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comme à l'aspect d'un événement inattendu, mais que nous leur opposions un courage mâle et une résistance vigoureuse : la tentation n'étant qu'une suite de la profession du christianisme. Vous venez de recevoir une armure: est-ce pour ne point vous en servir? n'est-ce pas plutôt pour combattre? Attendez-vous donc que Dieu permettra que vous soyez tenté. Il a ses motifs; c'est d'abord de vous apprendre que la grâce du saint baptême vous a rendu plus fort que votre ennemi; puis d'empêcher que vous ne vous prévaliez du bienfait que vous avez reçu la tentation est un frein qui vous arrête et vous tient en défiance. C'est encore pour que le démon, toujours aisément porté à suspecter la sincérité de votre conversion, demeure bien convaincu de la franchise de votre renoncement à son service.

- Arrêtons-nous un moment à considérer l'artifice du tentateur, le lieu et le temps qu'il choisit. Le lieu, c'est un désert, une solitude sauvage; pour nous insinuer que le démon redouble ses attaques quand il nous voit seuls, sans appui, séparé des autres. Il ne réussit autrefois à surprendre la mère du genre humain qu'en la voyant hors de la compagnie de son mari. Le temps: il ne s'approche de Jésus-Christ qu'au moment où, pressé par la faim, il met un terme à un jeûne qui s'était prolongé pendant quarante jours et quarante nuits; il n'avait point osé l'attaquer auparavant d'où nous devons conclure que le jeûne est un puissant préservatif contre les tentations et les attaques du démon. « Pour nous apprendre de quelle manière nous devons résister à la tentation, Jésus-Christ permet que le démon le tente à plusieurs reprises. Le voyant pressé par la faim, et doutant de sa divinité, quoiqu'il eût entendu ces paroles venues du ciel: Voici mon Fils bien-aimé, il lui dit : « Si vous êtes le Fils de Dieu, commandez que ces pierres

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« deviennent des pains. » Jésus-Christ répondit au tentateur: « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de « toute parole qui sort de la bouche de Dieu; » c'est-à-dire, Dieu peut bien donner à celui qui a faim une autre nourriture, à savoir celle de sa parole. Le miracle que le démon demandait, il ne l'obtint pas, parce que son intention était non pas de croire, mais de surprendre Jésus-Christ. Le Sauveur a voulu par là nous apprendre qu'il ne faut jamais agir par vanité, mais uniquement pour la gloire de Dieu, et qu'il ne faut point ajouter foi aux paroles du démon, quelque chose qu'il nous conseille, même dans nos plus pressants besoins (1). Déconcerté et n'ayant pu réussir dans son premier projet, le démon transporta Jésus-Christ dans la ville sainte. « Quoi! direz-vous peut-être, Jésus-Christ porté par le démon! L'esprit humain a peine à le croire, et les oreilles pieuses sont surprises de l'entendre. Cela, néanmoins, ne vous paraîtra point incroyable, si vous considérez d'autres événements de la vie du Sauveur. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que Jésus-Christ ait permis au démon, chef des méchants, de le transporter dans la ville sainte (Jérusalem), puisqu'il a permis aux méchants de le crucifier? Il n'était pas indigne de notre rédempteur de se laisser tenter, puisqu'il était venu pour être mis à mort. Il était juste, au contraire, qu'il surmontât nos tentations par les siennes, comme il était venu vaincre notre mort par sa mort (2). » Le démon donc transporta Jésus dans la ville sainte, et le plaçant sur le haut du temple, il lui dit : «< Si << vous êtes le Fils de Dieu, jetez-vous en bas, car il est << écrit qu'il ordonnera à ses anges d'avoir soin de vous, et

(1) S. JEAN CHRYSOSTOME, apud Guillon, tome XIV, pages 48-50. (2) S. GRÉGOIRE LE GRAND, apud Guillon, tome XXIV, page 104.

