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souhaitons-nous réciproquement tout ce que le ciel peut verser sur nous de bénédictions et de faveurs. Mais que ces souhaits et ces vœux soient inspirés et dirigés par la religion; qu'ils partent de cette charité qui nous fait aimer le prochain comme nous-mêmes, et nous intéresse au bonheur de nos frères comme à notre propre bonheur; charité, par conséquent, qui bannit de nos cœurs la jalousie et l'envie, le ressentiment et l'aigreur. Et qu'elle est rare cette charité, sans laquelle cependant il est impossible de plaire à Dieu, puisqu'un apôtre déclare que celui qui n'aime pas demeure dans la mort (1). Au commencement de l'année, surtout, que de protestations d'attachement, d'amitié, de tendresse, de dévouement, de reconnaissance qui ne sont que sur les lèvres! Que de souhaits dictés uniquement par la coutume, la bienséance ou l'intérêt ! Que de vœux aussi frivoles dans leur objet que suspects dans leur sincérité! Tels ne sont point ceux que nous formons pour vous, et c'est du fond du cœur que nous nous unissons aux personnes qui vous aiment le plus, pour vous souhaiter le salut, la santé, et toute sorte de prospérités : Multam salutem, et bene valere et esse felices; que le Seigneur bénisse vos entreprises; qu'il éloigne de vous et de vos enfants tout accident fâcheux; qu'il fasse régner dans vos familles la paix et l'union; qu'il féconde vos champs ; qu'il rende vos moissons abondantes...

2° Mais il est d'autres biens infiniment plus précieux, et que nous vous souhaitons avec plus d'ardeur encore: ce sont ceux qui vous sont offerts par ce divin enfant qui vient de prendre naissance parmi nous. Il n'a ni or ni argent; il ne distribue ni honneurs, ni dignités, ni em

(1) Qui non diligit, manet in morte. (I. JOAN. 111. 14.)

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plois plus ou moins lucratifs; mais il donne à quiconque s'attache à le suivre la pureté des mœurs, l'innoncence de la vie, la paix de la conscience, l'estime, l'amour et la pratique de tout ce qui est bon, de tout ce qui est juste, de tout ce qui est saint. Ce sont là des trésors que la . rouille ne détruit pas, que les voleurs ne sauraient enlever, et dont nous conjurons le Seigneur de vous combler. Enfants, nous souhaitons que vous aimiez et honoriez vos parents, ainsi que la nature et la religion vous l'ordonnent (1). Parents, nous souhaitons que vous exerciez sur vos enfants une vigilance active et continuelle, et que vous évitiez avec soin tout ce qui pourrait les scandaliser, car vous en répondez âme pour âme (2). Serviteurs et domestiques, nous souhaitons que vous soyez fidèles à vos maîtres, que vous leur obéissiez, non pas seulement quand ils ont l'œil sur vous, comme si vous ne pensiez qu'à plaire aux hommes, mais de bon cœur et pour accomplir la volonté de Dieu (3). Maîtres et maîtresses, nous souhaitons que vous vous montriez continuellement bons et indulgents envers ceux qui vous servent, n'oubliant point que, s'il vous sont inférieurs sous un rapport, ils seront plus grands que vous devant Dieu, s'ils ont plus de vertus. Jeunes gens, jeunes personnes, nous souhaitons que vous soyez constamment modestes et sages, que vous ayez un éloignement bien prononcé pour les divertissements dangereux, et que vous évitiez avec un soin extrême tout ce qui pourrait souiller votre âme, vous

(1) Honora patrem tuum et matrem tuam. (Deut. v. 16.) (2) Sanguinem ejus de manu tua requiram. (EZECH. III. 20.) (3) Non ad oculum servientes, quasi domino placentes, sed ut servi Dei, facientes voluntatem Dei examino. (Eph. vi. 6.)

souvenant de cet oracle : « Les voluptueux et les impudi« ques ne possèderont point le royaume des cieux (1). » — Nous souhaitons, enfin, que tous, sans exception, vous meniez une conduite édifiante et véritablement chrétienne, el nous dirons volontiers avec saint Jean Chrysostome que nous consentirions de bon cœur à être privé de la lumière et à devenir aveugle, si, à ce prix, nous pouvions convertir vos âmes et les gagner à Jésus-Christ : Tamen optarem esse cœcus, si per hoc liceret vestras animas convertere...

