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veugle pour le faire trébucher (1); c'est-à-dire que nous devons avoir de l'humanité et de la charité envers ceux qui manquent de lumière et de conseil; montrer le chemin à ceux qui sont en danger de s'égarer; instruire les ignorants, et ne pas scandaliser les petits et les faibles; « Maudit, est-il dit dans l'Écriture, maŭdit soit celui qui fait égarer « un aveugle, en lui montrant un mauvais chemin (2). »

XXXIX.

Jésus guérit toutes sortes de malades.

EXORDE.

Omnes male habentes curavit. (MATTH. VII. 16.)

<< Il guérit tous ceux qui étaient malades. >>

Rien ne saurait résister à la volonté et à la toute-puissance de Dieu. Jésus-Christ est Dieu; il n'est donc pas étonnant si l'Évangile nous le représente guérissant toutes sortes de maladies et d'infirmités par sa seule parole, et quelquefois aussi en employant des moyens qui paraissent tout à fait opposés au but qu'il se proposait; comme quand il met de la boue sur les yeux d'un aveugle, afin de luirendre la vue. Nous vous parlerons encore aujourd'hui, ainsi que nous l'avons annoncé, de quelques-uns des miracles opérés par l'Homme-Dieu, et spécialement de la guérison des lépreux et de celle des paralytiques.

PREMIER POINT.

Jésus guérit toutes sortes de malades.

- Jésus parcou

(1) Nec coram cæco ponas offendiculum. (Levit. XIX. 14.) (2) Deut. XXVII. 18.

rait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant le royaume de Dieu, et guérissant toutes les maladies et les infirmités qui étaient parmi le peuple. De sorte que sa réputation s'étant répandue par toute la Syrie, on lui présentait tous ceux qui étaient malades, et diversement affligés de maux et de douleurs, et il les guérit tous (4). Étant monté un jour sur une montagne, il s'y assit. Alors de grandes troupes de peuple le vinrent trouver, ayant avec eux des muets, des aveugles, des boiteux, des estropiés, et beaucoup d'autres malades, qu'ils mirent à ses pieds, et il les guérit; de sorte que ces peuples étaient dans l'admiration, voyant que les muets parlaient, que les estropiés étaient guéris, que les boiteux marchaient, et ils rendaient gloire au Dieu d'Israël de toutes ces merveilles (2). » — « Jésus étant venu en la maison de Pierre, vit sa bellemère qui était au lit et qui avait la fièvre. Il lui toucha la main et la fièvre la quitta aussitôt; et elle se leva et les servit (3) » « Un autre jour Jésus rencontra un homme qui avait une main desséchée. Étendez votre main, lui dit-il; il l'étendit, et elle devint saine comme l'autre (4). « Jésus étant ensuite venu dans la terre de Génézareth, et les habitants de ce lieu l'ayant reconnu, ils envoyèrent dans tout le pays annoncer la nouvelle de son arrivée ; et on lui présenta tous les malades qui s'y trouvaient, le priant qu'il leur permit seulement de toucher la frange qui était au bas de son vêtement : et tous ceux qui la touchèrent furent guéris (5). » — « Quel

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(1) Matth. iv. 23-24.

(2) MATTH. XV. 29. 31.
(3) Matth. vIII. 14. 16.
(4) MATTH. XII. 10. 13.
(5) Matth. xiv. 34. 36.

que temps après, un homme vint se jeter à genoux devant lui, et lui dit: Seigneur, ayez pitié de mon fils qui est lunatique (épileptique), et qui souffre beaucoup; car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l'eau. Jésus lui dit: Amenez-le-moi ; et ayant menacé le démon qui causait sa maladie, cet esprit impur sortit de l'enfant qui fut guéri à l'instant même (1). » << Dans une autre circonstance, on amena à Jésus un homme qui était sourd et muet, et on le priait de lui imposer les mains pour le guérir. Jésus donc le tirant à l'écart hors de la foule du peuple, lui mit ses doigts dans les oreilles, et de sa salive sur la langue, moyens qui ne pouvaient évidemment guérir le malade, sans la toute-puissance de celui qui les employait ; puis levant les yeux au ciel, il jeta un soupir et dit Ephpheta, c'est-à-dire, ouvrez-vous. Aussitôt ses oreilles furent ouvertes, sa langue fut déliée, et il parlait fort distinctement. Il défendit aux témoins de ce miracle de le dire à personne; mais plus il le leur défendait, plus ils le publiaient; et ils disaient dans l'admiration et le ravissement extraordinaire où ils étaient: Il a bien fait toutes choses; il a fait entendre les sourds et parler les muets (2); » c'est-à-dire, toutes ses œuvres sont dignes d'éloge, puisqu'il n'en est aucune qui ne soit bonne en elle-même et qui ne tende à l'avantage du prochain; d'où vient donc que les Pharisiens y trouvent à redire (3)? – Isaïe avait dit : « Dieu lui-même viendra, et il << vous sauvera. Alors les yeux des aveugles seront ouverts << et la langue des muets sera déliée; parce que des sources

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(1) MATTH. XVII. 14. 17.

