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Le Professeur F. De Walque

La guerre fut une telle parenthèse dans notre vie que nous nous surprenons souvent, en supputant le temps, à omettre cette période tragique, à faire dater d'hier les événements qui se déroulaient dans les premiers mois de 1914.

La manifestation dont M. François De Walque, professeur de Chimie industrielle aux Écoles Spéciales, fut l'objet à Louvain, le 21 juin 1914, est. pour ses nombreux amis, un de ces événements-là. Le souvenir leur en est resté si plein de fraîcheur, si vivant et si cher, qu'ils nous reprocheraient de ne pas le fixer pour l'avenir, en consacrant quelques pages à cette fête dans la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES. Aussi bien, la Société scientifique de Bruxelles a-t-elle toujours saisi avec empressement l'occasion de s'associer aux témoignages d'admiration, de reconnaissance et de sympathie dont furent honorés ses membres les plus éminents. Elle faillira d'autant moins à ce devoir que M. F. De Walque fut pour elle un ami des premiers jours, un ami de tous les jours qui ont suivi, pendant voici près de cinquante ans.

L'admission de M. De Walque à l'éméritat, après quarante-trois ans de professorat, fournit l'occasion de la fête. Elle fut organisée par l'Union des Ingénieurs de Louvain dont M. De Walque avait été élu président en 1909. C'est aux Halles universitaires, aujourd'hui imposantes et tristes ruines, qu'eut lieu la cérémonie. La grande salle des Portraits, pavoisée et fleurie, se

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trouva trop petite pour contenir la foule des amis, des collègues et des élèves de M. De Walque, accourus de tous les coins de la Belgique. Parmi eux, le Recteur Magnifique, Mgr Ladeuze; les Vice-Recteurs de l'Université, Mgr Coenraets et Mgr Van Cauwenberg; MM. Segers, ministre des Chemins de fer; Beco, gouverneur du Brabant; Lagasse de Locht, inspecteur général des Ponts et Chaussées; Caufriez, directeur général de la Société Nationale des Chemins de fer vicinaux; Pauls, président du Tribunal; Henry, procureur du Roi ; le R. P. Thirion, S. J.; MM. Timmermans, président de l'Association des Ingénieurs et Industriels; Jadot, gouverneur de la Société Générale; de nombreux professeurs de l'Alma Mater; de nombreux industriels.

Citons quelques extraits du discours que M. Bonnevie, président actuel de l'Union, prononça en cette cir

constance.

Il est une fête, très grande parce qu'elle part d'un mouvement religieux de notre âme, très douce parce qu'elle est, vraiment, la fête des cœurs, et qui, mieux que toute autre, en mérite le nom : c'est celle qui réunit autour d'un père aimé des enfants fidèles et empressés à proclamer qu'il a bien mérité de Dieu et des siens, que son œuvre a été féconde, que les exemples de ses vertus, de son labeur, de sa bonté ont laissé leur trace vivante, et que ceux qu'il a formés et armés pour vie lui en gardent une reconnaissance profonde, en lui rendant, en retour de ses peines et de ses bienfaits, un filial amour. Cette fête bénie, l'Union des Ingénieurs de Louvain la célèbre en ce jour.

la

Vous les voyez ici réunis, tous ceux qui ont fait ou font leur chemin suivant le sillon que vous leur avez tracé, formés, guidés et soutenus par vos leçons, vos conseils, vos encouragements, votre appui et vos exemples. Les uns, vos collègues éminents et dévoués;

d'autres, chefs estimés de nos nombreuses industries ou y faisant leurs premières armes sous l'égide de leurs aînés ; d'autres encore, répandus dans nos administrations publiques, où certains occupent des positions élevées; tous étroitement, fraternellement unis. C'est bien là une grande famille.

Professeur à nos Écoles Spéciales depuis leur création, après avoir occupé pendant près de cinquante ans la chaire où vous nous avez initiés, avec cette haute compétence et cette simplicité qui faisaient la grande valeur de votre enseignement, à l'une des branches fondamentales de l'industrie, c'est à peine si vous vous êtes décidé à un repos bien mérité.

Je me rappelle, comme si c'était d'hier, la patience, la douceur, la bonne méthode avec lesquelles vous nous initiiez, jeunes étudiants, aux premières manipulations chimiques, guidant nos ignorances, veillant sur nos maladresses, nous prémunissant avec sollicitude contre nos imprudences, fermant les yeux, autant que vous le pouviez, sur les petites malices dont, hélas ! peu d'entre nous n'ont pas gardé quelque trace sur la conscience. C'étaient, dans leur essentielle utilité, nos meilleures heures de première année, les plus agrẻables, celles qui formaient notre confiance.

