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qui sont hors de toute proportion avec l'importance qu'elle a pour le lecteur européen. Le traducteur s'est servi de la place que ces suppressions ont laissée à sa disposition, pour ajouter à l'ouvrage original des extraits considérables tirés d'autres auteurs arabes-espagnols, et pour remplir, de cette manière, les lacunes que laissait le récit de Makkari. On aurait pu désirer que M. de Gayangos indiquât exactement les changemens, omissions et transpositions qu'il a trouvé utile de faire, afin que le lecteur pût recourir, au besoin, au texte original, pour des vérifications qui peut-être ne sont pas toujours inutiles. Mais on ne peut méconnaître qu'il n'ait considérablement ajouté à nos matériaux sur l'histoire des Arabes d'Espagne; et la libéralité du Comité des traductions de Londres, à laquelle on doit la publication de cet ouvrage, mérite la reconnaissance de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Espagne et à celle des Arabes.

M. Quatremère a publié aux frais du Comité des traductions de Londres la première partie du second volume de sa traduction de l'Histoire des Mamlouks de Mahrizi1, auteur du siècle de notre ère, célèbre par d'immenses compilations sur toutes les parties de l'histoire de l'Egypte sous la domination musulmane. Plusieurs petits traités du même auteur avaient été publiés par MM. de Sacy, Rink et Tychsen, mais c'est la première fois qu'un des, grands ouvrages de Makrizi devient accessible aux lecteurs européens; car on n'en connaissait jusqu'à présent que des fragmens cités par M. Reinaud et quelques autres savans. Makrizi est un auteur excellent, dont les écrits sont remplis de faits racontés, simplement et puisés aux meilleures sources, et la publication de son Histoire de la dynastie des Mamlouks ne peut qu'augmenter le désir des savans de voir paraître toute la série de ses ouvrages historiques. M. Quatremère lui-même promet d'y concourir, en annonçant que, dorénavant, il publiera alternativement un volume de l'Histoire des Mamlouks et un autre de la Description de l'Égypte par le même auteur. Rien ne peut contribuer davantage à nous faire connaître à fond et en détail l'état de l'Egypte pendant

1 Histoire des Sultans Mamlouks de l'Egypte, écrite en arabe par Taki-eddin Ahmed-Makrizi, traduite en français par M. Quatremère; tome 1. Paris, 1837. In-4° (xxx, 253 et 278 pages). —Tom. II, partie première, 1843 (288 p.).

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un tems où cette grande province a joué un rôle si important, et qui fait si essentiellement partie d'un tableau complet de l'histoire politique, religieuse et morale des Arabes. M. Quatremère a accompagné ce nouveau volume de notes savantes et de pièces diplomatiques très-curieuses, commentées avec le plus grand

soin.

M. de Slane a fait paraître aussi, aux frais du Comité de traductions de Londres, le 2e volume de sa traduction du Dictionnaire biographique d'Ibn-Khallikan 1. Il y suit le même système de traduction rigoureuse que dans le 1er volume, et ajoute à chaque vie une série de notes qui forment un excellent commentaire. L'ouvrage d'Ibn-Khallikan est trop connu pour avoir besoin d'être apprécié de nouveau. C'est un livre qui doit être entre les mains de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et à la littérature des Arabes. Le 2o volume atteint presque la moitié de l'ouvrage, et le 3 est sous presse; de sorte qu'on peut espérer de voir achever dans deux ou trois ans cette entreprise, une des plus considérables qui aient été faites pour l'avancement des lettres arabes.

M. Schier, à Leipsick, continue la publication de son édition lithographiée de la Géographie d'Aboulféda 2, dont il a fait paraître la 2e livraison. Me serait-il permis d'exprimer le regret que M. Schier, pour nous faire profiter de son savoir et de son talent calligraphique, n'ait pas choisi un ouvrage inédit, comme, par exemple, l'Akhlaki Nasiri, dont il avait annoncé une édition et publié un spécimen très-satisfaisant 3? La lithographie offre, malgré des inconvéniens évidens, un avantage certain dans les nombreux cas où un livre, très-précieux pour un petit nombre de personnes, n'est pas de nature à exiger un tirage considérable. M. Wetzstein à Leipsick nous en donne un exemple très-bien choisi dans son édition lithographiée du Dictionnaire arabe-per

1 Ibn-Khalikan's biographical Dictionary, translated from the arabic by Baron Guckin de Mac Slane; vol. 11. Paris et Londres, 1843. In-4°(xvi et 697 pages).

