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naisons n'étant pas plus, dans le fait, partie du mot qu'elles modifient, que les particules auxiliaires ne le sont en anglais. Or la méthode orientale dans l'inflexion des verbes est simplement d'affixer ou préfixer les pronoms, mais dans une forme contractée ; et d'employer de brèves affixes (probablement fragmens de particules propres) comme signes des cas pour les noms. Il est probable que ce procédé caractéristique des langues appelées sémitiques, n'avait pas encore été adopté par ce très-ancien dialecte de l'arabe dont l'inscription en question est, selon toute vraisemblance, le plus ancien spécimen d'écriture alphabétique existant aujourd'hui. Ce phénomène fournit de l'aliment à la plus curieuse spéculation; et il est probable, que grâce à l'introduction opérée par les recherches de M. Forster, nous pouvons retrouver un anneau intéressant qui manquait jusqu'ici dans l'histoire de la philologie, c'est-à-dire, dans l'histoire de la pensée et de la nature humaine.

Quant à l'alphabet, 5 des lettres m, s, k, l et ż, sont comme les mêmes caractères de l'éthiopien; 3, r, i et u, sont comme dans l'hébreu ou plutôt le chaldéen; une, l'h (dans une de ses formes), comme l'ancien samaritain, ou l'hébreu originaire. Les formes des autres lettres ont été vérifiées d'après une induction régulièrement déduite; et 6 des caractères (y compris 4 qui n'ont pas d'analogie avec les alphabets mentionnés plus haut) ont la valeur que leur assigne Von Hammer dans son ouvrage des anciens alphabets dont la collection quoique reconnue par M. Forster, être une fraude littéraire, contient cependant des élémens vrais ; les sons qui y sont assignés aux caractères hamyarîtes étaient probablement traditionnels. A tout événement, leur coincidence avec la conjecture de M. Forster, formée indépendamment, est frappante. Roédiger s'est mépris, en cherchant des analogies dans plusieurs points avec le grec (et le grec non primitif, qui plus est, comme dans le ) et avec le samaritain: En fait, le raisonnement à priori sur ce sujet, ne mérite aucune confiance. Il peut très-bien fortifier l'expérience, mais nullement autoriser des conclusions. La valeur du même caractère change fréquemment chez la même nation avec le cours du tems, ainsi que nous le voyons dans les alphabets grec et romain. Les analogies entre ceux qui sont le plus près alliés, sont fort trom

peuses. Par exemple: un ancien Romain, familier seulement avec sa propre langue, et sans guide pour l'aider, aurait, en rencontrant une inscription grecque, naturellement identifié le son de quatre des caractères grecs avec celui assigné aux formes semblables du latin (savoir, H, P, X et C, l'ancien Σ), et dans un cinquième ✪ il aurait probablement conjecturé que c'est le même que celui de sa propre langue auquel il ressemble, le Q; et il aurait justifié sa conclusion par la concordance à la fois dans la forme et dans les sons de 11 caractères. De la même manière, à la première vue de l'Ethiopien, il semblerait naturel d'identifier le Z de cette langue avec le H romain ou grec, la forme étant la même. Il est de fait que, dans l'étude des alphabets, comme dans la poursuite de toute branche de connaissancess inductives, nous devons avoir une double ou triple application de l'experimentum crucis, avant de pouvoir formuler sûrement aucune conclusion.

L'usage de la lettre L est fort rare, il ne s'en rencontre qu'un exemple dans l'inscription de Hassan-Ghorab ; quoiqu'il semble être plus fréquent dans les dernières inscriptions de Nakab-alHajar. La prononciation de plusieurs nations à cet égard, et l'échange des affiliées liquides let r, sont très-remarquables. Ensuite vient l'habituelle confusion que font les orientaux de s et det, de sh et de th. Un point semble distinguer le d lene, d'avec le d blæsum, comme en arabe. M. Forster reconnaît que la distinction entre le s et le t n'a pas encore été clairement déterminée à sa satisfaction; la difficulté s'augmentant par suite de l'échange qui s'en fait entre dialectes. Il fait quelques observations trèscurieuses relativement aux marques et cerclets qui différencient les diverses formes de la même lettre, le s en particulier. Nous nous accordons avec lui à regarder ceci comme analogue aux points diacritiques qui sont séparés des lettres dans les alphabets arabe, hébreu-massorétique (et, nous ajouterons, syriaque); ce dont nous avons une trace dans la cédile de l'espagnol et du Portugais. Mais nous demanderons en même tems si ces petits signes ne peuvent pas aussi être dans plusieurs cas le germe de voyelles, telles qu'elles sont renfermées dans chaque caractère du syllabaire éthiopien, les variations s'opérant là par des marques quelque peu pareilles. Les marques diacritiques de s, i, sh,

et z en particulier, sont assez nombreuses pour amener le soupçon qu'elles avaient pour but quelques variations de sous-voyelles. Ou bien encore se peut-il qu'elles soient un certain moyen indicateur de la contraction ou de l'inflexion.

Des spéculations de ce genre, toutefois, demanderaient un volume, non un essai. L'idée de M. Forster de faire des investigations nouvelles sur la côte de l'Arabie méridionale, idée que nous avons été heureux de voir appuyée par M. Murchison, dans son dernier discours devant la société géographique, sera sans doute réalisée par ce zèle éclairé pour la science que le gouvernement des Indes a déjà montré avec tant de succès. L'avancement de la science réelle, en faisant ressortir la vérité, doit par suite relever la cause de la religion, et apporter une évidence nouvelle à la révélation; et plus l'histoire de la race humaine est explorée profondément, plus apparaîtra clairement l'infaillibilité de ces archives impérissables qui, pour l'instruction des derniers âges, racontent la primitive colonisation du monde.

