Sayfadaki görseller
PDF
ePub

we

reflections upon our own minds. This is like a philosopher: what does the lady do? What! no innate ideas?' she cries, 'frightful! are we born without feelings? We do not give these as her words, but this is the course of her argument. Again: no innate idea of God? What! has not the creator, like a great painter, inscribed his name on the tablet of the soul? What was to be done? Locke had brought forward the case of many nations, who have not only been born without the idea of a God, but lived and died without it; and more may be found in Robertson's account of the American savages. One may boldly affirm,' says she, I believe that no such nations exist.' (III. 26.) Very boldly certainly. The celebrated enthymeme of Descartes, I think; therefore I exist,' she calls the a, b, c, of philosophy. Did she ever inquire into the meaning of the major, I think?' If she did, did she never find, that, if it means, 'I'-viz. this existing individual, think,' it assumes what it proves; if it means only, some thought exists,' then it proves nothing further than the existence of thought. We believe, after all, that we must all take our existence for granted. Mad. de S. finds it very improper that we should say of any one; he has great reasoning powers,-imagination,-sensibility;" should only say, he has soul,-a great deal of soul.' (III. 16.) And in like manner, we suppose, we should say of any one who can run very fast, or lift enormous weights, of a rope-dancer or a tumbler, he has body-a great deal of body. To prove the analogies that exist between the different elements of external nature,' she mentions the relation of sounds and colours,' and to prove this, relates the opinion of Sanderson, who was born blind, that 'scarlet resembled the sound of a trumpet. Philosophers have endeavoured to disprove the existence of a moral sense, by the very different practices which are found among dif ferent nations: how can the same power, say they, prompt one people to cherish their parents in old age, and another to knock them on the head? Still, says the lady, the intentions, of each are the same; each means a kindness to the old people. But of what use, we ask, is a moral sense, since evidently it cannot guide us without the addition of positive precepts? Then it will easily be believed that she leans very strongly to the hypothetical philosophy, in opposition to the experimental; and that she is a decided enemy to the doctrine of utility in morals. She never mentions Paley, and the name of Reid occurs only among a crowd of others. But" something too much of this." We mention these things in perfect good-humour, and are sorry that impartiality obliges us

to do it no one can deserve more candid treatment than Mad. de Staël, from the very candid way in which she treats every one else. She praises wherever she can, and yet without ever assuming the nauseous style of panegyric.

Hitherto we have translated our quotations, and have sometimes a good deal concentrated the sense, because we were anxious to give our readers the matter rather than the manner of Mad. de S.*: but we should be unjust both to them and her if we closed this article without giving them some specimens of her eloquence. Here we will not presume to translate.-We e begin with some very sensible remarks on the state of women in France:

[ocr errors]

Depuis que l'esprit chevaleresque s'étoit éteint en France, depuis qu'il n'y avoit plus de Godefroi, de Saint Louis, de Bayard, qui protégeassent la foiblesse, et se crussent liés par une parole comme par des chaînes indissolubles, j'oserai dire, contre l'opinion reçue, que la France a peut-être été, de tous les pays du monde, celui où les femmes étoient le moins heureuses par le cœur. On appeloit la France le paradis des femmes, parcequ'elles y jouissoient d'une grande liberté; mais cette liberté même venoit de la facilité avec laquelle on se détachoit d'elles. Le Turc qui renferme sa femme lui prouve au moins par là qu'elle est nécessaire à son bonheur : l'homme à bonnes fortunes, tel que le dernier siècle nous en a fourni tant d'exemples, choisit les femmes pour victimes de sa vanité; et cette vanité ne consiste pas seulement à les séduire, mias à les abandonner. Il faut qu'il puisse indiquer avec des paroles légères et inattaquables en elles-mêmes que telle femme l'a aimé et qu'il ne s'en soucie plus. "Mon amour-propre me crię: Fais-la mourir de chagrin," disoit un ami du barron de Bezenval, et cet ami lui parut très regrettable quand une mort prématurée l'empecha de suivre ce beau dessein. On se lasse de tout, mon ange, écrit M. de La Clos dans un roman qui fait frémir par les raffinements d'immoralité qu'il décèle. Enfin, dans ces temps où l'on pretendoit que l'amour régnoit en France, il me semble que la galanterie mettoit les femmes, pour ainsi dire, hors la loi. Quand leur règne d'un moment étoit passé, il n'y avoit pour elles ni générosité, ni reconnoissance, ni même pitié. L'on contrefaisoit les accentes de l'amour pour les faire tomber dans le piège, comme le crocodile, qui imite la voix des enfants pour attirer leurs mères.

Louis XIV, si vanté par sa galanterie chevaleresque, ne se montra-t-il pas le plus dur des hommes dans sa conduite envers la femme dont il avoit été le plus aimé, madame de La Vallière?

