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qu'il a dit des instructions morales. Cela arrivera avec le vulgaire, car s'il y avait dans l'auditoire des hommes de sens, cela leur donnerait des nausées. Les hommes aiment assez à voir danser; mais si l'on voyait un individu s'en aller dansant par les rues de la cité, n'exciterait-il pas la pitié de ceux qui pourraient le voir? On aime aussi à entendre des facéties, mais on n'aime pas à les voir tomber du haut de la chaire, lieu sacré d'où doit sortir seule la parole de Dieu. C'est une erreur de croire que les auditeurs ne se présenteraient pas, si on les sevrait de ces facéties. Je soutiens au contraire qu'ils viendraient en plus grand nombre et qu'ils feraient plus d'attention, lorsqu'ils seraient convaincus qu'ils ne doivent pas donner à la dissipation le temps destiné à l'instruction pour le salut de l'âme. C'en est assez de tout ce que je viens de vous dire, pour que vous puissiez vous rendre compte de l'étonnement que m'a causé votre proposition, que le prédicateur doit chercher à plaire à son auditoire par un style poli et orné. J'espère dans le Seigneur qu'il vous délivrera de cette grande erreur qui ne serait pas seulement nuisible à vousmême, mais qui le serait encore à tous ceux qui assisteraient à vos sermons.

XLIII. Puisque votre révérence à la fin de sa lettre me demande quelques renseignements sur les moyens de prêcher avec fruit, je vous engage à vous réduire le plus possible dans vos sermons à parler des dernières fins de l'homme, de la mort, du jugement, de l'enfer, de l'éternité, etc.;car ce sont là les choses qui font d'ordinaire le plus d'impression et qui portent les hommes à bien vivre. Vous pouvez aussi parler souvent dans vos sermons de cette paix intérieure dont jouit celui qui est dans la grâce de Dieu. Ce fut ainsi que saint François de Sales retira tant d'âmes de la mauvaise voie, ce qui lui valut les plus grands éloges de la part du roi de France, Henri IV, tandis que ce prince ne disait rien de ces prédicateurs qui font voir le chemin de la vertu si hérissé de difficultés, que

l'âme désespère d'y pouvoir entrer. Je vous engage encore à parler souvent de l'amour que Jésus Christ nous a montré dans sa passion et dans l'institution du saint sacrement, de même que celui qu'à notre tour nous devons ressentir pour notre aimable Rédempteur. Je vous dis cela, parce qu'en général il y a très peu de prédicateurs qui parlent de l'amour de Jésus Christ. Il est certain que tout ce qui se fait par la crainte des châtiments, et non par amour, a peu de durée. Un grand serviteur de Dieu, le père Janvier Sarnelli, disait : « Je voudrais ne pas faire autre chose que d'aller partout prêchant: Aimez JésusChrist, aimez Jésus Christ, car il le mérite. Je vous prie aussi de recommander souvent à votre auditoire la dévotion envers la sainte Vierge, parce que c'est par son canal que nous arrivent toutes les grâces; faites qu'à la fin de votre sermon le peuple ait recours à cette bonne mère pour obtenir d'elle quelque grâcé importanie, telle que le pardon des péchés, le don de persévérance et l'amour de JésusChrist. »

LXIV. Je vous engage surtout à insinuer à vos auditeurs la nécessité des pratiques pieuses qui donnent le moyen de se maintenir en état de grâce, comme d'avoir grand soin de ne point arrêter ses regards sur des objets dangereux; de fuir les occasions qu'on ne trouve que trop en conversant avec les personnes d'un autre sexe ou en fréquentant de mauvaises compagnies; de fréquenter les sacrements; d'entendre la messe chaque jour; d'entrer dans quelque congrégation; de faire l'oraison mentale et de lire. avec fruit des livres spirituels; de visiter le saint sacrement et la vierge Marie. Recommandez la soumission à la volonté de Dieu dans l'ad versité, car c'est dans celte soumission qu'est tout notre salut. Exhortez vos auditeurs à recourir chaque jour à Jésus et à Marie pour obtenir la persévérance, surtout quand ils éprouvent des tentations ; et surtout faites goûter au peuple la prière, ce grand moyen de salut, dont on néglige presque entièrement de parler,

quoiqu'on sache bien que c'est par la prière que nous obtenons tous les biens. Je sais que les prédicateurs de haut rang n'aiment pas à parler de toutes ces choses parce qu'ils les regardent comme communes et triviales, et qu'en parlant d'elles ils ne peuvent pas faire montre de leurs belles phrases. Mais ainsi prêcha saint François de Sales qui convertit tant d'âmes. Toutes les fois qu'il le pouvait, il insiuuait quelque pratique de vie chrétienne; tellement que dans une contrée où il se trouvait, les habitants lui demandèrent par écrit les règles de pratique qu'il leur avait indiquées de la chaire, afin qu'il leur fût plus aisé de les suivre.

