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XLII.

Sur la passion et la mort de Notre-Seigneur
Jésus-Christ.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu souffrir pour répa rer la gloire de Dieu et l'œuvre de notre salut que le péché avait ruinées.

Il a donc permis aux Juifs ingrats et aveugles d'assouvir contre lui leur haine et leur jalousie.

Il a souffert, dans son âme et dans son corps, les tourments les plus cruels; il est mort sur la croix, et par ses souffrances et sa mort il a accompli l'œuvre de notre rédemption.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Oblatus est quia ipse voluit. (Is. LIII. 7. ) — « Il s'est offert parce qu'il l'a voulu. >>>

Ego veni in mundum ut vitam habeant et abundantius habeant. (JOANN. x. 10.) - « Je suis venu dans le monde pour leur donner la vie, et une vie plus abondante. »

Filios enutrivi et exaltavi, ipsi autem spreverunt me. (Is. 1. 2.)« J'ai nourri des enfants, je les ai élevés, et ils m'ont accablé d'ingratitude. »

Foderunt manus meas et pedes meos,

ompia ossa mea. (Ps. xxi. 17.)

dinumeraverunt

<< Ils ont percé mes

mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os. >> Consummatum est ! (JOANN. XIX. 30.)

sommé ! »

<< Tout est con

Pacificans per sanguinem crucis, sive quæ in terris,

sive quæ in cœlis sunt. (Coloss. 20.) — « Il a pacifié par le sang de la croix la terre et le ciel.

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

Grande spectaculum, sed si spectet impietas, grande ludibrium. Si pietas, grande mysterium. Si spectet impietas, videt regem pro virga regni lignum sui portare supplicii; si pietas, videt regem bajulantem lignum ad semetipsum figendum, quod fixurus erat etiam in frontibus regum in eo spernendus oculis impiorum in quo gloriatura erant corda sanctorum. (S. AUGUSTIN, Tract. XVII in Joann., édit. de Gaume.) - «Grand spectacle! mais si l'impiété le considère, grand objet de mépris! Si la piété le contemple, grand mystère ! L'impiété n'y voit qu'un roi de théâtre obligé de porter une croix pour sceptre ; la piété y découvre le Roi véritable qui porte en effet ce bois sur lequel il doit être crucifié, mais un bois qui brillera un jour sur le front des rois. La croix est la cause du mépris dont les impies poursuivent Jésus-Christ, mais c'est en elle que les saints se glorifient. ».

O admirabilis potentia crucis! o ineffabilis gloria passionis in qua et tribunal Domini, et judicium mundi, potestas est crucifixi! Traxisti enim, Domine, omnia ad te, et cum expandisses tota die manus tuas ad populum non credentem et contradicentem tibi, confitendæ majestatis tuæ sensum totus mundus accepit. (S. LEON, Serm. vi de Pass. Dom.) « O puissance admirable de la croix ! ô gloire ineffable de la passion! La croix est le tribunal du Seigneur, le jugement du monde et le pouvoir du Crucifié lui-même! En effet, Seigneur, vous avez tout alliré à vous, et après que vous avez eu tout le jour les mains étendues en face d'un peuple incrédule et contradicteur, le monde a reçu la grâce de confesser votre majesté. »>

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EXORDE.

Sic Deus dilexit mundum, ut Filium suum unigenitum daret. (JOANN. III. 46.)

Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné pour lui son Fils unique.

Après avoir bien compris ce qui regarde l'incarnation du Fils de Dieu, sa vie et ses œuvres au milieu du monde qu'il venait éclairer et sauver, il faut que nous sachions maintenant ce qui regarde sa passion et sa mort. C'est en souffrant et en mourant sur la croix, que le Verbe incarné a racheté les hommes du péché, et qu'il a glorifié son père. C'est par son obéissance jusqu'à la mort qu'il a pacifié le ciel et la terre, et consommé tout à la fois l'œuvre de la justice et de la miséricorde.

DIVISION.

Considérons donc d'abord comment Notre-Seigneur a dû souffrir et mourir pour racheter le monde, et voyons ensuite ce qu'il a souffert : ce sera le sujet et le partage de cet entrei en.

