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des émigrés, des stipendiés de l'Angleterre! Ils ne peuvent être que des hommes sans aveu, sans cœur et sans honneur. Marchez contre eux, vous ne serez pas appelés à déployer une grande valeur! L'armée est composée de soixante mille braves; que j'apprenne bientôt que les chefs des rebelles ont vécu! Que les généraux donnent l'exemple de l'activité! La gloire ne s'acquiert que par les fatigues, et si l'on pouvait l'acquérir en tenant son quartier général dans les grandes villes, ou en restant dans de bonnes casernes, qui n'en aurait pas!

» Soldats! quel que soit le rang que vous occupiez dans l'armée, la reconnaissance de la nation vous attend. Pour en être dignes, il faut braver l'intempérie des saisons, les glaces, les neiges, le froid excessif des nuits, surprendre vos ennemis au point du jour et anéantir ces misérables, le déshonneur du nom français. Faites une campagne courte et bonne, soyez inexorables pour les brigands, mais observez une discipline sévère. »

L'autre proclamation s'adressait directement aux insurgés :

« Une guerre impie menace d'embraser une seconde fois les départements de l'Ouest. Le devoir des premiers magistrats de la république est d'en arrêter les progrès et de l'éteindre dans son foyer; mais ils ne veulent déployer la force qu'après avoir épuisé les voies de la persuasion et de la justice.

» Les artisans de ces troubles sont des traîtres vendus à l'Anglais et des instruments de ses fureurs, ou des brigands qui ne cherchent dans les discordes civiles que l'aliment et l'impunité de leurs forfaits.

>> A de tels hommes, le gouvernement ne doit ni ménagement ni déclaration de ses principes.

» Mais il est des citoyens chers à la patrie qui ont été

1800 25 janvier. An VIII. 5 plaviôse.

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séduits par leurs artifices; c'est à ces citoyens que sout An VIII. dues les lumières et la vérité.

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5 pluviôse.

» Des lois injustes ont été promulguées et exécutées; des actes arbitraires ont alarmé la sécurité des citoyens et la liberté des consciences; partout des inscriptions basardées sur des listes d'émigrés ont frappé des citoyens qui n'avaient jamais abandonné ni leur partie ni même leurs foyers; enfin, de grands principes d'ordre social ont été violés.

» C'est pour réparer ces injustices et ces erreurs qu'un gouvernement fondé sur les bases sacrées de la liberté, de l'égalité, du systême représentatif, a été proclamé et reconnu par la nation. La volonté constante, comme l'intérêt et la gloire des premiers magistrats qu'elle s'est donnés, sera de fermer toutes les plaies de la France, et déjà cette volonté est garantie par des actes qui sont émanés d'eux.

» Les consuls déclarent que la liberté des cultes est garantie par la constitution; qu'aucun magistrat ne peut y porter atteinte ; qu'aucun homme ne peut dire à un autre : Tu exerceras un tel culte, tu ne l'exerceras qu'un tel jour.

» Le gouvernement pardonnera; il fera grâce au repentir; l'indulgence sera entière et absolue; mais il frappera quiconque, après cette déclaration, oserait encore résister à la souveraineté nationale. >>

En entrant dans la même voie de rigueur, l'administration municipale publia cette proclamation aux habitants de Nantes:

Citoyens, depuis trop longtemps les amis de la république étaient victimes de leur bonne foi et de l'indulgence du gouvernement envers les ennemis intérieurs de l'État ; une telle situation ne pouvait durer sans exciter l'indignation de tous les bons Français.

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» Le gouvernement l'a senti, et, après avoir épuisé les moyens de douceur pour faire rentrer dans le devoir An VIII. 5 pluviôse. les habitants des campagnes, égarés ou violentés par les émigrés ou les agents de l'Angleterre, il va déployer des forces nombreuses contre ceux qui oseraient rester armés encore quelques instants, et le signal de leur destruction sera donné.

