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avant de l'armée aux ordres de M. le comte d'Orvilliers, joignit à la hauteur d'Ouessant, la frégate le Lively, de 22 canons. M. de Kersaint héla ce bâtiment, et dit au capitaine de venir parler au général. L'anglais refusa, et amena son pavillon aux premiers coups de canon qui furent tirés sur lui.

LE 27 JUILLET 1778.

Combat d'Ouessant, livré par l'armée navale aux ordres du comte d'Orvilliers, lieutenant général, à la flotte anglaise, commandée l'amiral Keppel.

par

L'armée française était composée de 32 vaisseaux de ligne, divisés en 3 escadres. Le comte d'Orvilliers était à la tête de l'escadre blanche. Le comte Duchaffault, lieutenant général, commandait l'escadre blanche et bleue, et M. le duc de Chartres avait l'escadre bleue sous ses ordres.

Dès le 23 juillet, l'armée française eut connaissance des ennemis. Depuis cette époque on ne les perdit pas de vue jusqu'au 27, jour du combat.

Le 27, à quatre heures du matin, l'armée anglaise restait à l'Est Nord-Est, quart d'Est, à

à deux lieues et demie de distance de l'armée du roi. Le comte d'Orvilliers fit le signal de se rallier dans l'ordre de bataille naturel. Les anglais tenaient, ainsi que nous, les amures à bâbord. Ils eurent le projet de tomber sur notre arrière-garde, et de prolonger leur ligne au même bord que nous. Pour s'opposer à ce dessein, le comte d'Orvilliers fit revirer toute l'armée ensemble, avec ordre de se former sur l'ordre de bataille renversé. Il prit sur l'armée ennemie, par cette manoeuvre hardie, la position que son amiral voulait prendre sur l'armée du roi, qu'il fut forcé de prolonger en combattant à bord opposé. Le feu fút très-vif pendant trois heures. Il commença par l'escadre bleue, qui formait l'avant-garde, et continua successivement dans toute la ligne, de manière que chaque vaisseau français donna sa bordée à un anglais, et reçut la sienne.

Après cet engagement, l'armée du roi a continué de poursuivre celle d'Angleterre pendant tout le reste du jour, et lui a toujours présenté le combat dans le meilleur ordre; mais l'amiral anglais l'a constamment refusé, et a profité de l'obscurité de la nuit pour faire retraite, en cachant soigneusement ses feux.

Nous perdîmes dans cette journée M. Bessey de la Voute, capitaine de vaisseau; le chevalier de Vincelles, enseigne; le sieur Damart, auxiliaire; de Molore, capitaine au régiment d'Auvergne, et 163 hommes d'équipage.

M. Duchaffault, lieutenant-général, qui commandait l'escadre blanche et bleue, fut blessé. M. d'Aymar et de Silans, capitaines de vaisseau, le furent aussi, ainsi que plusieurs autres officiers, et 517 hommes d'équipage, matelots on soldats.

Il est très-vrai que le 23 juillet l'armée française eut connaissance de l'armée d'Angleterre; mais il est aussi très-vrai que depuis le 23, jusqu'au 27, jour du combat, le général français fit forcer de voile à l'armée de France, pour se tenir au vent des ennemis, s'en éloigner et éviter le combat. Il est enfin très-vrai que le général français fit tant de voiles, qu'il se sépara de deux de ses vaisseaux, pensa se séparer d'une division entière, et que le combat n'eut lieu que parce qu'une variation de vent permit à l'amiral anglais de venir avec les quatre voiles majeures attaquer l'armée française. J'ajouterai qu'il est très-faux que l'armée française a continué de poursuivre l'armée ennemie, qui était

cependant en désordre et désemparée par la justesse et la vivacité du feu des français. Bien loin de poursuivre l'armée anglaise, le général français donna ordre à Chavagnac, commandant la Lunette, de prolonger la ligne française, pour avertir chaque vaisseau qu'au commencement de la nuit, on arriverait de deux quarts. Toute l'Europe a vu, dans la relation publiée par le général français, qu'il se croyait à 50 lieues d'Ouessant, et qu'il fut surpris de se trouver si près de cette île. Le général anglais écrivait, au contraire, à l'amirauté d'Angleterre, trois jours avant le combat je suis à la poursuite de la flotte française. Je conclus que les français, dans cette journée, battirent les anglais, mais que le général anglais battit le général français.

COMBAT D'OUESSANT,

RENDU LE 27 JUILLET 1778.

ESCADRE

BLANCHE.

La Bretagne, 110 canons, comte d'Orvilliers, lieutenant-général.

La Ville de Paris, 100 canons, comte de Guichen, chef d'escadre.

L'Orient, 74 canons, Hector, capitaine de vaisseau.

Le Fendant, 74 canons, Marquis de Vaudreuil, idem.

Le Magnifique, 74 canons, de Brach, idem. L'Actif, 74, Thomas d'Orves, idem.

Le Réfléchi, 64 canons, Cillart de Surville, idem.

L'Eveillé, 64 canons, chevalier de Bot-Deru, idem.

L'Artésien, 64 canons, des Touches.
L'Actionnaire, 64 canons, de Proissy.

ESCADRE BLANCHE ET BLEUK.

La Couronne, 80 canons, comte Duchaffault, lieutenant-général.

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