2 La Géographie d'Ismaël Aboulféda, publiée en arabe par Ch. Schier; liv.. Leipzig, 1843. In-fol.

3 Specimen editionis libri Nasireddini Tusensis qui inscribitur de Moribus ad Nasirum, descriptum a Carolo Schier. Dresden, 1841, in-4° (8 pages).

san de Zamakschari1, dont il a bien voulu envoyer à la Société la première livraison. Ce lexique est arrangé d'après l'ordre des matières; ce qui est peu commode pour l'usage ordinaire, mais d'un grand prix pour les recherches synonymiques, qui sont la partie la plus délicate et la plus difficile de la lexicographie.

M. Tornberg, à Upsal, a fait paraître la seconde et dernière partie du texte de l'Histoire de Fez composée par Ibn-Abi Zeré de Maroc, et connue sous le nom de Cartas 2. L'auteur traite de l'histoire de Fez depuis la conquête du Maghreb par les Arabes, et la conduit jusqu'à son tems, c'est-à-dire jusqu'au commencement du 16° siècle. C'est un ouvrage original, composé d'après les traditions du pays, et qui restera toujours une des sources principales de cette partie de l'histoire des Arabes, mais dont on ne peut se servir qu'avec beaucoup de précautions et en contrô- ' lant les récits de l'auteur par tous les moyens que peut indiquer la critique. Il a attiré de bonne heure l'attention des savans. Pétit de la Croix en a laissé une traduction française encore inédite. Cardonne en a fait grand usage; Dombay l'a traduit en allemand et le Père Moura en portugais; mais le texte était resté inédit jusqu'à présent. M. Tornberg promet de compléter son édition par une traduction latine et un commentaire.

La théologie des Arabes a été l'objet de quelques travaux. M. Lane a publié un Coran abrégé et classé d'après les sujets 3. Tout le monde sait combien ce livre est mal ordonné, et M. Lane, pour en faciliter la lecture, en a rangé les passages principaux dans un ordre systématique. Il a pris pour base la traduction de Sale, mais sans s'y astreindre, et en faisant un assez grand nombre de changemens et en suivant les commentaires des deux Djelal. Le but de ce travail est de rendre la connaissance du Coran plus accessible à la grande masse des lecteurs; il ne sera pas pourtant sans utilité pour les savans auxquels l'opinion de

1 Samachscharii Lericon arabicum persicum; edidit atque indices arabicum et persicum adjecit J. G. Wetzstein; part. 1. Lipsiæ, 1844; in-40 (85 pages). 2 Annales regum Mauritaniæ, ad libr. manuscr. fidem edidit Carolus J. Torberg; tome 1. Upsalæ, 1843; in-4° (281 pages).

3 Selections from the Kuran, with an intetwoven commentary, translated and methodically arranged, by E. W. Lane. London, 1843; in-8° (317 pages).

M. Lane sur les traditions des Arabes ne peut jamais être indifférente. M. Cureton, secrétaire du Comité des textes orientaux, désirant publier un spécimen des nouveaux caractères arabes que le Comité a fait graver, s'est servi de cette occasion pour faire imprimer deux petits traités sur la foi musulmane 1, qui paraissent jouir d'une réputation considérable parmi les Sunnites. Une raison semblable l'a amené à publier le Commentaire arabe du Rabbi Tanchum sur les Lamentations 2. L'ouvrage de Tanchum embrasse toute la Bible, et avait attiré, dès le tems de Pococke, l'attention des théologiens. Schnurrer en a publié quelques fragmens; Gesenius s'en est servi dans ses travaux; M. Munk 3 a fait imprimer le Commentaire sur Habakuk, avec une traduction, et récemment M. Haarbrüker 4 a donné un spécimen du Commentaire sur les Prophètes. M. Cureton lui-même annonce l'intention de faire paraître prochainement le Commentaire sur les petits Prophètes.