Vous étiez de ces professeurs qui comprennent et qui aiment l'étudiant, toujours prêts à lui venir en aide, à l'éclairer, à l'encourager, de ceux qui trouvent leur bonheur à lui rendre tous les services que leur savoir et leur expérience leur permettent de lui prodiguer.

Ingénieur des mines et des arts et manufactures, sorti des Écoles Spéciales de Liége en 1860, à peine votre diplôme obtenu, vous vous engagez sans hésitation dans la voie la plus pratique qui s'offrît en ces temps à votre activité, à vos connaissances spéciales, et, dès 1861, vous vous faisiez remarquer par des recherches de minerais d'alluvion dans les environs

d'Arlon et d'Athus, puis par vos études de gisements de minette dans le Grand-Duché de Luxembourg, où, à cette époque, régnait une véritable fièvre pour l'achat de terrains miniers dont l'exploitation a été le facteur le plus puissant de l'industrie grand-ducale.

Avec le concours de votre frère, l'éminent professeur de géologie à l'Université de Liège et de quelques amis luxembourgeois, vous fondates alors la « Société luxembourgeoise pour l'exploitation des Mines de Fer» dont vous devintes président et dont l'existence fut si prospère. Dans ces dernières années, une puissante société belge de hauts fourneaux put encore racheter la partie importante de ces mines restant à exploiter.

Cette preuve d'appréciation, de discernement et de valeur que vous donniez ainsi dès l'abord, ne passa pas inaperçue et vous fûtes, par la suite, chargé de plusieurs missions importantes à l'étranger.

En 1865, vous alliez étudier, dans le Nassau, un gisement de minerai de fer oolitique fort embrouillé.

En 1869, vous faisiez partie d'une mission chargée d'explorer la région du Donetz C'était l'important préliminaire des études qui aboutirent à l'industrialisation de ce bassin si riche du Donetz, où tant de membres de notre Union trouvèrent, par la suite, à s'employer.

En 1872, vous retournez dans le Nassau pour vérifier des gisements de phosphates offerts à une société belge.

En 1893, une mission fut chargée d'aller étudier en Angleterre le four Nargreaves pour la fabrication du sulfate de soude et l'introduction en Belgique de ce procédé de fabrication : vous en faisiez partie également. En 1899, vous êtes chargé d'aller déterminer en Bosnie-Herzégovine la valeur de gisements de cinabre et de cuivre.

De nombreuses industries firent aussi appel à vos conseils qui, toujours, leur furent précieux.

Pour n'en citer qu'une, la distillerie de L. Meeus, de Wyneghem, la plus grande du pays, qui s'est toujours tenue au courant du progrès, doit à votre concours éclairé de très importants perfectionnements.

De pareilles coopérations, à elles seules, mettent bien en lumière la compétence de vos conseils, l'activité soutenue de vos recherches, votre autorité incontestée, en matière d'industrie chimique tout particulièrement. Mais ce n'est là qu'une des faces de votre vie si féconde et si noblement remplie.

Votre ceuvre didactique, votre contribution recherchée aux travaux des sociétés savantes et des organismes supérieurs du pays en sont une autre.

De 1877 à 1912, nous avons vu paraître, à l'usage surtout de vos élèves, des Exercices de Chimie Pratique, un Manuel de Chimie Opératoire, un Manuel de Manipulations, qui furent fondus en un seul volume sous le titre de Manuel de Manipulations Chimiques et de Chimie Opératoire, dont la sixième édition a paru en 1912, puis le Recueil de Lois et Arrêtés à l'usage des Élèves du cours de Droit Administratif.

Citons aussi des Tableaux Synoptiques pour la recherche des Bases et des Acides, dont la deuxième édition a paru en 1908 et, enfin, des Albums des figures des Cours de Chimie Industrielle, parus en 1910 et 1911.

Dès la création de la Société scientifique de Bruxelles, vous faites partie de son Conseil et nous trouvons dans ses ANNALES une vingtaine de notes se rapportant surtout à des communications que vous avez faites à la deuxième section de cette Société.

Et puis, dans combien d'occasions le gouvernement ne fit-il pas appel à votre collaboration éclairée ?

Je me borne à en rappeler quelques-unes.

En 1896, lorsque s'élaborait l'importante loi sur la fabrication des alcools, vous fites partie de la Commission des Distilleries, chargée de l'étude de questions

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