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Moi aussi je dirai à ce malheureux pécheur qui ne veut pas se laver dans les eaux salutaires du sacrement de la pénitence: Mon fils, mon frère bien-aimé, qui que vous soyez, si Dieu exigeait de vous quelque chose de difficile, vous devriez le faire; combien plus lui devezvous obéir, lorsqu'il vous dit : Confessez-vous, et vous serez purifié. Rejetez donc toute crainte, tout orgueil, tout respect humain. Choisissez un ministre instruit, pieux et prudent, et enfin cessez d'offenser un Dieu si bon, si clément, si miséricordieux, et recevez en son saint nom la rémission de tous vos péchés.

LVI.

Je crois la résurrection de la chair.

EXPOSÉ SOMMAIRE.

Plusieurs morts ont été rappelés à la vie; donc la résurrection des morts est possible. Preuves de la vérité contenue dans le Symbole : Jecrois la résurrection de la chair. -Les âmes des élus éprouveront une grande joie de s'unir de nouveau à leurs corps ; et les âmes des réprouvés une grande tristesse.

TEXTES TIRÉS DE L'ÉCRITURE SAINTE.

Ossa arida audite verbum Domini. Hæc dicit Dominus Deus ossibus his : Ecce ego intromittam in vos spiritum, et vivetis. (EZECH. XXXVII. 4. 5.) - « Os arides, écoutez la parole du Seigneur. Voici ce que dit le Seigneur à ces os : Moi j'enverrai en vous l'esprit, et vous vivrez. »

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Vivent mortui tui, interfecti mei resurgent. (IsA. XXVI. 19.) - « Les morts que vous pleurez, vivront, les morts d'Israël ressusciteront. >>

Cum Christus apparuerit, vita vestra, tunc et vos apparebitis cum ipso in gloria. (Coloss. 1. 4.) — « Lorsque JésusChrist, qui est votre vie, paraîtra, vous paraftrez aussi avec lui dans la gloire. »

TEXTES TIRÉS DES PÈRES.

In quamlibet pulverem cineremve solvatur, in quoslibet halitus aurasque diffugiat, in quamcumque aliorum corporum substantiam, vel in ipsa elementa vertatur, in quorumcumque animalium, etiam hominum cibum cedat, carnemque mutetur; illi animæ humanæ puncto temporis redit, quæ illam primitus, ut homo fieret, viveret, cresceret, animavit. (S. AUGUST. in Enchirid. e. LXXXVIII.) « Que le corps soit réduit en poussière ou en cendre, qu'il soit emporté par le souffle des vents, qu'il soit devenu la pâture des bêtes ou des hommes, en quelque substance qu'il ait été changé, Dieu le rendra en un instant à l'âme qui l'anima primitivement, pour qu'il fût homme, qu'il vécûtet grandît. >>

Et hæc est series et causa justitiæ, ut quoniam corporis animique communis est actus, quia quæ animus cogitavit, corpus effecit; utrumque..... aut pœnæ dedatur, aut gloriæ reservetur. (S. AMBROS. lib. I de fide Resurr. n. 88.) << Puisque le corps a exécuté ce que l'âme a conçu, il est juste que l'un et l'autre portent la peine ou soient réservés pour la gloire. »

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EXORDE.

MES FRÈRES,

Nous croyons que tous les morts seront rappelés à la vie par la vertu toute - puissante de Dieu. Or, rien ne peut mieux que la création nous faire comprendre que,

non-seulement il est possible, mais encore très-facile à Dieu, de rendre la vie aux morts; car il est plus facile de rassembler les parties dispersées d'un corps que de tirer du néant l'univers tout entier. D'ailleurs, qu'est-il besoin de démontrer que la résurrection est possible, lorsque des faits nombreux attestent cette vérité de la foi? Plusieurs morts, d'après l'Ancien Testament, sortirent du tombeau à la voix d'Élie et d'Élisée; et, d'après le Nouveau, le Christ, par sa vertu propre, et les apôtres, par la vertu du Christ, rendirent la vie aux morts. Plusieurs furent ressuscités à la prière des saints, comme l'atteste l'Église. Sous la loi de nature et sous la loi écrite comme sous la loi de grâce, nous trouvons la foi à la résurrection. Job s'écrie: Je sais que mon Rédempleur est vivant, et qu'un jour il s'élèvera sur la terre; et lorsque mon corps aura été consumé, je verrai encore le Seigneur dans ma chair, et je le verrai de mes yeux, et mes yeux le contempleront, moi-même et non un autre ; cette espérance repose dans mon sein (1). Dans le Nouveau Testament, les exemples sont trop nombreux pour être rapportés. Il nous suffit d'indiquer deux passages : le premier nous le trouvons dans l'Évangile de saint Matthieu, au c. xxii, où le saint évangéliste raconte la conversation que Notre-Seigneur eut avec les Sadducéens, sur la question qui nous occupe. Le second, dans la première épître de saint Paul aux Corinthiens, au c. xv.

