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apostolique, nous vous ordonnons de comparaître au prochain synode, pour y rendre compte de votre désobéissance, et du mépris de l'autorité du saint Siége, et pour répondre à toutes les autres accusations canoniques qui pèsent sur vous. »

Grégoire écrivit en même temps à tous les fidèles de l'évêché de Constance 1, et leur manda que l'évêque s'était gravement compromis par sa désobéissance envers l'Église; qu'il avait même cherché à semer des troubles; que, contrairement aux ordres précis du pape et de saint Pierre, il avait permis à ses clercs de garder leurs femmes, ou d'en prendre s'ils n'en ont pas encore; que, s'il continuait à s'opposer aussi effrontément aux décrets de saint Pierre et du Siége apostolique, ils devaient lui refuser toute soumission; qu'il les déliait, en conséquence, de leur serment de fidélité envers ce prélat. Car, ajoutait-il, celui qui est rebelle à Dieu et au Siége de Rome n'a plus droit de demander l'obéissance à qui que ce soit 2.

Grégoire agit d'une manière plus énergique encore par l'intermédiaire de Sigefroi, arche vêque de Mayence. Celui-ci, après avoir reçu

⚫ Ces deux lettres ne se trouvent pas dans le recueil ordinaire; elles sont dans Mabillon, Acta SS., sect. VI, p. 420.

• Quanti enim periculi, quantæque a christiana lege sit alienationis, obedientiam, maxime apostolicæ Sedi, non exhibere, ex dictis beati Samuelis prophetæ potestis cognoscere.

les ordres du pontife, crut devoir procéder avec beaucoup de prudence, car il prévoyait l'orage que soulèverait une trop grande précipitation. Il donna donc à son clergé six mois pour réfléchir, l'exhortant à faire volontairement ce dont il ne pouvait se dispenser, et à ne pas réduire le pape à la nécessité de prendre des mesures fâcheuses. Mais le pape n'approuva pas sa lenteur; il le pressa vivement, sachant bien que, quand il s'agit d'une grande mesure, il faut en venir à l'œuvre, sans laisser le temps à la réflexion. L'archevêque convoqua donc un synode à Erford au mois d'octobre, pour presser l'exécution des décrets du saint Siége. Là il donna, sans aucun détour, à ses clercs l'alternative de renoncer ou à leurs femmes ou au service des autels 1. Ces canons furent combattus par toutes sortes de raisons, et l'on résolut enfin de les regarder comme non avenus. L'archevêque opposa l'autorité pontificale, aussi bien que sa propre conviction. Mais, arguments et prières, tout fut inutile, et les évêques, s'étant retirés, comme pour délibérer, convinrent de ne plus rentrer au synode. Toute la ville se mit en rumeur; on criait dans les rues qu'avant que l'évêque prononçât une sentence fâcheuse contre eux, il fallait l'arracher de son siége, le mettre à mort, pour donner un exemple à la postérité, et

1

Lamb., ann. 1074. Mabillon, Annal. Bened., t. 5, 1. LXIV,

pour empêcher qu'aucun de ses successeurs ne s'avisât de traiter aussi ignominieusement son clergé. L'archevêque fut obligé d'employer la douceur pour faire revenir les évêques au synode; il promit d'envoyer des légats à Rome, aussitôt qu'il en trouverait l'occasion, pour demander au pape de modifier ses décrets. Si les esprits étaient déjà irrités, ils le furent encore bien davantage par les vieilles plaintes relatives-aux dîmes de la Thuringe, que l'archevêque eut l'imprudence de mettre de nouveau sur le tapis; car le peuple s'était refusé, depuis le commencement de la guerre, à payer la dîme le malheur l'avait rendu encore plus intraitable. Ce fut en vain qu'on opposa à Sigefroi les conventions de Gerstungen, qui les avaient exemptés de la dîme et leur avaient assuré tous leurs anciens priviléges; l'archevêque persista dans sa demande. Le peuple sortit en fureur et courut aux armes; bientôt une multitude innombrable se trouva devant la salle du synode, et elle aurait certainement maltraité l'archevêque, si ses vassaux ne l'eussent pas retenue. Tout était dans une horrible confusion; l'archevêque avait de la peine à se soustraire à la fureur populaire et à se retirer à Heiligenstadt, en Eichsfeld, où il excommunia tous ceux qui avaient troublé le synode. Comme il y resta jusqu'à la fin de l'année, il reçut de Grégoire une lettre fort dure'. Epist., 11, 29.

