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Si les intensités de ces rayons sont égales, il y aura extinction totale. Si les intensités sont différentes, il y aura extinction partielle, l'intensité du rayon résultant étant la différence des intensités des rayons composants.

Or, dans le cas qui nous occupe, les plans réticulaires d'ordre pair du cristal portent exclusivement des atomes d'une espèce, les plans réticulaires d'ordre impair, des atomes de l'autre espèce. Si les poids atomiques des deux corps composants sont peu différents, ce qui est le cas pour la sylvine, où les poids atomiques de K et de Cl sont respectivement 39 et 35, les rayons réfléchis par les plans ne portant que du potassium auront une intensité à peu près égale à celle des rayons réfléchis par les plans portant le chlore. Aussi l'intensité résultante dans ce cas est-elle quasi nulle: le rayon réfléchi est à peine perceptible. Pour le sel gemme, au contraire, la différence des poids atomiques, Na (23) et Cl (35), est notable, et le rayon réfléchi, vers 4°47, est mieux marqué.

Conséquence remarquable: si ce sont les atomes qui déterminent la structure cristalline, les molécules sont donc dissociées dans le cristal. Il est, de plus, impossible de distinguer les paires d'atomes qui forment molėcule, car, dans cette répartition régulière des atomes, on ne voit pas pourquoi tel atome de sodium serait plus lié à tel atome de chlore voisin, plutôt qu'à tel autre qui est situé à même distance de lui.

Cette méthode de détermination de la structure cristalline présente en pratique un grand inconvénient : elle suppose des cristaux bien formés et suffisamment développés pour qu'on puisse les tailler suivant des directions choisies. Scherrer et Debye ont étendu la portée de cette méthode en indiquant le moyen d'utiliser des cristaux microscopiques. Depuis lors, la structure cristalline a pu être étudiée sur un nombre beaucoup

plus étendu d'édifices cristallins. Au moyen de leur méthode, il est même possible d'analyser la disposition des atomes dans des molécules qui ne font pas partie d'une structure cristalline. On considère done chaque molécule comme un petit cristal; en effet, dans chaque molécule les atomes sont groupés de la même façon et un ensemble de molécules constituera une multitude de groupements réguliers d'atomes. Ces conditions suffisent pour qu'on obtienne des phénomènes d'interférence, d'où l'on peut déduire la structure du cristal.

La structure cristalline du sel gemme, NaCl, une fois connue, on peut calculer la valeur absolue de la distance do des deux plans du cube élémentaire.

100

Cette distance est égale, en effet, à celle de deux atomes contigus sur une arête du cube.

Le poids d'une molécule-gramme de NaCl est 58,8 gr. Le poids spécifique ou le poids d'un centimètre cube de la même matière est 2,17 gr. Donc une molécule27 cm3. Donnons à cette masse

gramme occupe

58,8
2,17

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la forme d'un cube; il a pour côté 27 3 cm.

=

D'autre part, on connaît le nombre de molécules contenues dans une molécule-gramme. C'est le nombre d'Avogrado: 6,06 × 103. Puisque la molécule considérée est biatomique, il y aura dans une moléculegramme: 2×6,06 × 10 ou 1,212 x 104 atomes.

23

Le nombre d'atomes situés sur l'arête du cube sera donc 1,212×1024 = 1,07 × 10%.

La distance entre deux atomes s'en déduit donc faci

lement: d100

3

=

1,07 × 108

2,80 × 10-'.

Une fois cette valeur déterminée, on passe aisément à la mesure absolue de la longueur d'onde employée. En effet, dans la formule 2d100 sin w,

λ, il n'y a plus

que à qui soit inconnu. Remplaçant d. et sin w, par leur valeur, on trouve, pour l'exemple cité, 0,499×10 cm.(1).

C'est donc grâce aux cristaux que la physique moderne a pu établir définitivement la nature des mystérieuses radiations qui s'étaient dérobées si longtemps à toutes les investigations. Inversement les rayons X ont révélé d'une manière inespérée, la structure de l'édifice cristallin. Ils vont et ils iront plus loin encore grâce à eux, la physique contrôle ses hardies prévisions sur la structure intime des atomes euxmêmes. Mais l'exposé détaillé de ces récentes conquêtes sortirait du cadre que nous nous sommes tracé.

J. DE SMEDT,

Chargé de cours à l'Université de Louvain.

(1) Le lecteur que cette étude intéresse plus particulièrement trouvera de plus amples explications sur ce sujet dans les ouvrages ci-dessous, que nous avons consultés pour cet exposé :

H.A. Lorentz, Röntgenstra.en en Structure van Kristallen, trois conférences arrangées par W. H. Keesom; Archives du musée Teyler, série 2, vol. III. W. H. Bragg et W. L. Bragg, X Rays and Cristal Structure, London, C. Bell and sons.

