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gieux abaissements.

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D

Qui pourrait, en effet, ne pas aimer Jésus? qui pourrait ne pas être pénétré des sentiments de la plus vive reconnaissance pour celui « qui, étant riche, s'est fait pauvre pour l'amour de nous, afin que nous devinssions riches par sa pauvreté (1)? << Il se fait enfant, dit saint Ambroise, pour faire de nous des hommes parfaits. Il s'enveloppe des langes de sa crèche, pour nous arracher aux chaînes de la mort. L'indigence de mon maître devient mon plus riche patrimoine; sa faiblesse fait ma force. Il se réduit au plus entier dénûment, pour me procurer l'abondance de tous les trésors. Ce sont les gémissements de son enfance qui lavent mes iniquités; les pleurs de son berceau qui me purifient. Divin Jésus, je suis donc plus redevable encore à vos humiliations qui m'ont racheté, qu'à l'œuvre de votre toute-puissance qui m'a créé. Je n'aurais rien gagné de naître, si je n'avais eu tout à gagner par votre rédemption (2). »

PÉRORAISON.

La crèche nous apprend, mieux que tous les discours, combien Dieu est bon, combien il est grand, combien il est puissant. La vue de cette même crèche doit exciter en nous les plus vifs sentiments de joie et d'admiration, de reconnaissance et d'amour. Puissent-ils, ces divins enseignements, se graver profondément dans nos cœurs! Puissent ces sentiments nous animer sans cesse; nous pourrons alors espérer d'avoir part aux fruits de l'incarnation et des humiliations de l'Homme-Dieu.

(1) Propter vos egenus factus est, cum esset dives, ut illius inopia vos divites essetis. (II Cor. vIII. 9.)

(2) AMBROISE, apud Guillon, tome IX, page 162.

TRAIT HISTORIQUE.

La sainte grotte.

L'église que fit bâtir sainte Hélène à Bethléem, et dont nous avons déjà dit quelques mots, quoique souvent détruite et restaurée, conserve encore les marques de son origine grecque. Sa forme est celle d'une croix. La longue nef, ou, si l'on veut, le pied de la croix, est orné de quarante-huit colonnes d'ordre corinthien, placées sur quatre lignes. Cette nef est séparée des trois autres branches de la croix par un mur. Quand on a passé ce mur, on se trouve en face du chœur, qui occupe le haut de la croix. Ce chœur est élevé de trois degrés au-dessus de la nef. On y voit un autel dédié aux mages. Sur le pavé, au pied de cet autel, on remarque une étoile de marbre; la tradition veut que cette étoile corresponde au point du ciel où s'arrêta l'étoile miraculeuse qui conduisit les trois rois. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'endroit où naquit le Sauveur du monde se trouve perpendiculairement au-dessous de cette étoile de marbre, dans l'église souterraine de la crèche. Deux escaliers tournants, composés chacun de quinze degrés, s'ouvrent aux deux côtés du chœur de l'église extérieure, et descendent à l'église souterraine, placée sous le chœur. Celle-ci est le lieu à jamais vénéré de la naissance du Sauveur. Cette sainte grotte est irrégulière, parce qu'elle occupe l'emplacement irrégulier de l'étable et de la crèche. Elle a trentesept pieds et demi de long, onze pieds trois pouces de large, et neuf pieds de haut. Elle est taillée dans le roc: les parois de ce roc sont revêtus de marbre, et le pavé de la grotte est également d'un marbre précieux. Ces embellissements sont attribués à sainte Hélène. L'église ne tire aucun jour du dehors, et n'est éclairée que par la lumière de trentedeux lampes envoyées par différents princes chrétiens. Tout au fond de la grotte, du côté de l'orient, est la place où Marie enfanta le Rédempteur des hommes. Cette place est marquée par un marbre blanc incrusté de jaspe et entouré d'un cercle d'argent, radié en forme de soleil. On lit ces mots à l'entour: HIC DE VIRGINE MARIA JESUS-CHRISTUS NATUS EST (1). (CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à Jérusalem, tome I, pages 128, 131, édit. de l'Advocat.)

(1) Ici de la Vierge Marie Jésus-Christ est né,

Acte de consécration à Jésus naissant.

