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eux de partis qui obligent à demander: Vous êtes catholiques, mais de quelle espèce de catholiques êtes-vous? Au lieu qu'il faut nécessairement demander: De quelle espèce de protestants êtes-vous? des protestants luthériens, calvinistes, sociniens, etc.? Vous qui avez voyagé, vous devez vous être aperçu que le Catholicisme est partout le même; que tous les catholiques de fait (car il y en a partout malheureusement bon nombre qui ne le sont plus que de nom) respectent l'autorité de Eglise, et du Pape comme son chef, admettent les sept sacrements, entendent la messe, se confessent, observent le jeûne et l'abstinence, invoquent la Sainte Vierge et les Saints, prient pour les morts, etc., etc., à Paris comme à Madrid, en Suisse comme en Italie; pendant que les protestants disent, en Angleterre, que l'épiscopat est d'institution divine; en Ecosse, qu'il ne faut pas avoir d'évêques; en Allemagne, que Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie; en Suisse, qu'il n'y est pas présent; dans ce dernier pays, s'ils sont de l'église nationale, que les œuvres sont essentielles ; s'ils sont momiers, que la foi est tout et que les œuvres ne sont rien; s'ils sont de la vieille roche, que Jésus-Christ est Dieu, et s'ils sont sociniens, qu'il ne l'est pas, et ainsi de suite. Soyez donc de bonne foi, et convenez que l'unité de la foi n'existe pas parmi les protestants, et qu'elle n'existe que parmi les catholiques. Le Prot. Eh bien! quelle conséquence tirez-vous de ce fait ?

Le Cath. Une conséquence fort simple. C'est que l'unique moyen de ramener l'unité de la foi partout où elle n'existe plus, ce serait le retour de tous les protestants dans le sein de cette Eglise catholique que leurs pères ont abandonnée ?

Le Prot. Soit. Faites-leur embrasser ce parti, si vous le pouvez.

Le Cath. Impossible à moi, sans doute, de les y contraindre; mais, ce qui vaut infiniment mieux, je puis du moins leur prouver que la conscience les y oblige, pourvu qu'ils m'accordent un seul point, sur lequel, dès le commencement de notre entretien d'aujourd'hui, vous êtes tombé tout-à-fait d'accord avec moi.

Le Prot. Et quel est donc ce point?

Le Cath. Ne m'avez-vous pas dit que, d'après votre propre conviction, il serait bon et désirable que tous les chrétiens fussent réunis dans la même Religion, dans la même foi; réunion nécessitée par plusieurs raisons, mais surtout par la recommandation expresse que notre divin Rédempteur nous a faite de l'unité de la foi?

Le Prot. Je l'ai dit, je me le rappelle, et je le maintiens.

Le Cath. A la bonne heure. Mais, dites-moi: si un homme désire sincèrement un état de choses quelconque, s'il a reconnu qu'il serait

bon et désirable que cet état de choses s'établit partout, cet homme ne serait-il pas blâmable, au tribunal de la raison et de la conscience, s'il refusait de faire tout son possible pour amener cet état de choses bon et désirable, surtout lorsque cet événement ne peut se réaliser par aucun autre moyen?

Le Prot. Cet homme serait fort blâmable assurément.

Le Cath. Eh bien! si tous les protestants reconnaissent avec nous combien la réunion de tous les chrétiens dans la même foi serait bonne et désirable; s'ils peuvent, en second lieu, arriver très-facilement à la conviction que vous partagez actuellement avec moi, que le retour des protestants dans le sein de l'Eglise catholique est le seul moyen qui puisse opérer cette réunion bonne et désirable; enfin, s'ils sont obligés de convenir que l'emploi de ce moyen dépend uniquement de leur bonne volonté; vous devrez nécessairement admettre avec moi, que si les protestants refusent de recourir à cet unique moyen possible de rétablir l'union, ils sont, comme vous venez d'en convenir, effectivement très-blâmables.

Le Prot. Cette conséquence est incontestable. Certes, si je l'eusse prévu, je n'aurais pas dit qu'il serait bon et désirable que tous les chrétiens fussent réunis dans la même foi.

Le Cath. Nier un principe, dès qu'on prévoit qu'il en découlera des conséquences pénibles à admettre, vous semble-t-il donc un procédé compatible avec la bonne foi et l'amour de la vérité? Ou bien, avez-vous à me faire contre la nécessité de l'unité de la foi quelques objections que d'abord vous n'aviez pas prévues?

Le Prot. Non. Seulement j'ai ouï dire que Jésus, en nous recommandant l'unité, n'a voulu que nous recommander la paix.

