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qui fut encore changé dans le siècle suivant en ceux de Chailleau, Chaleau et Chailliau, d'où il est facile de faire dériver le nom actuel.

Chaillot fut de bonne heure érigé en paroisse; en 1097, cette cure appartenait au prieuré de Saint-Martin-des-Champs.

Les auteurs qui ont écrit sur Chaillot rappellent le nom et la généalogie d'un grand nombre de seigneurs fort obscurs : nous nous garderons bien de les imiter. Nous dirons seulement qu'en 1450 à l'extinction des seigneurs particuliers de cette terre, elle passa comme vacante sous la domination du seigneur de Marly-le-Château, mais que le roi en conserva la haute-justice avec le droit d'aubaine et biens vacans appartenant au haut-justicier, droits dont il se démit bientôt en faveur de Philippe de Commines, son chambellan. Les lettres-patentes où est consignée cette donation à Commines portent « une tour carrée et les prisons » qui sont au dessous, l'hôtel de la seigneurie >> qui était alors en ruine, environ sept arpens » de jardin et de cerisaie qui allaient jusqu'aux » fosses des égouts de Paris; trois arpens de » vigne en une pièce; seize ou vingt arpens de » terre; trente livres parisis de gros cens, huit

» livres de menu cens; rouage des vins qui se » baillent à ferme, et six ou sept arrière-fiefs >> tenus de la tour carrée, justice moyenne et >> basse, avec mairie et sergent. »>

Plus tard, la haute-justice de Chaillot revint à la couronne; mais nous trouvons dans une sentence de 1633 qu'elle appartenait alors au maréchal de Bassompierre, également connu par sa galanterie et par ses exploits militaires. Plus tard, enfin, la haute-justice passa aux religieuses de la Visitation. Mais arrêtons-nous un moment pour retracer l'origine de cette communauté et de quelques autres plus anciennes qu'on vit pendant long-temps à Chaillot.

Les ducs de Bretagne avaient, au xiv. siècle, une maison de plaisance sur l'emplacement même de l'ancien village de Nijon, dont elle conservait le nom. Cette maison fut destinée par la reine Anne de Bretagne, femme de Charles VIII, à l'établissement d'un couvent de Minimes, appelés communément les bons hommes, parce qu'à la cour de Louis x1 on avait coutume d'appeler du nom de bon homme François de Paule, fondateur des Minimes ce fut le premier couvent que cet ordre posséda dans les environs de Paris. La reine y fit bâtir

une église, sous le titre de Notre-Dame de toute Gráce, qui ne fut entièrement achevée que sous François 1er. Sur le fronton du portail de cette église étaient placées trois figures, qui n'avaient guère la mine catholique : leur attitude n'était rien moins que pieuse; et peut-être pourrait-on présumer qu'elles représentaient quelques divinités païennes qui auraient orné autrefois le manoir de Nijon : ce ne serait pas la première fois que la dévote ignorance aurait fait de semblables bévues.

Il s'établit aussi à différentes époques, à Chaillot, plusieurs couvens de femmes, telles que des Augustines, des Bénédictines; mais la plupart n'eurent qu'une existence éphémère; il en fut autrement des religieuses de la Visitation.

Catherine de Médicis avait fait bâtir à Chaillot une maison en forme de palais : cette maison avait été embellie par Bassompierre; et, sous Henri iv, elle portait le titre de Maison de Grammont, lorsque Henriette de France, cette reine malheureuse, fille de Henri IV et femme de Charles 1o, précipitée du trône d'Angleterre, vint y ensevelir sa douleur en s'y établissant avec les religieuses de la Visi

tation, qu'elle y attira auprès d'elle. « Il n'y » avait que cinq ans encore que les religieuses » de la Visitation étaient établies à Chaillot et >> reconnues dames du lieu, dit l'abbé Lebeuf, » lorsqu'elles obtinrent du roi l'amortissement » du château de ce village, de la maison du jar» dinier, jardin et bois clos de murs, avec la >>> haute-justice, sans être tenues de payer finan>>ces, pour cette haute-justice. Les lettres sont >> du mois de septembre 1656. » En 1686, elles acquirent la principale justice subalterne de Chaillot, et en 1693, une seconde, la seule qui restât encore dans des mains étrangères.

Le couvent de Chaillot devint le lieu de la sépulture de sa fondatrice et de tous ses proches, obligés de s'expatrier et de chercher en France un asile que leur refusait l'Angleterre. Charles I., Jacques II, sa femme et sa fille Marie furent tous inhumés à Chaillot; mais le couvent obtint plus tard un autre genre de célébrité dont il est temps de parler.

Il n'est personne qui ne connaisse les amours et l'infortune de cette belle et intéressante Lavallière; il n'est personne qui, en lisant le récit

▪ Histoire ecclésiastique de la banlieue de Paris.

de sa vie, n'ait partagé ses chagrins, lorsque son âme ardente et sensible eut à gémir sur l'inconstance d'un roi qu'elle aimait pour luimême, lorsqu'elle se vit un objet d'indifférence aux yeux d'un monarque qui avait mis tout en œuvre pour séduire son coeur et enflammer son imagination. C'est à Chaillot, c'est dans le couvent fondé par Henriette de France, qu'elle courut ensevelir et son amour et le souvenir de ses faiblesses; c'est là que Colbert vint, de la part de son maître, l'arracher encore une fois à la douceur d'une vie paisible pour la reporter au milieu du faste et de l'intrigue d'une cour qui lui convenait si peu, et qu'elle devait bientôt abandonner une seconde fois pour consacrer le reste de ses jours à l'humilité et à la pénitence. La sœur Louise de la Miséricorde mourut au couvent des Carmélites, à Paris.

Dès-lors, et depuis 1659', Chaillot était devenu un des faubourgs de Paris, sous le nom de faubourg de la Conférence; mais il faut remarquer qu'il le fut plutôt de nom que réellement, car il n'était point assujéti aux mêmes

Voyez édit de juillet 1659.

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