3o Tels sont les vœux que nous adressons au Ciel pour votre bonheur. Il y a, d'ailleurs, un moyen simple et facile d'être heureux, non-seulement pendant l'année qui commence, mais pendant toute la vie. Quel est il? c'est de conformer en tout et partout sa volonté à celle de Dieu. « Nous savons, mes frères, disait saint Augustin, qu'il n'est point d'homme sur la terre qui ne désire le bonheur; mais c'est le chercher où il ne saurait se trouver, que de ne pas vouloir ce que Dieu veut (2), » que de ne pas être animé des sentiments qu'exprimait Jésus-Christ, lorsqu'il disait : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui << qui m'a envoyé (3). » Conformer sa volonté à celle de Dieu, c'est prendre part à un banquet magnifique, où l'âme est comblée de délices, où elle nage dans un fleuve de volupté et de joie (4). Alors son amour pour Dieu ne connaît

(1) Neque fornicarii..., neque molles, regnum Dei possidebunt. (I. Cor. VI. 10.)

(2) Seimus, fratres, quod omnis homo gaudere desiderat, sed non omnes ibi quærunt gaudium, ubi potest inquiri, nempe in voluntate Dei. (S. AUG. apud Lohner, t. VI, page 300.)

(3) Meus cibus est ut faciam voluntatem ejus qui misit me (Joan. vI.) (4) Præclarum convivium voluntas divina. (LOHNER, t. VI, p. 300.)

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plus de bornes; elle oublie, comme le saint homme Job, les angoisses et les adversités de la vie, et son amour s'exhale en ces termes : « Seigneur, vous savez ce qui m'est le plus avantageux; faites donc de moi tout ce qu'il vous plaira de faire. >> << Celui, dit un auteur, qui se conforme en toutes choses à la volonté de Dieu, est semblable à une montagne où règne un printemps continuel, et qui est inaccessible aux vents et à la tempête (4). » — « Voulezvous, ce sont les paroles de saint Augustin, voulez-vous que votre joie ne soit jamais interrompue, attachez-vous à celui qui est immuable et éternel (2). »

PÉRORAISON.

Pour résumer en quelques mots tout ce que nous venons de dire, nous nous servirons d'une formule de souhaits de bonne année, qui, pour être ancienne, n'en est pas moins expressive. Nous vous souhaitons une bonne et heureuse année; qu'elle soit accompagné d'un grand nombre d'autres années également bonnes, également heureuses, et qu'à la fin de vos jours le paradis, le ciel devienne votre partage. Amen.

TRAIT HISTORIQUE.

Le pieux paysan.

Un bon habitant de la campagne, plein de foi et de piété, répétait souvent qu'il avait toujours le plus beau temps possible, parce qu'il ne

(1) Qui voluntati divinæ se in omnibus conformat, Olympo monti similis est, in quo perpetua serenitas, nulli venti aut tempestates reperiuntur. (LOHNER, t. VI, page 302.)

(2) Vis gaudium habere sempiternum? adhære illi, qui sempiternus est. (S. AUG. apud Lohner, t. VI, page 302.)

voulait point en avoir d'autre que celui qu'il plaisait à Dieu de lui accorder; en sorte que les fruits que lui donnaient ses arbres étaient à ses yeux les plus beaux et les plus abondants de tous les fruits, et qu'il ne manquait jamais de regarder sa moisson comme la plus belle de toutes les moissons. Son bonheur était pur et inaltérable, parce qu'il ne voulait que ce que Dieu voulait (1).

XXVIII.

De l'Epiphanie ou Manifestation de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Les premiers adorateurs de Jésus naissant furent la sainte Vierge et saint Joseph, et ensuite de pauvres bergers.

Quelques jours après, des mages ou sages de l'Orient vinrent l'adorer dans son berceau.

La fète que l'Église célèbre, chaque année, en mémoire de ce mystère, s'appelle Épiphanie ou Fête des rois, parce qu'on croit communément que les mages étaient rois.

Epiphanie veut dire manifestation; et cette fête est ainsi appelée, parce que c'est le jour où le Messie s'est manifesté aux Gentils, c'est-à-dire aux peuples distingués du peuple de Dieu.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Orietur stella ex Jacob, et consurget virga de Israel. » (Num. XXIV. 47.) - Balac, roi des Moabites, voyant s'approcher les Israélites, qui venaient de vaincre les peu

(1) Apud LOHNER, t. VII, page 88.

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