*Since this article has been written, a translation of the work has appeared. We have looked it over very slightly it seems to give the sense of the original accurately enough, but no notion whatever of it's eloquence,

Les details qu'on en lit dans les mémoires de Madame sont affreux. Il navra de douleur l'ame infortunée qui n'avoit respiré que pour lui, et vingt années de larmes au pied de la croix purent à peine cicatriser les blessures que le cruel dédain du monarque avoit faites. Rien n'est si barbare que la vanité; et comme la société, le bon ton, la monde, le succès, mettent singulièrement en jeu cette vanité, il n'est aucun pays où le bonheur des femmes soit plus en danger que celui où tout depend de ce qu'on appelle l'opinion, et où chacun apprend des autres ce qu'il est de bon gout de sentir.' Vol. I. p. 46-8.

The causes of the striking difference between ancient and modern comedy are judiciously observed, and present a good specimen of her usual style of criticism.

Aristophane vivoit sous un gouvernement tellement républicain que l'on y communiquoit tout au peuple, et que les affaires d'état passoient facilement de la place publique au théâtre. Il vivoit dans un pays où les spéculations philosophiques étoient presque aussi familières à tous les hommes que les chefs-d'œuvre de l'art, parceque les écoles se tenoient en plein air, et que les idées les plus abstraites étoient revêtues des couleurs brillantes que leur prêtoient la nature et le ciel; mais comment recréer toute cette sève de vie sous nos frimas et dans nos maisons? La civilisation moderne a multiplié les observations sur le cœur humain: l'homme connoît mieux l'homme, et l'ame, pour ainsi dire disséminée, offre à l'écrivain mille nuances nouvelles. La comédie saisit ces nuances, et quand elle peut les faire ressortir par des situations dramatiques, le spectateur est ravi de retrouver au théâtre des caractères tels qu'il en peut rencontrer dans le monde; mais l'introduction du peuple dans la comédie, des chœurs dans la tragédie, des personages allégoriques, des sectes philosophiques, enfin de tout ce qui présente les hommes en masse, et d'une manière abstraite, ne sauroit plaire aux spectateurs de nos jours. Il leur faut des noms et des individus; ils cherchent l'intérêt romanesque même dans la comédie et la société sur la scène.' Vol. II. pp. 274-5. The next is in a higher style.

L'homme lassé de ces efforts se borne-t-il à ne rien connoître que par les sens, tout sera douleur pour son ame. Aura-t-il l'idée de l'immortalité quand les avant-coureurs de la destruction sont si profondément gravés sur le visage des mortels, et que la nature. vivante tombe sans cesse en poussière? Lorsque tous les sens parlent de mourir, quel foible espoir nous entretiendroit de renaître? Si l'on ne consultoit que les sensations, quelle idée se feroit-on de la bonté suprême? Tant de douleurs se disputent notre vie, tant d'objets hideux déshonorent la nature, que la créature infortunée maudit cent fois l'existence avant qu'une dernière convulsion la lui ravisse. L'homme, au contraire, rejette-t-il le témoignage des sens, comment se guidera-t-il sur cette terre? et s'il n'en croyoit qu'eux cependant, enthousiasme, quelle morale, quelle religion réVOL. XI.

E

sisteroient aux assauts réitérés que leur livreroient tour à tour la douleur et le plaisir.' Vol. III. pp. 71–2.

Lorsque Thomas Morus aima mieux périr sur l'échafaud que de remonter au faite des grandeurs en faisant le sacrifice d'un scrupule de conscience: lorsqu'après une année de prison, affoibli par la souffrance, il refusa d'all r retrouver sa femme et ses enfants qu'il chérissoit, et de se livrer de nouveau à ces occupations de l'esprit qui donnent tout à la fois tant de calme et d'activité à l'existence; lorsque l'honneur seul, cette religion mondaine, fit retourner dans les prisons d'Angleterre un vieux roi de France, parceque son fils n'avoit pas tenu les promesses au nom desquelles il avoit obtenu sa liberté; lorsque les chrétiens vivoient dans les Catacombes, qu'ils renonçoient à la lumière du jour, et ne sentoient le ciel que dans leur ame; si quelqu'un avoit dit qu'ils entendoient bien leur intérêt, quel froid glacé se seroit répandu dans les veines en l'écoutant, et combien un regard af. tendri nous eût mieux révélé tout ce qu'il y a de sublime dans de tels hommes !