>> Gardez-vous de croire, citoyens, qu'il suffira de n'être pas trouvé dans les rangs des rebelles pour échapper à la vengeance nationale; quiconque leur procurerait des armes, des subsistances ou tel secours que ce soit, sera traité comme eux; et cela est juste, puisque leur trahison, leur patricide, sont les mêmes.

>> Nous avons eu la douleur d'apprendre que plusieurs habitants de Nantes s'étaient avilis au point de rejoindre ces hordes criminelies et de les diriger vers leurs propres foyers; que quelques autres leur avaient fourni des munitions de guerre et de bouche: lâches déserteurs de la cause commune, ils vont être sévèrement recherchés, et la punition qu'ils méritent suivra de près la preuve de leur perfidie.

» Dans ces cruelles circonstances, citoyens, quiconque n'est pas pour le gouvernement est contre lui; l'indifférence sur les dangers de la république est un crime, et démasquer les traîtres est un devoir. »>

D'un autre côté, à l'instant où le général Hédouville, en quittant le commandement en chef de l'Ouest, annonçait la soumission de MM. d'Autichamp, de Chatillon et de Bourmont, et que le chef breton Georges était envoyé par le général Brune à Bonaparte, l'administration centrale adressa également une proposition énergique

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aux habitants de la Loire-Inférieure. Elle leur

Ao VIII. rappela que la suspension d'armes conclue avec 5 pluviôse. les rebelles se terminant, ou ils déposeraient leurs armes, ou la guerre recommencerait avec l'énergie que l'arrêté des consuls mettait aux mains des généraux.

Allait-on enfin assister au dénouement de la lutte? On pouvait le croire, car la fatigue était générale, depuis le commencement de ces débats armés qui remontaient à l'époque où, peu après la révolution de 1789, la province du Poitou fut partagée en trois départements, dont l'un prit le nom de Vendée, pendant que la Bretagne se divisait en cinq départements, dont la Loire-Inférieure faisait partie, et que Nantes devenait le chef-lieu des opérations, au centre des provinces de la Bretagne, de l'Anjou et du Poitou: c'est que Nantes, en effet, qui touchait au Bocage vendéen sur la rive gauche de la Loire, à la terre des chouans sur la rive droite, et aux plaines de l'Anjou par les communications incessantes de ce grand fleuve, semblait lié à ces provinces, par la Sèvre, par la Loire, par l'Océan, et que l'influence de sa nombreuse population la rendait la capitale réelle de l'Ouest.

Qu'y avait-il à faire encore pour éteindre les dernières lueurs de la guerre civile? Continuer la grande tâche commencée par Hoche, et renfermée dans ces mots courage, adresse, tolé

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AD VIII. 5 pluviôse.

rance et fermeté; mais, en même temps, les habitants devaient s'habituer à se plier sous les lois générales et uniques qui régissaient la France, après l'abolition de toutes les anciennes coutumes. Il fallait régulariser la centralisation : l'administration gouvernementale avait, pour chefs, des magistrats élus par leurs concitoyens : le premier consul ne trouva pas assez de garanties pour l'exécution de ses ordres dans ces autorités locales, et, pour que rien ne rompît l'unité qu'il établissait dans son principe le plus absolu, des agents directs du 16 février. 27 pluv. pouvoir furent créés sous le nom de préfets (1). Le premier préfet de la Loire-Inférieure fut le citoyen Le Tourneur, tombé du Directoire dans

une administration départementale. La nouvelle de son entrée à Nantes fut annoncée par vingt et un coups de canon, tirés du Château, et la population se porta avec empressement au-devant de lui, car un intérêt général s'attachait à tout ce qui provenait de Bonaparte, en hommes ou en choses. Une garde d'honneur, choisie dans la garde nationale, fut envoyée au préfet, et la cérémonie de son installation eut immédiatement lieu. Le citoyen Legall, président du département, ne lui épargna pas les éloges :

(1) A cette même époque, la mort de Washington produisit une profonde impression à Nantes: tous les généraux et les administrateurs civils prirent le deuil comme hommage à l'illustre chef de la république américaine.

2

23 mai. germinal. Le Tour

neur,

1.er préfet.

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