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digne d'être aimé ; le divin juge lui demandera compte de la moindre pensée du cœur, de la moindre parole sortie de sa bouche, de toute action faite par elle, de toute omission. Que sera-ce de nous, si nous avons abusé de tous ses bienfaits et de toutes ses grâces? si nous avons constamment repoussé son amitié? si nous avons aimé la créature plus que le Créateur? si nous avons mis notre amour dans les richesses, dans les dignités, dans les plaisirs des sens ? si nous nous sommes complu dans des pensées honteuses? si nous sommes coupables d'injustices, de médisances, de calomnies, d'usures et de gains illicites, de blasphèmes, de parjure ou de sacrilége? Que sera-ce de nous, je vous le demande? Souviens-toi des voies que j'ai ouvertes, dira le Christ, entrons en jugement, défends ta cause, justifie-toi (1). Entrons en jugement, voyons ce que tu mérites et ce que je mérite à moi les bienfaits, à toi l'ingratitude; à moi les grâces, à toi les injures; à moi les secours, à toi les outrages; parle, justifie-toi, si tu le peux. Ah! mes frères, qui pourra sans confusion soutenir ce redoutable interrogatoire? Nous pourrons dire avec le prophète : Mon ignominie est en ma présence, et la confusion couvre mon visage (2). Que répondrons-nous à la voix du juge, lorsqu'il nous interrogera? Job disait : Si l'homme voulait disputer devant Dieu, entre mille accusations, répondrait il à une seule?... Qui suis-je donc, moi, pour lui répondre et pour me défendre par mes paroles? Quand j'aurais en moi quelque justice, je ne répondrais pas, mais j'implorerais mon juge (3). Or, si Job parlait ainsi du jugement de Dieu, que

(1) ISA. XLIII. (2) Ps. LXIII. (3) JOB. IX.

dirons-nous nous-mêmes, qui n'avons rien de la sainteté de cet homme? Quelle sentence devons-nous donc attendre, lorsque la justice du juge reprendra ses droits cédés pour un temps à la miséricorde? Quelle sentence, ô mon Dieu ! Mes frères, quelle sentence pourriez-vous attendre, si la mort venait soudainement vous surprendre et traîner votre âme tremblante devant le tribunal du souverain juge? Dieu me préserve d'un si grand malheur ! disent peut-être plusieurs d'entre vous, car je n'aurais à attendre qu'une sentence de malédiction. S'il en est ainsi, mes frères, pourquoi ne mettez-vous pas ordre à votre conscience? Pourquoi négligez-vous l'affaire la plus importante pour vous, puisqu'il s'agit de votre bonheur ou de votre malheur éternel ? Ah! je vous entends, vous espérez vivre encore de longs jours; mais qui vous l'a promis? Combien de chrétiens, trompés par la même espérance, sont morts dans l'impénitence finale! combien, surpris par une maladie violente, ont confessé leurs fautes sans bien savoir ce qu'ils faisaient ! combien ont pu recevoir le sacrement de pénitence, mais sans vraie contrition, sans disposition sincère, et partant inutilement!

Écoutez, mes frères, car il est de la plus grande importance de dissiper l'erreur de ceux qui restent esclaves de leurs mauvaises passions el persévèrent dans le péché, espérant qu'ils pourront faire une bonne confession à l'heure de la mort et se sauver ainsi. Écoutez! que pensez-vous des confessions que font quelquefois les pécheurs? Voici, disent-ils, les fêtes de Pâques ou de la Nativité de Notre-Seigneur, il faut se confesser. Ils prennent un petit livre dans lequel se trouve quelque banale formule de préparation; après avoir lu rapidement cette formule, ils vont trouver un confesseur, le premier venu,

