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SECOND POINT.

Jusqu'ici j'ai parlé de la communion des fidèles dans l'Église militante; il me reste à parler de la communion que nous avons avec l'Église triomphante et bienheureuse.

Vous savez, comme je l'ai déjà expliqué, qu'il n'y a pas deux Églises différentes, mais une seule Église constituée dans deux états de vie, puisque les saints, qui sont dans le ciel, et nous, qui sommes voyageurs sur la terre, avons le même chef, lequel est Jésus-Christ, dont le souverain ponlife est pour nous le vicaire; car les bienheureux dans le ciel n'ont pas besoin du vicaire du Christ, vu qu'ils jouissent de la présence du Christ, Dieu-Homme, chef de l'Église. Or, c'est pour nous une grande consolation de penser que nous sommes en communion avec les saints de l'Église triomphante, qu'ils nous communiquent leurs mérites en les offrant eux-mêmes à Dieu pour nous, à cause du désir qu'ils ont de notre salut; oui, c'est une grande joie pour nous de nous souvenir que, dans nos besoins et dans nos afflictions, nous pouvons avoir recours à eux sans craindre un refus, pourvu que nous ne leur demandions rien de contraire à notre salut; car, dit saint Thomas : « La charité que les saints ont pratiquée sur la terre est arrivée à sa perfection après leur entrée dans le ciel; donc peuvent-ils nous oublier, eux qui étaient si prompts à nous secourir, lorsqu'ils vivaient sur la terre ! » Prions donc les saints, demandons-leur surtout de nous obtenir les biens spirituels, les grâces dont nous avons besoin pour vaincre nos mauvaises passions, pour résister aux tentations, pour acquérir les vertus chrétiennes, pour remplir dignement les obligations de notre état; car c'est -ce que les saints désirent principalement obtenir pour nous.

PÉRORAISON.

Prions surtout Marie, qui est la reine des saints et qui les surpasse tous en tendresse, en bonté, en miséricorde, en puissance d'intercession. Adressons - lui avec saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, cette belle prière : « O bienheureuse et très-sainte Vierge, voilà que, plein de tristesse, je me tiens devant vous ; je suis confus à cause des péchés que j'ai commis devant Dieu, devant vous et devant ses anges et ses saints; je tremble en pensant au jugement dernier, où chacun recevra selon ses mérites. Je tremble, car je sais que je suis indigne d'être dans la société des fidèles. Sainte et auguste Reine, abaissez sur moi un regard de pitié; je suis comme Lazare enseveli; priez votre divin Fils de me rappeler à la vie de la grâce. Vous êtes toute-puissante auprès de lui, car vous êtes sa Mère, et je ne puis trouver dans le ciel un cœur plus compatissant que le vôtre. L'Église a des apôtres, des patriarches, des prophètes, des martyrs, des confesseurs, des vierges, qui tous peuvent nous protéger, mais aucun n'est meilleur ni plus puissant que vous, parce que vous êtes la Reine de tous les saints et même des esprits angéliques, et ce que tous peuvent avec vous, seule vous le pouvez sans eux. Pourquoi ? parce que vous êtes la Mère de notre Sauveur, l'Épouse de Dieu, la Reine du ciel et de la terre c'est pourquoi j'ai recours à vous. Si vous gardez le silence, nul ne priera; si vous priez, tous prieront avec vous. Je vous invoque donc, & Marie, exaucez-moi !.... Soyez, contre le démon, ma force et mon courage. Faites, ô Reine bienheureuse et digne de toute louange, que je fasse pénitence pour mes péchés, et qu'après avoir persévéré

jusqu'à ma dernière heure, je passe du combat à la gloire auprès de votre divin Fils, avec vous et avec tous les saints de l'Église triomphaute. Ainsi soit-il. »

TRAIT HISTORIQUE.

« Machabée le premier ayant pris les armes, exhorta tous les siens à s'exposer au péril avec lui et à secourir leurs frères. Et comme tous allaient à Jérusalem courageusement, un cavalier parut devant eux avec une robe blanche, des armes d'or et agitant sa lance. Alors tous ensemble bénirent le Seigneur.... Ils allaient donc en hâte, aidés du Ciel (1). » Les justes de la terre et les saints du ciel secourent donc leurs frères qui militent au milieu du monde.

