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» On avait espéré que cet impôt acquittérait les dépenses et secourrait les hospices: les calculs ont été faux, et les espérances trompées : la recette ne produit pas 300,000 fr., dont plus du tiers est absorbé par les frais de régie; les deux autres tiers, partagés entre les hospices et les dépenses de la commune, ne sont que de légers secours, bien faibles comparativement aux besoins.

» Nous vous prions, citoyen consul, de demander au ministre de la police de nouveaux renseignements; de statuer sur les attributions du commissaire-général, et de nous instruire de ce que nous devons faire relativement aux attributions qui nous sont conférées par la loi, et dont nous ne devons pas nous dessaisir sans y être légalement autorisés. Si vous maintenez votre arrêté relatif à l'établissement d'un commissariat, qu'il vous plaise, citoyen consul, indiquer ses fonctions et ordonner que son traitement et ses frais seront acquittés par le trésor public: ce sera justice; car le service que doit rendre le commissaire général doit être acquitté et reconnu par la répu bliquè, et non par la commune de Nantes, qui n'a point besoin de ce fonctionnaire pour maintenir sa tranquillité. »

Une autre lettre de la municipalité au préfet, n'était pas sans énergie ;

1800 1.ér sept.

An VIII. 14 fructid.

« Il n'y a jamais eu de bureau central de police `à Nantes; par conséquent le commissaire n'y remplace personne. Ses fonctions sont nouvelles, et ses attributions doivent être claires, précises et indiquées par une loi, ou, tout au moins, par un arrêté du gouvernement. Cependant, sans loi ni arrêté, il est question, et telles sont les prétentions du commissaire-général, de nous enlever la majeure partie de nos attributions.

» Si nous ne consultions que notre repos et notre tran

1800

1.er sept. An viii.

quillité, nous consentirions volontiers à l'aliénation de ces attributions; mais il est de notre devoir, il est de 14 fructid, notre honneur, de faire des réclamations, et de conserver à nos concitoyens leurs droits et leur rapports avec leurs magistrats.: c'est en leur nom que nous réclamons, non pour la suppression du 'commissariat, mais du moins des bornes à ses attributions. »

er

Nonobstant ces observations, le sieur Deforgues, commissaire-général de police, n'en devint pas moins l'exécuteur des ordres, proclamations et arrêtés du préfet. Ce fut lui qui prit toutes les mesures pour la célébration de la fête du 1. vendémiaire, dont la principale réjouissance devait être un feu d'artifice tiré dans le jardin public situé sur la route de Rennes, et qu'on appelait le Tivoli nantais, aujourd'hui occupé par le pensionnat des Écoles chrétiennes.

C'était, en vérité, avec une sorte de dérision qu'on célébrait l'anniversaire d'une république dont chaque jour enlevait un lambeau, jusque-là qu'on craignit un instant l'annulation des ventes des biens nationaux et le retour des Bourbons. Ceci était grave, quelque vague que fût le dernier bruit, et le ministre de la police crut devoir, tranquilliser le préfet :

« Le gouvernement ne peut pas plus livrer les propriétés des acquéreurs des domaines nationaux aux émigrés rentrés, qu'il ne peut livrer la France elle-même à la famille des Bourbons. »

On ne voulait pas des Bourbons; mais on allait relever le trône monarchique."

AN IX.

«Le général en chef rappelle à ses frères d'armes qu'il ne peut point exister de bonheur réel pour on militaire, sans l'amour de l'ordre, de la justice, et saus le respect pour les lois.

» Soldats de la patrie, continuez à maintenir la
tranquillité dans les départements de l'Ouest....
Soyez une colonne vivante sur laquelle on puisse
voir et vos vertus républicaines et le bien que vous
faites chaque jour. BERNADOTTE. AN IX.

« Huit ans de notre ère ont rempli nos annales de
plus de victoires et de prodiges que huit cents ans du
règne des rois. Ce caractère gigantesque et prodi-
gieux n'appartient qu'à notre révolution : les maux
qui nous ont affligés appartiennent à toutes.... Les
divisions ont disparu : tout ce qui est factieux se
cache; tout ce qui est français se montre. »
LUCIEN BONAPARTE.

1800

23 sept. An ix.

1.er vend.

27 sept.

