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tous les hommes sont faillibles, nécessairement il se rencontre, dans toutes les croyances humaines, un mélange d'erreur et de vérité.

Le Cath. Cela peut se rencontrer dans toutes les croyances humaines; mais s'il existe une Religion qui, loin d'être une simple croyance humaine, soit une révélation divine, vous concevez qu'il doit en exister une aussi qui ne soit pas un mélange d'erreur et de vérité.

Le Prot. Je ne dis nullement que la révélation de Dieu est un mélange d'erreur et de vérité. Je pense seulement que cette vérité divine n'est nulle part professée par les hommes, sans un mélange d'erreur qui vient d'eux et non de Dieu.

Le Cath. Et voilà encore ce que je ne puis vous accorder. JésusChrist a apporté sa Religion du ciel, pour qu'il puisse se trouver sur la terre une société d'hommes en état de connaître et de professer la vérité. Ces hommes, composant l'Eglise fondée par le divin Rédempteur, peuvent être plus ou moins nombreux, suivant les diverses époques et les différentes circonstances, mais ils ne doivent jamais manquer entièrement; l'Eglise qui professe la vérité, c'est-à-dire une Religion sans erreur (la vérité avec un mélange d'erreur n'étant plus la vérité), ne doit jamais disparaître entièrement de la terre, autrement l'enfer, qui ne doit pas prévaloir contre l'Eglise de Jésus-Christ, aurait prévalu contre elle.

Cinquième Entretien.

Des autres Croyances et Pratiques religieuses des Catholiques.

Le Cath. Notre dernier entretien ayant entièrement roulé sur le sacrement de l'autel, je vais aujourd'hui vous parler des autres points de controverse. Je ne m'arrêterai pas au baptême, parce qu'il ne diffère du vôtre que par quelques cérémonies touchantes qui l'entourent chez nous, et qui signifient toutes la vie nouvelle et sainte à laquelle nous sommes appelés en entrant dans l'Eglise de Jésus-Christ (1).

Le Prot. Permettez-moi deux observations sur ce que vous venez de dire. Votre baptême n'est pas du tout le nôtre, car nous ne prétendons pas, nous, exclure du ciel les enfants morts avant la réception de ce sacrement. Je serais curieux, je vous l'avoue, d'apprendre de vous, qui prétendez que toutes les doctrines catholiques sont éminemment consolantes, quelle consolation peut procurer votre opinion sur l'absolue nécessité du baptême, par exemple, aux mères.

(1) Comme Notre-Seigneur Jésus-Christ guérit la surdité physique par une mixtion de salive et de poussière, de même cette mixtion employée dans le baptême, signifie le fait surnaturel qui ouvre les organes intérieurs aux mystères du royaume de Dieu. Le cierge allumé signifie la lumière d'en haut, qui dissipe, dans l'esprit du néophyte, les ténèbres du péché, et y substitue une clarté céleste; le sel marque la sagesse qui délivre de l'insipidité du monde; l'onction, la dignité sacerdotale du chrétien admis dans le sanctuaire, et à la communion la plus intime avec Dieu par Jésus-Christ; la robe blanche enfin, le recouvrement, par le sang du second Adam, de l'innocence perdue par le premier, etc.

Die Symbolic, par Moehler, p. 214.

Le Cath. Tous les chrétiens, les protestants aussi bien que nous, et les professions de foi de vos Eglises l'attestent, tous les chrétiens, dis-je, ont conclu la nécessité du baptême pour le salut, de ces paroles de Jésus-Christ: En vérité, en vérité, je vous le dis: Si un homme ne renaît de l'eau et de l'esprit, il n'entrera point dans le royaume des cieux. La difficulté que vous élevez ne regarde donc pas la Religion catholique en particulier, mais le Christianisme en général (1).