(2) MARC. VII. 31. 37.

(3) Tantôt les pharisiens blâmaient le Sauveur de ce qu'il guérissait les malades le jour du sabbat, tantôt ils l'accusaient de commerce avec le démon, etc.

<< d'eaux salutaires sortiront de la terre pour se répandre << dans le désert, et que des torrents couleront dans la so«litude aride (1). » Or, tous ces prodiges n'ont été opérés que par Jésus Christ; il a donc prouvé, par l'accomplissement de cette prophétie en sa personne, qu'il était le Messie qu'Isaïe avait en vue, et ces sources d'eau, ces torrents dont il parle, sont évidemment le symbole de la grâce divine qui s'est répandue partout, en vertu des mérites du Rédempteur. Jésus-Christ a également accompli en sa personne cette autre prophétie : « Il a pris lui-même nos « langueurs et il s'est chargé de nos maladies (2). » Mais quel rapport y a-t-il entre les maladies corporelles, et les plaies secrètes dont nos âmes sont affectées ? Ah! c'est que la plupart des maladies corporelles tirent leur source de celles de l'âme; car si la mort, qui est le dernier et le plus grand de tous les maux, ne vient que de cette racine, fautil s'étonner que les autres en sortent aussi comme de leur tige (3) ?

SECOND POINT.

Guérison du lépreux. Jésus étant descendu de la montagne où il avait fait cet admirable sermon que nous avons rapporté en grande partie, et qu'on appelle Sermon sur la montagne, « une grande foule de peuple le suivit (4), » attiré par le charme secret qui s'attachait à ses paroles, qu'il recueillait avec avidité. Frappé du caractère d'autorité qui se manifestait dans toute sa personne, ces hommes sont tellement ravis d'admiration, qu'après même qu'il avait

(1) ISAI. XXXV. 4. 6.

(2) Ibid. LIII. 17.

(3) S. Jean ChrySOSTOME, hom. Xxxvi in Matth. (4) MATTH. VIII. 1.

cessé de parler, ils l'écoutaient encore, et se tenaient attachés à ses pas. «Or, un lépreux vint à lui en l'adorant et lui disant Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir; et Jésus, étendant la main, le toucha, en disant : Je le veux, soyez guéri; et sa lèpre fut guérie au même instant (4). » Admirons et la discrétion et la foi de ce màlade. Il a patiemment attendu que Jésus eût cessé de parler; il ne s'en approche qu'avec l'attitude et l'expression de l'humilité; il se prosterne à ses pieds, comme le remarque l'évangéliste saint Marc(2), pour mieux témoigner l'ardeur de sa foi, et l'idée qu'il s'est faite de la puissance qu'il implore. Il ne dit point à Jésus-Christ: Si vous priez pour moi; mais: Si vous voulez, vous pouvez me guérir; et s'abandonne à cette souveraine toute-puissance. S'il avait eu tort de croire que Jésus-Christ était Dieu, Jésus-Christ l'eûtil laissé dans une erreur aussi condamnable? Il devait la détruire; il devait l'en blâmer, et lui faire un crime de son aveugle croyance. Bien loin de là, il l'y confirme, et l'autorise par un miracle qui la justifie. Remarquez sa réponse; il ne dit pas: Soyez guéri; mais: Je le veux, soyez guéri; pour attester que sa divinité n'existe pas seulement dans l'opinion que l'on en a, mais dans l'essence de sa nature, et que sa volonté suffit pour exécuter ce qu'il ordonne. Ses apôtres ne parleront pas de la sorte; ils ne s'attribueront pas cette puissance des miracles opérés par leurs mains. Que l'on s'étonne des œuvres merveilleuses qu'on leur voit faire, par exemple, de faire marcher un homme boiteux dès le ventre de sa mère, ils sauront bien répondre « Pourquoi nous regardez-vous avec admiration,

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(1) MATTH. VIII. 3.

(2) MARC. I. 40.

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