1o Entre toutes les œuvres que la bonté de Dieu a faites pour le salut de l'homme, depuis le commencement du monde, il n'en est point de plus cachée, de plus profonde en sagesse, ni de plus admirable que le mystère de la croix. Jésus-Christ, Fils de Dieu, immolé pour le rachat du genre humain : quoi de plus grand et de plus étonnant! La merveille est si grande et le mystère si secret et si éloigné de nos conceptions, que ceux qui ont mérité d'être délaissés de Dieu, qui ont fermé à la lumière de la foi leurs yeux et leur cœur, préférant à cette lumière leur faible sagesse,

ont estimé folie ce que nous, qui par la grâce sommes fidèles et croyants, nous estimons sagesse vraiment parfaite et digne de Dieu.

En effet, que prétendait la divine Sagesse dans l'oeuvre de notre rédemption? Deux choses, savoir: premièrement, la gloire de Dieu, et, secondement, notre salut. Mais pour procurer la gloire de Dieu que le péché avait foulée aux pieds, il fallait satisfaire à la justice de Dieu, réparer l'outrage que les hommes lui avaient fait, et, pour sauver le genre humain, il fallait attirer sur lui les miséricordes abondantes du Seigneur. La rédemption exigeait donc une sagesse et un amour qui conciliassent tout à la fois les intérêts de la justice de Dieu et ceux de sa miséricorde. L'œuvre de la rédemption nous présente donc en soi une œuvre de souveraine miséricorde vraiment digne de Dieu, et une œuvre de rigoureuse justice digne pareillement de la justice de Dieu.

Si nous considérons, en effet, la peine que mérite le péché de l'homme, nous serons forcés de convenir qu'il mérite une peine infinie, tant il est grave, vu l'injure qu'il fait à un être infini. Or, le péché de l'homme ne pouvant être puni d'une peine infinie que dans sa durée, Dieu, en effet, l'a puni de la peine de l'enfer qui est éternelle, c'està-dire sans limite sous le rapport de la durée. Voyons donc maintenant comment l'infinie sagesse de Dieu, ne voulant pas nous perdre sans remède, a trouvé le secret de nous sauver tout en gardant ses droits et sans léser en rien néanmoins les droits de la miséricorde. O merveilleuse invention de la sagesse de Dieu ! que vois-je! une croix ! un Dieu crucifié! Oui, voilà le secret de la sagesse divine et l'instrument de notre rédemption!

Un Dieu se fait homme afin de pouvoir souffrir; il souffre

en effet et il meurt; il offre à son Père, pour expier notre péché, ses souffrances et sa mort. Ce sacrifice est d'un prix infini. Dieu ne peut le rejeter; il l'accepte, et dès lors sa justice est pleinement satisfaite. La dette du péché est payée en rigueur de justice. Le sang de Jésus-Christ a effacé la cédule de notre condamnation. Il a. pris sur lui tous nos péchés et a porté tout le poids de la colère du Ciel. Consummatum est, la justice de Dieu est satisfaite par la consommation de ce grand sacrifice. Mais, en même temps, la miséricorde reprend tous ses droits. Elle n'est plus retenue par les justes arrêts de la justice, et la grâce s'épanche abondamment sur les hommes pour les sanctifier et les sauver. Les portes du ciel sont ouvertes, les fils d'Adam peuvent encore entrer dans ce séjour de la béatitude qui leur avait été préparé et dont ils avaient été chassés par péché. Que le sang du Sauveur est puissant! «< Là où le péché avait abondé, dit saint Paul, la grâce a surabondé ! (1) » — « D'où vient cela, ô mon Dieu! s'écrie saint Anselme, que, par compassion pour ma misère, vous paraissiez tellement homme dans les souffrances que vous endurez pour moi, que vous semblez n'être plus Dieu ? (2) » O miséricorde infinie, ô justice imprescriptible! la sagesse du divin Sauveur vous a réconciliées; la gloire est rendue à Dieu, le salut est rendu à l'homme, tout est consommé; << la miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées (3), l'enfer tremble et le ciel applaudit ! »

(1) Ubi abundavit delictum, superabundavit gratia.

le

(2) Unde hoc, Deus meus, ita compateris mihi, exhibuis hominem, ut quodammodo videaris oblivisci quod Deus sis! (S. ANSELM.)

(3) Misericordia et veritas obviaverunt sibi, justitia et pax osculatæ sunt. (Ps. LXXxiv. )

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