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d'actes et d'habitudes qui en attestent l'énergie, la sincérité et la constance. (1)

Sans la confession de bouche dont parle saint Paul, il n'y a que vaine et frivole occupation de l'entendement. La foi ne reste pas à la surface de l'âme, flottante et indécise; elle en gagne en quelque sorte le centre et les profondeurs, elle la pénètre doucement, et là, comme du sanctuaire où siège sa puissance, elle rayonne et se montre dans tous les actes de la vie. Une foi oisive, au contraire, qui ne consiste qu'en de belles et spécieuses maximes, une foi qui se borne à des sentimens, sans aller jusqu'aux œuvres, ne diffère en rien de la foi des démons, qui croient et tremblent.

La pensée ne saurait être stérile: active, laborieuse, l'inertie la tue. Ce que l'homme croit, il le fait; et jamais son âme n'est à ce point divisée avec elle-même que de pensée et de foi elle adhère à une fin et qu'en pratique elle y répugne. Elle passe sans effort de l'idée au vouloir.

Vous avez l'intelligence des saintes-Écritures, et vous niez la nécessité de la satisfaction, prouvée par la conduite de Dieu sur les hommes, par l'exemple de JésusChrist, par la doctrine de saint Paul et par l'histoire? Est-ce là «se ranger sous le joug de la Bible? Si JésusChrist est mort sur la croix pour expier nos offenses; s'il a été meurtri pour nos iniquités et brisé pour nos crimes; (2) est-ce pour ne plus rien laisser à faire? Les pleurs qui tombent des yeux de la pénitence n'amé

(1) Et l'assemblée de Worms condamna cette proposition, que les bonnes œuvres sont nécessaires au salut. Acta Wormiciensia, formula concordiæ, ap. Melanchton. Wittemb. 1601, p. 810, 811.

(2) Is. Lll, 5;

Satisfaction.

liorent-ils pas les mœurs?» «Jésus-Christ, sans doute, nous a réconciliés avec son Père, en satisfaisant à sa justice pour nos offenses, s'écrie un savant Évêque; (1) il nous a acquis de nouveaux droits à l'héritage éternel; par sa mort il a effacé la tache, la souillure, la coulpe du péché et nous a déchargés des peines éternelles que nous avions méritées; mais, alors même que les mérites infinis de Jésus-Christ nous sont appliqués et que le péché nous est remis et quant à la coulpe et quant à la peine éternelle, il nous reste encore à subir des peines temporelles proportionnées au nombre et à l'énormité de nos fautes. >>

Si la satisfaction de Jésus-Christ avait non seulement effacé la coulpe du péché, mais encore aboli avec les peines éternelles les peines temporelles dues au péché, les Apôtres et les premiers chrétiens auraient eu une bien fausse idée du mystère de la Rédemption. Au lieu de recommander aux pécheurs de faire pénitence dans la cendre et le cilice, et de leur imposer, même après la rémission des péchés, des œuvres satisfactoires, telles que le jeûne, la prière et l'aumône, ils auraient dû rejeter comme inutiles ces exercices extérieurs ainsi que le sentiment intérieur qui doit les accompagner et dont ils ne sont que l'expression. Or, nous ne lisons nulle part dans les Saintes-Écritures que les Apôtres aient dit aux premiers chrétiens: «A quoi bon la pénitence et la mortification? De quoi servent les œuvres de l'homme? vous croyez par là satisfaire à la justice divine, et vous anéantissez les mérites de l'Homme-Dieu. Elevez vos cœurs vers le ciel, appliquez-vous les mérites de Jésus-Christ. Tenez-vous (1) Mandement de Mgr. Ræss, évêque de Strasbourg, pour le carême de 1847; instruction pastorale pour le jubilé, p. 9 et 10.