O Jésus qui vous êtes fait aujourd'hui petit enfant pour nous, prosternés au pied de votre crèche, nous vous adorons. Nous sommes attendris jusqu'au fond de nos cœurs par l'excès de votre charité : nous avons entendu vos cris enfantins; nous avons vu les larmes dont vous mouillez votre berceau; et voilà qu'unis aux pieux bergers, vos premiers adorateurs, nous accourons vous offrir avec eux l'hommage de nos cœurs, et nous voulons les consacrer sans réserve et pour jamais à votre amour. Hélas! si jusqu'ici, froids et insensibles, nous avons trop souvent oublié vos grâces et méconnu vos bienfaits, nous venons aujourd'hui, ô divin Enfant ! pleurer notre ingratitude à vos pieds. Nous serons désormais vos disciples fidèles; les leçons de votre pauvreté, la voix de vos souffrances ne retentiront pas vainement à nos cœurs. Ce matin encore vous avez pris dans nos âmes une nouvelle naissance; ô Jésus! renversez-y notre orgueil, et daignez y établir le règne de votre humilité. O sagesse éternelle, réduite à l'enfance ! ôtez-nous notre sagesse vaine et présomptueuse, et faites-nous enfants avec vous. Que votre berceau soit toujours pour nous l'école de toutes les vertus, votre crèche l'objet de nos affections les plus chères, et votre bienheureuse naissance les plus pures délices et le plus doux entretien de nos cœurs.

XXIV.

De la naissance de Jésus dans le cœur du juste.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Le fils de Dieu, né du sein de son Père avant tous les siècles, et, revêtu de notre nature, né de Marie dans l'étable de Bethleem, s'unit à l'âme du juste de la manière la plus intime et y établit sa demeure; c'est ce qu'on appelle la naissance spirituelle du Fils de Dieu.

TEXTES TIRES DE L'ÉCRITURE SAINTE.

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Nescitis quia templum Dei estis? « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu ?» (L. Cor. 11. 16.) Vos estis templum Dei vivi. — « Vous êtes le temple du Dieu vivant.» (II. Cor. vi. 16.)

Qui manducat meam carnem et bibit meam sanguinem, in me manet, et ego in illo. - << Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et je demeure en lui.»> (JOAN. VI. 57.)

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

:

« Il y a trois avénements de Jésus-Christ le premier dans la chair et dans la faiblesse de son humanité; le second s'opère en nous par son esprit et sa vertu ; le troisième aura lieu dans sa gloire et sa majesté. Dans le premier Jésus-Christ est venu comme notre rédempteur; dans le dernier, il paraîtra comme notre juge; l'avènement intermédiaire est celui où nous sommes Jésus-Christ s'y montre comme notre repos et notre consolation. »( S. Bernard, apud Guillon, tome XXV, page 286.)

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« L'Eucharistie est le sacrement des sacrements; c'est pourquoi nous l'appelons en grec d'un mot qui signifie union, parce qu'elle nous unit à Dieu d'une manière toute particulière... C'est un aliment qui déifie ceux qui s'en nourrissent Deifica communio. » (S. DENIS l'aréopagite, apud Guillon, tome XIX, page 488.)

Plusieurs Pères de l'Église appellent l'Eucharistie << une extension de l'incarnation ;» c'est-à-dire que comme le Fils de Dieu s'est uni, dans le sein de Marie, à un corps et à une âme semblables aux nôtres, de même il s'unit à l'âme

du juste; non pas, il est vrai, en unité de personne, mais d'une manière étroite et intime, et il y prend véritablement naissance.

EXORDE.

Si quis diligit me, sermonem meum servabit, et Pater meus diliget eum, et ad eum veniemus, et mansionem apud eum faciemus. (JOAN. XIV. 23.)

« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon père l'aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. »

Nous vous avons parlé, mes frères, dans nos précédents entretiens, de la naissance éternelle de Jésus-Christ du sein de son Père, et de sa naissance temporelle du sein de Marie dans l'étable de Bethléem. Nous vous parlerons aujourd'hui de sa naissance spirituelle dans le cœur du juste. Ce sujet est également grave et intéressant, et demande par conséquent de votre part une sérieuse et religieuse attention. Ave Maria.

DIVISION.

En quoi consiste la naissance spirituelle de Jésus-Christ dans le cœur du juste? Quels en sont les fruits ? -- Paix qu'elle procure. Que devons-nous faire pour que JésusChrist naisse spirituellement en nous ?

1° C'est Jésus-Christ lui-même qui nous a fait connaître sa naissance spirituelle dans le cœur du juste, lorsqu'il a adressé à ses apôtres ces paroles que j'ai déjà citées : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure; » si quis diligit me... Oui, le chrétien qui

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