ou bien celui qui interroge, qui exhorte ou réprimande peu, s'il s'en trouve, et lui accusent les fautes qui leur sont venues à l'esprit après un court et rapide examen, sans éprouver, aucune douleur de ces fautes; s'ils obtiennent l'absolution, c'est assez pour eux, ils sont contents, comme s'ils tenaient le paradis dans la main, et continuent à vivre comme auparavant. Ah! mes frères, si ces confessions ne sont pas nulles ou sacriléges, elles sont du moins fort suspectes. Qui de vous après une telle confession.oserait sans crainte paraître devant Dieu ? Et cependant, après avoir fait ainsi toute la vie, n'est-il pas à craindre que votre dernière confession, par l'effet d'une longue habitue, ne soit semblable aux autres, en supposant encore que Dieu vous accorde la grâce de pouvoir vous confesser? J'ajoute qu'à l'heure de la mort la gravité de la maladie, la souffrance du corps, les ennuis de l'esprit, le trouble intérieur et le trouble extérieur, tout enfin concourt à rendre la confession inquiète, incomplète, et à la priver de cette profonde douleur qui la rend efficace; or, après une pareille confession, quelle âme oserait paraître sans crainte au tribunal du souverain juge? Ne voyez-vous pas, mes frères, que faire ainsi, c'est s'exposer au péril de la damnation éternelle? Que faut-il donc faire pour éviter un si grand malheur et vous mettre en sûreté ? Écoutez, c'est l'Esprit-Saint qui va vous le dire dans ces paroles de l'Ecclésiastique: Avant le jugement, prépare-toi à la jus-` tice..... interroge-toi avant le jugement, et tu trouveras grâce devant Dieu (1). C'est pourquoi, mes frères, choisissez avant tout un pieux et docte confesseur, confessez-lui tous vos péchés, et que votre confession soit revêtue de tous les

(1) Eccl. xvII.

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caractères qu'exige ce sacrement. Faites une confession générale de toute votre vie passée, si vos chutes fréquentes vous avertissent de la nullité des autres par défaut de contrition et de ferme propos de votre volonté ; par ce moyen, vous aurez grâce el justice avant le jugement. Après cette confession générale, venez souvent au tribunal de la pénitence, venez-y amené par le désir de persévérer dans la grâce et par la douleur d'avoir offensé Dieu; venez-y avec la ferme résolution de ne plus pécher mortellement. Si, après cela, vous évitez avec soin tout ce qui fut pour vous une occasion d'offenser Dieu, si vous accomplissez pieusement toutes les obligations qui vous sont imposées par votre confesseur, si vos chutes sont moins fréquentes après chaque confession, vous pourrez présumer que vous y avez apporté les conditions requises; et c'est ainsi que, selon le conseil de l'Esprit-Saint, vous vous interrogerez vousmêmes avant le jugement, et que, persévérant à vivre en état de grâce, vous arriverez à l'heure de la mort, et que votre âme, paraissant devant son juge, trouvera grâce devant lui et jouira dans le ciel d'une gloire éternelle. Mais si nous avons fait autrement, si nous avons vécu dans le péché mortel, ou dans cette succession de confessions et de pechés, de péchés et de confessions, sans nous amender jamais, nos confessions ne feront qu'augmenter et multiplier nos fautes; de là il est à craindre que notre dernière confession ne soit nulle aussi, et que dans le jugement particulier la sentence de l'éternelle condamnation ne soit portée contre nous. Que Dieu nous préserve de ce malheur ! Ainsi soit-il.

TRAITS HISTORIQUES.

Saint Ephrem raconte qu'un jeune religieux, s'adressant à un des anciens Pères du désert, lui dit : « Mon père, je suis bien en peine,

car l'abbé me commande d'aller aider le boulanger, et je trouve près de lui beaucoup de gens du dehors qui parlent de choses vaines, inutiles, éloignées de ma profession. Comment dois-je me conduire à leur égard? » Le vieillard lui répondit : « Mon fils, pendant que vous alliez à l'école, n'avez-vous pas remarqué comment se conduisaient vos petits camarades quand ils s'exerçaient tous à la fois à apprendre par cœur? C'était alors un bourdonnement général; et, au milieu de ce tumulte, chacun ne s'appliquant qu'à sa leçon, n'ayant d'œil, d'oreille et d'attention que pour elle, restait exempt de toute préoccupation pour celles de ses voisins, sur lesquelles il n'avait pas à répondre. Faites de même. Ne prenez pas garde à ce que font, à ce que disent les autres; mais employez toute votre étude à vous acquitter fidèlement de votre office, parce que c'est de cela, et de cela seulement, que vous répondrez devant Dieu. >>

Saint Hilarion, un peu avant de mourir, s'encourageait lui-même à la confiance par ces paroles bien capables de nous faire réfléchir : « Sors, mon âme, sors, que crains - tu? Tu as servi Dieu près de soixante et dix ans..... et tu crains encore ! »

'XLIX.

Jésus-Christ juge des vivants et des morts. (Suite.)

2o DU JUGEMENT GÉNÉRAL.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Preuves du jugement universel; circonstances de ce jugement; quelle route nous devons suivre pour arriver à la droite, où seront placés les élus.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Ipse est qui constitutus est a Deo judex vivorum et mortuorum. (Act. x. 42.)- « Jésus-Christ a été établi par Dieu juge des vivants et des morts. »

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