Sayfadaki görseller
PDF
ePub

»Raymond Lulle, etc.; pour la Renaissance: Marsile Ficin, Savonarole, Du Perron, Vivès, de Mornay, Eckius, Coton, Morus, etc., etc. D

[ocr errors]
[ocr errors]

Les religieux Bénédictins du mont Cassin viennent d'annoncer une nouvelle édition de la PROMPTA BIBLIOTHECA CANONICA, JURIDICA, MORALIS, THEOLOGICA, etc., de Lucius Ferraris. Quatre ou cinq éditions successives ont été épuisées en peu d'années, et le besoin d'une édition nouvelle se faisait sentir, nonseulement en France, où l'ouvrage est très-estimé, mais encore en Italie, où il est assez commun. Ce livre est devenu en quelque sorte indispensable aux personnes qui sont engagées dans le saint ministère et dans l'administration des diocèses. Il a l'incomparable avantage de présenter le tableau fidèle de la doctrine et de la discipline de l'Église, dans un ordre alphabétique, qui facilite infiniment les recherches. Les nouveaux éditeurs se proposent de donner une édition digne de leur nom et de leur antique monastère ; ils ne se borneront pas à reproduire les anciennes éditions avec leurs fautes et leurs lacunes, mais ils tâcheront de faire une édition fidèle, exacte et complète. Ils corrigeront l'auteur là où il doit subir des corrections ; ajouteront les additiones auctoris novæ et novissimæ, ainsi que les additiones nova et novissimæ ex alienâ manu; ils compléteront l'ouvrage en y insérant les décrets des Congrégations, des Conciles, des Rits, des Evêques et Réguliers, de la Discipline, de l'Index, de la Propagande de la foi, des Indul. gences, etc., qui ont été promulgués depuis l'année 1778, où l'ouvrage parut, jusqu'à nos jours; ils y ajouteront aussi le texte des concordats que le SaintSiége a conclu avec les puissances, afin que les sources du droit canonique se trouvent réunies dans leur recueil. Le cardinal Lambruschini a daigné prendre cette publication sous son patronage, et aider les éditeurs de ses conseils. Tout porte à croire que l'édition du mont Cassin sera digne des hommes de savoir qui la surveillent. Une imprimerie a été établie au mont Cassin, afin que les éditeurs puissent surveiller eux-mêmes l'impression. Ils rappellent ainsi les tems où les religieux s'occupaient dans leur solitude à la transcription des livres. L'ouvrage sera publié par livraisons de 8 feuilles in-4°. Chaque livraison coùtera 40 baïoques romains (environ 2 fr. 20 cent. ). On obtient le treizième exemplaire gratis. Les livraisons seront mises en vente au mont Cassin, chez l'imprimeur du monastère, et à Rome, chez Frédéric Lampato, près Saint-André delle Fratte.

DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE.

Numéro 70. Octobre 1845.

Polémique Catholique.

EXAMEN DE QUELQUES REPROCHES

FAITS A L'HISTOire universelle DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ( DE M. L'ABBÉ ROHRBACHER.

M. l'abbé Rohrbacher, avec un zèle et une activité incomparables, a fait paraître 20 volumes de son Histoire de l'Eglise 1, que nous avons déjà annoncée plusieurs fois, mais sur laquelle nous n'avons encore pu porter un jugement détaillé et particulier. Toutes les personnes qui l'ont lue ont déjà rendu justice à la grandeur de l'entreprise, aux recherches nouvelles et variées qui y sont consignées, au soin surtout qu'a pris l'auteur de faire entrer dans son travail tout ce que les nouvelles découvertes historiques ou scientifiques ont pu fournir de preuves à la grande histoire des rapports que Dieu a bien voulu établir à différentes reprises avec les hommes. Nous ne pouvons surtout qu'applaudir à la pensée qu'il a eue de prendre le genre humain à son berceau, et de nous faire assister à toutes les révélations de Dieu, au lieu, comme l'ont fait Fleury et d'autres historiens ecclésiastiques, de ne nous raconter que sa dernière révélation. C'est là une amélioration nécessaire qui nous fait saisir l'ensemble des rapports de Dieu avec les hommes, et nous met à même de répondre aux reproches des Rationalistes et des Humanitaires, qui reprochent à l'Eglise d'être venue de l'Orient païen, et de n'avoir fait que s'appliquer ou coordonner les doctrines indiennes ou chinoises. Pour leur répondre, il faut de toute néces

1 Chez Gaume frères, rue Cassette.

III SÉRIE. TOME XII.-N° 70, 1845.

