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» dus du système mythique qui n'ont pas dû flatter la vanité de Strauss, » et dont les maigres productions pourraient être regardées comme la mauvaise queue de son ouvrage. La raison en est simple: Strauss n'a rien écrit de nouveau, à proprement parler; il n'a fait qu'indiquer énergiquement une déplorable situation du Christianisme, telle que » le rationalisme l'avait faite. »

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Il fallait, en effet, que le système du professeur de Tubingue fût bien en contradiction avec la conviction universelle, pour que le soulèvement fût aussi unanime. Nous avons cru qu'il était intéressant de faire connaître en France même les adversaires rationalistes du système que nous combattons. Il faut qu'on se soit bien complétement placé en dehors du vrai, pour soulever ainsi contre soi les hommes de toutes les opinions; cela est surtout remarquable dans un pays comme l'Allemagne, où l'anarchie, produite par les idées protestantes, a rendu possible la sympathie pour toutes espèces d'erreurs anti-chrétiennes. Nous avons cru, d'un autre coté, que les analyses, que nous avons données des écrits rationalistes, serviraient à faire connaître en France l'histoire trop ignorée du sérieux combat qui se livre aujourd'hui dans les églises luthériennes, entre les adversaires et les défenseurs du Christianisme. Nous sommes habitués à n'entendre parler de ces grandes luttes que par des touristes universitaires, gens tout-à-fait remplis des préjugés étroits de leurs cotteries et de leurs sectes. Il est tems enfin que nous puissions, par nous-mêmes, juger ces grands débats qui décideront de l'avenir du Christianisme en Allemagne; telle est la pensée principale qui nous a décidé à esquisser l'histoire du dernier épisode de cette lutte mémorable. Nous puiserons perpétuellement aux sources les plus dignes de confiance, et s'il nous échappe quelques inexactitudes, soit d'appréciation, soit d'histoire, difficiles à éviter complétement dans un travail de ce genre, nous croyons que notre bonne volonté de fidélité et d'impartialité pourra garantir la vérité du fond.

On peut voir, dans l'ouvrage allemand de M. Zeller, des extraits plus étendus de quelques-uns des écrivains dont nous avons parlé dans cet article. Nous avons cru devoir abréger les nombreuses citations ou analyses qu'il en donne, et ne conserver que les faits qui peuvent avoir de l'intérêt pour la France. Nous renvoyons, une fois pour toutes, à l'ouvrage que nous venons de citer pour les écrits que nous nous contenterons d'analyser rapidement. Quand, plus tard, nous viendrons à parler des réfutations que nous nous proposons d'étudier plus à fond, telles que celles de MM. Tholuck, Mussard, Kuhn, Eschenmayer, Edgar Quinet, Rossignol, etc., nous donnerons des indications précises et détaillées, prises sur les originaux eux-mêmes.

L'ABBÉ EDOUARD.

Traditions Bibliques.

GÉOGRAPHIE HISTORIQUE DE L'ARABIE,

OU

PREUVES PATRIARCHALES DE LA RELIGION RÉVÉLÉE.

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Deuxième article '.

Règles de critique établies par M. Forster dans l'examen des histoires orientales. - Justification de Ptolémée; erreurs de Mercator. Régles et exemples dans l'emploi de l'étymologie. Particularités des étymologies arabes. Elles servent à retrouver la plupart des noms de l'Écriture. — Vérification des races sabéennes. Postérité de Job.

-

Les preuves de cette esquisse de la colonisation arabe forment la première et la plus importante des deux divisions de l'ouvrage. L'esprit qui l'a guidé constamment sera mieux déterminé par les paroles mêmes de l'auteur. Puissent tous les écrivains d'histoire ou de tout ce qui a trait à la vérité comme élément premier, être animés par des principes aussi élevés :

Une patiente investigation, une critique comparative assidue, la foi implicite aux détails historiques de l'Ecriture, et une forte disposition, fondée sur l'expérience, à s'appuyer sur les anciens géographes, dignes généralement de confiance, telles sont les seules qualités qu'il prétend apporter dans la discussion géographique 2. »

Son appréciation de l'usage à faire de la tradition orientale est trop remarquable pour n'être pas citée :

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Au sujet des Orientaux en général et des écrivains orientaux en particulier, on peut justement observer qu'ils sont communément aussi négligens et inexacts à conserver les détails historiques, qu'ils sont

Voir le 1er art. au no 66, tome x1, p. 423.

