Sayfadaki görseller
PDF
ePub

mais il n'aurait cru le roi aussi soumis. Cette lettre lui donnait un pouvoir auquel il ne s'attendait pas et un gage qui convenait merveilleusement à son

caritatis et pacis, et christianæ concordia unitatis, et ecclesiasticæ simul status religionis. Sed nos qui, Deo annuente, regni aliquamdiu jam sortimur ministerium, sacerdotio (ut oportuit) per omnia jus et honorem non exhibuimus legitimum: quippe nobis a Deo datæ potestatis vindicem non sine causa gladium portavimus, nec tamen in reos, ut justum fuit, judicaria illum semper censura evaginavimus. Nunc autem divina miseratione aliquantulum compuncti et in nos reversi, peccata nostra priores vestræ indulgentissimæ paternitati nos accusando confitemur; sperantes de vobis in domino ut apostolica vestra auctoritate absoluti justificari mereamur. Heu! criminosi nos et infelices, partim pueritia blandientis instinctione, partim potestativæ nostræ et imperiosa potentiæ libertate, partim etiam eorum, quorum seductiles nimium secuti sumus consilia, seductoria deceptione peccavimus in cœlum et coram vobis et jam digni non sumus vocatione vestræ filiationis. Non solum enim nos res ecclesiasticas invasimus, verum quoque indignis quibuslibet et simoniaco felle amaricatis, et non per ostium, sed aliunde ingredientibus ecclesias ipsas vendidimus et non eas, ut oportuit, defendimus. At nunc, quia soli absque vestra auctoritate ecclesias corrigere non possumus, super his, ut etiam de nostris omnibus, vestra una et consilium et auxilium obnixe quærimus: vestrum studiosissime præceptum servatur in omnibus. Et nunc in primis pro ecclesia Mediolanensi, quæ nostra culpa est in errore, rogamus ut vestra apostolica districtione canonice corrigatur; et exinde ad cæteras corrigendas auctoritatis vestræ sententia progrediatur. Nos ergo vobis in omnibus, Deo volente, non defuerimus, rogantes idipsum suppliciter paternitatem vestram ut nobis alacris adsit clementer in omnibus. Litteras nostras non post longum tempus cum fidelissimis nostris habebitis; ex quibus nostra, quæ adhuc dicenda restant, Deo dante, plenius audietis. (Labb., Concil., t. x, p. 29.) (Note du trad.)

plan. Aussi, Grégoire était tellement au comble de la joie1, qu'il disait lui-même avoir reçu une lettre pleine de douceur et de soumission, comme jamais prédécesseur de Henri n'en avait écrit à un pontife romain. Ceci arriva dans l'automne de l'année 1073. Il est vrai, la situation politique de Henri en Allemagne était tellement critique, qu'il devait regarder la paix avec le pape comme le principal moyen de se tirer d'embarras : la Saxe et la Thuringe étaient en pleine insurrection.

Déjà depuis longtemps ces peuples avaient deviné le but des fortifications, ils avaient vu qu'elles tendaient à la destruction de leur liberté et à l'anéantissement de leur force. Chaque jour les soldats du roi sortaient de ces forts; se jetaient sur leurs biens; levaient des impôts exorbitants sur leurs champs et leurs forêts; prenaient, sous prétexte de dîmes, des troupeaux entiers; forçaient les habitants, même d'une condition honnête, à faire des corvées pour la garnison; enlevaient leurs filles et leurs femmes sous les yeux de leurs parents ou de leurs maris; les traînaient dans les forts, et, après les avoir déshonorées, les renvoyaient ignominieusement dans leurs familles. Quand on avait le malheur de manifester au dehors la peine et le chagrin dont le cœur était navré, on était coupable aux yeux du roi, et mis en prison, d'où l'on ne sortait qu'après avoir 1 Epist., 1, 25.

donné pour rançon toute sa fortune. Le roi n'écoutait aucune plainte et ne redressait aucun tort; il repoussait ceux qui s'adressaient à lui, en leur disant que les Saxons et les Thuringiens s'étaient attiré ces maux en refusant de payer la dîme; et que, comme les lois de l'Église ne pouvaient les porter à l'accomplissement de leurs devoirs, il était obligé de se constituer le vengeur de la cause de Dieu et de les contraindre par la force'. Par ces sortes de propos, le roi perdait naturellement sa considération, le peuple devenait opiniâtre et rebelle, qualité qui depuis longtemps caractérisait les Saxons; de là résultait que les ordres de Henri étaient méprisés, que les contributions ne rentraient pas au trésor, qu'on éprouvait partout des difficultés et de la résistance 2; car, à mesure que le roi rebutait le peuple de la Saxe, et qu'il bannissait les seigneurs saxons de sa cour, en humiliant les uns, en persécutant les autres 3, et en leur préférant les Souabes, les grands de la Saxe, même les ecclésiastiques, se rapprochèrent davantage et s'unirent plus étroitement.