Rien n'est isolé dans l'Église : tout y est uni. Le principe de cette union c'est la charité qui a été répandue dans nos cœurs, dit saint Paul, par le Saint-Esprit qui nous a été donné. De même que le Saint-Esprit est, en Dieu, le lien coéternel du Père et du Fils, ainsi est-il le lien des fidèles avec leur chef et des fidèles entre eux. Notre chef Jésus-Christ a reçu la plénitude de la grâce, la plénitude du Saint-Esprit. Cette grâce, cette charité découlent du Christ sur nous qui sommes ses membres, comme le parfum qui, versé d'abord sur la tête du grand prêtre, découlait ensuite sur sa barbe et jusque sur le bord de sa robe. Par cette onction mystérieuse, tout le corps de l'Église est animé de l'esprit de son chef, et, dans cet esprit, la vie propre à chaque membre est commune à tout le corps, comme la vie de tout le corps est propre à chaque membre. Qu'elle est belle, qu'elle est consolante, cette doctrine de la communion des saints! elle nous dit que tout est pour nous dans l'Église : que les bonnes œuvres des saints profitent à chaque fidèle; que les prières des élus, dans le ciel, nous assistent ici-bas; que les hommages que nous rendons aux bienheureux les honorent et augmentent leur gloire accidentelle; que les âmes du purgatoire peuvent participer à nos mérites, et que, par voie de suffrage, nous pouvons les soulager; que cette sainte union nous vient de Jésus-Christ notre chef, et qu'elle est

(1) IIe liv. des Machabées.

I.

l'image de cette ineffable société du Père, du Fils et du Saint-Esprit, où le Père est tout entier dans le Fils et le Saint-Esprit, le Fils tout entier dans le Père et le Saint-Esprit, le Saint-Esprit tout entier dans le Père et le Fils. D'où saint Paul dit aux chrétiens : « Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et la charité de Dieu, et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous. »>

LIV.

Du purgatoire.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

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Peines que souffrent les âmes du Purgatoire le feu, la privation de la vue de Dieu. Cruauté, ingratitude de ceux qui ne les soulagent pas par leurs suffrages. — Motifs de les soulager la justice, la reconnaissance, la pitié.

:

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Non intrabit in eam aliquod coinquinatum. (Apoc. xxi. 27.)- « Rien de souillé n'entrera dans le ciel. »

Amen dico tibi, non exies inde, donec reddas novissi mum quadrantem. (MATTH. v. 26.) — « En vérité je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé jusqu'à la dernière obole. »>

Judas Machabæus facta collatione, duodecim millia drachmas argenti misit Jerosolymam offerri pro peccatis mortuorum sacrificium, bene et religiose de resurrectione cogitans..... Sancta ergo et salubris est cogitatio pro defunctis exorare, ut a peccatis solvantur. (II Mach. xi. 43. 46.)« Judas Machabée, ayant fait une collecte, envoya douze mille drachmes d'argent à Jérusalem, afin de faire

offrir un sacrifice pour les péchés des morts, ayant de bons et de religieux sentiments sur la résurrection..... C'est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés. »

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

Non credunt ignem purgatorium restare post mortem; sed statim animam solutam a corpore, vel ad requiem transire, vel ad damnationem: quærant ergo ab eo qui dixit quoddam peccatum esse, quod neque in hoc sæculo, neque in futuro remitteretur, cur hoc dixerit, si nulla manet in futuro remissio purgatiove peccati. (BERN. in Cant. cant. serm. LXVI.) — « Certains hérétiques ne croient pas qu'il y ait un feu purifiant après la mort; mais que l'âme, au sortir du corps, passe aussitôt dans le ciel, ou en enfer. Qu'ils demandent donc au Seigneur, qui a dit que le péché (contre l'Esprit-Saint) ne serait remis ni dans ce monde ni dans l'autre, pourquoi il a dit cela, s'il n'y a réellement aucune rémission ou aucune expiation du péché dans le siècle futur. >>

Non frustra oblationes pro defunctis fiunt, non frustra preces, non frustra eleemosynæ. Hæc omnia Spiritus disposuit, volens ut nos mutuo juvemus. (CHRYSOST. Homil. xxi. in Act.). << Ce n'est pas en vain que l'on fait des offrandes, des prières et des aumônes pour les morts; l'EspritSaint l'a ainsi réglé, voulant que nous nous soulagions mutuellement. >>

EXORDE.

Si je n'ai parlé que de deux états de vie pour l'Église, de celui où elle milite et de celui où elle triomphe, c'est que j'ai considéré, avec saint Thomas, les âmes du

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