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l'Algérie a donné au gouvernement un intérêt direct à favoriser l'étude du berbère, qu'il a pu être publié. La grammaire de Venture est une esquisse très-rapide, qui ne contient que les paradigmes et les règles les plus élémentaires; mais le vocabulaire est d'une étendue assez considérable; il est double, français-berbère et berbère-français. Ces langues africaines ne rentrent pas strictement dans le cadre de vos travaux, toutefois les peuples qui les parlent ont été si long-tems et si intimement mêlés aux Arabes, que nous ne pouvons pas nous dispenser de prendre intérêt aux études dont elles sont le sujet. Mais il est tems que je revienne aux langues asiatiques proprement dites. 6. Progrès dans l'Etude de l'écriture cunéiforme.

En quittant les peuples sémitiques, et en tournant vers les pays qui ont été occupés par la race indienne, nous trouvons sur notre route la Mésopotamie, où, dès la plus haute antiquité, ces deux races se sont mêlées et ont fondé des centres de civilisation qui ont rempli toute l'antiquité de leur gloire, mais dont les langues, les littératures et les arts ne paraissaient pas avoir laissé d'autres traces que quelques inscriptions et des tertres artificiels composés de briques estampillées. Il était réservé à un membre de votre Société, M. Botta, consul de France à Mossoul, de soulever un coin du voile dont le tems avait couvert l'histoire de ces pays. Cette découverte ne produira au reste tous ses fruits que lorsqu'on sera parvenu à déchiffrer les longues et nombreuses inscriptions que vous avez publiées. Jusqu'ici, des quatre ou cinq systèmes d'écriture cunéiforme, il n'y a que le système persépolitain qui nous soit accessible, grâce à la sagacité de MM. Burnouf et Lassen; mais heureusement les rois de Perse avaient l'habitude de placer sur leurs monumens des inscriptions bilin gues ou trilingues, et il est difficile de croire qu'à l'aide du caractère persépolitain on ne finisse pas par lire les autres. M. Rawlinson, consul général d'Angleterre à Bagdad, qui a employé les facilités que lui donnait autrefois le commandement d'un régi– ment persan, pour relever toutes les inscriptions qui se trouvaient à sa portée, annonce la publication prochaine d'un grand travail sur les inscriptions cunéiformes, travail dont il s'occupe depuis plusieurs années, et qui est attendu avec une vive curiosité. M. Rawlinson possède, entre autres, la seule copie connue de la

grande inscription que Darius fit graver en trois langues sur le roc de Bisitoun, et je ne puis m'empêcher d'espérer qu'elle lui donnera la clef des inscriptions assyriennes. Un grand nombre d'autres cunéiformes et pehlewies, en partie déjà connues, mais imparfaitement copiées, en partie entièrement nouvelles, vont paraître dans le Voyage de MM. Coste et Flandin1, que publie actuellement le gouvernement français, malheureusement avec un tel luxe qu'il ne sera accessible qu'à peu de personnes. Un savant danois, M. Westergaard, a parcouru de son côté une grande partie de la Perse, et rapporte en ce moment une riche collection d'inscriptions cunéiformes.

JULES MOHL,

de l'Institut.

(La suite au prochain cahier).

1 Voyage en Perse, par MM. Flandin et Coste. Paris, 1844. Gr. in-fol. (On dit que sept livraisons ont paru, mais je n'ai pas réussi à voir l'ouvrage).

Nouvelles et Mélanges.

ASIE.

TONG-KING. Intervention du contre-amiral Cécille en faveur des missionnaires catholiques, auprès du roi du Tong-king. M. le contre-amiral Cécille, commandant les forces navales françaises stationnées dans les mers de l'Inde et de la Chine, a adressé au roi de la Cochinchine, pour obtenir la liberté de Mgr Lefèvre, qui est dans les fers, et faire cesser les cruautés auxquelles les Chrétiens sont en butte, une lettre que nous sommes heureux de publier comme annonçant une phase nouvelle dans la situation des missionnaires, et dans les rapports du gouvernement français avec le roi du Tong-king.

Sire,

J'ai appris qu'en exécution des ordres de Votre Majesté, l'évêque d'Isauropolis, Mgr Lefèvre, a été arrêté en Basse-Cochinchine, qu'il est détenu dans les prisons de votre royaume, et que de nouvelles persécutions ont été dirigées contre les Chrétiens. Il ne m'appartient pas de contrôler les actes de l'illustre Thien-try. Cependant je me permettrai, autant dans l'intérêt du roi que dans celui de l'humanité et de la justice, de soumettre respectueusement à son jugement personnel quelques observations qui, je l'espère, porteront la lumière de la vérité à son esprit.

Le roi ignore apparemment que cette religion chrétienne qu'il fait poursuivre avec tant d'acharnement, est professée par tous les souverains et par tous les peuples de l'Occident; qu'elle prescrit aux premiers la justice et la clémence; qu'elle leur enseigne à considérer comme leurs propres enfans les sujets soumis à leur domination, et à les traiter comme tels; qu'elle commande aux peuples l'obéissance, aux supérieurs la soumission aux lois, de respecter et d'honorer les parens, de traiter tous les hommes en frères, de les aimer, de les secourir et de les consoler dans le malheur; en un mot, que les préceptes de cette religion divine sont basés sur les principes de la morale la plus pure, la plus sublime et la plus sainte.