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Le pontife lui dit qu'il avait trompé son attente, qu'il n'avait pas trouvé en lui ce qu'il espérait, et que sa confiance était bien diminuée. Il termina en lui ordonnant de se rendre au prochain synode, où il lui parlera plus longuement de ce sujet.

A la même époque, le pape écrivit à Annon de Cologne*, et le pressa vivement de ramener à la continence les prêtres, les diacres et les sous-diacres, non-seulement dans son diocèse, mais encore dans les diocèses de ses suffragants, parce que toutes les vertus sans chasteté ne sont rien aux yeux de Dieu.

Cependant Grégoire sentait bien que, pour l'accomplissement de son œuvre, il avait besoin d'un bras plus puissant; car il avait eu la douleur d'apprendre que, dans plusieurs villes, ses décrets avaient occasionné des troubles; que çà et là les moines s'étaient unis aux évêques désobéissants, et causaient du scandale; que les ecclésiastiques bravaient hautement les censures et la déposition; qu'ils ne voulaient pas se séparer de leurs femmes, s'appuyant sur ce texte de l'Ecriture: « Tu abandonneras ton père et ta mère, pour

* Præterea sollicitudinem tuam ex parte beati Petri communis patris et domini instanter admonemus, ut non solum in ecclesiæ tuæ diœcesi, sed etiam in omnibus suffraganeorum tuorum parochiis, presbyteros, diaconos el subdiaconos, admonitionibus tuis caste vivere facias: quoniam, ut fraternitas tua novit, cæteræ virtutes apud Deum sine castitate nihil valent, sicut nec sine cæteris virtutibus castitas. Epist., 25, 1. 1. (Note du trad.)

» t'attacher à ton épouse1. » Les légats étaient revenus de l'Allemagne avec de bonnes nouvelles sur les dispositions de Henri. Le pape saisit cette occasion pour lui écrire une lettre pleine d'amitié

et d'affection *.

« Nous avons appris avec une grande joie et une » vive reconnaissance, dit-il, que vous avez fait un » bon accueil à nos légats; que vous avez remédié, » par leur intervention, à plusieurs abus de l'É» glise, et que vous les avez chargés de nous as» surer de votre respect et de votre dévouement. » Mais ce qui nous a fait plaisir surtout, c'est » que votre mère Agnès nous a attesté, ainsi que » nos légats, que vous avez pris la ferme réso>>lution d'extirper de votre royaume l'hérésie des » simoniaques, et la plaie honteuse et invétérée » du concubinage des clercs. Nous avons éprouvé également une grande joie de ce que la comtesse

'Sigon., de Regno Ital., ann. 1074 *.

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Quia legatis nostris te benevolum tractabilemque præbuisti, eorumque interventu quasdam res ecclesiasticas laudabiliter correxisti, nobis quoque per eos congruæ salutationis et devotæ servitutis exhibitionem transmisisti, gratanter accepimus. Sed et illud quod piæ memoriæ Agnes mater tua imperatrix Augusta apud nos constanter testificata est, iidemque legati episcopi attestati sunt, simoniacam scilicet hæresim funditus de regno tuo extirpare et inveteratum morbum fornicationis clericorum toto annisu corrigere velle, vehementer nos hilaravit. Filiæ quoque nostræ fidelissimæ vestræ Beatrix comitissa et

* Clericorum factio, dit cet auteur, consternata subito Gregorium turpibus figere maledictis cœpit. (Audley.)

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