Extrait du n° 148 du QUARTERLY REVIEW.

1 Le monde savant saura bientôt à quoi s'en tenir sur le contenu de ces fameuses inscriptions. En effet, grâce au zèle d'un Français, M. Arnaud, qui a longtems résidé dans le Yemen, nous possédons la plupart des inscriptions Hymiarites. Pendant l'année 1844, il a visité Sanna, s'est rendu à Mareb, l'ancienne capitale du pays, a examiné et décrit les deux grands monumens que les Arabes appellent le Harem et les Colonnes de Balkis, reine de Saba, et y a copié environ 60 inscriptions Hymiarites. Ces inscriptions sont arrivées à Paris, et sur la demande de la Société asiatique, a fait graver un corps de ces caractères, et dans quelques mois ces inscriptions seront publiées dans le journal de cette société.

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Traditions Anciennes.

DÉCOUVERTE DES RUINES DE NINIVE.

SON IMPORTANCE POUR L'ÉTUDE DE LA BIBLE.

Nos lecteurs ont déjà entendu parler sans doute de la décou¬ verte qu'a faite M. Botta, notre consul à Mossoul, d'un des plus beaux palais d'un des rois de Ninive. Si nous avons tardé de leur en parler nous-même, c'est que nous voulions, en l'absence des monumens et des dessins, attendre que quelqu'un s'en fût occupé d'une manière qui jetât quelque jour sur l'histoire de l'antiquité et sur la Bible en particulier. Mais la plupart des auteurs n'avaient raconté jusqu'ici que les détails matériels de la découverte, ou n'avaient fait ressortir que la ressemblance et par conséquent l'origine de l'art grec, que l'on avait cru, jusqu'à présent, original et autocthone; c'était déjà une conséquence assez curieuse et assez importante pour l'histoire de l'antiquité; mais ce n'est pas précisément ce qui nous intéresse dans nos recherches. Tandis que la plupart des savans ont considéré cette découverte comme donnant enfin les moyens d'écrire l'histoire de l'architecture assyrienne, pour nous, ce qui scul nous a intéressés, c'est de rechercher les preuves nouvelles qui devaient en ressortir, de tous les faits racontés dans notre Bible. C'est, nous n'en doutons aucunement, le but providentiel de cette découverte; on va voir si Jonas, si nos autres prophètes ont dit vrai, quant ils ont raconté les merveilles des richesses et de la puissance assyrienne; s'ils ont dit vrai quand ils ont prédit l'abaissement et la destruction de cette colossale puissance. Chose admirable! naguère on traitait l'histoire de notre Bible de fables, maintenant encore Strauss et l'Allemagne veulent faire passer pour des mythes l'histoire de Jésus et les apôtres ; les personnages sont placés si loin, disent-ils, que l'on ne peut être assuré de leur existence.... Et voilà que nous retrouvons les por

traits, les monumens contemporains de personnages qui ont existé aux 8° et 9° siècle avant Jésus et les apôtres. L'Egypte nous a donné le portrait du roi Roboam, les juifs fabriquant les briques, peut-être même le tombeau de l'inspecteur qui les présidait 1; voilà que Ninive nous rend probablement les portraits de Tobie, d'Osias, d'Ezéchias, de Nabuchodonosor, d'Holopherne, etc., que la terre conservait depuis plus de 2,000 ans. Qui peut calculer les témoignages que Dieu se conserve encore cachés dans ces immenses cryptes, vrais musées, qui contiennent les titres de la fidélité et de la véracité de ses récits? Qui sait ce que l'on lira sur ces inscriptions ninivites et égyptiennes conservées avec tant de soin et d'exactitude? On ne dira pas ici que l'histoire a été altérée et convertie en légendes, que chaque copiste, chaqué siècle y a ajouté quelque chose; voici des autographes de 2,000, 3,000, 4,000 ans ; ils sortent de la main de l'écrivain, ils ont été conservés, et sont plus authentiques que tous les titres conservés chez les notaires et dans les archives publiques. Vous n'avez qu'à vous approcher et à les lire, car, que pas un chrétien n'en doute, la science moderne lira ces inscriptions. Elle les lira comme elle a lu le zend, le sanscrit, le chinois, c'est-à-dire, beaucoup mieux que ne les lisent les peuples qui ont conservé ces écritures. Attendons, seulement, attendons, Dieu ne manque ni à lui-même, ni à ceux qui croient à sa parole.

Mais en attendant que tous les voiles soient levés, en atten dant que les grands travaux se fassent, nous devons faire connaître à nos lecteurs les premiers linéamens de ces grandes découvertes; il ne faut pas encore s'attendre à des lectures ou à des preuves précises, mais aux premières impressions et aux premières esquisses.

Plusieurs écrivains, comme nous l'avons dit, se sont occupés de cette découverte, mais aucun ne l'a fait avec les détails et l'exactitude qu'a su y mettre M. Flandin, celui-là même, qui, envoyé par le gouvernement français, a dirigé une partie des fouilles et copié tous les dessins. Il a rendu compte de cette découverte et des découvertes historiques qu'il a cru y voir, dans les cahiers du 15 juin et 1 juillet de la Revue des

1 Voir ces Monumens, t. vIII, p. 113 (1re série), et t. vr, p. 450 (3o série) de nos Annales.

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