1 Ce tableau est tiré de Lamb., ann. 1073, et s'accorde avec la relation de Bruno, p. 105, et avec un poëme sur la guerre de Saxe dans Reuberi, Veter. Script., t. 1, p. 202. * Aventin. Annal., Boïor.

* On dit que Henri s'oublia au point de donner le nom de domestique à un homme d'une naissance illustre, à Frédéric de Berge. 11 persécuta cruellement un certain Guillaume, auquel le soin qu'il prenait de sa personne avait fait donner le sobriquet de roi de Lothes-Lavo, « propter nimium cultum sui rex de Lothes-Lavo,» (Bruno, de Bello Saxon., p. 105).

Henri invita les seigneurs saxons à une assemblée à Goslar, sous prétexte de conférer avec eux sur quelques affaires importantes de l'État. C'était le jour de la fête de Saint-Pierre et de SaintPaul, 1073. Ils arrivèrent dans l'attente de quelque chose d'extraordinaire. Les ducs, les comtes et les évêques se trouvaient réunis à l'heure indiquée au palais du roi; le prince, qui s'amusait au jeu, envoya quelqu'un pour les prier de l'attendre un instant; le jour se passa sans autre nouvelle de sa part; le soir un de ses affidés vint leur annoncer que le roi s'était absenté. L'indignation des princes était au comble, et si le margrave Dedi n'eût pas arrêté leur résolution et apaisé leur courroux, ils se seraient déclarés, à l'instant même, deliés de leur serment de fidélité 1.

Le roi avait annoncé vers la même époque une expédition contre les Polonais, sous prétexte que, contrairement à ses ordres, ils avaient porté la guerre dans la Bohême, et mis tout à feu et à sang. Il avait espéré cacher par là aux Saxons le but de ses préparatifs de guerre. Les Saxons avaient sans doute des soupçons qu'ils auraient voulu éclaircir à Goslar; mais il leur était impossible d'y parvenir, car toutes les places et les avenues de la cour étaient occupées par les Souabes2.

'Annalist. saxon., ann. 1073. Bruno, de Bello Saxon., p. 107.

2

Qua expectatione suspensis, et intentis omnibus ipse jam ferocius solito atque infestius agebat, posthabitis prin

Le roi avait donné des ordres pour que l'armée se trouvât réunie le jour de l'Octave de la Conception. Les Saxons voyaient bien à quoi ils devaient s'attendre. Les dangers dont ils étaient menacés, les injustices qu'ils avaient souffertes, jointes à des humiliations personnelles, leur inspirèrent à tous les mêmes sentiments. Aussi la même nuit qui suivit le jour de Goslar où ils avaient été si indignement joués, et qui devait commencer de si grandes calamités, les princes, avec d'autres personnes de confiance, se rassemblèrent secrètement dans une chapelle à Goslar. Là, à la lueur d'une lampe, ils s'entretinrent de l'outrage qu'ils venaient de recevoir, se rappelèrent tous les maux qui pesaient depuis si longtemps sur leur patrie et sur le peuple auquel ils appartenaient. Tous convinrent unanimement qu'il valait mieux mourir pour la défense de leurs droits et de leurs libertés, que de continuer à vivre dans un si cruel esclavage. Après qu'ils eurent indiqué l'endroit et le jour d'une assemblée générale, ils se séparèrent, et s'en retournèrent chacun chez eux'.

Peu de temps après, une grande multitude de peuple de tout âge se réunit à Nockmeslove. On était étonné de voir une réunion aussi nom

cipibus, solos circa se Suevos assiduo habebat, ex his sibi auricularios a secretis, ex his tam familiarium quam publicorum negotiorum procuratores instituebat. Lamb. 1 Annal. Saxon., ibid.

[ocr errors]

Bruno, ibid.

Bruno appelle ce lieu Nockmeslove; l'Annaliste saxon

« ÖncekiDevam »