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XXXIV.

Miracles de Jésus-Christ.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Nous avons déjà eu occasion de le dire: On entend par miracle une œuvre sensible contraire aux lois de la nature.

Dieu peut faire des miracles: il est tout-puissant, et c'est lui qui a établi l'ordre de la nature; il peut donc le changer ou le suspendre quand il lui plaît.

Dieu seul peut faire des miracles; car tout miracle exige une puissance infinie. Et quel être créé pourrait renverser ce que le Tout-Puissant a établi ?

Ainsi, dès qu'il arrive un miracle, Dieu agit et fait connaître sa puissance.

Mais Dieu peut donner à des êtres créés la vertu de faire des miracles, soit pour confirmer la doctrine qu'ils prêchent, soit pour manifester leur sainteté ; mais ils ne sont que la cause occasionnelle des miracles, et c'est toujours Dieu qui agit lui-même, et qui se prête à la volonté et cède aux prières de ceux qu'il veut honorer.

Or, Jésus Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a opéré un grand nombre de miracles, et il les a opérés, non pas en vertu d'un pouvoir qui lui avait été accordé, mais au nom de sa propre et divine toute-puissance; il est donc Dieu.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Quis Deus magnus sicut Deus noster? Tu es Deus qui facis mirabilia. (Psal. LXXVI. 13.) - « Quel est le Dieu

aussi grand que notre Dieu ? Vous êtes le Dieu qui opérez des merveilles. D

Qui facit mirabilia solus. (Psal. LXXXV. 10.) lui seul (le Seigneur) qui fait des prodiges. »

- « C'est

Mirabilia sunt opera tua, Domine. (Apoc. xv. 3.)— « Seigneur, vos œuvres sont admirables. >>

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

« Qui est-ce qui a donné aux disciples fidèles de notre religion le pouvoir de faire les œuvres merveilleuses qu'ils ont opérées ? N'est-ce pas le Sauveur? » (EUSEBE, Préparation évangélique.)

« Jésus ordonne de sa pleine autorité. Nulle invocation d'un pouvoir étranger. Veut-il guérir le paralytique? Levez-vous, emportez votre lit et marchez. Rappeler à la vie la fille du chef de la synagogue? Ma fille, levez-vous. Purifier un pécheur? Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis. Chasser les démons? Je t'ordonne, malin esprit, de sortir de ce corps. Guérir le lépreux ? Je le veux, soyez guéri. Calmer les flots de la mer? Fais silence, apaise-toi, et la mer obéit. N'est-ce point là le langage d'un maître souverain qui dispose à son gré de la santé et de la maladie, de la vie et de la mort, et qui exerce un empire absolu sur les démons et sur les éléments? (S. JEAN CHRYSOSTOME, apud Guillon, tome XIV, page 160.)

<< Comparez les miracles opérés avant Jésus-Christ avec ceux de ce divin Sauveur. Moïse a bien séparé les eaux de la mer; Jésus les a foulées sous ses pieds, et il y a fait marcher Pierre à pied sec. Élie, par sa prière, a multiplié l'huile et la farine d'une pauvre veuve; Jésus a rassasié

avec quelques pains plusieurs milliers de personnes. » (S. PROCLUS, apud Guillon, tome XIX, page 347.)

EXORDE.

Loquor vobis, et non creditis... Si mihi non vultis credere, operibus credite. (JOAN. x. 25.58.)

« Je vous parle, et vous ne me croyez pas. Si vous ne voulez pas me croire, croyez à mes œuvres. »

Jésus a prouvé qu'il était le Sauveur ou Messie promis, non-seulement par l'accomplissement des anciennes prophéties en sa personne, et par la sublimité et la sainteté de sa doctrine, mais encore par les miracles éclatants et sans nombre qu'il a opérés. C'est de ces miracles qu'il parlait, lorsqu'il disait aux Juifs : « Si vous ne voulez point me <«< croire, croyez à mes œuvres; elles me rendent témoi« gnage et prouvent que je suis véritablement le Christ, le << Fils de Dieu et Dieu comme mon Père. >>

DIVISION.

Nous exposerons successivement quelques-uns de ces miracles. Aujourd'hui, nous parlerons du premier que Jésus opéra aux noces de Cana; nous ferons voir ensuite les conséquences morales qu'il faut tirer du récit évangélique.

