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détail. Le plafond a été peint par cet artiste célèbre, qui y a représenté, sous des figures symboliques et de savantes allégories, une partie de l'histoire de Louis xiv, depuis 1661, époque où il prit les rênes du gouvernement, jusqu'en l'année 1678, de laquelle date la paix de Nimègue. Cette histoire est divisée en vingt grands tableaux et dix-huit petits; les sujets de chacun sont indiqués par de courtes inscriptions.

L'appartement de la reine, composé de plusieurs pièces, est aujourd'hui dégarni des nombreux tableaux qui en firent long-temps l'ornement; les plafonds seuls sont restés intacts : on les doit à Gilbert de Sève; mais, ainsi que l'appartement du roi, celui de la reine est mal éclairé et distribué d'une manière peu commode.

L'appartement du roi, contigu à celui-ci, se compose d'un grand nombre de pièces, entre autres d'une seconde antichambre, plus connue sous le nom de l'oeil de bœuf, parce que sa frise est percée d'un oeil de boeuf destiné à donner plus de jour à cette pièce. « Là, dit Mercier', >> vit un suisse carré et colossal : c'est un gros

· Tableau de Paris, tome IV, page 253.

>> oiseau dans la cage. Il boit, il mange, il dort » dans cette antichambre et n'en sort point: le >> reste du château lui est étranger. Un simple » paravent sépare son lit et sa table des puis

»sances de ce monde. Douze mots sonores or» nent sa mémoire et composent son service : » Passez, messieurs, passez, messieurs, le roi! » retirez-vous. On n'entre pas, monseigneur. >> Et monseigneur file sans mot dire. Tout le » monde le salue, personne ne le contredit; >> sa voix chasse dans la galerie des nuées de » comtes, de marquis et de ducs, qui fuient » devant sa parole. Il renvoie les princes et >> princesses, et ne leur parle que par mono» syllabes: aucune dignité subalterne ne lui » en impose; il ouvre pour le maître la por» tière de glaces et la referme; le reste de la » terre est égal à ses yeux. Quand sa voix re»tentit, les pelotons épars de courtisans s'a>> moncèlent ou se dissipent; tous fixent leurs >> regards sur cette large main qui tourne le » bouton; immobile ou en action, elle a un » effet surprenant sur tous ceux qui la regar>> dent. Ses étrennes montent à cinq cents louis >> d'or; car on n'oserait offrir à cette main un » métal aussi vil que l'argent. Le soir, un

>> groupe de courtisans traverse de nouveau » l'oeil de boeuf, et s'attroupe auprès d'une >> porte fermée, en attendant qu'elle s'entr'ou» vre. Ce sont des prétendans à l'honneur in» signe de souper avec le maître : tel a pour» suivi cette grâce pendant trente-cinq années, » fidèle tous les jours de sa vie à cette porte >> ingrate; et il est mort à la poursuite de ses >> faveurs, sans l'avoir vu bailler pour lui. >> Chacun se flatte d'une espérance qui ne s'é» teint pas, quoique si souvent trompée. Au >> bout de deux heures, cette porte, adorée et » pressée dans un tremblement respectueux, » s'entr'ouvre; un huissier de la chambre pa» raît avec une liste à la main, et crie sept à >> huit noms noms fortunés qui entrent, ou » plutôt se glissent dans l'étroit et envié pas»sage. Puis l'huissier ferme subitement la >> porte au nez des autres qui, faisant semblant » de se consoler de cette disgrâce, s'en vont, >> le chagrin et le désespoir dans le coeur. » Il n'y a rien à ajouter à ce tableau.

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Le

PARC DE VERSAILLES.

parc de Versailles se divise en grand et

en petit parcs, qui, réunis, forment environ vingt lieues de circuit.

Le petit parc, le seul dont nous parlerons, renferme les jardins plantés par Le Nostre. C'est là que cet artiste a épuisé toutes les ressources de son art; c'est là surtout qu'il faut être pour bien juger la comparaison qu'a faite l'auteur des Jardins entre Kent, qui le premier dessina le genre libre, et Le Nostre, qui a excellé dans le genre régulier.

Je ne décide point entre Kent et Le Nostre :
Ainsi que leurs beautés, tous les deux ont leurs lois.
L'un est fait pour briller chez les grands, chez les rois :
Les rois sont condamnés à la magnificence;

On attend autour d'eux l'effort de la puissance;

On y veut admirer, enivrer ses regards

Des prodiges du luxe et du faste des arts.

L'Art peut donc subjuguer la Nature rebelle;

Mais c'est toujours en grand qu'il doit triompher d'elle.
Son éclat fait ses droits : c'est un usurpateur
Qui doit obtenir grâce à force de grandeur.

Si l'art est excusable, c'est surtout dans les jardins de Versailles, où il se montre avec tant d'avantage.

Les détails de ces jardins étonnent, par leur variété, par les riches effets des eaux, et par

la beauté des sculptures qui y sont répandues avec la plus magnifique profusion.

La grande terrasse, ou le parterre d'eau, se rencontre vis-à-vis la grande façade du palais. Ce parterre est formé par deux pièces d'eau, bordées de plusieurs groupes de nymphes, de naïades, d'amours et de zéphyrs, fondus, les uns par Aubry et Roger, les autres par les Kellers.

De là, on descend par de magnifiques escaliers, ou par des rampes de gazon, dans les jardins qui s'étendent de tous côtés autour de cette magnifique terrasse.

C'est là que s'offrent en tous genres, des richesses dont l'oeil est ébloui autant que l'esprit étonné.

Le parterre Latone, le bassin d'Apollon, la Salle du bal, ou bosquet de la Cascade; le Bosquet de la colonnade, l'Allée d'eau, le bassin de Neptune, l'orangerie surtout, sont admirés des curieux; les bosquets de l'Obélisque, ou les cent tuyaux d'Encelade, les bosquets des dômes, méritent la même attention, mais c'est plus particulièrement les bains d'Apollon ou le Rocher, qu'admirent les connaisseurs 1.

Voyez la gravure.

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