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CÉRÉMONIAL

DE

L'EMPIRE FRANÇAIS.

CHAPITRE PREMIER.

Des Sacres et Couronnemens.

Des Couronnes et autres attributs qui servent dans les Couronnemens.

LES Grecs donnoient aux couronnes des souverains

le nom de diadema, qui signifie bandeau, et les rois de la Grèce ne portèrent pendant long-temps qu'un bandeau.

Ce bandeau royal étoit ordinairement d'un tissu de lin blanc, parce que la blancheur est le signe de la pureté ; quelquefois aussi il étoit pourpre ou orangé; on tortilloit quelquefois autour de ce simple bandeau un rameau de chêne ou de laurier, symbole des vertus civiques, ou des qualités guerrières.

La couronne des premiers empereurs de Rome fut

généralement de laurier, ou d'or imitant le laurier; mais Auguste porta souvent une couronne de chêne.

Plusieurs souverains ont porté une couronne avec des rayons semblables à ceux qui entourent le disque du soleil.

Le luxe des souverains de l'Asie fit inventer des couronnes d'or pur artistement travaillées, ou d'or enrichi de perles et de pierreries.

Il y eut enfin des couronnes fermées. De la base circulaire de la couronne on éleva des rameaux courbés ou des bandes, qui se réunirent à une certaine hauteur en un point commun. Les empereurs d'Orient portèrent cette couronne, et presque tous les souverains de l'Europe les portent encore telles aujourd'hui.

Ces bandes, d'abord au nombre de deux, puis de quatre, furent jusqu'à huit, et leur nombre fut en raison de l'importance de l'empire ou de l'ambition des souverains. Il y en a huit à la couronne de Charlemagne.

Cette couronne est d'or, et d'un grand poids; sa base formant le bandeau est ornée de pierreries, d'où s'élèvent les huit branchesqui se réunissent vers un point central, sur lequel est un globe portant une croix (1).

Les couronnes d'Espagne, de Portugal, de Danemarck et de Suède n'ont que quatre bandes, terminées par un globe portant une croix.

La couronne de l'empereur d'Allemagne est un

(1) Cette couronne a été portée par un maréchal de l'empire au couronnement de S. M. I. NAPOLÉON Ier. Celle qu'il porte est la couronne des Césars, de laurier d'or.

composé de la couronne des deux empires d'Orient et d'Occident. Sa base est semblable à celle de la couronne de Charlemagne ; son sommet à celui de la couronne mîtrée de Constantinople. Au-dedans d'un cercle rehaussé de fleurons et orné de pierreries, s'élève le bonnet sacré, qui, à une certaine hauteur se fend et devient double, laissant voir, entre ses deux pointes, un demi-cercle ou croissant, d'où s'élève un globe portant une croix ; cela vient de ce que les empereurs d'Orient ont autrefois réuni le pontificat à l'empire.

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Le pape porte une tiare. La tiare est un bonnet qui s'élève sans se partager, ceint d'une triple couronné et terminé par un globe, sur lequel est une croix.

L'épée (1) est le garant de la justice dans l'ordre du droit des gens, comme le sceptre en est le symbole dans l'ordre civil. « Je scelle les traités, disoit » Charlemagne, avec le pommeau de mon épée; je » les fais exécuter avec la pointe ».

Le sceptre (2) est de toute antiquité. L'Ecriture Sainte parle de celui de David et de celui d'Artaxerce:

(1) L'épée portée aux sacres des rois de France et à celui de S. M. I. NAPOLÉON I., est celle de Charlemagne. Le pape Léon III la lui ceignit; on l'a quelquefois appelée, par cette raison, l'épée de Saint-Pierre, ou l'épée de Pierre mais généralement on la nomme la Joyeuse. La poignée, la garde et le haut du fourreau sont d'or et enrichis de pierreries. Le fourreau est de velours brodé en or.

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(2) Le sceptre porté aux sacres des rois de France et à celui de S. M. I. l'Empereur NAPOLÉON Ier., est celui de Charlemagne. Il a près de six pieds de haut. Son extrémité supérieure représente cet empereur assis dans un fauteuil carré, sur

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il est le signe de la justice que rendent les souverains et de la promesse qu'ils prononceront avec équité ; il se tient de la main droite.

La main de justice est l'emblême du gouvernement qui, suivant la belle oraison du sacre (1) : « Recevez » la verge de la vertu et de la vérité, qui apprend » à soutenir les bons, châtier les méchans, remettre >> dans la voie ceux qui s'en écartent, à tendre la main » à ceux qui sont tombés, à humilier les superbes, » relever les humbles, etc. »

Elle se tient de la main gauche.

Charlemagne paroît être le premier qui l'ait portée. Le manteau étoit le vêtement des empereurs romains. Il couvre l'épaule gauche et s'attache sur la droite avec une agraffe.

L'anneau est le signe du mariage saint et politique que les souverains contractent avec le peuple qu'ils doivent gouverner (2).

Nota. Nous renvoyons, pour le serment, au chapitre qui portera ce titre dans l'ouvrage.

les coins duquel reposent deux lions et deux aigles. Il tient dans ses mains un globe, et porte sur sa tête la couronne impériale; il est d'or enrichi de pierreries.

(1) Accipe virgam virtutis et veritatis, quâ intelligas te obnoxium mulcere pios, terrere reprobos, errantes viam docere, lapsis manum porrigere, disperdere superbos et relevare humiles, etc.

(2) Les rois de France faisoient autrefois porter au sacre les éperons de Charlemagne ; ils étoient d'or, ainsi que les boucles, richement ciselés et ornés de grenats.

Cet ornement sembloit indiquer que le prince doit être prêt à monter à cheval au moindre signal, pour se porter par-tout où sa présence est nécessaire.

Des Inaugurations.

L'inauguration des souverains chrétiens réunit deux actes solennels, le sacre et le couronnement.

Le sacre est l'acte religieux qui consacre le choix des peuples et le pouvoir du souverain. Les onctions, de la main du ministre des autels, sont le symbole des dons de discernement, de force et de prudence, qui rendent son gouvernement respectable et sa personne sacrée.

Le couronnement est l'acte civil qui met le dernier sceau au contrat politique passé entre le prince et le peuple.

Les onctions ne peuvent être faites que par un ministre de Dieu, parce qu'elles constituent le sacre. Le couronnement, au contraire, étant l'acte civil, plusieurs souverains chrétiens placent eux-mêmes la couronne sur leur tête. Tels sont l'empereur de Russie, le roi d'Espagne. L'empereur d'Allemagne la reçoit de trois électeurs (1).

La Suède suit à peu de choses près le rite d'inauguration des anciens rois de France.

Le Danemarck suit avec peu de différence celui des rois de Suède.

L'Angleterre à peu près de même.

Le roi d'Espagne, après son inauguration, est élevé

(1) S. M. I. NAPOLÉON Ier. a pris la couronne et l'a posée lui-même sur sa tête, comme on le verra aux Cérémonies de son Sacre, dans le présent Chapitre.

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