G. W. C. Kaye, X Rays, Longmans Green and Co, London.

VARIÉTÉS

I

LA MÉTALLURGIE

AU LAC LEOPOLD II ET DANS LA LUKENIE

Lors d'un séjour dans la région du Bongo, Elundja, fils du chef Mosengere Ebandja, attira un jour mon attention sur un tas de petits cailloux et de pierres concassées. «<lci, me ditil, ont passé des gens qui possédaient encore le Nkisi (1) de l'extraction du fer de la terre. Ils ont traversé notre contrée quand j'étais encore dans l'oubli et que ma mère ne m'attendait même pas. Mon père m'a dit que personne ne pouvait s'approcher d'eux. Ils chantaient jour et nuit. Ils construisaient de grands fours en terre à poterie. La nuit, les hommes apercevaient jusque dans nos villages les flammes qui en sortaient et illuminaient tout l'horizon. Ils creusaient de grands trous en terre, en retiraient des pierres qu'ils transformaient ensuite en fer, après les avoir broyées à grands coups de marteau. Mon père le leur racheta pour en faire des couteaux, des lances et des flèches. Ces hommes ne sont pas restés dans notre pays. Avant de partir ils détruisaient toutes les installations, brûlaient leurs huttes, dont ils dispersèrent les cendres; mais les petits cailloux, les déchets des grandes pierres qu'ils ont concassées à grands coups de marteau sans jamais se fatiguer, nous rappellent l'endroit où ils se sont arrêtés et où ils ont fait agir leur Nkisi. Ces hommes venaient du pays de la grande rivière qui coule là-bas au loin et ils sont descendus vers la région où coule la Lufimi. Bien longtemps avant ma naissance, d'autres hommes, au mème Nkisi, ont traversé notre pays et eux aussi sont allés vers la Lufimi.

(1) Nkisi fétiche.

Maintenant ils ne passent plus et nous achetons le fer aux Mundele na Mputu! (1) Eux aussi possèdent-ils ce Nkisi ? »

Ultérieurement j'eus l'occasion d'interroger à ce sujet le père d'Elundja, vieux chef de la terre, et plusieurs notables très àgés. Tous confirmèrent le récit.

D'après leurs témoignages, eux et leurs ancêtres ignoraient le Nkisi de l'extraction du fer, mais les gens qui le possédaient avaient passé par le pays pour descendre vers la Lufimi.

Nous pourrions déduire de ce récit, que l'extraction des minerais de fer et le secret de la fonte étaient en principe un Nkisi exclusivement connu d'une caste spéciale de la société ancestrale, et exploité par elle seule.

Dans cette civilisation toute primitive et maintenant éteinte, cette caste doit avoir joui de grands avantages sociaux; car la connaissance du Nkisi de la réduction du minerai de fer et son exploitation lui assurèrent évidemment une situation économique prédominante.

Cette caste comprenait vraisemblablement plusieurs classes. Celle des fondeurs et des forgerons occupait très probablement les places les plus importantes. Nous sommes portés à croire que ce fut de leur milieu que sortirent les grands chefs de la région, dont les potentats actuels sont les descendants héréditaires. Ce qui semble confirmer cette hypothèse, c'est qu'à l'heure actuelle encore, tous les chefs indigènes, depuis les Mfumu de villages, si peu importants soient-ils, jusqu'aux grands chefs terriens, les Mfumu nat se, sont des forgerons ou tout au moins savent forger le fer et ont le droit de pratiquer cet art.

Malheureusement nous n'avons pas trouvé d'autres documents nous permettant de soulever davantage le voile qui cache l'organisation sociale et politique de ces groupements d'artisans du fer dans la civilisation ancestrale.

La méthode d'extraction du fer des Basakata a déjà fait l'objet d'une description relativement complète dans l'étude des Lesa de M. Bayens. Voici ce qu'il dit à ce sujet : « Extrait du journal de route Mushie, le 24 août 1919. A Makumu, Mushie, Kulumba, il y a des hauts-fourneaux. Celui que je visite (Mushie) est fait en argile, maintenu à l'extérieur par des rondins et entouré de lianes. La base est plus large que le dessus. Le dessus a deux mètres de diamètre, et la hauteur du sommet à l'orifice est de 2,50 m. Le trou servant de cuvette est placé à l'avant, il est ovale

(1) Mundele na Mputu IIIe SÉRIE. T. XXVII.

blanc de l'Europe.

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