 août 1836, la constitution de 1812 fut proclamée une troisième fois, pour être, l'année suivante, amplement modifiée par les cortès, et adaptée, ainsi qu'il a été dit plus haut,

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aux conditions de la monarchie repré- | Historia de la dominacion de los sentative. Ajoutons qu'aucun de ces changements politiques n'a été reconnu par l'aîné des princes de la maison royale, don Carlos (voy.), qui a refusé d'adhérer au statut de famille rendu par son frère Ferdinand VII le 29 mai 1830. Ce statut avait pour objet d'annuler la loi de succession, faite en 1713 par Philippe V, et en vertu de laquelle les femmes n'étaient appelées à la couronne qu'au défaut de tous les mâles de la lignée. Ce sont les principes antérieurs, dits de la succession castillane, que Ferdinand a voulu faire revivre, et sur lesquels reposent les droits de sa fille, la jeune reine Isabelle II. Don Carlos qui n'a pas voulu les reconnaître s'est érigé en roi dans les provinces septentrionales; et aidé par l'absolutisme européen, il entretient, depuis quelques années, une cruelle guerre civile dans sa patrie.

Arabes en España, Madrid, 1820 et années suivantes, 3 vol. in-4o; différents ouvrages allemands de M. Aschbach sur les Visigoths, sur les Omméiades, les Almoravides et les Almohades en Espagne; de M. Schmidt, Histoire de l'Aragon au moyen-áge (Leipzig, 1828); de M. Lembke, Histoire d'Espagne, Hamb., t. I, 1831, et librement reproduite en français dans la collection de M. P. Des| barres; Histoire d'Espagne par M. Depping, Paris, 1811, t. I et II; par M. Ch. Romey, Paris, 1835, t. I; par M. Rosseeuw Saint-Hilaire, t. I et II, Paris, 1836, etc., etc. P. A. D.

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ESPAGNOLE (ÉCOLE) DE PEINTURE, SCULPTURE, etc. Pendant les huit siècles que les Espagnols eurent à lutter contre les Maures établis chez eux, ils cultivèrent peu les arts. Vainement le roi saint Ferdinand, vers le milieu du x111° siècle, tenta-t-il de les mettre en honneur en instituant à Séville une confrérie d'artistes i en fut de cette corporation comme de celle qui existait en Italie avant le xv siècle, à peine s'il en sortit un sujet digne d'être cité. C'est seulement sous Ferdinand V la peinture essaya que de secouer le joug du gothique et du mauresque. Les premiers monuments estimables et authentiques de la peinture à l'huile exécutés par des indigènes sont les portraits de Ferdinand et d'Isabelle sa femme, par le Castillan Ant. Rincon, mort en 1500, qui se voient à Tolède, et une Vierge tenant l'enfant Jésus en présence de saint André et de saint Christophe, à Salamanque, par Ferdinand Gallegos, né vers 1475, et mort à 70 ans. Alors commençait à se répandre en Espagne la réputation des Léonard de Vinci, des Michel-Ange, des Raphaël; et les louanges accordées à leurs ouvrages étaient telles que la plupart des artistes un peu aisés se dirigèrent vers l'Italie pour voir de leurs propres yeux ces merveilles tant vantées. Beaucoup parmi eux se firent remarquer dans cette patrie des arts et y acquirent de la célébrité; la plupart revinrent ensuite propager dans leur propre patrie cette connaissance et l'amour du beau, de l'antique, des saines doctrines qu'ils avaient

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Les succès, les honneurs, la fortune qu'obtinrent ces artistes à leur retour dans leur patrie excitèrent l'émulation de leurs compatriotes : tous s'empressèrent de marcher sur leurs traces et les prirent pour modèles, mais sans toutefois abdiquer leur sentiment inné. Dé là cette ressemblance qui existe entre les écoles espagnole et italienne; de là aussi cette force d'expression, ce caraćtère austère on terrible, cette sauvagerie, si l'on peut dire ainsi, qui caractérisent les productions pittoresques de la Péninsule. Que ces ouvrages aient pour objet la représentation de sujets tragiques, qu'ils peignent cette foi intime, ces extases saintes, ou ces simples et angéliques images de la Vierge, si nombreuses et si vénérées en Espagne, on trouve dans tous un caractère original en dehors des écoles ultramontaines dont ils sont cependant une émanation plus ou moins directe, plus ou moins sentie; et c'est là ce qui fait des peintures espagnoles une classe à part, à laquelle on est enfin convenu de donner le nom d'école.

