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CHAPITRE IV.

SAINT-CLOUD,

(village et château. )

SAINT-CLOUD est un village ou bourg très-ancien, du département de Seine-et-Oise, arrondissement de Versailles, canton de Sèvres, à deux lieues de Paris, sur la rive gauche de la Seine. Ire. Période. L'histoire de Saint-Cloud remonte aux premiers temps de la monarchie des Francs; il se nommait alors Novigentum, d'où l'on fit Nogent-sur-Seine ce n'était qu'une petite bourgade d'un abord extrêmement difficile.

Dès lors cependant, il y avait à Nogent-surSeine une église, un pasteur; mais ce n'est que plus tard, et après le séjour d'un prince Franc, que ce bourg acquit l'espèce de célébrité dont il a joui depuis.

J'ai exposé la scène de l'assassinat commis de sang-froid, en l'an 533, par deux rois Francs, Childebert et Chlothachaire, sur les personnes de leurs neveux, encore enfans. J'ai dit que

le plus jeune de ces enfans, nommé Chlodovalde, fut soustrait au poignard de ses oncles; qu'on lui fit couper ses cheveux et embrasser l'état ecclésiastique : c'était alors le faire renoncer à la royauté. De son nom Chlodovalde, on a fait celui de Cloud. Inhumé dans le lieu de Nogent, il acquit, après sa mort, une réputation de saint; et ce village, en conséquence, reçut le nom de Saint-Cloud.

Le tombeau de Saint-Cloud, près duquel s'opéraient, dit-on, beaucoup de miracles, attira des pèlerins dans ce lieu, et contribua à menter le nombre de ses habitans.

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En 1209, il s'éleva une grave contestation entre le chapitre de Saint-Cloud et l'évêque de Paris, sur la possession de la chapelle de SaintJean-Baptiste, voisine de l'église collégiale; des arbitres furent nommés, des témoins entendus; la question fut décidée en faveur du chapitre. L'ancienne église de Saint-Cloud reçut des augmentations successives, à mesure que le nombre des habitans devenait plus considérable.

Il paraît cependant que la dépouille du saint

› Histoire de Paris, 2o. édition, t. I,

page 323.

ne fut pas toujours conservée à Saint-Cloud, puisque nous voyons les religieux du monastère de ce lieu venir processionnellement en 890 ou 891, à la cathédrale de Paris, reprendre la châsse de ce saint, et la reporter dans leur église, « accompagnés, disent les annales de » Paris, de presque tous les habitans de ce bourg, qui les suivaient, en chantant les >> louanges de leur saint, et en témoignant la » joie qu'ils ressentaient de se trouver en pos>> session d'une aussi précieuse relique.

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En 1428, le chapitre qui avait succédé au monastère de moines fit faire à ces reliques. une châsse de cuivre doré, enrichie de pierreries et de deux figures d'argent en relief; mais, la même année, les chanoines furent obligés, à cause des guerres civiles qui désolaient la France, d'abandonner leur église et de fuir à Paris, avec leurs reliques et la châsse de SaintCloud, qui fut mise en dépôt dans l'église de Saint-Simphorien de la Cité, où elle demeura jusqu'en 1443, époque où fut exécuté une nouvelle procession pour sa translation dans le lieu de Saint Cloud. On conservait aussi dans l'église de ce lieu un os du doigt de saint Jean, enchâssé dans un vase de cristal on portait cet os en

procession, tous les premiers mercredis du mois; on faisait, ce jour-là, la bénédiction de l'eau pour les malades, dans laquelle on plongeait le doigt du saint. Le trésor de l'église de Saint-Cloud renfermait encore d'autres reliques : ce sont une dent de saint Jean-Baptiste, et deux morceaux de bois de la vraie croix, dont l'authenticité est prouvée comme il suit : «‹ An»selme, natif de Paris, étant parti pour la » conquête de la Terre Sainte, fut fait, après » la prise de Jérusalem, préchantre dans l'é» glise du Saint-Sépulcre, et trouva dans le » trésor d'icelle le bois de la vraie croix, sur >> laquelle Jésus-Christ avait opéré la rédémp>>tion du genre humain. En ayant écrit à l'église de Paris, et à son évêque et chanoines, >> il offrit de leur en faire présent, ce qui ayant » été accepté avec beaucoup de reconnaissance, >> ils lui écrivirent et députèrent pour le rece» voir; mais, craignant de perdre un trésor » aussi précieux, qu'il voulait procurer à sa » patrie, il se détermina à faire lui-même le » voyage, pour le porter dans l'église de Pa» ris. Il partit donc à cet effet, chargé du pré>> cieux fardeau; mais, étant mort en chemin, » Foulques, son fils, qui l'avait accompagné

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» dans le voyage, eut la gloire d'arriver jusqu'à Fontenai-sous-Louvre, en Parisis, où il » déposa la relique et avertit l'évêque et cha>> pitre de Paris de son arrivée '. »

A cette nouvelle, ceux-ci partent aussitôt remplis de joie, et transportent d'abord à Saint-Cloud ce bois sacré, qui leur était envoyé du ciel, pour le transférer de là à Paris le dimanche suivant; ce qui fut fait. (Nous traduirons ici un passage d'un manuscrit de l'église de Paris, du XIV. siècle. ) « Au jour marqué, » fête du bienheureux saint Pierre-aux-Liens, » les évêques de Paris, de Meaux et de Sen>> lis, réunirent toutes les processions dans » un même lieu, coururent en chantant des >> louanges vers la croix du Seigneur, et, pleu»rant de joie, le placèrent dans l'église de la >> bienheureuse Marie.» Mais, sans doute pour récompenser l'église de Saint-Cloud, ou ne voulant pas qu'elle fût témoin d'un aussi grand bonheur, sans y participer, les évêques lui laissèrent deux petits morceaux de la précieuse relique, qu'on enchâssa dans une croix de cuivre doré, toute couverte de pierreries ; cette croix

* Lebeuf, Dissertation ecclésiastique et civile de Paris.

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