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1804 18 mars.

toute-puissance de celui qui a promis à son Église que les puissances de l'enfer ne prévaudraient jamais contre elle, An xi. un bienfait immense et inespéré que la France entière ne 27 ventôse pent assez reconnaître, puisqu'il est essentiellement lié avec le retour de l'ordre et de la paix intérieure. .

» En effet, mes chers frères, deux choses sont incontestables: l'une, que si le culte de vos pères ne vous eût pas été rendu, par un heureux accord entre les deux puissances, bientôt toute la France eût été sans religion; l'autre, que, dù moment où un peuple n'est plus contenu par le frein de la religion, rien ne peut ni le sauver des horreurs de l'anarchie, ni le défendre contre ses propres fureurs. Les sentiments de l'humanité, l'autorité des lois la constitution des états, les rapports qui lient les hommes entre eux et avec la chose publique, tout porte sur la religion, tout s'écroule si la religion est renversée. Effa cez de l'esprit des hommes l'idée d'un Dieu législateur, les lois humaines, sans garantie, sans force obligatoire, ne sont plus que des conventions passagères subordonnées au caprice et à l'intérêt personnel. Otéz à la vertu l'espoir de la récompense; au vice la crainte du châtiment dans une autre vie, nos passions deviennent nos seules lois, tout ce qui plaft est légitime, et la morale n'est plus que l'art de jouir, à quelque prix que ce soit, des plaisirs de cette vie fugitive qui va s'engloutir dans la nuit éternelle du néant.

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» Que deviendraient les états, les familles, le genre humain, si l'on n'admettait d'autres principes que ceux d'une philosophie abjecte qui, confondant l'homme avec la bête, éteint toutes les affections généreuses, glace les cœurs par un vil égoïsme, déchaîne toutes les passions et justifie tous les crimes? Quel serait aujourd'hui le sort de la France, si le gouvernement réparateur qui a

1804

18 mars.

Au XII.

15 avril. 28 germin.

mis fin à l'anarchie n'eût aussi arrêté les progrès effrayants

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de l'irréligion, qui est elle-même une anarchie, et la plus 27 ventôse funeste de toutes, puisqu'elle renverse les fondements sacrés de la morale? A quels malbeurs votre postérité eût-elle été réservée, și le héros législateur qui a su rassembler les débris épars et confondus d'un vaste empire, ne les eût liés et affermis par le ciment de la religion? »> On comprend comment le calme avait dû renaître dans la Vendée, et le général divisionnaire Gouvion-Saint-Cyr, qui avait été envoyé en mission à Nantes, 'pour diriger les colonnes d'éclaireurs à l'aide desquelles on avait réprimé quelques brigandages, retourna à Paris, après avoir été salué, à son retour de la Vendée, par plusieurs décharges d'artillerie.

L'EMPIRE.

Guerre implacable aux ennemis de la république
et de la constitution de l'an 11... L'empereur
d'Autriche reconnait la république française!
La république française n'a pas besoin d'être re-
conpne elle est en Europe comme le soleil! Aveugle
qui ne la voit pas !... Le people français est maitre
chez lui il a fait une république, demain peut-être
il fera nne monarchie, après-demain une aristocratie:
c'est son droit: la forme de son gouvernement n'est
qu'une affaire de loi intérieure qui ne regarde
personne.
BONAPARTE. AN V.

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«Grand conquérant, législateur profond, protecteur des arts, le titre d'empereur vous était dû: la France s'empresse de vous l'offrir. »

La ville de Nantes à Bonaparte.

1

«Je vótai dans le temps contre le consulat à vie : je voterai de même encore contre le rétablissement de la monarchie... La liberté fut-elle donc montrée à l'homme pour qu'il ne pût jamais en jouir.

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'CARNOT.

Empereur, consul, soldat, je tiens tout du peuple. » NAPOLEON.