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1° Jésus aux noces de Cana. Il n'y avait que peu de jours que Jésus-Christ avait commencé à prêcher l'Évangile, lorsqu'il se fit des noces à Cana, en Galilée, et la mère de Jésus, la très-sainte Vierge Marie, y était. Le Sauveur fut aussi invité aux noces avec ses disciples. Et le vin venant à manquer, la mère de Jésus, touchée de la confusion

et de l'embarras que ne pouvaient manquer d'éprouver les époux, et connaissant la puissance et la divinité de son Fils, lui dit: Ils n'ont plus de vin. Jésus lui répondit: Femme (expression qui, chez les hébreux, était un titre d'honneur), qu'y a-t-il de commun entre vous et moi dans cette affaire? Si je fais le miracle que vous me demandez, ce ne sera par aucune affection humaine, mais uniquement pour la gloire de mon Père, qui m'en a donné le pouvoir. Au reste, mon heure n'est pas encore venue, et j'attends l'ordre de mon Père. Sa Mère, à qui Dieu avait fait connaître que cette heure n'était plus éloignée, dit à ceux qui servaient : Faites tout ce qu'il vous dira. Or, il y avait là six grands vases de pierre, pour servir aux purifications qui étaient en usage chez les Juifs (4), et chacun tenait deux à trois mesures. Jésus leur dit: Emplissez d'eau ces vases; et ils les remplirent jusqu'au haut. Jésus ajouta : Puisez maintenant, et portez-en au maître d'hôtel; et ils lui en portèrent. Mais aussitôt que le maître d'hôtel eut goûté de cette eau qui avait été changée en vin, ne sachant pas d'où venait ce vin, quoique les serviteurs qui avaient puisé l'eau le sussent bien, il appela l'époux, et lui dit: Tout homme sert d'abord le meilleur vin, et après que les conviés ont beaucoup bu, il en sert de moins bon; mais vous, contrairement à l'usage reçu parmi nous, vous avez réservé le bon vin jusqu'à cette heure, et celui-ci est bien supérieur à tous ceux qu'on a déjà servis. Ce fut là le premier des miracles de Jésus ; il le fit à Cana en Galilée, et par là il manifesta sa gloire et sa puissance, et ses disciples crurent en lui (2).

(1) L'usage des Juifs superstitieux était de se purifier toutes les fois qu'ils rentraient chez eux, de peur de quelque souillure.

(2) JOAN. II. 1. 11.

2o Conséquences morales qu'il faut tirer de ce récit. - Dans quel dessein l'évangéliste marque-t-il que Jésus fut appelé aux noces de Cana? Parce qu'il est des hommes qui accusent, les uns le commerce, d'autres l'état militaire, ceux-ci la pauvreté, ceux-là le mariage, d'être autant d'obstacles à la piété. L'exemple de Jésus-Christ répond à tout: il fut appelé aux noces, et il voulut bien s'y rendre. Le mariage et les noces ne sont donc nullement condamnables, comme l'ont prétendu certains hérétiques, puisque Jésus-Christ les a consacrés non-seulement par sa présence, mais par ses bienfaits, en y changeant l'eau en vin. Il n'est donc point mal en soi d'entrer dans l'état du mariage. Moïse s'était marié, et Dieu lui donna des enfants; le prophète Élie vécut vierge. Moïse fit descendre la manne du ciel; le prophète Élie fit également descendre le feu du ciel. Le Seigneur honora Moïse de ses entretiens particuliers; il conversait de même avec Élie. Ni la virginité, ni les soins du ménage ne furent point pour l'un comme pour l'autre un obstacle à la sainteté. Il faut en dire autant des autres professions; il n'en est aucune où l'on ne puisse se sanctifier, si on remplit bien les obligations qui y sont attachées (1). Le mariage est destiné, par sa nature, et dans les vues de Dieu, à faire le bonheur des époux. C'est pour cela que, dans tous les temps et chez tous les peuples, on a célébré par des repas le jour du mariage, et la religion est loin de blâmer cet usage, pourvu qu'il ne s'y passe rien qui blesse les règles de la tempérance et de la modestie. Mais ce bonheur dépend de la conformité des caractères, du rapport mutuel, de la confiance, de l'estime et de l'affection réciproques. Il dépend surtout de la manière dont on se pré

(1) S. JEAN CHRYSOSTOME, apud Guillon, tome XIX, page 232,

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