Entrons maintenant dans l'explication de ces paroles : Je crois la résurrection de la chair.

(1) JOB. XIX.

DIVISION.

1° J'établirai par les preuves les plus solides le dogme de la résurrection des corps.

2° Je montrerai la joie que les âmes des justes et la douleur que les âmes des réprouvés éprouveront de cette résurrection.

PREMIÈRE PARTIE.

En confessant formellement la résurrection de la chair, nous confessons implicitement l'immortalité de l'âme. Je pourrais vous montrer ce dernier dogme manifesté à chaque page de l'Écriture sainte; mais il me suffira de vous dire que le but de la sainte Écriture est uniquement le salut éternel des âmes. Pour ajouter quelque force extérieure à cette vérité de la foi, je vous dirai que tous les philosophes, éclairés de la seule lumière de la raison, ont reconnu l'immortalité de l'âme et proclamé comme universelle la croyance à ce dogme. Cicéron, tout à la fois grand philosophe et grand orateur, dit: Nous croyons avec tous les peuples que l'áme est immortelle (1). Sénèque, autre philosophe, s'appuie sur le témoignage des hommes, pour prouver que l'âme est immortelle. Ces illustres philosophes reconnaissaient donc que cette croyancea toujours été universelle. Or, la croyance universelle est une preuve incontestable de la vérité: l'âme est donc immortelle. Saint Thomas conclut de l'immortalité de l'âme la nécessité de la résurrection de la chair; car, dit-il, l'âme séparée du corps a les dispositions naturelles qu'elle avait lorsqu'elle était unie à lui : Anima separata a corpore manet in eadem natura quam habebat

(1) Tuscul. liv. I.

quum corpori esset unita (1). Or, l'âme unie au corps avait de l'inclination pour le corps, donc elle a la même inclination, et elle souffrirait si elle devait être éternellement séparée de lui. Jésus-Christ, dans sa discussion avec les Sadducéens, se sert également de l'immortalité de l'âme pour prouver la résurrection de la chair.

Une autre raison se tire de la félicité parfaite qui a élé acquise à l'homme par les mérites de Jésus-Christ. En effet Notre-Seigneur, par ses souffrances, a mérité la béatitude éternelle à l'homme tout entier. Or, l'homme est composé d'un corps et d'une âme; donc la résurrection du corps est nécessaire, autrement tout l'homme ne serait pas heureux. Un troisième motif est fondé sur la justice divine. N'est-il pas vrai que dans cette vie le corps est non-seulement le compagnon de l'âme, mais encore l'instrument, et, pour ainsi dire, le ministre de ses actions bonnes ou mauvaises? Donc si l'homme obéit à Dieu ou s'il l'offense, n'est-il pas juste que le corps soit aussi récompensé ou puni? Cela est évident. Mais comment le corps recevra-t-il sa récompense ou sa punition, s'il ne ressuscite pas ? C'est pourquoi, mes frères, nous ressusciterons tous, comme s'écrie saint Paul, nous ressusciterons tous, les bons et les méchants (2). Oui, nos corps ressusciteront, bien que nos ossements et nos cendres aient été dispersés çà et là, ou que notre chair, comme celle des martyrs, ait été la pâture des bêtes féroces. Ainsi l'enseignent tous les Pères, d'accord avec la foi de l'Église.

Cependant il ne faut pas croire que les corps ressusciteront avec leurs défauts naturels ou avec les imperfections contractées après la naissance. Le corps est semé dans

(1) In Suppl. q. 78.

(2) I Cor. xv.

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