L'Académie des inscriptions, qui avait proposé, en 1832, pour sujet de prix, la Comparaison de la poésie des Arabes avec celle des Hébreux, a couronné un mémoire de M. Wenrich de Vienne. L'auteur, vient de faire paraître ce travail, dans lequel il traite de l'origine de ces deux poésies, des genres qu'elles ont embrassés, de leur style et de leur forme. M. Wustenfeld, à Gœttingue, a fait paraître, aux frais de la Société des textes orientaux de Londres, la continuation de son édition du Dictionnaire biographique de Nawawi 6. M, Charles Rieu, à Genève, a publié un

1 Pillar of the Creed of the Sunnites by Hafidh-uldin Abulbarakat Ahmad Alnasafi, to which is subjoined a shorter treatise by Nadjmuldin Abu Hafs Umar Alnasafi; edited by the Rev. W. Cureton. London, 1843; in-8° (xiv, 29 et 8 pages).

2 Tanchumi Hierosolymitani Commentarius arabicus in Lamentationes, edidit G. Cureton. Londini, 1843, in-8° (43 pages).

3 Dans le volume XII de la traduction de la Bible, par M. Cahen. Paris, 1843; in-8°.

4 R. Tanchumi Hierosolymitani in Prophetas Commentarii arabici specimen primum edidit Dr. Th. Haarbrücker. Halis, 1843; in-8°.

5 Johan. G. Wenrich de poëscos hebraicæ atque arabica origine. indole, consensu atque discrimine dissertatio. Lipsiæ, 1843; in-8° (276 pages).

6 The Biographical dictionary by Abu Zachariya Iahya el-Nawawi: now

Mémoire sur la vie et les œuvres d'Aboul Ala, poète du 4° siècle de l'Hégire. Aboul Ala mérite une place dans l'histoire des lettres arabes, moins par son mérite individuel que comme exemple de la classe des lettrés de son tems. Il était aveugle, avait du talent plutôt que du génie, et était homme de lettres avant tout. Il cherchait fortune à la cour par des poésies élégantes, mais trop prétentieuses pour être passionnées, et tentait, comme cela a lieu au commencement de la décadence d'une littérature, d'introduire quelques changemens dans les formes accoutumées de la poésie ancienne des Arabes, dans le vain espoir de la rajeunir. M. Rieu discute habilement la nature de son talent, et, par des spécimens bien choisis, donne au lecteur les moyens de juger par lui-même.

M. Beresford, à Londres, a tiré du Hidayet al-Nahwi2, ouvrage sur la syntaxe arabe, les règles qui manquaient dans les traités publiés antérieurement sur le même sujet par MM. Baillie et Lockett. M. Gaspari, à Leipsick, a commencé la publication d'une Grammaire arabe 3 à l'usage des Ecoles, qui sera accompagnée d'un choix de morceaux destinés à dispenser les élèves des chrestomathies arabes déjà anciennes, qui sont encore en usage dans les écoles en Allemagne, et auxquelles il est nécessaire de substituer un ouvrage plus correct. M. Nesselmann, à Kœnysberg, a publié le texte et la traduction allemande d'un Abrégé d'Arithmétique, par Behaeddin Mohammed ben al-Hosein d'Amol 4. Cet auteur a vécu vers la fin du 14° siècle de notre ère, et est par conséquent très-propre à indiquer le point extrême des progrès que l'algèbre a faits chez les Arabes. Son ouvrage avait

firs edited by prof. Wüstenfeld; part. v; Gottingen, 1843; in-8° (forme jusqu'à présent 480 pages).

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1 Caroli Rieu de Abul Alœ poetâ arabici vitæ et carminibus commentatio. Bonæ, 1843; in-8° (128 pages).

2 Arabic Syntax, chiefly selected from the Hidaynt on Nuhvi, a treatise on syntax in the original arabic by H. B. Beresford. London, 1843; gr. in-8(73 pages).

3 Grammatica arabice in usum scholarum academicarum, scripsit C. P. Gaspari; pars prior. Lipsiæ, 1844; in-8° (140 et xxiv pages).

4 Beha Eddin's Essenz der Rechenkanst arabisch und deutsch, von D. Nesselmann. Berlin, 1843; in-8° (58 et 76 pages).

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