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ces quatre noms établis, il ne peut non plus y avoir de doute que le rivage Hammæum, dans la même contrée (le même que Maham), est nommé d'après leur aïeul Cham. Pour éprouver ensuite le même exemple par son second moyen: étant accordé que Aûal signifie Hevila, on ne peut raisonnablement douter que les Montes Eblitai, dans ces parages, renferment les élémens du même nom; puisque une curieuse série de preuves étymologiques peut être exposée, d'après la licence même usitée par les dialectes arabes, pour justifier cette modification, savoir: l'insertion du t, le changement du v en b. Mais si les sites désignés en arabe et en grec peuvent être identifiés par des preuves séparées et indépendantes, alors cette application du troisième moyen complète l'argument.

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Les modifications de lettres, abréviations, etc., permises par l'usage commun des dialectes orientaux, cause fréquemment une altération assez grande pour enlever à l'œil européen toute trace discernable entre le père et l'enfant. Cependant tout homme instruit sait que de pareils changemens, d'une nature aussi frappante, se rencontrent dans la filiation des langues de l'Europe; et cela fréquemment par l'opération de lois régulières, qui prescrivent les changemens caractéristiques particuliers aux différentes nations. Ainsi, qui croirait que l'espagnol Hijo est dérivé du latin Filius, à moins d'avoir appris que dans l'espagnol l'h remplace régulièrement le f latin au commencement d'un mot, et que la gutturale j est fréquemment substituée à la liquide médiale; ou que filius est le légitime descendant du greco, ayant été originellement fidius, et le détant, dans l'ancien latin, le remplaçant ordinaire de l'hiatus, et fétant l'ancien digamma représenté par l'esprit rude, aspiration grecque plus moderne. De la même manière un est sylva: le povo du portugais est le pueblo espagnol: obispo, évêque, bishop, esgob, vescovo, sont tous des modifications d'episcopus.

Le phénomène de l'échange des lettres, qui a tant d'influence sur les langues d'Orient, n'a jamais été expliqué d'une manière satisfaisante. Il est comparativement aisé de comprendre la substitution régulière de d à z, thà sh, t à s, l'échange du, b avec le v, qui prévaut dans les dialectes romans, ou même de m avec b, ou l avec r. On peut aussi se rendre raison de l'échange de

u avec b, quoique moins évident (comme dans l'exemple bien connu de l'Ecriture, Aa6id et Aavid). Mais il existe un phénomène dans toutes les parties du monde, qu'on ne peut s'expliquer par aucune connection organique des sons, c'est l'emploi de la lettre g. En Europe, tandis que le son dur de cette lettre prévaut uniformément devant certaines voyelles, elle est modifiée devant e et i; en espagnol, par une tranformation correspondante gutturale; dans les autres langues romanes, en prenant le son doux et totalement dissemblable du j. Or, de pareils exemples se trouvent dans les langues orientales. Ainsi le g dur de l'hébreu et de l'Ouest est représenté par le dj ou le g doux de l'arabe. Le kh de cette dernière langue s'échange avec ish dans les dialectes. Ajoutez à cela que g, dj, et y, sont aussi confondus fréquemment dans les dérivations de mots; et l'aspirée h est quelquefois omise, et quelquefois changée en gutturale dure.

Une autre particularité des étymologies arabes est l'usage de l'anagramme, qui se montre dans des exemples fréquens au point de devenir une licence établie dans cette langue. Des exemples de ce cas ne manquent point dans d'autres langues. Ainsi, nous avons Kupos pour Khosru; Latium, qui est considéré comme l'anagramme d'Italie; Athènes, comme celui de Neit, la Minerve égyptienne; le latin dulcis, au moyen d'un changement de lettres analogues, est le grec yλuxus; l'espagnol milagro est miraculum; et pour citer un exemple familier à nos voisins du Nord, le mot Restalrig est prononcé Lesterrick; ce dernier est tout-à-fait le cas de bien des mutations arabes.

En outre, les abréviations sont fréquentes: comme le rejet du J au commencement, lequel n'étant qu'une simple préfixe, est de même si fréquemment rejeté dans l'hébreu, comme Coniah pour Jeconiah. L'exemple de Khatan est sensible. Quelquefois la première syllabe seulement se conserve, comme Ras-al-Had pour Hadoram, Jok pour Joktan, ce dont l'auteur nous montre un exemple familier dans le nom Gibraltar, qui est l'abréviation de Gibel-al-Tarik. Le Stamboul des Turcs, et Brighton (pour Brighthelmstone) chez nous, sont dans le même cas. Et enfin, l'usage d'adjoindre n out complique encore davantage l'étymologie orientale; comme Haulan pour Havilah, Khault pour

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Khaul ou Haual. Pour l'addition de n nous avons des exemples dans l'hébreu ou Ahialon est identique à Hialath, Chusan à Chus.