» Le roi a-t-il donc oublié que ce fut à des Chrétiens français que son aïeul Gya-long, de glorieuse mémoire, dut de recouvrer sa couronne ? que l'évêque d'Adran fut son conseiller le plus dévoué et un ami fidèle

dans le malheur comme dans la prospérité? qu'à cette époque mémo rable la religion chrétienne était permise en Cochinchine, et qu'un grand nombre de Cochinchinois ont pu l'embrasser sans crime contre les lois? Est-il juste de punir aujourd'hui des enfans qui tiennent leur croyance de leurs pères, et le roi pourra-t-il, sans frémir, ordonner la mort de 5 à 600,000 Chrétiens qui existent dans son empire, dont il se fait des ennemis, et qui pourtant ne demanderaient qu'à le respecter et l'aimer, s'il leur était permis de pratiquer une religion qu'ils estimen plus que la vie? Que le roi y réfléchisse sérieusement; car je le lui dis dans toute la sincérité de mon âme, le cri des martyrs arriverait jusqu'au cœur de leurs frères de l'Occident, et souleverait un sentiment universel d'indignation et de vengeance.

>> La France a été de tout tems l'amie des rois de la Cochinchine. A une époque désastreuse, Gya-long était méconnu, errant et proscrit dans ses propres États. Il porta des regards d'espérance vers l'Occident, et le roi de France, Louis XVI, s'empressa de souscrire au traité d'alliance avec ce prince, et ce fut en partie à cet acte politique que votre aïeul dut de remonter sur le trône. La Cochinchine est entourée de nations puissantes, jalouses ou ambitieuses, qui tôt ou tard menaceront son indépendance. Un appel au roi des Français pourrait encore, dans un tems malheureux, devenir la planche de salut des souverains anamites. Mais le roi des Français est Chrétien, toute la nation française professe le même culte. Croyez-vous, Sire, qu'après avoir blessé dans leurs sentimens religieux le roi et la nation, en faisant persécuter ou mettre à mort, non-seulement vos sujets Catholiques, mais aussi des Français, ils soient bien disposés à secourir les ennemis de leurs frères ? Vous le voyez, Sire, la politique et l'humanité condamnent une conduite qui n'a pu être suggérée que par des conseillers perfides et ignorans, avides de faire leur profit des biens confisqués à leurs victimes.

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» Est-ce donc à une époque où l'empereur de la Chine vient de permettre à ses sujets de professer librement la religion Catholique dans toutes les parties de son immense empire, que l'on verra l'illustre Thientry ordonner de poursuivre les Chrétiens avec une cruauté dont on ne trouve plus d'exemple que chez les peuples privés des bienfaits de la civilisation?

Il serait digne d'un grand roi d'imiter l'exemple donné par l'empereur du Céleste-Empire. Cet acte de justice lui vaudrait la reconnaissance des nations de l'Occident, et lui attirerait l'amour et le dévoûment de ses propres sujets.

Après avoir, comme homme et comme Chrétien, soumis ces considérations à l'appréciation impartiale du roi, je viens, comme chef des

forces navales françaises, et chargé de la protection de més compatriotes dans cette partie du monde, demander la libération de Mgr Lefévre, détenu en ce moment dans les prisons de la Cochinchine. Je prie le roi de le faire remettre au commandant Fornier-Duplan, capitaine de l'Alcmène, porteur de cette lettre, assurant d'avance Sa Majesté que cet acte de clémence sera hautement apprécié par le roi des Français.

J'ai l'honneur, etc.

Signé CÉCILLE.

Singapore, à bord de la Cléopâtre, le 15 mai 1845.

EUROPE.

FRANCE. PARIS.

Nouvelles des missions catholiques, ex

traites du no 98 des Annales de la propagation de la foi.

1. Missions de l'Océanie occidentale. Lettre du P. Grange, mariste. datée de Tonga-Tabou, 1er juillet 1843, dans laquelle il décrit l'archipel composé d'une quarantaine d'îlots qui entourent Tonga, laquelle n'a que huit lieues de long sur quatre de large. Population de l'île 15,000 âmes, de tout l'archipel, 30,000 âmes. État de la population; plantes nutritives. Les Pères ont introduit la vigne, le figuier, le rosier, la balsamine et le géranium; et parmi les animaux, la brebis.

Qualités des habitans: malpropres, poitrinaires, beaux, intelligents, gais. Vices: l'orgueil, l'immoralité, la mollesse. Leur croyance, leurs superstitions que les jeunes gens commencent à mépriser. Ils adorent presque leurs rois despotes. Un chant de départ très-poétique. Les missionnaires Protestans les veulent convertir par les armes; leur dureté envers les fidèles. Réaction opérée par les missionnaires Catholiques. Les femmes y sont plus difficiles à convertir que les hommes; le mépris et l'esclavage leur a ôté toute vigueur ainsi que toute honte. Une belle église a été bâtie par le zèle des fidèles et des infidèles. La coutume de mutiler ou de sacrifier des hommes dans les grandes calamités est abolie. Le pieux missionnaire appelle de tous ses vœux quelques collaborateurs à l'œuvre de Dieu.

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2. Lettre du P. Chevron, mariste, datée de Tonga-Tabou, 24 juin 1813. Il y parle des pénitences imposées par les missionnaires Protestans, des dents brisées à coups de poing, des yeux pochés, des cicatrices larges et nombreuses; c'est à ne pas y croire. Aussi les naturels viennent peu-à-peu aux Pères et les Protestans plient bagage.

3. Lettre du P. Roudaire, mariste, datée de Wallis, 1er décembre1843; il y parle de son voyage de Toulon à Wallis, pendant lequel il a touché à Gorée, à Valparaiso, aux îles Marquises, et à Tonga; lieux sur lesquels il donne quelques détails. Une imprimerie est établie à Wallis,

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