Non certes, la vie n'est pas si aride que l'égoïsme nous l'a faite; tout n'y est pas prudence, tout n'y est pas calcul; et quand une action sublime ébranle toutes les puissances de notre être, nous ne pensons pas que l'homme généreux qui se sacrifie a bien connu, bien combiné son intérêt personnel: nous pensons qu'il immole tous les plaisirs, tous les avantages de ce monde, mais qu'un rayon divin descend dans son cœur pour lui causer un genre de felicité qui ne ressemble pas plus à tout ce que nous revêtons de ce nom, que l'immortalité à la vie.' Vol. III. pp. 178-9. The worship of the Moravians is described in a very beautiful and touching manner.

A la place de cloches, des instruments à vent d'une trèsbelle harmonie invitent au service divin. En marchant pour aller à l'église au son de cette musique imposante, on se sentoit enlevè à la terre; on croyoit entendre les trompettes du jugement dernier, non telles que le remords nous les fait craindre, mais telles qu'une pieuse confiance nous les fait espérer; il sembloit que la miséricorde divine se manifestoit dans cet appel, et prononçoit d'avance un pardon régénerateur.

L'église étoit décorée de roses blanches et de fleurs d'aubépine; les tableaux n'étoient point bannis du temple, et la musique y étoit cultivée comme faisant partie du culte; on n'y chantoit que des psaumes: il n'y avoit ni sermon, ni messe, ni raisonnement, ni discussion théologique; c'étoit le culte de Dieu en esprit et én vérité. Les femmes, toutes en blanc, étoient rangées les unes à côté des autres sans aucune distinction quelconque; elles sembloient des ombres innocentes qui venoient comparoître devant le tribunal de la divinité.

Le cimetière des Moraves est un jardin dont les allées sont marquées par des pierres funéraires, à côté desquelles on a planté un arbuste à fleurs. Toutes ces pierres sont égales; aucun de

ces arbustes ne s'élève au-dessus de l'autre, et la même épitaphe sert pour tous les morts: il est né tel jour, et tel autre il est retourné dans sa patrie. Admirable expression pour désigner le terme de notre vie ! Les anciens disoient, il a vécu, et jetoient ainsi un voile sur la tombe pour en dérober l'idée. Les chretiens placent audessus d'elle l'étoile de l'espérance.

Le jour de Pâques le service divin se célèbre dans le cimetière qui est placé à côté de l'église, et la résurrection est annoncée au milieu des tombeaux. Tous ceux qui sont présents à eet acte du culte, savent quelle est la pierre qu'on doit placer sur leur cercueil, et respirent déjà le parfum du jeune arbre dont les feuilles et ses fleurs se penchèrent sur leurs tombes. C'est ainsi qu'on a vu, dans les temps modernes, une armée tout entière assistant à ses propres funérailles, dire pour elle-même le service des morts, décidée qu'elle étoit à conquérir l'immortalité.' Vol. III. pp. 296—8.

We know not whether it is altogether national partiality which makes us consider the following passage as the finest in the book. With it we reluctantly close this article.

Les hommes marchent tous au secours de leur pays quand les circonstances l'exigent; mais s'ils sont inspirés par l'enthousiasme de leur patrie, de quel beau mouvement ne se sentent-ils pas saisis! Le sol qui les a vu naître, la terre de leurs aieux, la mer qui baigne les rochers, de longs souvenirs, une longue espérance, tout se soulève autour d'eux comme un appel au combat; chaque battement de leur cœur est une pensée d'amour et de fierté. Dieu l'a donné cette patrie aux hommes qui peuvent la defendre, aux femmes qui pour elle consentent aux dangers de leurs frères, de leurs époux, et de leurs fils. A l'approche des périls qui la menacent, une fievre sans frisson, comme sans délire, hâte le cours du sang dans les veines; chaque effort dans une telle lutte, vient du recueillement intérieur le plus profond. L'on n'aperçoit d'abord sur le visage de ces généreux citoyens, que du calme, il y a trop de dignitè dans leurs émotions, pour qu'ils s'y livrent au dehors; mais que le signal se fasse entendre, que la bannière nationale flotte dans les airs, et vous verrez des regards jadis si doux, si prêts à le redevenir à l'aspect du malheur, tout à coup animés par une volonté sainte et terrible! ni les blessures, ni le sang même ne feront plus frémir; ce n'est plus de la douleur, ce n'est plus de la mort, c'est une offrande au Dieu des armées; nul regret, nulle incertitude, ne se mêlent alors aux résolutions les plus désespérées, et quand le cœur est entier dans ce qu'il veut, l'on jouit admirablement de l'existence. Dès que l'homme se divise au dedans de lui-même, il ne sent plus la vie que comme un mal, et si de tous les sentiments l'enthousiasme est celui qui rend le plus heureux, c'est qu'il réunit plus qu'aucun autre toutes les forces de l'ame dans le même foyer.' Vol. III. pp. 405-7.

« ÖncekiDevam »