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›› rent du haut de son siége sur le bureau des greffiers. On vit dans l'instant tous les gen>> tilshommes l'épée à la main, frappant sur les » députés du tiers-état et sur les habitans de la >> ville qui se trouvaient devant eux; ils en tuè>> rent quelques-uns et en blessèrent beaucoup, >> criant cependant qu'ils étaient les protecteurs » du lieutenant-général et des gens du roi '. >>

Un instant après, on apprit que le peuple s'armait et venait en foule assiéger les gentilshommes; ceux-ci environnèrent le lieutenantgénéral, l'avocat et le procureur du roi, en leur disant qu'ils devaient les défendre ou périr

avec eux.

Le procureur du roi fit remarquer que le tocsin sonnait, qu'on criait aux armes, qu'il était nécessaire d'arrêter le tumulte, et qu'on ne pouvait le faire sans permettre aux magistrats de sortir; la noblesse laissa sortir le lieutenant-général, mais retint pour otages. l'avocat et le procureur du roi.

On dirigea plusieurs coups de feu vers les fenêtres de la grande salle; et l'on plaça des échelles aux fenêtres pour recevoir l'avocat et

1 Histoire de Chartres, par Doyen, tome II, page 204.

le procureur du roi ; mais la noblesse les retenait, et les exposait à la fureur du peuple qui forçait une des entrées de la grande salle.

Le sieur de Bonneval se saisit du procureur du roi, «<le frappa et l'aurait tué sans le se>> cours de plusieurs habitans, qui, en entrant, >> le tirèrent de ses mains tout froissé. » Les gentilshommes se sauvèrent alors dans la chambre d'audience, où ils furent poursuivis par le peuple; mais ils demandèrent quartier, ce qui leur fut accordé, sous condition de rendre les

armes.

Le tumulte s'étant un peu calmé, le lieutenant-général et l'avocat du roi firent passer une partie de la noblesse dans la prison et une autre partie dans l'hôtel-de-ville, comme en des lieux de sûreté. On eut d'autant plus de peine à arrêter la fureur du peuple, animé par l'aspect des morts et des blessés, que les officiers qui commandaient dans les différens quartiers de la ville étaient enfermés dans la grande salle et dans d'autres endroits du palais.

Les magistrats, ayant enfin obligé le peuple de se retirer sur les huit heures du soir, firent sortir des prisons et de l'hôtel-de-ville tous les gentilshommes, et leur donnèrent pour escorte

des huissiers et des bourgeois; il y eut dans ce tumulte cinq hommes tués et quatorze blessés.

DESCRIPTION.

Nous avons dit que quatre villages avaient été incorporés à la ville à une époque très-reculée, et qu'ainsi ses limites s'étaient trouvées portées bien au-delà de son premier emplacement. Les différentes églises bâties autour de ces villages achevèrent de former un tout; et Chartres passa dès-lors pour une ville considérable : c'est ainsi du moins qu'en ont parlé les chroniqueurs.

Cependant, quand il fut devenu nécessaire de défendre les villes en les entourant de murs, une partie des bourgs déjà cités se trouva en dehors des fortifications de Chartres ; et ils furent même presque entièrement détruits lors de la construction des fossés. La première enceinte, faite vers le milieu du Ix. siècle, « commen»çait, dit Doyen, à la porte Saint-Michel, cou» pait le tertre du Mouton-Vert, depuis de » Saint-François, bornait le choeur de l'église » de Saint-Aignan; de là à la porte Cendreuse, » où depuis a été la chapelle de Saint-Vincent; » de la porte Cendreuse au pied du château, à

la descente de la Poissonnerie de mer, jusqu'à » l'endroit où se joignaient les rues de Bourg » et de Muret, près de l'abbaye de Saint-Jean,

jusqu'à la rue du Cheval-Blanc; la partie de» puis la porte Châtelet jusqu'à la porte Saint» Michel, achevait cette enceinte. >>

Les fortifications qu'on voit encore aujourd'hui, du moins en partie, datent des xi. et XII. siècles; elles sont si solidement construi

tes, que, même long-temps après l'invention de l'artillerie, elles passaient pour fortes, puisque la ville fut vainement assiégée, en 1591, par Henri IV. Ces fortifications consistaient en une enceinte de muraille fort élevée, appuyée sur un terre-plein de plusieurs toises de largeur, et flanquée de grosses tours rondes, le tout bâti en blocaille, à l'exception des ouvrages des portes qui sont en pierre de taille. Ces portes sont au nombre de sept; savoir les portes Drouaise, de Saint-Jean, Châtelet, des Epars, Saint-Michel, Morard et Guillaume. La dernière a quelque chose d'imposant par son apparence guerrière'; elle est gardée de deux grosses tours unies par une courtine et couronnée d'une galerie saillante à créneaux et

Voyez la gravure.

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