Ainsi, je n'ai pas besoin de répondre à cette difficulté, puisque je vous suppose chrétien. Ceux qui ne sont pas chrétiens, ne savent absolument rien de cette vie éternelle, de cette gloire ineffable que le Christianisme nous promet; ils espèrent, à la vérité, des récompenses futures pour la vertu, mais je vous le demande, qu'ont-ils à espérer pour leurs enfants, qui n'ont encore pu acquérir aucun titre à ces récompenses? Une mère qui ne connaîtrait que la Religion naturelle, ne sera donc pas plus riche en espérance qu'une mère chrétienne qui a eu le malheur de perdre un enfant avant qu'il ait pu être baptisé? La Religion lui permet d'espérer pour son enfant, tout ce qu'on peut attendre de la justice et de la bonté de Dieu, et elle ne l'oblige qu'à croire une seule chose, c'est que son enfant ne peut jouir de ce bonheur tout spécial que le Christianisme promet exclusivement aux âmes régénérées par le baptême, bonheur, par conséquent, dont son enfant ne sentira peut-être pas même la privation, puis qu'il n'en aura jamais eu connaissance. D'ailleurs, d'après le principe dont on veut ici se prévaloir contre la doctrine chrétienne, il faudrait aussi rejeter les peines de l'enfer, pour ne pas désoler les mères qui ont le malheur d'avoir des enfants scélérats, impies et impénitents. Ajoutez à cela qu'il n'arrivera pas à une mère vraiment chrétienne, de perdre un enfant avant le baptême, et que lorsqu'on examine si la doctrine de l'absolue nécessité du baptême pour entrer dans le royaume des cieux, est consolante ou non pour les mères chrétiennes, il ne faut pas se décider par quelques exceptions, mais par l'immense majorité de ces mères pour les

(1) Voici l'article IX de la confession d'Augsbourg : « Touchant le baptême, on « enseigne qu'il est nécessaire au salut... On condamne les anabaptistes qui rejettent << le baptême des enfants, et affirment que les enfants peuvent être sauvés sans le << baptême. >>

Écoutons maintenant la confession Helvétique, cap. XX, p. 71 : « Nous naissons << tous dans l'impureté et sommes enfants de la colère. Dieu cependant, qui est riche << en miséricorde, nous purifie des péchés par le sang de son Fils, il nous adopte en ་ lui, etc. Tout cela nous est scellé, garanti par le baptême; car nous y summes régénérés, purifiés et renouvelés par l'Esprit-Saint. >>

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quelles le baptême de leurs enfants est un gage certain, une délicieuse assurance que ces objets de leur tendresse, enlevés peu après leur naissance, ont été reçus dès l'instant de leur mort, dans la félicité éternelle des Anges et des bienheureux. Le baptême des enfants ne sera plus raisonnable, et les mères chrétiennes perdront l'infinie consolation qu'il leur donne, si l'on ne veut pas admettre qu'il est nécessaire aux enfants, et leur ouvre les portes du ciel. L'exclusion du ciel des enfants non baptisés, et l'entrée immédiate dans le ciel de tous les enfants baptisés reposent également et uniquement sur l'autorité divine de la Religion chrétienne. Si nous rejetons l'une, parce qu'elle nous afflige, nous ne pourrons le faire qu'aux dépens de la certitude de l'autre, qui est si consolante. Si la Religion s'est trompée sur l'une, elle pourra aussi bien s'être trompée sur l'autre, tout deviendra incertain; nous serons réduits à des espérances sans fondement et à de vaines conjectures, qui ne sauraient donner à aucune mère cette consolation solide, que toutes les mères chrétiennes trouvent dans la certitude de la foi.

Le Prot. Vous vous êtes assez bien tiré d'affaire, et je n'insisterai pas sur ce point, attendu que la difficulté que j'ai élevée tient à une autre plus générale, et dont vous aurez à me rendre compte. Remarquez bien ceci qui est plus grave: Pourquoi rebaptisez-vous les protestants qui se font catholiques, si, comme vous venez de le dire, votre baptême ne diffère pas essentiellement du nôtre ?