pour justifiés et vous n'avez point d'autre pénitence à accomplir. >>

Cet étrange langage ne se rencontre pas dans les Saintes-Écritures; nous ne le trouvons pas non plus dans les écrits des saints-Pères, ni dans le langage de l'Église primitive. Nous savons, au contraire, que Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus-Christ, adressait aux Pharisiens et aux Sadducéens ces paroles sévères: «Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère divine qui doit tomber sur vous? Faites done de dignes fruits de pénitence.» (1) Nous savons que Jésus-Christ laissa tomber sur deux villes impénitentes cette terrible malédiction: «malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi, Bethsaïde ! si les miracles, qui ont été faits chez vous, avaient été faits à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que ces deux villes auraient fait pénitence dans la cendre et le cilice.» (2) Nous savons que saint Pierre, dans son premier discours à Jérusalem, présentait aux juifs la pénitence comme le seul moyen d'effacer le crime horrible qu'ils avaient commis en mettant à mort l'auteur même de la vie; (3) que saint Paul, qui avait été ravi jusqu'au troisième ciel, «châtiait sa chair et réduisait son corps en servitude pour ne pas être du nombre des réprouvés.» (4)

Il accomplissait, disait-il, ce qui manquait pour lui dans les souffrances de Jésus-Christ, c'est-à-dire des peines temporelles, que nulle âme élevée ne peut méconnaître, parce qu'elles enfantent l'affection mutuelle,

(1) Math. III, 7, 8.

(2) Luc. X, 13.
(3) Act. II, 16, 19.
(4) 1 Corinth. IX, 27.

Indulgences.

le dévouement, le sacrifice; et sans le sacrifice, le dévouement, l'affection, que ferez-vous?

Vous avez l'intelligence des saintes-Ecritures, et vous niez les indulgences, qu'à l'exemple de saint Paul, l'Église a appliquées de tout temps aux vrais pénitens? Mais ce pouvoir est une conséquence rigoureuse de celui que l'Église a reçu de Jésus-Christ, de remettre les péchés, de lier et de délier les consciences. En effet, quand le Sauveur donna le Saint-Esprit à ses Apôtres, il leur dit: Comme mon Père m'a envoyé, moi de mon côté, je vous envoie: les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. (1) Comme le Fils de Dieu a été envoyé par son Père avec un plein pouvoir pour pardonner aux hommes les innombrables transgressions de la loi, les prévarications solennelles, c'est-à-dire pour les sauver, de même ce divin Sauveur a envoyé ses Apôtres dans le monde avec une puissance sans bornes dans l'ordre du salut. Or, Jésus-Christ a versé son sang pour effacer tous les péchés du monde et pour la rémission de toutes les peines dues au péché; par conséquent, l'Église a reçu le pouvoir d'effacer la tache du péché, et d'en remettre toute la peine.

Pour confirmer encore ce pouvoir et pour bien montrer qu'il n'y a aucune restriction, le Sauveur dit: Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. (2) Mais les maximes de miséricorde viennent

(1) Joan. XX, 21-23. « Luther qui condamna les indulgences, avait dit d'abord
anathème à celui qui en nierait la vérité.» Prop. 71, hom. 1, 1517.
(2) Math. 18, 18.

mourir stérilement dans l'oreille du protestantisme, parce qu'elles y arrivent après s'être flétries, en passant sur des lèvres que l'égoïsme a desséchées.

Vous avez l'intelligence des Saintes Ecritures, et vous rejetez le dogme si philosophique, si touchant de la rédemption des morts par les prières des vivans. Vous ne craignez pas donc de briser cette chaîne d'amour qui rattache les générations présentes aux générations passées, et de placer la destinée de l'homme ici-bas devant ce dilemme implacable d'une éternelle récompense ou d'un éternel châtiment, immédiatement après la mort? Cependant les divines Écritures parlent d'un lieu où les taches des âmes s'effacent et acquièrent ce degré de pureté qui leur est nécessaire pour voir Dieu et jouir de sa présence. Etablissons cette vérité dans toute sa solidité, et environnons-la de toutes les lumières que fournissent les Saintes Écritures.

Déjà dans l'ancienne synagogue, on sacrifiait pour les défunts. Rappelez-vous les dix mille drachmes d'argent que Judas Machabée envoya à Jérusalem, afin qu'on y offrit un sacrifice pour ceux des soldats qui avaient péri dans une bataille, en combattant pour la foi de leurs pères, et qui étaient morts dans des sentiments de piété. (1) Or, ces prières n'étaient pas pour ceux qui se trouvaient dans le sein d'Abraham, où l'on n'en avait nul besoin, ni pour ceux qui étaient dans l'enfer, où les prières sont inutiles. On croyait donc à un état mitoyen, que nous appelons purgatoire.

Jésus-Christ lui-même approuva et recommanda

(1) 2 Macch. 12, 13.

Purgatoire.

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