La gloire dominait la France, mais chaque victoire semblait entraîner ses plus vieilles libertés. Le temps n'était plus où le maire de Nantes commandait en chef la milice bourgeoise. Une réorganisation de la garde nationale fut publiée et 5 vendém. affichée sous le titre de Commissariat central de police de Nantes, et les premières phrases, qui semblaient une réponse aux réclamations municipales, démontraient la nécessité du commissariat général de police. Le maire de Nantes n'avait plus qu'un titre sans pouvoir!:

Le sieur Deforgues, commissaire-général de police, ordonnait, comme jadis le premier magistrat

1800

27 sept.

de la cité, et transmettait à toutes les autorités An Ix. l'arrêté et la proclamation du préfet aux citoyens de la commune de Nantes:

5 vendém.

a Citoyens, des malheurs du genre le plus alarmaut ont, dans un court intervalle, affligé la commune de Nantes. Instruit par eux de la nécessité d'une police plus active et plus fortement organisée, le gouvernement vient d'y établir un commissaire-général, spécialement chargé d'en prévenir le retour, et de porter la surveillance la plus suivie sur toutes les parties qui intéressent essentiellement l'ordre public. Il est de son devoir de régulariser tous les moyens mis à sa disposition pour parvenir à ce but désirable, et le service de la garde nationale sédentaire y tient le premier rang.

» Citoyens, je le dis à regret: si, parmi nos concitoyens, il s'en trouve un grand nombre dont le zèle ne s'est pas démenti, et qui en donnent journellement des preuves, il en est plusieurs peu jaloux de s'acquitter avec exactitude des devoirs que leur impose le titre honorable de citoyen, et dont l'insouciance et la mauvaise volonté sont à leur comble. C'est en vain qu'un chef, recommandable par son civisme et son dévouement, veut imprimer au service de la garde nationale le mouvement qui lui est si nécessaire pour protéger les personnes et les propriétés; sa voix est impuissante; les corps de garde sont déserts, et les patrouilles, faites en désordre et sans intelligence, sont insuffisantes pour veiller au bon ordre. Les vols, les crimes, se multiplient, et le citoyen alarmé ne peut vivre paisible sous la protection des lois.

» Le gouvernement, citoyens, m'a confié vos intérêts; ils me sont trop chers pour que je craigne de vous parler ici le langage sévère de la loi. Si vous avez le droit de compter sur la sagesse de vos magistrats, songez qu'ils

27 sept. An IX.

ont celui de vous prescrire les mesures que les circons- 1800 tances rendent nécessaires. Un citoyen qui refuse de répondre à la voix de ceux que le gouvernement a cons- 5 vendém. titués arbitres des mesures à prendre pour le maintien de l'ordre, se rend coupable d'une injustice palpable et d'une mauvaise foi bien caractérisée: il est injuste, parce qu'il refuse de partager les charges de la société; il est de mauvaise foi, parce qu'il manque à ses engage

ments.

» Citoyens, quand j'ai sollicité, sur vos demandes réitérées, et obtenu des consuls la levée de l'état de siége de cette commune, ne devais-je pas espérer qu'elle se montrerait digne de cette faveur, par le zèle et l'exactitude de ses habitants à faire le service qui devait suppléer au zèle et à l'ordre établi par les chefs militaires? J'étais loin de penser que la tiédeur et l'incurie succèderaient à l'activité, à la vigilance, et que les plaintes sur l'inexactitude dans le service, se multiplieraient journellement. Voulez-vous donc voir cette cité de nouveau exposée aux incursions du brigandage et à tous les désordres dont vous entes si longtemps à gémir? Cela est impossible. Il me suffira, j'en suis bien sûr, de rap-. peler chacun de vous à ce qu'il se doit à lui-même, à ce qu'il doit à la société par un engagement réciproque, pour vous pénétrer de la nécessité de montrer plus de zèle dans ces importantes et honorables fonctions. C'est d'après ces considérations, citoyens, que j'ai cru devoir prendre l'arrêté dont la teneur suit.

» Nul citoyen assujetti au service de la garde nationale, ne pourra se faire remplacer, dans ce service, que sur des motifs reconnus valables aux yeux de la loi, et vérifiés par le commandant de la garde nationale.

» A l'effet de pourvoir au remplacement des citoyens

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