Sayfadaki görseller
PDF
ePub

>> dissension1.>> Ces maux faisaient gémir tous les gens de bien. Car, un grand nombre de prêtres et d'évêques n'étaient plus des ministres de Dieu; c'étaient des loups et des voleurs, pour me servir de l'expression de Grégoire, des hommes scandaleux, dont l'exemple répandait la contagion jusque dans les classes les plus inférieures. C'en était fait du christianisme et de la société humaine. L'Eglise, déshonorée par ses propres ministres, était menacée, humainement parlant, d'une ruine entière; et tout cela provenait des élections confiées aux princes et aux seigneurs laïques.

Ces sortes de nominations étaient une usurpation manifeste des droits ecclésiastiques. L'Eglise, dès son berceau, avait sagement pourvu à l'élection de ses pontifes. Elle avait prévu, dans son origine, les maux qui résulteraient du moment que le choix des évêques serait exclusivement entre les mains des souverains. C'est pourquoi, dans les canons des apôtres, elle prononce la déposition contre les évêques qui obtiennent leurs dignités du pouvoir séculier, sans la participation de l'Eglise 2. Comment

1

Epist., 1, 10; Iv, 9.

2 Si quis episcopus secularibus potestatibus usus ecclesiam

devaient donc se faire les élections? S. Clément, un des successeurs immédiats de S. Pierre, nous le dit : « Les apôtres, dit-il, instruits par » notre Seigneur Jésus-Christ, ont su que le titre › d'évêque donnerait lieu à des altercations; c'est

[ocr errors]
[ocr errors]

pourquoi, remplis d'une sage prévoyance, » ils les ont établis eux-mêmes, et ont laissé à » leurs successeurs la forme d'élection lors» que après leur mort, il serait question de les

>>

remplacer par des sujets d'un mérite reconnu. >> Ainsi les évêques nommés par les apôtres, ou >> ceux qui leur ont succédé, par le choix des

>>

plus respectables personnages, avec le consente» ment de toute l'Eglise, ne sauraient être dépo»sés sans injustice, lorsqu'ils ont gouverné sans reproche le troupeau de Jésus-Christ 1. >>

[ocr errors]

per ipsos obtineat, deponatur; et segregentur omnes qui illi communicant. Can. xxx.

Et apostoli nostri, per Jesum Christum Dominum nostrum cognoverunt, contentionem de nomine episcopatus oborituram; atque ob hanc causam perfecta præscientia præditi, constituerunt prædictos, ac descriptas deinceps ministrorum officiorumque vices reliquerunt, ut in defunctorum locum alii viri probati succedere et illorum munia exequi possent. Constitutos itaque ab illis, vel deinceps ab aliis viris celebribus, cum consensu universæ Ecclesiæ, qui inculpate ovili Christi deservierunt cum humilitate, quiete et absque omni sorde et turpitudine, quique longo tempore ab omnibus tes

:

Ainsi le choix des pontifes était confié aux évêques. L'Eglise a bien appelé à son secours le peuple dans ses élections; elle lui a même donné le droit de suffrage, mais c'est par privilége les évêques étaient toujours juges en dernier ressort; le peuple était comme témoin, il désignait plutôt qu'il ne nommait. L'acte constitutif de l'élection était dans la confirmation des évêques. Cette vérité est claire pour tous ceux qui sont tant soit peu versés dans la science de l'antiquité ecclésiastique.Le concile de Nicée s'exprime clairement à ce sujet. Jamais il n'a été permis aux laïques de choisir exclusivement les pontifes; cela est contraire à la constitution primitive et aux décrets solennels de l'Eglise. Le huitième concile général, tenu à Constantinople l'an 870, exclut expressément les princes sécu

timonium præclarum reportarunt, hos non sine injuria munere vel officio exui debere existimamus. Labb., Concil., t. 1, p. 151.

Episcopum oportet maxime quidem ab omnibus qui sunt in provincia, constitui; si autem fit hoc difficile, vel propter urgentem necessitatem, vel viæ longitudinem, tres omnino eumdem in locum congregatos, absentibus quoque suffragium ferentibus, scriptisque assentientibus, tunc electionem fieri; corum autem quæ fiunt, confirmationem in unaquaque provincia a metropolitano fieri. Can. Iv. Labb., Concil., t. II, p. 30.

vités

par

liers des élections, à moins qu'ils n'y soient inles évêques, et frappe d'anathème ceux qui entreprendraient quelque chose contre une élection canonique '.

Malgré la défense des conciles, les princes ont tenté à diverses époques de s'immiscer dans les élections pontificales; mais l'Eglise leur a résisté, elle a soutenu ses droits, et les élections se sont faites, pendant les dix premiers siècles, par le clergé de concert avec le peuple, conformément à l'usage ancien et aux règles canoniques.

Tant que le peuple conserva son antique piété et qu'il consulta uniquement les intérêts de

Promotiones atque consecrationes episcoporum, concordans prioribus conciliis, electione ac decreto episcoporum collegii fieri sancta hæc et universalis synodus definit et statuit ; atque jure promulgat, neminem laicorum principum vel potentium semet inserere electioni vel promotioni patriarchæ vel metropolitæ, aut cujuslibet episcopi.... Si vero quis laicorum ad concertandum et cooperandum ab Ecclesia invitatur, licet hujusmodi cum reverentia, si forte voluerit, obtemperare se asciscentibus; taliter enim sibi dignum pastorem regulariter ad Ecclesiæ suæ salutem promoveat. Quisquis autem secularium principum et potentium, vel alterius dignitatis laicus, adversus communem ac consonantem atque canonicam electionem ecclesiastici ordinis agere tentaverit, anathema sit, donec obediat et conscntiat in hoc quod Ecclesia de electione ac ordinatione proprii præsulis se velle monstraverit. Can. xxii. Labb., t. vш, p. 1141.

l'Eglise, les choix étaient généralement bien faits; car le peuple est bon juge quand il est livré à ses propres inspirations; il sait parfaitement distinguer le vrai mérite, et dans ce sens on peut dire Vox populi, vox Dei. Mais aussi il est inconstant, accessible à la séduction; il ne résiste pas à l'attrait de l'or, et ne sait pas toujours se mettre à l'abri de l'intrigue. La première dignité de l'Eglise fut souvent briguée, achetée au poids de l'or, et les pontifes choisis n'étaient pas ceux que voulait l'Eglise; souvent aussi les élections étaient tumultueuses et causaient des troubles à Rome.

Des princes bien intentionnés voulurent prévenir ces abus. Ainsi nous voyons sous le pape Eugène II, l'an 824, un décret par lequel Lothaire défend, au nom de son père Louis le Débonnaire, sous peine d'exil, de mettre quelque obstacle à l'élection du pontife de Rome 1.

Au rapport de Sigonius, on ajouta que des

In electione autem Romani pontificis nullus, sive liber, sive servus, præsumat aliquod impedimentum facere. Sed illi solummodo Romani, quibus antiquitus concessum est constitutione sanctorum Patrum, sibi eligant pontificem. Quod si quis contra hanc nostram constitutionem facere præsumpserit, exilio tradatur. Labb., Concil., t. vII, p. 1550.

« ÖncekiDevam »