Jean Chrysostome: Pensez à votre âme, confessez la miséricorde de Dieu, qui vous a permis de vivre après vos péchés nombreux. Pour que vous compreniez bien le prix de ce bienfail et que vous passiez à l'état dans lequel vous pouvez mériter l'éternité bienheureuse et éviter le supplice éternel, supposez que Dieu, par sa toute-puissance, retire un damné des abîmes de l'enfer et qu'il le rétablisse dans ce pèlerinage de la vie, à cette condition qu'il méritera le ciel s'il vit bien, et qu'il retournera dans l'enfer s'il vit mal. Que ferait, croyez-vous, cet homme gratifié d'un si singulier privilége? Croyez-vous qu'il ne mènerait pas une vie sainte et qu'il retournerait au péché? Eh bien! mes frères, n'avez-vous pas reçu un bienfait plus grand que celui que recevrait ce damné, vous que Dieu a laissé vivre après vos péchés, qui n'êtes pas descendus dans l'enfer, après l'avoir irrité tant de fois? Dieu, dans sa clémence, n'a pas voulu vous précipiter dans l'enfer, lorsqu'il le pouvait à bon droit; ne devez-vous donc pas, comme le damné dont nous parlions, recourir aussitôt à la pénitence, laver dans vos larmes vos péchés, pour lesquels vous êtes dignes du supplice éternel? PERORAISON. Ah! celui qui, après avoir été retiré de l'enfer, se rendrait coupable des mêmes fautes, ne serait-il pas indigne de grâce et de miséricorde ? Vous avez été sauvés plus d'une fois d'un péril imminent, craignez à la fin de vous rendre indignes de miséricorde et de grâce; bénissez Dieu, louez-le sans cesse de ce qu'il ne vous a pas enlevés au milieu de vos péchés, et vous a sauvés des peines de l'enfer. TRAIT HISTORIQUE. Le peuple juif, opprimé par le roi des Madianites depuis sept ans, était si malheureux qu'il fut forcé de se faire des antres et des cavernes pour se protéger. Dieu, touché de miséricorde, choisit Gédéon, qui détivra les Israélites des invasions de leurs ennemis. C'est pourquoi les Israélites ne voulurent plus d'autre roi que Gédéon, leur libérateur. Commande-nous, lui dirent-ils, parce que tu nous as délivrés des mains de Madian. Or, Dieu nous a souvent délivrés de la mort éternelle, en nous laissant vivre après notre péché. Disons-lui donc comme les Israélites à Gédéon: Commandez-nous, parce que vous nous avez délivrés des mains de Madian, c'est-à-dire de l'enfer: Dominare nostri tu, quia liberasti nos de manu Madian. Que nul ne diffère de se convertir, parce que le danger est dans le retard: periculum est in differendo; et le salut dans la promptitude: salus autem, si nulla sit dilatio (1). VII. Divinité de la religion chrétienne prouvée par la subli- 103 XVIII. De l'estime que nous devons avoir pour notre âme. 238 Pages SERMONS. XXIII. Enseignements de la crèche. 284 XXIV. XXV. De la naissance de Jésus-Christ dans le cœur du juste. 294 301 XXVIII. De l'Épiphanie ou manifestation de Notre-Seigneur 326 XXIX. XXXI. XXXII. De la présentation de Notre-Seigneur au temple. 339 348 358 366 De la personne de Jésus-Christ et de la certitude de 448 XLII. Sur la passion et la mort de Notre-Seigneur Jésus- 457 XLIII. Des circonstances qui ont immédiatement précédé la Des miracles qui arrivèrent à la mort de Notre- 478 XLV. Sur la descente de Notre-Seigneur Jésus-Christ aux |