16

sité connaître les premiers rapports de Dieu avec les hommes, les premières révélations qu'il a faites à Adam, à Noé, aux patriarches, à Moise. Les fidèles formaient alors, comme aujourd'huf, une véritable Eglise, ou assemblée, Eglise continuée et complétée par le Christ. « En sorte que, comme le dit saint Augus»tin, cette même chose que nous appelons maintenant religion » chrétienne, existait chez les anciens, et n'a jamais cessé d'exis»ter depuis le commencement du genre humain jusqu'au mo>>ment où le Christ lui-même vint dans la chair; ce qui fit que la >> vraie Religion, qui déjà existait, commença à être appelée re>>ligion Chrétienne 1.» Mais au milieu de ces témoignages d'approbation et de sympathie, quelques reproches ont été faits à M. Rohrbacher. Deux journaux, l'un de Liége, l'autre de Paris, également connus par leur zèle et leur amour pour les doctrines orthodoxes, ont élevé des objections sur certaines expressions concernant le sens commun et l'autorité temporelle et spirituelle. Une polémique s'en est suivie. C'est sur cette question qu'un professeur de théologie nous adresse la lettre suivante. Nous la publions, non pas qu'elle rende parfaitement et complétement notre pensée sur toutes les questions qu'elle traite, mais parce qu'elle est rédigée dans des termes qui peuvent éclairer cette discussion, expliquer les paroles de M. Rohrbacher, et contribuer à dissiper les craintes de ceux qui ont blâmé l'historien catholique. Nous nous permettrons de joindre quelques notes au texte de la lettre. A. B.

A Monsieur le Directeur des Annales de Philosophie chrétienne.

[ocr errors]

MONSIEUR,

« J'ai lu avec le plus vif intérêt, dans votre estimable recueil, une discussion très-grave sur la nature et les droits de la raison. Depuis bientôt un siècle qu'on parle sur ces matières, c'est à peine si l'on se comprend. Et cependant certains esprits, peu au courant de la controverse religieuse, s'en vont partout, blâmant les uns de jeter ainsi un brandon de discorde dans le camp des catholiques, et critiquant les autres avec un fiel et une amertume qui devraient êtré à jamais bannis de toute discussion reli

1 Retract. L. 1, ch. 13, t. 1, p. 603, édition de Migue.

gieuse, surtout entre gens qui se respectent et qui cherchent la vérité de bonne foi. Ils ne s'aperçoivent pas qu'ils servent plus qu'ils ne pensent les ennemis de notre cause, qui ne demandent pas mieux que de voir embrouiller toutes les questions. Ainsi, dernièrement, nous avons eu la douleur de voir deux journaux religieux chercher, dans l'ouvrage le plus important qui se publie aujourd'hui en faveur de notre cause, dans l'Histoire universelle de l'Eglise catholique, quelques phrases détachées, quelques propositions prises isolément, pour faire de l'auteur un nouveau chef de parti, un hérésiarque enfin. Il y a dans un pareil procédé quel que chose qui afflige et qui ne peut provenir que d'un mal entendu; c'est pour essayer de le dissiper que je vous écris cette lettre 1.

