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recommandé son fils à l'Église romaine par le pape Victor.... Mais, comme cette concorde entre le sacerdoce et l'empire doit être sincère et pure, il nous paraît utile d'en conférer avec vous, avec l'impératrice Agnès, avec la princesse Béatrix, avec Rainald, évêque de Cômes, et avec quelques autres personnes craignant Dieu. Car si le corps humain est dirigé par la lumière temporelle au moyen de deux yeux, de même le corps de l'Eglise doit être gouverné et éclairé par la lumière spirituelle au moyen de deux pouvoirs agissant de concert dans une vue religieuse. Nous traiterons ces choses avec plus d'attention, pour qu'après avoir bien connu nos vues, vous y donniez votre assentiment, si nos raisons vous paraissent solides. Si vous croyez devoir changer quelque chose à notre plan, nous sommes prêts à nous rendre à vos avis *. » Le pape termine en l'invitant à une conférence.

* Licet ex præteritis nobilitatis tuæ studiis clareat le sanctæ romanæ Ecclesiæ honorem diligere, nunc tamen quanto ipsius amore ferveas, quantumque cæteros illarum partium principes ejusdem amoris magnitudine transcendas, litteræ tuæ nobis transmissæ evidenter exponunt. Quæ nimirum inter cætera dulcedinis suæ verba illud nobis videbantur consulere, per quod status imperii gloriosius regitur et sanctæ Ecclesiæ vigor solidatur, videlicet ut sacerdotium et imperium in unitate concordiæ conjungantur. Unde nobilitatem tuam scire volumus, quia non solum circa regem Henricum, cui debitores existimus ex eo quod ipsum in regem elegimus, et pater ejus laudandæ memoriæ Henricus imperator, inter omnes Italicos in curia sua speciali honore me tractavit, quodque etiam ipse moriens romanæ Ecclesiæ per venerandæ memoriæ papam

E

Bien des personnes parmi lesquelles étaient

Victorem prædictum filium suum comemndavit, aliquam malevolentiam non observamus, sed neque aliquem christianum hominem (Deo auxiliante) odio habere volumus... sed quia concordiam istam, scilicet sacerdotii et imperii, nihil fictum, nihil nisi purum decet habere, videtur nobis omnino utile, ut prius tecum, atque cum Agnete imperatrice et cum comitissa Beatrice et Rainaldo episcopo Cumano et cum aliis Deum timentibus. Nam sicut duobus oculis humanum corpus temporali lumine regitur, ita his duabus dignitatibus in pura religione concordantibus corpus ecclesiæ spirituali lumine regi et illuminari probatur. De his diligentius tractemus; quatenus voluntate nostra bene a vobis cognita, si rationes nostras justas esse probaveritis, nobiscum consentiatis: si vero rationi nostræ aliquid addendum vel subtrahendum esse vobis visum fuerit, consiliis vestris (Deo consentiente) parati erimus assensum præbere. (Epist., 1, 19.)

C'est à dessein que nous mettons sous les yeux du lecteur les propres paroles de Grégoire. Nous voulons faire voir les sentiments qui l'animaient à son avénement au souverain pontificat, sentiments qui ont été si souvent méconnus. Car M. Vidaillan, dans la Vie de Grégoire VII, après avoir mentionné ces diverses épîtres, ajoute : « On >> voit dans toutes ces lettres un pontife indécis, qui » passe alternativement de la frayeur à la témérité, de » la faiblesse à la violence, qui ordonne et qui prie, qui >> menace et conjure. Grégoire VII n'est pas encore ce >> que promettait le cardinal Hildebrand. » C'est faire l'histoire à sa façon et méconnaître la vérité. Grégoire ne montre ici ni faiblesse ni témérité, et il est loin d'être indécis. Il est au contraire bien décidé à s'opposer aux habitudes criminelles de Henri et à ses criantes injustices; mais il veut tenter la voie de la douceur, et n'em ployer la rigueur qu'à la dernière extrémité. On reconnaît bien là le cardinal Hildebrand, et sa volonté de fer, ne revenant jamais de ce qu'il a conçu comme utile ou nécessaire, et employant tous les moyens pour y parvenir, la douceur et la sévérité. M. Voigt, en exposant ses vues, a été plus impartial que l'écrivain français. (Note du trad.)

Béatrix et Mathilde, parentes du roi, et même plusieurs grands de l'Empire, tels que Rodolphe de Souabe, Berthold de Zahringen, duc de Carinthie, et Welf de Bavière, travaillaient à rapprocher Grégoire et Henri, et à les unir par une confiance mutuelle. Leurs avis, les menaces du pape qui était bien connu de Henri et de ses partisans, la situation politique de l'Empire, le soulèvement des Saxons, tout portait le roi à faire de sérieuses réflexions. Dans cet état, il écrivit à Grégoire une lettre pleine de respect, de soumission, et donnant les plus belles espérances **.

