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PREMIER POINT.

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Résurrection de la fille du chef de la synagogue. Le chef de la synagogue de Capharnaum, nommé Jaïr, s'approcha de Jésus, et l'adora, en lui disant: Seigneur, ma fille vient de mourir; mais venez lui imposer les mains, et elle vivra. Alors Jésus se levant, le suivit avec ses disciples. Lorsque Jésus fut arrivé en la maison de ce chef de la synagogue, et qu'il eût vu les joueurs de flûte qu'on avait fait venir, selon la coutume de ce temps-là, pour jouer des airs lugubres, et une troupe de gens qui faisaient grand bruit par leurs gémissements et par leurs cris, il leur dit : « Retirezvous; cette jeune fille n'est pas morte: elle n'est qu'endormie; » et ils se moquaient de lui, parce qu'ils savaient bien qu'elle était réellement morte. Mais après qu'on eut fait sortir tout le monde, il prit le père et la mère de la jeune fille, et ceux qui étaient venus avec lui; il entra dans la chambre où elle était couchée, et la prenant par la main, il lui dit: Talitha, cuni; c'est-à-dire : Ma fille, levez-vous; je vous le commande. Et aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher; car elle avait déjà douze ans; et ils furent tous merveilleusement étonnés. Mais il leur recommanda très expressément de n'en parler à personne, et il leur dit de lui donner à manger. Cette recommandation n'empêcha pas que le bruit du miracle que Jésus venait d'opérer, ne se répandit aussitôt dans tout le pays (1). Étrange manière de pleurer les morts, d'appeler des joueurs d'instruments, de faire venir des pleureuses à gage! JésusChrist les repousse de la maison, comme indignes, par l'ignoble profession qu'ils exercent, de voir le miracle qu'il

(1) S. MATTH. IX. 18. 26. MARC. v, 22, 42.

allait opérer. « Cette jeune fille n'est pas morte, leur dit-il, « elle n'est qu'endormie. » Cependant on se moque de lui; on ne croit point à la puissance qu'il a de ressusciter les morts On se permet à cet égard d'insultantes railleries. Le miracle n'en sera que mieux constaté par les contradictions même qu'il essuie. Le père de la jeune fille avait dit : «< Seigneur, venez lui imposer les mains. D Jésus fait plus : il la prend par la main, il la soulève, afin de prouver que tout lui cède et lui obéit. L'évangéliste ajoute qu'il lui fit donner à manger, pour achever d'éloigner le soupçon d'aucune illusion. En la voyant prendre de la nourriture, pouvait-il rester quelque doute qu'elle ne fût véritablement ressuscitée (1)? Mais pourquoi Jésus Christ dit-il : « Cette fille « n'est pas morte, elle n'est qu'endormie, » tandis qu'elle était véritablement morte? C'est afin de nous faire comprendre combien peu nous devons craindre la mort, parce qu'elle n'est qu'un sommeil, depuis que Jésus-Christ, par son avénement parmi les hommes, en a triomphé; et il lui est aussi facile de rendre la vie à celui qui l'a perdue, qu'il nous est facile de réveiller une personne endormie. Désormais, il n'est donc plus permis de pleurer les morts qui meu. rent dans le Seigneur (2), de se désespérer de la perte de ceux qui nous sont chers. C'est faire outrage à la puissance de Jésus-Christ, le maître souverain de la vie et de la mort. Vous allez dire peut-être : Que ma fille vienne aujourd'hui à mourir, on ne me la rendra pas. Pas aujourd'hui, sans doute, bien que Dieu le pût, s'il le voulait; mais plus tard, et avec bien plus de gloire. Rappelée à la vie, cette jeune fille de notre Évangile mourut après une seconde fois; votre

(1) S. JEAN CHRYSOSTOME, Hom. XXXI. in Matth. (2) Beati mortui, qui in Domino moriantur...

fille à vous, ressuscitera pour ne plus jamais mourir. Prenez donc patience, attendez: votre fille n'est point morte, elle n'est qu'endormie. Cette enfant n'est point perdue pour vous; ce n'est qu'un sommeil après lequel viendra le réveil au sein d'une vie immortelle, d'une paix inaltérable, la même que celle dont jouissent les anges. N'entendez-vous pas le prophète qui dit : Entrez, ô mon âme, dans votre repos, parce que le Seigneur vous a fait gråce (1). Dieu parle de repos, et vous pleurez ! Comment donc en agiriez-vous à l'égard d'un ennemi? Si quelqu'un doit pleurer, c'est le démon, et le démon seul; la mort lui arrache sa victime, puisqu'elle la conduit à l'immortalité. Laissez-le donc, cet ennemi du salut, laissez-le pleurer, gémir et se désespérer. Qu'il décelle par ses vociférations et ses hurlements le chagrin jaloux qui le dévore; cela ne convient pas au chrétien, qui voit dans la mort le passage au lieu du repos et du triomphe, un port assuré contre les tempêtes et les agitations de la vie (2); ou si l'amitié, la tendresse, la reconnaissance lui fait verser quelques larmes, la pensée du bonheur dont jouit dans le ciel ce parent, ce bienfaiteur, cet ami, en aura bientôt tari la source.