2 Introd. p. 19.

fidèles à transmettre d'âge en âge la voix de la tradition. La tradition est en réalité leur histoire, le magasin d'où leurs principaux matériaux historiques sont tirés. Or il est certain et reconnu que le propre de toute tradition ancienne, tout en conservant la substance de la vérité historique, est d'en altérer et d'en confondre les circonstances. Ce caractère appartient éminemment à l'histoire traditionnelle de l'Arabie, dans ce qu'il a de bon comme dans ce qu'il a de défectueux; et, en vertu de l'expérience, le présent écrivain peut dire avec assurance, des historiens arabes, qu'ils sont communément dignes de foi quand ils parlent de choses générales, mais que rarement on peut se fier à eux lorsqu'ils en viennent aux détails 1. »

Prenant acte de ces remarques, nous procédons à l'exposé des deux importantes règles qui ont dirigé ses investigations:

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L'auteur s'est gouverné d'après deux règles dont il s'est trouvé constamment satisfait, et dont il est persuadé, d'après sa petite expérience, qu'on tirera bien plus d'avantages encore quand elles auront été mises plus largement à l'épreuve dans les recherches à venir. Ces règles sont, 1o de considérer comme droites les anciennes autorités jusqu'à ce qu'il soit clairement prouvé qu'elles sont fausses; 2o dans l'assimilation des anciens noms de lieux ou de tribus, ne pas se contenter de simples ressemblances ou même de l'identité des noms anciens et modernes, jusqu'à ce qu'ils soient confirmés par toute autre preuve analogue et importante, soit pour les situations positives, soit pour les localités relatives 2. »

Pour ce qui est de la première de ces règles, ses investigations ont réussi à établir l'exactitude de Ptolémée, même dans les cas pour lesquels il avait été jusqu'ici supposé plus sujet à la critique. L'apparente méprise de Ptolémée, d'avoir placé certaines tribus dans la partie de l'Arabie opposée à celle qu'elles occupaient en réalité, s'explique par le fait, découvert à présent, que des portions de la même tribu se trouvent actuellement dans les deux localités, savoir les Catabeni ou Cottabeni de l'Oman et de l' Yemen. Mais, par une découverte plus curieuse, il est pas venu à justifier cet ancien géographe d'une erreur plus sérieuse, dans son esquisse de la portion Sud et Est de l'Arabie, enveloppée jusqu'ici d'une confusion en apparence inextricable. On a généralement supposé que Ptolémée a commis la bévue de surcharger de villes les déserts

1 Vol. 1, p. 22.

2 Introduction, p. xxxvi.

III SÉRIE. TOME XII. N° 67, 1845.

