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PÉRORAISON.

O Jésus! ô Sauveur! vous étiez innocent et j'étais coupable; mais par votre miséricorde infinie vous vous êtes livré pour moi, et j'ai été racheté. Non, ce n'est point Caïphe, ni Pilate, ni les Juifs qui vous ont condamné : c'est moi! ce sont mes péchés qui ont fait tomber sur vous la sentence de mort! Que cette mort au moins ne soit point perdue pour moi! que votre sang me purifie, que votre croix me sauve, et que, souffrant avec vous par une juste acceptation des peines de cette vie, je règne à jamais avec vous dans le Ciel pour vous bénir et vous glorifier.

TRAIT HISTORIQUE.

On rapporte que Clovis, ce chef valeureux des Francs qui fonda la monarchie française et se convertit au christianisme avec ses soldats, ayant entendu le récit de la passion, ne put contenir son zèle et s'écria: « Que n'étais-je là! » Il aurait voulu délivrer Jésus-Christ des mains de ses bourreaux, il aurait combattu, il serait mort pour Jésus-Christ. Ce sentiment de noble indignation, nous l'éprouvons nous-mêmes, sans doute, quand nous lisons le récit des souffrances de l'Homme-Dieu, et comme Clovis nous disons : « Que n'étais-je là ! » Malheureusement ce sentiment ne produit rien. On s'en tient à ce désir stérile. Or, voici comment on peut le rendre pratique et se trouver là quand Jésus-Christ souffre: c'est en défendant la cause de la vérité contre les impies; c'est aussi et surtout en ne renouvelant point la passion du Fils de Dieu par le péché mortel. Chaque jour on attaque Jésus-Christ, on le bafoue, on l'attache à la croix. Ne disons pas : « Je voudrais être là! » disons : « J'y cours, j'y vole! je prends en main les intérêts de mon Dieu, et si je ne puis avoir la gloire de lui épargner de nouveaux outrages, j'aurai du moins l'honneur de souffrir avec lui et pour lui! »

XLIV.

Des Miracles qui arrivent à la mort de Jésus-Christ.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

La mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ, parce qu'elle fut le plus grand événement du monde dans l'ordre religieux, devait être accompagnée de circonstances capables de produire sur les hommes une grande impression.

C'est pourquoi cette mort fut accompagnée de trois circonstances miraculeuses, pleines de mystères et bien faitespour rester gravées dans le souvenir des peuples.

Ces miracles prouvent encore la divinité de Jésus-Christ.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Tenebræ factæ sunt in universam terram usque in horam nonam, et obscuratus est sol, et velum templi scissum est medium. (Luc. XXIII.) - « Des ténèbres eurent lieu sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure, et le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. »

Et ecce velum templi scissum est in duas partes a summo usque deorsum, et petræ scissæ sunt, et monumenta aperta sunt; et multa corpora sanctorum, qui dormierant, surrexerunt. MATTH. XXVII.) <«< Et le voile du temple se déchira en deux parties, depuis le haut jusqu'en bas, et les pierres se fendirent, et les tombeaux s'ouvrirent, et beaucoup de corps des saints qui étaient morts, ressuscitèrent. »>

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

Postquam cruci tradiderunt Dominum omnium, mundi machina lugebat proprium Dominum, et obtenebrata est lux in meridie, secundum Amos (1). (S. CYRILLE, in Caten.) - Après le crucifiement du Seigneur de toutes choses, le monde pleura son propre Seigneur, et la lumière s'obscurcit en plein midi, comme l'avait prophétisé Amos. >>

Sol obscuratus est, quod erat manifestum indicium quod forent passuræ caliginem crucifigentium animæ. (S. AUGUSTIN, de Concord. Evang, lib. III, c. xvii.)—« L'obscurcissement du soleil indiquait les ténèbres qui devaient envahir l'âme de ceux qui crucifiaient le Sauveur. »

1

Per hoc (per velum scissum) etiam ostenditur quod velum quod sequestrabat nos a sacris quæ sunt in cœlo, disrumpitur, id est Dei inimicitia et peccatum. (THEOPHYLACTE, in Caten.)« Le déchirement du voile signifie que le voile qui nous séparait du sanctuaire des cieux est déchiré, c'està-dire que l'inimitié de Dieu et le péché sont détruits. »

Illuminans mortis tenebras et infernorum obscura collustrans, mortis spolia detrahebat. (S. HILAIRE, 1. X de Trin., can. 89 in Caten.) « Jésus-Christ, illuminant les ténèbres de la mort et les profondeurs obscures de l'enfer, arrachait à la mort de glorieuses dépouilles. >>

-

EXORDE.