Le Cath. Le baptême, tel qu'il s'est pratiqué jusqu'à nos jours dans la plupart des communions chrétiennes, remplit toutes les conditions nécessaires pour la validité de ce sacrement. Les protestants comme les catholiques, alors même qu'ils chancellent dans la foi sur sa nécessité, ont, virtuellement du moins, l'intention de faire en baptisant, ce que Jésus-Christ a voulu instituer pour le bien de son Eglise. Ils versent par trois fois de l'eau naturelle sur la tête de l'enfant, en prononçant ces paroles: Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Toutefois, il y a de nos jours beaucoup de ministres qui parlent de ce saint sacrement avec tant de légèreté, que quelques âmes peuvent douter si, dans leur baptême, on a observé toutes les conditions essentielles et prescrites par les liturgies mêmes de vos Eglises. Si de telles personnes demandent, en conséquence de ce doute, à être baptisées de nouveau sous condition, c'est-à-dire pour le cas d'invalidité de leur premier baptême, pourquoi l'Eglise catholique leur refuserait-elle cette consolation? Quoi qu'il en soit, je connais moi-même nombre de protestants qui n'ont pas été rebaptisés à leur retour au Catholicisme; et un tel baptême est si peu de précepte, que l'Eglise, dès les premiers

siècles, s'est prononcée formellement contre le nouveau baptême des hérétiques qui rentraient dans son sein maternel.

Le Prot. C'est fort heureux assurément! Car, si l'usage de rebaptiser vos prosélytes devenait général, nous autres protestants nous en tirerions la conséquence que vous ne voulez plus nous regarder comme chrétiens; et, certes, cette idée ne contribuerait pas au rapprochement des esprits. Mais, poursuivez.

Le Cath. Je poursuivrai, après vous avoir fait observer que la maxime de l'Eglise est: Remplis ton devoir, et advienne ce qui voudra. L'Eglise saura, au besoin, arrêter un zèle indiscret, mais jamais elle ne fera des concessions aux dépens de ses principes. Je vais vous parler actuellement d'un sacrement rejeté par une grande partie du moins des Eglises protestantes : c'est la Confirmation. L'enfant chrétien acquiert par le baptême cette pureté précieuse qui ouvre les portes du paradis, et son salut est assuré tant que l'ignorance du bien et du mal le préserve du péché actuel. Mais dès que sa raison suffisamment développée, le rend capable de choisir avec connaissance de cause entre le bien et le mal, il peut, en préférant le mal, se refermer les portes du ciel que le baptême lui avait si heureusement ouvertes. A cette époque critique, l'Eglise, en bonne mère, vient au secours de son cher enfant; elle l'arme, elle le fortifie contre le combat qui va commencer. L'évêque lui impose les mains, et fait sur son front une onction sainte, afin de lui communiquer les grâces plus abondantes du Saint-Esprit, grâces dont il a besoin pour conserver le trésor d'innocence qu'il possède encore. Nous voyons dans l'Ecriture-Sainte que les Apôtres, informés que Philippe avait converti et baptisé plusieurs habitants de Samarie, envoyèrent saint Pierre et saint Paul pour les confirmer, pour leur imposer les mains, afin qu'ils reçussent le Saint-Esprit. Ce texte prouve très-clairement l'origine apostolique de la Confirmation.

Le Prot. Je ne vous demanderai pas d'autres preuves, parce que je sais qu'une grande communion protestante, l'Eglise anglicane, a toujours retenu la Confirmation, l'imposition des mains par l'évêque. Seulement elle ne l'appelle pas un Sacrement et n'emploie pas

l'onction.

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Le Cath. Nous appelons l'imposition des mains par l'évêque un sacrement, parce qu'elle est le signe visible de la grâce invisible qu'elle communique, et parce qu'elle a été instituée par Jésus-Christ. Tout ce que les Apôtres faisaient, ils l'avaient appris de leur divin Maître. La Confirmation donnée par les Apôtres, en imposant les mains, est un dogme expressément reconnu par les évêques protestants de l'Angleterre,

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