XLV. Si tous les orateurs sacrés suivaient ce bel exemple; s'ils prêchaient avec le seul désir de plaire à Dieu; s'ils parlaient des vérités éternelles et des maximes de l'Évangile toutes nues et sans apprêt; s'ils recommandaient les pratiques religieuses comme remède contre le péché et moyen de persévérance, le monde changerait bientôt de face, et Dieu ne serait pas aussi offensé que nous le voyons. Nous observons que si, dans un pays, il se trouve un prêtre plein de ferveur, qui prêche véritablement Jésus crucifié, ce pays devient saint; si dans une église on fait un sermon simple mais nerveux, vous voyez l'auditoire tout plein de componction ; et si tous ne se convertissent pas, ou si la conversion n'est pas entière, du moins elle est commencée chez beancoup d'individus. Or si partout on prêchait ainsi, quel immense avantage pour les âmes!

Je n'en dirai pas davantage pour ne point fatiguer; mais si vous avez eu la patience de lire jusqu'au bout ma si longue lettre, je vous prie de vouloir bien faire avec moi la prière suivante à Jésus-Christ.

O Sauveur du monde ! que le monde connaît peu, souvent par la faute de vos ministres; vous qui pour sauver les âmes avez donné votre vie; ah! par les mérites de votre passion, daignez éclairer et fortifier tant de prêtres qui pourraient convertir tous les pécheurs et sanctifier la terre

s'ils prêchaient votre parole sans vanité, mais avec simplicité, comme vous l'avez fait vous-même et comme l'ont fait vos disciples; mais ils se prêchent eux-mêmes et ne vous prêchent pas, de sorte que le monde est rempli de prédicateurs et que l'enfer se remplit d'âmes. Seigneur, empêchez la ruine de votre Église si mal servie par les prédicateurs; humiliez s'il le faut, pour l'exemple des autres et par quelque signe visible, quelqu'un de ces prêtres vaniteux qui se permettent d'altérer votre sainte parole, afin qu'ils s'amendent et que l'avantage du peuple ne soit plus retardé. Je l'espère ainsi ; ainsi soit-il.

Je finis en me recommandant aux prières de votre révérence, et suis, etc. Alphonse-Marie, évêque de SainteAgathe, etc.

INDULGENCES

ACCORDÉES PAR LE SAINT-SIÉGE A CEUX QUI ENSEIGNENT OU APPRENNENT LA DOCTRINE CHRÉTIENNE.

Ayant égard à l'obligation où sont tous les fidèles de connaître les vérités et les préceptes de la religion, et de croître dans cette science importante du salut, chacun selon la mesure de ses facultés, les souverains Pontifes ont cru devoir encourager et favoriser le zèle pour l'instruction chrétienne, en accordant des indulgences, tant à ceux qui enseignent ou qui apprennent le catéchisme, qu'en faveur des fidèles qui assistent assidûment au prône ou explication de l'évangile des dimanches et fêtes.

Doctrine chrétienne.

1° Indulgence de sept ans aux maîtres d'école, chaque

fois qu'ils conduiront leurs élèves, les dimanches et jours de fêtes, à l'explication de la doctrine chrétienne, et la leur enseigneront eux-mêmes.

De plus, indulgence de cent jours pour chaque fois que, les jours ouvrables, ils la leur expliqueront dans l'intérieur de leurs écoles.

2° Indulgence de cent jours aux pères et mères pour chaque fois qu'ils enseigneront la doctrine chrétienne à leurs enfants et à leurs domestiques.

3o Indulgence de cent jours, à tous les fidèles, chaque fois qu'ils consacreront une demi-heure, soit à apprendre, soit à enseigner aux autres la doctrine chrétienne.

4 Indulgence de trois ans, pour chacune des fêtes de la sainte Vierge, aux fidèles de tout âge qui auront la pieuse coutume de se réunir dans les églises ou dans les écoles pour apprendre la doctrine chrétienne, pourvu qu'ils se confessent à toutes ces fêtes; et indulgence de sept ans, pour ceux qui, étant d'âge à communier, le feront ces jours-là (1).

5o Indulgence de sept ans et de sept quarantaines, à tous les fidèles, chaque fois qu'ils assisteront à l'explication de la doctrine chrétienne ou du catéchisme, ou qu'ils le feront eux-mêmes, après s'être confessés et avoir communié.

6° Indulgence plénière les jours de Noël, de Pâques et de la fête de saint Pierre et de saint Paul, pour tous les fidèles qui auront la pieuse coutume d'assister à l'explication de la doctrine chrétienne ou de l'enseigner aux autres, pourvu que, ces jours-là, ils se confessent, communient et prient selon les intentions de l'église (2).

Explication de l'Évangile.

1° Indulgence de sept ans et de sept quarantaines à tous les fidèles qui, pour chaque fois qu'ils assistent avec dévo

(1) Paul V, const. Ex credito nobis, du 6 oct. 1607.

(2) Clément XIV, Bref du 27 juin 1755.

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