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aime Dieu parfaitement et qui observe fidèlement ses préceptes, le chrétien qui possède la grâce sanctifiante est le temple de Dieu, le sanctuaire, le trône de la divinité. L'effet de cette grâce, et plus spécialement la participation au sacrement de l'Eucharistie, est d'établir entre Jésus-Christ et l'âme fidèle ce commerce intime où la vie du chef se communique à ses membres. Quiconque vit de la charité, quiconque a reçu à l'autel celui qui est la charité même (1), est donc uni, incorporé avec Jésus-Christ; et en vertu de cette union, c'est Jésus qui vit dans l'âme du juste (2), qui agit dans ce juste dont il dirige tous les actes intérieurs et extérieurs, sans gêner, toutefois, en rien sa liberté.

2o De là, point d'action si commune qui ne soit élevée à un ordre supérieur et surnaturel, et qui ne soit méritoire pour le ciel. C'est ce verre d'eau froide donné à un pauvre au nom de Jésus-Christ, et celui qui le donne ne perdra point sa récompense (3). De là, point de disgrâce, point d'humiliation, de chagrin ni de peine, que ne soit un sujet de mérite; c'est ce moment de tribulation dont parle le grand apôtre, et qui produit un poids immense de gloire et de félicité (4). De là, point d'acte de vertu qui ne multiplie dans l'âme du juste, qui ne lui attire de nouvelles grâces et qui ne serve à augmenter ses mérites; c'est ce grain de senevé qui est la plus petite de toutes les semences, mais qui, lorsqu'il est crû, devient un arbre

(1) Deus charitas est. (JOAN. IV. 8.)

(2) Vivo autem, jam non ego, vivit vero in me Christus. (Gal. 11. 20.) (3) Quicumque potum dederit uni ex minimis istis calicem aquæ frigidæ, non perdet mercedem suam. (MATTH. X. 42.)

(4) Momentaneum et leve tribulationis, æternum gloriæ pondus operatur in nobis, (I Cor. Iv. 17.)

majestueux sur les branches duquel les oiseaux du ciel viennent se reposer (1).

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3o En faisant sa demeure dans le cœur du juste, le Seigneur Jésus lui fait goûter les délices les plus pures; il devient son repos, sa joie, son bonheur, en le faisant jouir d'une paix solide, constante, délicieuse. - Paix du juste, paix solide son bonheur n'est pas, comme celui du mondain, un bonheur superficiel, assujetti aux caprices des événements, périssable comme les objets qui le produisent; le juste, par son union intime avec Jésus-Christ, est heureux dans cette partie de lui-même qui échappe à des yeux mortels, et qui est inaccessible aux vicissitudes humaines ; et son bonheur est immuable comme Dieu lui-même, à moins qu'il ne devienne assez ennemi de son propre bonheur pour forcer Jésus-Christ à prendre la fuite, en cessant d'être vertueux. Paix du juste, paix consolante: elle le soutient dans les épreuves les plus pénibles, elle adoucit tous ses maux. En effet, que pourrait-il craindre? La pauvreté ? Mais Dieu est son trésor; est-on pauvre, quand on possède et que l'on porte en soi la source de tout bien? Serait-ce les traits de l'injustice et de la calomnie? Mais que lui importe la malignité du monde, si sa conscience ne lui reproche rien et s'il est pur aux yeux de son Dieu ? Serait-ce l'humiliation et le mépris? Mais ne sait-il pas que le monde est assez corrompu et assez aveugle pour que son mépris soit un éloge? - Paix du juste, paix délicieuse : elle fait pénétrer dans son cœur cette joie pure, ce calme

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(1) Simile est regnum cœlorum grano sinapis, quod accipiens homo seminat in agro suo; quod minimum quidem est omnibus seminibus, cum autem creverit, majus est omnibus oleribus et fit arbor, ita ut volucres cœli veniant et habitent in ramis ejus. (MATTH. XIII. 32. 33.)

parfait, ces ineffables jouissances qui sont, selon l'expression des livres saints, comme un festin continuel (1).

