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Puisse ce précis historique sur M. l'Abbé Esslinger, contribuer à rendre son nom cher à ceux qui le liront, comme il l'est si justement à son estimable famille et à ses nombreux amis! Puisse-t-il apprendre à ceux qui sont nés comme lui dans le protestantisme, et que Dieu appelle par sa grâce à la connaissance de la vérité, qu'ils doivent, pour obéir à la voix de Dieu et de leur conscience, passer comme lui sur tous les obstacles, et se réunir à cette Eglise qui est la colonne et le fondement de la vérité ! Puissent enfin ces quelques fleurs jetées sur sa tombe par un ami, embellir de plus en plus sa mémoire et contribuer à la gloire du Dieu sauveur et de son Eglise!

ENTRETIENS FAMILIERS

D'UN MINISTRE PROTESTANT CONVERTI

AVEC UN DE SES ANCIENS CORELIGION NAIRES.

Premier Entretien.

Obligation pour un Protestant de connaître la Foi catholique.

Le Catholique. Vous êtes protestant, mon cher ami, voudriez-vous bien me dire pourquoi?

Le Protestant. Belle question! Pourquoi vous-même êtes-vous catholique ?

Le Cath. Permettez; si je prends l'initiative dans cet entretien, j'y suis autorisé, ce me semble, par le nom même que vous portez. Vous êtes Protestant, c'est-à-dire que vous protestez contre la Foi catholique que je professe. Si vous protestiez contre les biens que je possède, je vous demanderais tout d'abord pourquoi; si vous protestiez contre les droits civils que j'exerce, je vous demanderais encore pourquoi. Vous protestez contre la Religion que j'ai embrassée et dont je suis même devenu le ministre, je suis sans doute autorisé à vous demander pourquoi.

Le Prot. Voilà du nouveau pour moi; heureusement je n'aime pas les discussions; je ne proteste, soyez en sûr, ni contre vos droits civils, ni contre vos possessions, ni contre votre foi; laissez-moi donc en paix, je ne proteste contre personne.

Le Cath. Mais puisque vous êtes Protestant, contre qui protestezvous donc ?

Le Prot. Pour en finir, monsieur, je proteste contre ceux qui, comme vous, voudraient me faire changer de Religion.

Le Cath. Oh! de grâce ne vous fâchez pas. Je ne veux certainement pas vous faire changer de Religion malgré vous. Je causerais seulement avec vous sur cet objet d'autant plus volontiers, je dirais même d'autant plus pertinemment, qu'avant d'être catholique et prêtre catholique, j'ai très-long-temps été protestant et ministre protestant. Le Prot. Vous avez fort mal fait de quitter votre Religion; un honnête homme.....

Le Cath. N'en change jamais, n'est-ce pas ? Allons, je vous pardonne ce petit compliment en faveur de la réticence. Notre entretien commence par un orage, pour finir, je l'espère, par le calme et la sérénité. Vous ne voulez donc pas me dire pourquoi vous êtes protestant?

Le Prot. A vous, monsieur, qui, déserteur de votre drapeau, avez quitté la Religion de vos pères, je vous dirai maintenant avec gloire que je suis protestant, parce que mes parents ont été protestants, et qu'ils m'ont élevé dans cette Religion que je n'abandonnerai jamais.

Le Cath. Vous admettez cependant qu'un fils doit abandonner le culte de ses pères, s'il s'aperçoit qu'il est incomplet ou idolâtrique. Car vous ne condamnez pas sans doute les juifs qui ont embrassé le Christianisme; les infidèles qui sont entrés dans l'Eglise, et vous approuvez aussi, je pense, les apòtres de la réforme qui ont élevé avec tant de gloire autel contre autel.

Le Prot. Sans doute, abandonner l'erreur pour la vérité est toujours légitime et louable. Mais votre Religion est-elle la vérité, la nôtre une erreur; c'est une question bien différente.

Le Cath. Jusqu'à la solution de cette question, comment osezvous protester contre la Religion catholique, qui peut-être a la vérité pour elle?

Le Prot. Je n'examine pas si elle a la vérité pour elle, mais il est ridicule de dire que tant d'hommes remarquables par leur savoir et leurs vertus, qui ont professé le protestantisme avant moi, étaient tous dans l'erreur.

Le Cath. Pensez-vous que je ne sois pas fondé à vous dire à mon tour: Croyez-vous que les millions de chrétiens qui ont vécu catholiques avant la réforme, et les millions de catholiques qui ont conservé leur foi depuis cette époque, n'avaient ni assez de savoir ni assez de vertu pour éviter l'erreur ou pour en sortir?

Le Prot. Je suis bien éloigné d'avoir cette idée-là.

Le Cath. Alors, faites valoir de meilleures raisons pour le protestantisme.

Le Prot. Brisons là-dessus. Je connais assez ma Religion pour vivre en bon chrétien; mais, je dois l'avouer, je ne me sens pas de force à me lancer dans le champ de la controverse. Quant à la Religion catholique, je n'ai pas, en ma qualité de protestant, de raison pour m'en occuper. Je vous le répète, brisons sur ce sujet.

Le Cath. Veuillez, mon cher ami, m'accorder quelques minutes d'attention.

La Religion, remarquez-le bien, doit nous conduire à un bonheur ou à un malheur éternel, après nous avoir fait parcourir, sur cette terre, un cercle de jours qui ne s'étend guère au-delà de quatre-vingts ans; jours rapides, jours fugitifs, que mille accidents imprévus peuvent abreger. La Religion est donc la chose du monde la plus importante, et la plus digne de fixer notre attention. D'ailleurs, saint Paul lui-même recommande expressément à tous les chrétiens d'être toujours prêts à rendre compte de l'espérance qui est en eux, de leur foi, de leur religion. Tout chrétien, pour peu qu'il soit instruit, doit donc connaître les principales preuves du Christianisme, et doit pouvoir dire: je professe la Religion chrétienne, parce que ses enseignements et ses préceptes s'emparent irrésistiblement de mon esprit, de mon cœur, de ma conscience; parce que la sainteté, les miracles, la mort, la résurrection de son divin fondateur prouvent qu'elle est venue du ciel; parce que son établissement, ses progrès, ses triomphes au milieu d'un monde incrédule, corrompu, persécuteur, démontrent évidemment que Dieu, auteur et conservateur de la vérité, est pour elle. Le catholique doit, de son côté, connaître pourquoi l'Eglise dont il est membre peut se glorifier d'être la véritable Eglise de Jésus-Christ, et sur quelles bases reposent plus particulièrement les articles de foi, et les pratiques religieuses qui la distinguent du protestantisme. Cependant, le catholique, fùt-il incapable (chose assurément bien fâcheuse!) de rendre compte de sa foi, son ignorance ne lui ferait point perdre ses droits au titre d'enfant de la véritable Eglise; tandis qu'un protestant qui ne sait pas rendre compte de sa croyance, ni expliquer clairement pourquoi il n'est et ne veut pas être catholi

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