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le Seigneur; et voici la marque à laquelle vous le reconnaîtrez vous trouverez un enfant emmailloté, couché dans une crèche. » Au même instant il se joignit à l'ange une grande troupe de l'armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté (1). Et nous aussi, transportés d'admiration, d'amour et de reconnaissance, à la vue d'un Dieu anéanti pour l'amour de nous, faisons retentir les airs de ce saint cantique Gloire à Dieu au plus haut des cieux; et s'il y a en nous cette bonne volonté dont parlent les anges, si nous sommes bien disposés, nous aurons part à cette paix que Jésus-Christ, le prince et le roi de la paix, apporte au monde, et qui accompagne toujours la réconciliation avec Dieu. Après que les anges se furent retirés, les bergers se dirent l'un à l'autre « Passons jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé et ce que le Seigneur nous a fait connaître. » S'étant donc hâtés d'y aller, ils trouvèrent Marie et Joseph, et l'enfant couché dans une crèche (2). Éclairés par la foi, ils reconnurent dans ce petit enfant, si faible et si pauvre en apparence, le Dieu fort et puissant; ils se prosternèrent à ses pieds et l'adorèrent comme leur sauveur, leur maître et leur souverain Seigneur. Ils s'en retournèrent glorifiant et louant Dieu de toutes les choses qu'ils avaient entendues, selon qu'il leur avait été dit (3).

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Heureux bergers, qui, instruits par les anges, eûtes, les premiers, le bonheur de rendre vos hommages à ce Dieu naissant! Heureux mortels, qui, les premiers, eûtes

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l'avantage de contempler la majesté d'un Dieu voilée sous les langes de la pauvreté et de la misère, de vous prosterner au pied du trône de son amour, d'y imprimer de saints baisers, d'entendre les premiers cris qu'ait jetés pour nous un Homme-Dieu et de recueillir les premières larmes qui commencèrent à effacer l'arrêt de mort porté contre tous les hommes; oh! que votre sort fut alors digne d'envie! Mais ce bonheur ineffable n'est-il donc réservé qu'aux premiers témoins de la naissance de Jésus? Ce bonheur, mes frères, peut être aussi le nôtre; l'Église nous y convie et nous invite à y prendre part. Les mystères de Jésus-Christ, quoique accomplis depuis longtemps, subsistent toujours aux yeux de la foi, à l'ardeur de laquelle ne sauraient former aucun obstacle la distance des temps et des lieux.

PÉRORAISON.

Entrons dans l'étable à la faveur de cette lumière intérieure qui nous éclaire. Jouissons, avec une pleine liberté, des merveilles qui s'y passent; unissons nos adorations et nos actions de grâces à celles des bergers; comme eux, prodiguons à Jésus enfant les marques de notre amour et de notre tendresse, et adorons, le front dans la poussière, ce prodige d'amour et de miséricorde.

TRAIT HISTORIQUE.

Temple bâti par l'impératrice Hélène.

La naissance de Jésus-Christ à Bethléem était si généralement reconnue, que sainte Hélène fit bâtir un temple sur le lieu même où il avait reçu le jour, et que son fils, le grand Constantin, l'enrichit de ses dons.

XXIII.

Enseignements de la crèche.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Jésus-Christ n'est pas seulement notre sauveur, il est encore notre maître et notre docteur, et il en exerce les fonctions dès son entrée dans le monde. Sa crèche est pour nous une chaire d'où nous viennent les plus précieuses et les plus sublimes leçons. C'est ce que nous entendons par les enseignements de la crèche.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Apparuit gratia Dei salvatoris nostri omnibus hominibus, erudiens nos, ut abnegantes impietatem, et secularia desideria, sobrie, et juste, el pie vivamus in hoc seculo. (Lit. 11. 44.) « La grâce de Dieu notre Sauveur a paru à tous les hommes, et elle nous a appris que, renonçant à l'impiété et aux passions mondaines, nous devons vivre dans le siècle présent avec tempérance, avec justice, et avec piété. >>