« qu'ils vous porteront entre leurs mains, de peur que « vous ne heurtiez le pied contre quelque pierre. » Jésus. lui répondit avec calme et douceur: « Il est écrit aussi : « Vous ne tenterez point le Seigneur votre Dieu.» Apprenez, de l'exemple du divin maître, que c'est par la patience plutôt que par des miracles que l'on triomphe du démon; et que jamais il ne nous est permis d'agir par ostentation, et par amour d'une vaine gloire (1). « Le démon, deux fois vaincu, essaie un troisième combat, et transportant le Sauveur sur le sommet d'une montagne, et lui montrant tous les royaumes du monde avec toute la gloire qui les accompagne, il lui dit : « Je vous donnerai toutes ces choses, << si vous tombez à mes pieds pour m'adorer. » Jésus lui répondit : « Retire-toi, Satan, car il est écrit: Vous adorerez « le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul, » Le démon avait osé s'en prendre à la majesté de Dieu, et en se vantant de pouvoir disposer de tous les royaumes de la terre, il dispute au Tout-Puissant le titre de créateur de l'univers. Jésus venge les droits de Dieu son Père, et avec une patience toute divine: « Retire-toi, lui dit-il, ô Satan! » Parole souveraine à laquelle le tentateur obéit; car après cette réponse, ou plutôt cet ordre de Jésus-Christ, il prend la fuite et cesse toute question. « Saint Luc observe que le démon avait achevé toutes ses tentations. Pourquoi? parce que ce sont là les trois principales auxquelles toutes les autres viennent se réunir comme à leur source générale; à savoir la concupiscence à l'égard des appétits du corps, la recherche d'une vaine gloire, l'amour des biens terrestres. Et comme, de tous les moyens de séduction, le dernier est le plus puissant, c'est aussi celui par lequel le

:

(1) S. JEAN CHRYSOSTOME; homélie xiii,

sur S. Matthieu.

démon termine son attaque, celui qu'il réservait à dessein pour le dernier combat (4).

PÉRORAISON.

Exposés ici-bas à mille tentations, comment triompher de notre ennemi ? Pas d'autre moyen que celui dont JésusChrist vient de nous donner la leçon, qui est de recourir à Dieu, de croire que, même dans les besoins les plus pressants, sa parole est une nourriture qui supplée à toutes les autres, et qu'il ne laissera pas longtemps manquer du pain matériel ceux qui se confient en lui; que dans les biens même que nous recevons de sa main libérale, nous ne devons point tenter Dieu; que toute notre ambition doit tendre à la seule gloire du royaume céleste; que tout le reste doit être compté pour rien; et que tout ce qui excède la nécessité, n'est digne que de nos mépris.

TRAIT HISTORIQUE.

Fête des lumières.

Cette fête se célébrait peu de jours après celle de la Nativité, avec beaucoup de pompe. C'était celle du baptême de Jésus-Christ. Ce nom lui venait de ce que le baptême était appelé illumination, parce qu'il nous transfère des ténèbres de notre nature à l'admirable lumière de la vérité évangélique. L'Eglise latine en a conservé la tradition dans la cérémonie des cierges allumés au jour de la Purification, ou fête de la Chandeleur (2). Les Grecs réunissent encore aujourd'hui la fête de l'Epiphanie à celle de la Nativité, qu'ils appellent Théophanie, c'està-dire manifestation de Dieu.

(1) S. JEAN CHRYSOSTOME; homélie XIII, sur S. Matthieu.

(2) S. Grégoire de Nazianze, apud Guillon, tome VI, page 348.

XXXIII.

Prédication de Jésus-Christ.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Jésus-Christ, à la sortie du désert, se retira dans la Galilée, et quittant la ville de Nazareth, il vint demeurer à Capharnaum, et commença à prêcher l'Évangile.

Le mot évangile veut dire bonne nouvelle.

La doctrine de Jésus Christ contenait, en effet, la plus heureuse nouvelle qui pût être annoncée aux hommes, puisque ce divin Sauveur leur apprenait que le Messie promis depuis quatre mille ans était enfin arrivé, qu'il était lui-même ce libérateur attendu par toutes les nations, lequel, par sa mort, devait effacer les péchés des hommes et les réconcilier avec Dieu.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Eloquia Domini, eloquia casta. (Psal. xi. 7.)- « Les paroles du Seigneur sont des paroles chastes et pures. » Fili, ausculta sermones meos; ad eloquia mea inclina aurem tuam. (Prob. iv. 20.) – « Mon fils, écoutez mes discours; prêtez l'oreille à mes paroles. >>

Testimonia tua credibilia facta sunt nimis. (Psal. XLII. 7.) « Vos témoignages, Seigneur, sont très-dignes de créance. »

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

« O doctrine toute divine, qui de mortels nous fait devenir immortels, qui nous associe à la nature divine, et

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