D'autres personnes, qui prennent la pusillanimité pour de la modération, ne cessent de nous dire : Mais pourquoi agiter des questions aussi délicates? Ne vaudrait-il pas mieux les laisser dans l'ombre? N'est-il pas de la plus haute importance que tous les Catholiques, gardant le silence sur les points qui les divisent, unissent tous leurs efforts contre leurs ennemis si nombreux et si puissans aujourd'hui ? Assurément; mais le moyen d'être unis si nous ne nous entendons pas sur les principes mêmes d'où nous devons partir pour combattre ces ennemis. Car qui sont-ils ? des partisans outrés de la suprématie de la raison sur l'autorité, de la puissance civile sur la puissance religieuse. Il importe donc, avant tout, d'avoir des idées nettes et précises sur les rapports de l'autorité et de la raison, de l'Eglise et des états.

[ocr errors]

En exposant ici ce que nous croyons être vrai, notre but est

2

→1 L'un de ces journaux a dit, et l'autre a répété deux fois : « 11 (M. Rohrbacher) présente Abimelech comme le premier roi qui nous apparait en Israël ; et ce fait lui semble prouver que la puissance royale ou la simple puissance de fait ne vient pas originairement de Dieu, mais de l'orgueil, du péché, et de celui qui en est l'auteur. » Or voici le passage tout entier de l'auteur : « Ainsi, d'après saint Augustin, la puissance royale ou la souveraineté, prise, non pour l'autorité patriarcale qui dirige comme un père les enfans, mais pour la domination de la force, qui contraint les hommes comme des troupeaux de bêtes, ne vient point originairement de Dieu, mais de l'orgueil, mais du péché et de celui qui en est l'auteur. » De cette phrase tronquée, tous deux ont accusé M. l'abbé Rohrbacher de faire dériver de Satan la puissance temporelle. Nous faisons appel ici à leur zèle et à leur amour de la vérité !...

bien moins de nous ériger en docteur que d'appeler l'attention de personnes plus capables et plus éclairées sur des questions de la plus haute gravité; car c'est de leur solution que dépendra tout le succès de la controverse chrétienne.

1. Rapports de l'autorité et de la raison,

Il existe entre la théorie du probabilisme et la théorie de la certitude, une analogie frappante; car il s'agit de déterminer ce qu'il faut donner à la loi ou à l'autorité, et accorder à la liberté ou à la raison, de bien préciser les lois de la volonté et celles de l'intelligence. Parmi les auteurs qui ont traité cette importante matière, les uns sont tombés dans un excès, et les autres dans l'excès opposé. Les deux extrêmes ont été condamnés par l'Eglise; il ne reste plus aux catholiques que de marcher dans le milieu, qui pourtant est encore assez large pour qu'on y distingue plusieurs opinions assez tranchées.

[ocr errors]

Par autorité, l'on entend communément le témoignage d'une ou de plusieurs personnes sur un fait ou sur une vérité. La raison est la faculté naturelle de connaître, de comprendre et de raisonner. On verra facilement dans quel sens nous emploierons l'un et l'autre terme.

L'homme formé et complet trouve en lui-même, et ne trouve qu'en lui-même le fondement de la certitude raisonnée et réfléchie de ses connaissances.-Enfant, il reçoit de la société le langage, et avec le langage ses idées, ou la perception claire et distincte de sa connaissance .-Le langage n'est point d'invention humaine; Dieu l'a donné à l'homme au moment de sa création. Avec le

1 Le professeur parle ici de l'homme complet et formé, de l'homme naturel, c'est-à-dire, social, et nous sommes tout à-fait de son avis sur les forces et les droits qu'il lui donne. Aussi quand il dit que ce n'est qu'en lui-même que l'homme trouve le fondement de la certitude, il veut faire entendre que c'est bien l'homme individu, et non l'homme humanité ou société, qui est le sujet de la certitude, comme le donnaient à entendre quelques partisans de la raison générale. Quant à l'autre sens, on ne pourra jamais dire que l'homme trouve en lui le fondement de ses croyances. Toutes les fois qu'il sera dans le doute, sur quelque point de dogme ou de morale, il faudra qu'il cherche hors de e lui, dans la révélation extérieure de Dieu, ce qu'il devra croire ou pratiquer. De cette manière le fondement de l'âme humaine est en Dieu, et non en elle. Mais nous ne faisons qu'indiquer ici ce point de vue, qui sera facilement compris.

A. B.

« ÖncekiDevam »