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4o Mais pour que Jésus prenne naissance dans nos cœurs, et que nous participions à cette paix dont il est lui-même le principe et la source, puisqu'il est le Dieu de la paix (2), il faut que nous soyons complétement étrangers aux trois grandes passions, aux trois grandes concupiscences dont parle saint Paul, passions qui engendrent toutes les autres et que Jésus enfant réprouve, dès son berceau, d'une manière si éloquente et si solennelle. Et quelles sont-elles? l'orgueil, l'avarice, la sensualité (3). Le premier, comme le plus dangereux vice de l'homme, c'est l'orgueil. L'humilité, au contraire, voilà la vertu de Jésus naissant, et il veut qu'à son exemple nous soyons humbles, sincèrement humbles, humbles de cœur (4). Quoiqu'il naisse pour nous sauver, il est certain que l'enfant Jésus ne nous sauvera pas, si notre orgueil ne vient se briser contre sa crèche, et si nous ne devenons nous-mêmes des enfants par notre humilité (5) ? Et serait-il possible qu'il consentit à prendre naissance dans un cœur orgueilleux et superbe, celui qui se perd dans un abîme d'humiliation? celui qui, assis au plus haut des cieux sur un trône étincelant de lumière, vient au monde dans une pauvre étable? - Jésus naissant souffre, il verse des pleurs; il fait entendre des cris plaintifs que lui arrache la rigueur du froid. N'est-ce pas nous

(1) Secura mens quasi juge convivium. (Prov. xv. 15.)

(2) Deus pacis (Rom. xv. 33.)

(3) Omne quod est in mundo, concupiscentia carnis est, et concupiscentia oculorum, et superbia vitæ. (I. JOAN. II. 17.)

(4) Discite a me quia mitis sum et humilis corde. (MATTH. II. 29.)

(5) Nisi conversi fueritis et efficiamini sicut parvuli, non intrabitis in regnum cœlorum. (MATTH. XVIII. 3.)

dire bien éloquemment que si nous ne souffrons, si nous ne châtions notre corps, nous périrons, quoiqu'il vienne pour nous sauver. Et serait-il possible qu'il consentît à prendre naissance dans un cœur en proie à la sensualité et ennemi de la mortification et de la pénitence, celui qui souffre dès son berceau pour continuer à souffrir durant tout le cours de sa vie? Jésus vient au monde dans l'indigence et le dénûment le plus absolu. Pourquoi? pour consoler les pauvres, et les former par son exemple à la patience et au détachement des choses d'ici-bas; c'est en même temps pour confondre les riches, les humilier par le peu de ressemblance qu'ils ont avec lui, et apprendre à tous qu'il n'y a de vraiment estimables que les biens de la grâce et de l'innocence, et que ceux qui possèdent les biens terrestres doivent en user comme n'en usant pas, c'est-à-dire en faire un saint usage et ne point y attacher leur cœur, s'ils veulent parvenir au salut. Détachons-nous donc de cette vile matière qu'on appelle or et argent; qu'elle ne soit point l'objet de nos convoitises, et n'espérons point que Jésus consente à prendre naissance dans nos cœurs, s'ils étaient en proie à une honteuse avarice.

PÉRORAISON.

Brisez, divin enfant, tous les liens qui nous attachent encore à ce qui peut vous déplaire. Venez fondre la glace de nos cœurs, abattre notre orgueil et nous inspirer l'humilité et le renoncement à nous-mêmes. Venez imprimer, dans toute notre conduite, le caractère de votre enfance, en nous rendant doux et purs comme vous. Alors rien ne mettra d'obstacle à votre naissance spirituelle dans nos cœurs; vous nous donnerez part à cette paix si délicieuse

que vous venez apporter sur la terre, et que vous daignerez consommer dans l'éternité par la jouissance parfaite de vous-même. Amen.

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Un homme fort riche étant allé visiter les saints lieux, se sentit singulièrement ému lorsqu'on lui fit voir la grotte dans laquelle le Verbe incarné avait pris naissance. Il tomba la face contre terre, et, après avoir adoré avec ferveur le Fils de l'Éternel fait homme pour racheter les hommes, il s'écria : « Quoi ! c'est ici qu'est né mon Sauveur, dans ce lieu obscur, dans cette vile chaumière ! et il est né dans la pauvreté et la misère ! Et moi, je regorge de biens, je vis dans l'abondance! Ah! je ne veux pas vivre plus longtemps dans un état si différent de celui dans lequel est né et a vécu mon Jésus! » Quelque temps après il vendit ses biens, en distribua le prix aux pauvres, et se retira dans une maison religieuse où il couronna une vie édifiante par une sainte mort.

XXV.

Circoncision de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Le premier événement qui suivit la naissance de JésusChrist fut sa circoncision, laquelle eut lieu huit jours après sa naissance.

La circoncision était le signe de l'alliance que le Seigneur avait faite avec son peuple.

C'était le jour où un enfant était circoncis qu'on lui donnait un nom.

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