Dieu, qui agit toujours avec puissance, sagesse et amour, proportionne dans ses œuvres la manifestation de sa puissance, de sa sagesse et de son amour à l'importance de ses

(1) AMOS. VIII. 9.

œuvres. C'est ainsi qu'il divisa la mer Rouge par la main de Moïse, afin de perpétuer par ce grand événement, dans la mémoire des Israélites, le souvenir de leur délivrance de l'esclavage où les Égyptiens les avaient retenus pendant quatre cents ans. C'est ainsi qu'il fit encore pleuvoir sur la terre la manne, nourriture miraculeuse, pour consacrer le souvenir de la même délivrance. Il fallait donc que la mort de Jésus-Christ fût accompagnée de certains signes extraordinaires qui fussent pour les peuples l'avertissement du grand ouvrage de la rédemption qui s'accomplissait, et que, frappés par l'évidence de ces signes, les peuples se convertissent à Dieu par JésusChrist, auteur de leur salut.

Aussi les saints Évangiles nous disent-ils qu'à la mort du Fils de Dieu des miracles éclatants étonnèrent les hommes, et devons-nous conclure de ces miracles que Jésus-Christ est le Fls de Dieu.

Quels sont ces miracles?

Quelle signification renferment-ils comme symboles? Que devons-nous en conclure relativement à JésusChrist?

Tels sont les trois points que nous allons développer maintenant.

4° Le premier miracle qui accompagna la mort de JésusChrist, ce fut celui des ténèbres épaisses dont la terre fut couverte. « Toute la terre, disent les évangélistes, fut couverte d'épaisses ténèbres depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième (4), » c'est-à-dire depuis midi jusqu'à trois heures. Il ne s'agit pas ici d'une simple éclipse de soleil qui aurait coïncidé fortuitement avec la mort du Fils de Dieu.

(1) MARC. XV. 33. MATTH. XXVII. 45. Luc, xxIII. 44.

Car, d'abord aucune éclipse ne peut durer trois heures; et ensuite, à l'époque de la mort de Notre-Seigneur, la lune étant en opposition, c'est-à-dire pleine, il ne pouvait pas y avoir d'éclipse. Aucune ancienne table d'astronomie ne fait mention d'une éclipse à cette époque. Les ténèbres qui couvrirent la face de la terre à la mort de Notre-Seigneur furent donc miraculeuses. On rapporte que Denys l'Areopagite, qui fut plus tard converti par saint Paul, se trouvant en Égypte au moment où les ténèbres eurent lieu, s'écria: «< Ou le Dieu de la nature souffre, ou la machine du « monde se détraque. » Plusieurs auteurs ecclésiastiques, Rufin et Tertullien, Thallus, auteur grec, Phlégon, autre historien grec, font mention de ces ténèbres, dont on retrouve le souvenir jusque dans les Annales de la Chine.

Or, ces ténèbres signifiaient, d'une part, le deuil de la nature à la mort du Fils de Dieu, et, de l'autre, la nuit affreuse dans laquelle les Juifs obstinés étaient ensevelis. Quand la divinité elle-même daignait se voiler sous la forme d'un corps soumis à la mort de la croix, la lumière ne devait-elle pas disparaître, et le soleil cacher ses splendeurs? Et tandis que les Juifs refusaient d'ouvrir les yeux de leur âme aux vérités de l'Évangile, ne devaient-ils pas être avertis, par la nuit extérieure qui se répandait sur le monde, de la nuit plus affreuse qui ensevelissait leur cœur? Ces ténèbres furent donc l'ouvrage miraculeux de la puissance et de la sagesse de Dieu, non moins que de son amour puisqu'elles devaient, en frappant d'étonnement 1es pécheurs, les convertir au Christ et les sauver.

2o Le second miracle fut celui-ci : le voile du temple se déchira depuis le haut jusqu'en bas. Il y avait, selon Origène, deux voiles, l'un devant le saint des saints, l'autre extérieur, appelé voile du tabernacle, voile du temple,

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