Le Cath. Vous me faites-là, en vérité, la plus pitoyable de toutes les objections. Jésus-Christ veut, je vous l'ai déjà dit, que nous soyons un, comme il est lui-même un avec son Père. Or, ne serait-ce pas une absurdité de prétendre que Jésus-Christ n'est un avec son Père que comme le sont deux hommes qui, malgré leurs croyances contradictoires, vivraient ensemble en paix et en bonne intelligence? Saint Paul, qui connaissait bien la pensée de son divin Maître, nous recommande expressément d'avoir une même foi. D'ailleurs, celui qui a voulu que nous vécussions en paix a du vouloir aussi que nous gardassions l'unité de la foi. La paix et la bonne intelligence s'en vont avec l'unité de la foi, en Religion comme en politique. Les guerres de Religion et tant de haines religieuses n'en fournissent que trop de preuves. InformezVous si Luther, Zwingle et Calvin se sont aimés. Informez-vous, en

Suisse, si les ministres de Lausanne vivent en paix et en bonne intelligence avec leurs fougueux adversaires, les momiers. Les haines envenimées, les cruelles dissensions, les noires calomnies, les disputes virulentes, engendrées dans les Etats-Unis, par la multiplicité des sectes et des ministres, sont tellement palpables et dégoûtantes, qu'un homme, mort récemment à Philadelphie, après avoir consacré une partie de son immense fortune à fonder une vaste maison d'orphelins, a mis cette clause monstrueuse dans son testament: « J'ordonne et j'exige << qu'aucun ecclésiastique, ou missionnaire, ou ministre, à quelque <«< secte qu'il appartienne, ne puisse jamais exercer une fonction «< quelconque ou occuper une place dans ledit établissement; aucun « même ne doit jamais y entrer, ne fùt-ce que pour le visiter, ou sous << quelque prétexte que ce soit. » Et pourquoi cet homme bienfaisant a-t-il montré une semblable aversion pour tous les ministres de la Religion? « Parce que, dit-il, les sectes étant si nombreuses et leurs << opinions si divergentes, je désire préserver les âmes tendres des << orphelins appelés à profiter de mon établissement, de cette dangereuse «< fermentation, que ne produisent que trop facilement des doctrines «< contradictoires et les controverses des sectaires. >> (1).

Il est évident que le testateur n'aurait pas apposé cette clause, qu'il n'aurait pas proscrit toute instruction religieuse, s'il avait entendu tous les ministres de la Religion enseigner la même foi.

Le Prot. Je reviens donc à ce que j'ai dit d'abord; mais il y a quelque chose de plus important encore que la paix et l'unité. Jésus-Christ veut sans doute que nous soyons dans l'unité, mais il veut aussi que nous soyons dans la vérité. Il ne suffit donc pas que les catholiques possèdent l'unité, il faudrait qu'ils possédassent aussi la vérité.

Le Cath. Vos dernières paroles renferment une preuve simple et évidente de la Religion catholique. Oui, Dieu veut que nous soyons dans l'unité et dans la vérité, que nous soyons là où l'une et l'autre se

(1) V. M. Girard's Will in Galigagni's observer, London and Paris, 1833 N° 424. << Secondly, I enjoin and require that no ecclesiastic, missionary, or minister of any « sect whatsoever, shall ever hold or exercise any station or duty whatever in the « said college; nor shall any such person ever be admitted for any purpose, or as «< visiter, within the premises appropriated to the purposes of the said college. In « making this restriction, I do not mean to cast any reflection upon any sect or per« son whatever; but, as there is such a multitude of sects and such a diversity of << opinions amongst them, I desire to keep the tender minds of the orphans who are << to derive advantage from this bequest, free from the excitement which clashing << doctrines and sectarian controversy are toa apt to produce. »>

trouvent ensemble. Nous avons vu que l'unité ne se trouve pas dans le protestantisme; si donc la vérité s'y trouvait, nous ne pourrions être dans la vérité qu'à condition de ne pas être dans l'unité. Pour que nous puissions être aussi bien dans l'une que dans l'autre, il faut nécessairement que la vérité se trouve dans le Catholicisme, où se trouve évidemment l'unité.

Quatrième Entretien.

Sur les croyances et les Pratiques religieuses des Catholiques.

Du Sacrement de l'Autel.

Le Prot. Parlez-moi, je vous prie, aujourd'hui, dans le plus grand détail, de vos croyances et de vos pratiques religieuses, et veuillez m'indiquer les preuves qui, selon vous, les autorisent?

Le Cath. La preuve de la vérité du Catholicisme, pris dans son ensemble, résulte clairement, à mon avis, de tous nos précédents entretiens. La preuve de l'ensemble renferme nécessairement celle de toutes ses parties constituantes; et comme en toute discussion, la ligne droite est préférable, il vaut mieux tirer la preuve des parties de la preuve de l'ensemble, qu'arriver à la preuve de l'ensemble par la discussion de chaque partie prise isolément. C'est une présomption fâcheuse contre le protestantisme, de voir ses défenseurs rejeter dédaigneusement un principe aussi évident, aussi généralement reconnu. Au reste, la raison d'une pareille conduite se laisse facilement apercevoir. Pour porter la conviction dans l'âme de tous les hommes de bon sens, il suffit d'énoncer les principes généraux qui foudroient le protestantisme, comme, par exemple : que des prêtres catholiques, liés par un serment solennel à la Religion catholique, ne pouvaient, sans le sceau d'une mission divine, établir légitimement une Religion nouvelle; que si Jésus-Christ ne peut vouloir que les chrétiens entendent sa Religion de mille manières diverses et contradictoires, il n'a pas abandonné sa loi

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