SECOND POINT.

Résurrection du fils de la veuve de Naïm. - Jésus arriva à une ville de Galilée nommée Naïm, et ses disciples l'accompagnaient avec une grande foule de peuple. Et lorsqu'il était près de la porte de la ville, il arriva qu'on portait en terre un mort, qui était fils unique de sa mère, et

(1) Convertere, anima mea, in requiem tuam, quia Dominus benefecit tibi. (Psal. LXIV. 7.)

(2) S. JEAN CHRYSOSTOME, Hom. xxxI. in Matth.

cette femme était veuve. Le Seigneur l'ayant vue, car elle assistait aux funérailles de son fils, fut touché de compassion envers elle, et lui dit: Ne pleurez point. Et s'approchant, il toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent; alors il dit: Jeune homme, levez-vous, je vous le commande. En même temps le mort se leva en son séant, el commença à parler; et Jésus le rendit à sa mère. Tous ceux qui étaient présents furent saisis de frayeur, et ils glorifiaient Dieu en disant Un grand prophète a paru au milieu de nous, et Dieu a visité son peuple (1). — Un jeune homme, placé dans les circonstances les plus intéressantes, est frappé par la mort. Il est jeune, et par conséquent dans l'âge de jouir des agréments de la vie. Il est fils unique, et par là même seul objet de la tendresse de sa mère. Sa mère est veuve, il était donc très-nécessaire à sa consolation. Pourquoi tous ces motifs n'ont-ils pas arrêté les coups de la mort; et n'a-t-on pas raison de dire que Dieu enlève les bons, qu'il enlève ceux qui sont nécessaires, tandis qu'il laisse ici-bas ceux qui sont inutiles et méchants? Un pareil langage est sacrilége et blasphématoire. Ceux qui le tiennent oublient que Dieu, l'arbitre souverain de nos destinées, ne doit compte à personne des motifs qui le font agir, et qu'il n'en est aucun qui ne soit digne de sa sagesse et de sa bonté, Ils oublient que Dieu, en frappant des têtes qui nous sont chères, ne nous laisse jamais sans ressource; que ce qui est bon et utile à nos yeux, ne l'est pas toujours aux siens; qu'en enlevant de ce monde un jeune homme, une jeune fille, il se propose de les délivrer d'une foule de maux, el de punir en même temps ses parents de l'éducation peu chrétienne qu'ils lui donnent; enfin, qu'il veut

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nous éprouver, et nous porter à lui montrer, par notre foi et notre charité, que notre attachement aux créatures doit se rapporter réellement à lui, comme la foi et la raison nous le commandent. La mère de ce jeune homme suivait le cercueil. Ce jeune homme est, d'après les maîtres de la vie spirituelle, la figure du péché, et cette mère représente l'Église qui n'abandonne point ses enfants égarés, quel que soit l'état où le péché les a réduits. Elle les suit par ses exhortations, ses menaces ou ses reproches; elle les suit par les exemples des justes qu'elle leur met sous les yeux; elle les suit dans leurs maladies et dans leurs angoisses, par ses consolations et les secours qu'elle leur prodigue; elte les suit même après la mort par ses prières et ses suffrages. Jésus-Christ fait quelque chose de plus: il les cherche. Ce n'est pas sans un dessein formel de sa part qu'il se trouve sur le passage de la pompe funèbre dont nous venons de parler; et il montre au pécheur, dans la personne du fils de la veuve de Naïm, tout ce qu'il fait pour sa résurrection spirituelle: il s'attendrit sur son sort, il l'arrête dans la voie de l'iniquité; il l'appelle de sa voix forte et puissante; il le relève, et le rend à l'Église dont il essuic les larmes (1). Voilà ce dont nous sommes quelquefois les heureux témoins, surtout dans le temps de Pâques, à la suite d'une retraite, d'une mission... Mais en même temps combien de pécheurs qui s'obstinent dans le mal! La voix de la cupidité n'étouffe que trop souvent la voix de Jésus-Christ; ou si l'on s'arrête un instant dans le chemin du crime, on ne tarde pas à s'y engager de nouveau, en sorte que la joie de l'Église n'a été qu'une joie passagère qui fait bientôt place à la plus amère douleur.

(1) V. le Mémorial de la chaire, par Sirel, page 323.

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