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inhabités d'Al-Ahkaf, et de disloquer la position des provinces et des cités dans l'Hadramaut, l'Oman et le Bahrein. M. Forster fait voir qu'on doit attribuer la confusion non à Ptolémée, mais à Mercator, qui prétendit projeter sa carte d'après la description de ce géographe. Il faut se mettre dans l'esprit que la marche de Ptolémée est, dans le premier cas, de suivre tout le tour de la côte depuis la pointe du golfe Arabique jusqu'à celle du golfe Persique, avant de décrire l'intérieur. Or, en dessinant ses descriptions, plusieurs malentendus sont arrivés. En premier lieu, les deux longues lignes de grève sur la côte Sud de l' Yemen, désignées par Ptolémée « la grande Grève et la petite Grève », et auxquelles de modernes descriptions assignent une longueur de 100 milles, Mercator les a prises pour deux villes près l'une de l'autre. Ensuite, les Montagnes de la Lune, au-delà du Promontoire Syagrien (le même que le cap Fartash), au lieu de se déployer à l'Est autour de la côte en un demi-cercle (d'où vient leur nom), embrassant une longueur de côte de 120 milles, Mercator les fait courir vers l'intérieur. De la sorte, par ces deux seules méprises, il s'opère sur les côtes Sud une contractiom d'au moins 220 milles. D'après cette bévue et autres pareilles, l'hypothénuse du triangle arabe est diminuée, et conséquemment ses côtés réduits à un rapprochement dont Ptolémée n'eut jamais l'idée. Et par suite de l'invincible répugnance pour les larges blancs dans » une carte, qui excite les modernes géographes (pour me servir des mots d'un écrivain cité par M. Forster), Mercator a été amené à couvrir le désert de noms dont la vraie position était beaucoup plus à l'Est. De là la confusion que M. Forster a complétement dégagée. Prolongez la côte, interposez le désert d'AlAhkaf, et les noms du géographe alexandrin tombent tous à leurs justes places; et l'exactitude de sa description alors apparaîtra, par la comparaison, non-seulement avec Pline et avec les traditions et les noms encore existans du pays, mais encore avec la carte exécutée dernièrement par ceux qui ont relevé toute la côte arabique sous la directiou du gouvernement des Indes.

Quant à la seconde règle de M. Forster, il s'y est étroitement attaché dans ses applications de cette attrayante mais souvent trompeuse science, de l'étymologie. Employée comme moyen unique de prouver la filiation des nations, rien ne peut être

moins satisfaisant. Telle est la flexibilité du langage (comme on le voit par la variation et la corruption de noms que l'on sait être dérivés de la même racine), qu'il est également difficile, dans une multitude de cas, de repousser les prétentions à la plausibilité, et d'admettre les prétentions à la probabilité, quand les exemples en litige ne sont pas étayés par des faits d'un autre genre. Sans cet appui, le premier souffle de vent venu renversera la plus brillante théorie. Par exemple, on peut prétendre que Cuzco, dans le Pérou, dérive de Cush; Yucatan, de Jektan; Dodona, de Dadan; Rhône, de Rhodanim; mais cette opinion, si elle n'a que son seul mérite, doit être conditionnelle. Ce n'est qu'un seul des côtés d'un triangle encore inachevé; c'est la latitude sans la longitude, la note musicale sans la portée. Mais la vraie philosophie, loin de décrier de telles conjectures, les remarquera et les tiendra en réserve pour être produites et éprouvées aussitôt que se découvriront des faits quelconques paraissant les corroborer.

Or, notre auteur ne fait jamais un pas sans ces autres démonstrations collatérales. Ainsi il prouve la parenté d'un nom par les moyens suivans: 1o par le fait que des noms d'une même affinité d'origne se trouvent dans le voisinage immédiat; 2o par la correspondance réelle des désignations classiques et arabiques, dissemblables en apparence, mais réconciliées par l'application de certaines lois, qui permettent le changement de lettre, la transposition, ou les abréviations, communes aux dialectes orientaux, mais moins usitées dans les langues d'Europe; 3° par des preuves d'une dérivation de circonstances locales. Mais en employant ces preuves ou d'autres analogues (et il y a peu de cas dans lesquels elles ne soient pas toutes combinées), il se reporte toujours à un raisonnement à priori ou à une vérification à posteriori tels, que ces moyens fourniraient par eux-mêmes une forte évidence présomptive. Un exemple de son premier moyen. Si nous trouvons dans le même quartier de la péninsule ces trois noms dans une connection étroite, Saba, Dadan et Regma, les noms de trois des enfans de Chus, ce serait assurément un sceptique refus de toute preuve, de douter que Aûal (abréviation simple et bien connue d'Hevila), ce nom qu'on trouve en rapport intime avec les précédens, désigne Hevila, un autre des enfans de Chus. Et

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