«Je jure de maintenir l'intégrité du territoire de la république de respecter et faire respecter les lois du concordat et la liberté des cultes, l'égalité des droits, la liberté politique et civile, l'irrévocabilité de la vente des biens nationaux; de ne lever aucna impôt, de n'établir aucune taxe qu'en vertu de la loi; de maintenir l'institution de la Légion d'Honneur; de gouverner dans la seule vue de l'intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français. »

Serment de l'Empereur:

BONAPARTE n'avait plus qu'un pas pour arriver au

1804

16 mai.

26 floréal.

trône. La ville de Nantes devança la démarche du Au XII. sénat, lorsque, deux jours avant cette démarche son conseil municipal, sur la proposition du maire. Deloynes, vota cette adresse au premier consul:

1804

16 mai.

An XII.

a Citoyen premier consul, c'est à votre puissant génie, c'est à vos nombreux triomphes que les Français doivent 26 floréal. aujourd'hui l'inappréciable gloire d'avoir reporté leur empire jusqu'à l'enceinte que la nature elle-même avait pris le soin de marquer. Successeur de Charlemagne, vous en avez toutes les vertos héroïiques; grand conquérant, législateur profond, protecteur des arts, le titre d'empereur vous était dû: la France s'empresse de vous l'offrir. Ceindre votre front du bandeau impérial, c'est répondre à ses vœux. Vos lauriers ajouteront à son éclat, et notre amour le portera à Fimmortalité. Votre postérité aura trop de magnanimité, trop de vertus; elle aura trop de courage pour redouter les vicissitudes des temps; et si la révolution qu'enfanta le 14 juillet 1789 peut, à la suite d'innombrables siècles, frapper encore la mémoire de nos derniers neveux, ce sera pour leur rappeler ce héros qu'elle vit naître, et dont les descendants multipliés auront hérité de la gloire et de l'empire. Voilà, citoyen premier consul, les vœux certains, les pensées glorieuses, dont s'occupent pour vous les voeux des Nantais: leurs magistrats, flattés, honorés d'être les interprètes, les organes de leurs sentiments, ont l'honneur de vous. assurer qu'ils vous sont tous dévoués, et vous savez ce que vous pouvez attendre de braves qui. vous respectent autant qu'ils vous sont attachés. »

23 mai. 3 prairial.

Quand l'adresse du conseil municipal au citoyen premier consul arriva à Paris, il avait déjà changé de titre de citoyen il était devenu souverain et maître. Il fallut donc une nouvelle adresse. Elle ne fut faite qu'au nom du maire et des adjoints:

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« A l'Empereur! Sire, le vœu des Français est donc enfin rempli, et le héros qui les conduisit à la vic

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la

toire les gouverne seul aujourd'hui. L'hérédité dans sa race, reconnue nécessaire et essentiellement liée au bonheur de la France, sera pour nos neveux la preuve plus certaine que les vertus de l'empereur Napoleon sont transmissibles avec le sang qui lui donna la vie... Régnez longtemps sur cet empire! Puissent les jours de votre majesté impériale être plus longs encore que ceux de Nestor., Les vôtres, Sire, si précieux pour vous-même, pour l'amour des Français, le sont aussi pour leur sûreté, puisqu'ils sont le prix de votre gloire et de tout ce que vous avez fait de magnanime. »>

1804 23 mai.

Aa xır. 3 prairial.

6 prairial.

Mais Napoléon, en acceptant le trône impérial, 26 mai. avait dit « Je soumets à la sanction du peuple la loi de l'hérédité. » Le maire fit solennellement publier à Nantes et l'avènement impérial et la restriction adroite qui garantissait la faveur pópulaire à cet avénement; car l'empereur déclarait qu'il ne voulait accepter ainsi que du peuple la plus grande dignité en ce monde. La vanité humaine lui garantissait l'adhésion de la France.

Des registres furent donc déposés aux secrétariats de toutes les administrations, aux greffes de tous les tribunaux, chez tous les juges de paix et chez tous les notaires, pour voter sur la propòsition suivante :

Le peuple veut l'hérédité de la dignité impériale, dans la descendance directe, naturelle, légitime et adoptive de Napoléon Bonaparte, et dans la descendance di recte, naturelle et légitime de Joseph Bonaparte et de Louis Bonaparte. »

Aussitôt, la constitution de l'empire français fut

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