* Cum Beatrix et filia ejus Mathildis Romanæ Ecclesiæ penitus faventes cum quibusdam maximis regni proceribus laborent nostrum atque regis animum firmiter unire; contra quem quidem nullum odium neque debemus, neque volumus exercere, nisi, quod absit, divinæ religioni contrarius voluerit existere. (Epist., 1, 26.) Ce qui nous montre de nouveau les sentiments de Grégoire. (Note du trad.)

** Cette lettre, qui se trouve dans la collection de Mansi, Conc. sacros., t. xx, dans Colet., t. xII, p. 259, et dans Labbe, t. x, p. 29, doit avoir été écrite dans le temps où nous la plaçons. Car Grégoire en parle dans une épître à Herlembaud de Milan. (Epist., 1, 25.) Son authenticité est contestée dans l'Histoire Universelle, part. 41, p. 102. On prétend qu'elle n'est qu'une pieuse invention, et on ajoute: << Henri n'avait jamais pensé aux choses qu'on lui met » dans la bouche. Un partisan peu éclairé du pape a seul » pu lui prêter des dispositions aussi invraisemblables. >> Mais ces raisons ne sont d'aucun poids. Si la lettre est sans date, cela ne prouve pas contre son authenticité, car on trouve bien des lettres de la main de Henri et des autres empereurs non datées. On comprend parfaitement, d'après le caractère de ce prince, qu'il ait pu écrire d'une manière et agir d'une autre. Le pape, dit-on, n'en fait pas men

« Comme le sacerdoce et l'empire, dit-il, ont be» soin, pour subsister, d'un secours mutuel, il >> est nécessaire que les deux chefs soient intime»ment unis; c'est le seul moyen par lequel on puisse conserver, dans le lien de la charité et de >> la paix, la concorde de l'unité chrétienne et l'état » de la religion. Nous qui, avec la permission de » Dieu, tenons déjà, depuis quelque temps, les » rênes du gouvernement, nous n'avons pas toujours respecté, comme il le fallait, les droits » du sacerdoce, ni rendu les honneurs que nous >> lui devons. Ce n'est pas sans cause que nous » avons reçu de Dieu le glaive vengeur; mais »> nous ne l'avons pas toujours tiré contre les coupables, comme la justice l'exigeait. Au>>jourd'hui que la miséricorde divine nous a » donné un cœur contrit, et nous a fait rentrer en »> nous-mêmes, nous confessons nos péchés à vo>> tre indulgente paternité, espérant dans le Sei>> gneur que nous mériterons d'en être absous >> par votre autorité apostolique. Hélas! criminel >> et malheureux, par les déréglements de la jeu

tion; mais il en parle expressément (Epist., 1, 25): « Henricum regem præterea scias dulcedinis et obedientiæ plena nobis misisse, et talia qualia neque ipsum, neque antecessores suos recordamur Romanis pontificibus misisse. » Et Domnizo (Vita Mathildis, sect. xIx)y fait aussi allusion:

Ad cujus (Papa) scripta rescripsit rex bona dicta;
Cujus Papa legens apices, gaudens ait esse,
In cœlo cunctis de tali gaudia justis.

(Note du trad.)

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»nesse, par l'abus du pouvoir suprême, et par les » mauvais conseils, nous avons péché contre vous >> et contre le Ciel, et nous ne sommes plus digne » d'être appelé votre fils. Nous ne nous sommes pas contenté de toucher aux choses ecclésiastiques mais nous avons abandonné les églises >> sans défense, nous les avons vendues à des sujets indignes, coupables de simonie, qui n'étaient » pas entrés par la porte, mais qui étaient venus » d'ailleurs. Comme nous ne pouvons plus réfor» mer ces églises sans votre autorité, nous vous >> demandons avec instance votre secours et votre >> conseil sur ce sujet, et en général sur tout ce qui nous concerne. Vous serez obéi en tout. >> Nous vous prions de commencer par la réforme » de l'Église de Milan, qui est dans le schisme par » notre faute, et de procéder ensuite à celle de tou»tes les autres. Nous ne manquerons pas de vous >> soutenir dans tout ce que vous entreprendrez, >> yous suppliant seulement d'user envers nous >> d'indulgence. Vous recevrez dans peu de temps » une nouvelle lettre et des envoyés qui vous expli» queront encore plus clairement nos intentions*. » Ceci était au-dessus de l'attente de Grégoire; ja

* Cum enim regnum et sacerdotium, ut in Christo rite administrata subsistant, vicaria sui ope semper indigeant, oportet nimirum, Domine mi et Pater amantissime, quatenus ab invicem minime dissentiant, verum potius Christi glutino conjunctissima indissolubiliter sibi cohæreant; namque sic et non aliter conservatur in vinculo perfectæ

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