été puiser en Italie. Parmi les artistes | Italiens, et Velasquez de Silva, mort en qui se sont fait un nom à Rome, et qui 1660, qu'on considère généralement ont le plus contribué à l'avancement de comme le coryphée de l'école natio Part en Espagne, on cite particulière- nale. ment le Castillan Alonzo Berruguete, mort en 1561, qui, comme Michel-Ange dont il partagea les travaux au Vatican et s'appropria le grand style, fut à la fois peintre, sculpteur et architecte; l'Andaloux Becerra, mort en 1570, également peintre, sculpteur et architecte, et qui fut l'élève et l'émule de Daniel de Volterre, avec lequel il travailla à SaintPierre de Rome et à la Vigne (villa) du pape Jules II; l'architecte et sculpteur J.-B. Monnegro, de Tolède, sur les des sins duquel fut élevée cette basilique de P'Escurial considérée par les Espagnols comme la huitième merveille du monde; Juan de Joanes, mort en 1579, fondateur de l'école de Valence, qui consacra 13 ans de sa vie à l'étude des peintures de Raphaël au Vatican, sans arriver à être supérieur au Pérugin ni à Albert Darer, dont il a la sécheresse et la maigreur; le sculpteur Torrigiani, de Séville, ardent rival de Buonarotti; Campagna, Flamand d'origine, et qui, mort en 1570, fut élève de Raphaël, puis imitateur de Michel-Ange et maître de Moralès el divino; Alesio, de Séville, dont la chapelle Sixtine renferme deux ouvrages capitaux; Luis de Vargas, né à Séville, mort en 1568, qui eut pour maître Perrin del Vaga et peignit à Rome beaucoup d'ouvrages estimés à l'huile et à fresque; le soi-disant sourd-muet Fernandez Navaretto, mort en 1579, l'un des meilleurs élèves du Titien à Venise; le chanoine Paul de Cespedes, de Cordoue, mort en 1608, qui fut un imitateur heureux du Corrège, et s'acquit une grande renommée non-seulement comme peintre, sculpteur et architecte, mais encore comme érudit et savant littérateur: son histoire de la Vierge à la Trinité du Mont lui fit donner, à Rome, le nom de Raphaël espagnol; le sculpteur Juan Martinez Montanès, de Séville, si réputé pour ses figures de Christ; François Ribalta, mort en 1623, dont le fils, Jean, devint le maître du célèbre J. Ribera; enfin ce même Ribera, mort en 1659, appelé l'Espagnoleto par les

Sans doute les critiques d'un goût sévère ont quelque raison de ne voir dans les écoles espagnoles prises collectivement (on en compte trois principales dont les autres relèvent: celle de Valence, ayant pour chef Vincent dit Juan de Joanes, celle de Madrid, présidée par Velasquez, celle de Séville, illustrée par Murillo) qu'une dégénérescence des écoles italienne et flamande; mais ils ne peuvent s'empêcher de reconnaître que, si elles laissent à désirer plus d'élévation et de sévérité de style, un meilleur goût de composition et de dessin, elles possèdent à un éminent degré le sentiment précieux de la nature. Ce sentiment, on le retrouve partout, aussi bien dans le rendu des formes que dans le choix et la nature des effets, dans le dessin que dans la couleur, dans le caractère des têtes que dans l'expression. En un mot, les qualités de l'art qui influent le plus sur les sens sont le propre des peintres espagnols: aussi, de

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