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Ego sum lux mundi; qui sequitur me non ambulat in tenebris, sed habebit lumen vitæ. (JOAN. VIII. 12.) « Je suis la lumière du monde (dit le Seigneur Jésus); celui qui me suit ne marche point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

Qui dicit, se in Christo manere, debet sicut ille ambuJavit et ipse ambulare. (I. JOAN. 11. 6)« Celui qui dit qu'il demeure en Jésus-Christ, doit marcher lui-même comme Jésus-Christ a marché. »

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

« Quand un souverain fait son entrée dans une des villes de son empire, on allume des flambeaux à son approche; les magistrats et les citoyens les plus qualifiés s'empressent d'accourir au-devant de lui; on se presse sur son passage, au son des instruments de musique, paré de fleurs, et dans le plus brillant équipage. A l'entrée du Roi des cieux dans le monde, nous ne voyons rien de tout cela, tant s'en faut. A la place de cette pompe royale, l'étable pauvre d'une méchante hôtellerie. Celle qui lui donne la naissance, c'est une femme qui semble n'avoir rien de noble ni de distingué; il est dans le dénûment et l'indigence. Mais ne pouvait-il pas, s'il l'eût voulu, descendre du ciel dans l'appareil de sa souveraine gloire, ébranlant la terre, faisant jaillir au-devant de lui les feux de son tonnerre? Ne pouvait-il pas se montrer dans tout l'éclat de sa divinité? il ne l'a pas voulu: pourquoi ? parce qu'il venait... confondre le faste humain, et, par l'exemple de la plus parfaite humilité, flétrir et condamner l'orgueil. Dans ce dessein, il ne se contente pas de se faire homme, il veut naître dans la pauvreté; il choisit sa mère dans une condition pauvre; il se donne pour berceau une pauvre crèche, et prend possession de la vie, en donnant l'exemple de la plus extrême pauvreté. Leçon éloquente, qui nous apprend quelle estime nous devons faire des richesses de la terre. (S. JEAN CHRYSOSTOME, apud Guillon, tome XIII, page 535, 536.)

(L'Homme-Dieu) a jugé que ces biens, ces contentements, cette gloire (dont on est si avide dans le monde) étaient indignes de lui et des siens. Si c'étaient là des

dignités, une puissance réelle, à qui appartenaient-elles à plus de droits qu'au Fils de Dieu? Qui les aurait plus facilement obtenus, où avec plus de magnificence? Quel nombreux et honorable cortège aurait devancé ses pas ! quelle brillante pourpre n'eût pas orné ses royales épaules! quel riche diadème aurait éclaté sur son front! quelles délices lui préparait toute la nature qui obéit si ponctuellement à ses ordres! Mais non. Il a cru que cette grandeur, étant fausse et imaginaire, elle ferait tort à sa propre excellence ; c'est pourquoi il l'a rejetée. Ce n'est pas assez : en la rejetant, il l'a condamnée. Il va bien plus loin : en la condamnant, le dirai-je? oui, ne craignons pas de le dire, il l'a mise parmi les pompes de satan, auxquelles nous avons renoncé par le saint baptême. » (TERTULLIEN, apud Guillon, tome II, page 465.)

« Jésus naissant ne s'explique que par ses larmes ; cette voix touche au lieu d'alarmer. Il vient pour vous instruire, et non pas pour vous juger... Le Dieu à qui appartient l'univers a pris pour berceau une pauvre étable: dans quelles vues? de réprouver la gloire du monde, de condamner la vanité du siècle. Sa langue n'est pas libre encore, elle n'articule aucune parole, et tout ce qui est en lui prononce déjà contre le monde le solennel jugement qui l'accuse et le condamne, Tout autre à sa place eût choisi de préférence de naître dans la force et dans l'opulence. Mais c'était l'enfant promis par les oracles à qui il était donné de réprouver le mal et de choisir le bien. (Isa1, VII. 15.) Apprenez donc que les délicatesses de la chair sont un mal, que les contrariétés sont un bien. Par son humanité, ce Dieu fait chair nous crie: Fuyez le plaisir, parce qu'il est la porte de la mort; embrassez la pénitence, parce qu'elle est la voix qui conduit au royaume des cieux... Parce que

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