Nous avons jugé nécessaire de présenter ces dérivations, à l'effet de justifier M. Forster de la tacite imputation de bizarrerie. Les licences de l'idiome arabe laisseraient à ses dérivations, dans la plupart des cas, le titre de plausibles, même quand elles seraient isolées; mais annexées, comme elles le sont constam-ment, à des preuves collatérales, elles s'élèvent dans beaucoup de cas à la démonstration, dans la plupart au moins jusqu'à une forte évidence présomptive. Nous allons en donner quelquesunes des plus remarquables et des plus importantes.

Hevilath ou Havilah, qui, lu sans les points, est simplement Huile, se retrouve dans la Huaela de Ptolémée, la Huala de Niébuhr, et dans la Aûal nabathéenne. On sait que les modernes modifications arabes de ce dernier mot sont Hual, Chaul, Khau, Khault, Chaulan. Ces noms se présentent le long de la côte du golfe Persique, ancien séjour des Heviléens, enfans de Chus. Or dans ces mêmes localités les anciens géographes marquent les Chaulosii, Chaulothei, Chablasii, Chablatai. De plus nous avons, et identiques à tous ces noms, les demeures de la tribu au loin disséminée des Beni Khaled, dont il est suffisamment clair que le nom est identiquement Khalt. Et ceci est le voisinage des anciens Chaldéens ; et Chaldone est désigné par Pline comme un nom de ce même parage. Ces matériaux accumulés en preuve, en dehors desquels M. Forster opère une régulière induction, fournissent assurément une forte raison pour considérer toutes ces désignations comme identiques à Hevilath, toutes se trouvant dans la région ainsi désignée dans l'Ecriture 1: nommément, le Bahrein, ou côte nord-ouest de la péninsule, contrée anciennement entourée, ainsi que le témoignage de Pline et Texeira nous l'assurent, par un fleuve, le Phison de l'Ecriture, qui coulait parallèlement au golfe Persique et se jetait dans la mer près des îles Bahrein. Les Chaldéens, d'après M. Forster, sont les mêmes que les Beni Khaled, et il applique un passage d'Isaïe2 à l'éta

1 Gen. II, 11. 2 XXXIII. 13.

blissement des Bédouins arabes dans des cités par le roi d'Assyrie : « Voilà la terre des Chaldéens, ce peuple qui n'était pas, >> jusqu'à ce que l'Assyrien la fondât pour ceux qui habitent dans » le désert. » Et les Beni Kaled sont près de l'Euphrate encore aujourd'hui. Le nom hébreu des Chaldéens (Chasdim) dont on n'a pas encore trouvé une étymologie satisfaisante, et qui ne saurait avoir d'affinité avec le mot Chaldéen (let s ne pouvant s'échanger), notre auteur le considère comme une appellation, selon l'habitude orientale, indiquant leurs mœurs pastorales, et non point leur famille.

Par l'emploi simple et nullement forcé de l'anagramme, il a rétabli heureusement l'identité de bien des noms. Ainsi les Thaabeni sont reconnus être les Beni Thaab, les Ayubeni, les Beni Ayub, ou fils de Job; et, fait de beaucoup plus important, par le même procédé, les Catabeni, Cottabeni, la Catabania, etc.. de Ptolémée, de Pline, de Strabon, ne sont que des modifications du nom de cette vaste tribu, les Beni Kahtan, ou Jectanites: découverte qui jusqu'ici avait échappé aux recherches des géographes; théorie que la comparaison des sites et des circonstances des noms anciens et modernes convertit en un fait démontrable.

Il fait voir, par une concurrence de preuves curieuses, que les demeures des Jectanites Haduram ont été à l'extrémité du côté oriental de la Péninsule. Bochart avait déjà pensé que les Drimati sur cette côte étaient les mêmes que les Haduramites (qui sont appelés ailleurs Darræ ou Adramita). Il rapporta au même principe l'anagramme classique Corodamum, mais il oublia de noter un fait que M. Forster a mis en lumière, savoir, que le nom Ras-al-Had, que ce cap porte maintenant, est une abréviation du même mot. Le commodore Owen, dans sa dernière visite, en doublant ce promontoire, découvrit la baie de Bender Doram ou Djoram, qui présente ainsi la dernière portion du nom, comme Ras-al-Had offre la première. Ainsi le nom de la Mecque paraît être une abréviation de l'ancien Macoraba, qui lui-même était dérivé de la Carba ou Harb, cette puissante tribu, autrement appelée Kedarites, qui occupait le territoire environnant, et de laquelle le Califat Arabe a eu son origine

Le mot est formé par la préaddition de M, manière bien connue dans la formation des noms orientaux.

Nous passons maintenant à la vérification faite par M. Forster des diverses races de Saba ou Sabæens, touchant l'origine desquelles une grande confusion a eu lieu. Parmi les colonisateurs de l'Arabie, il y avait Saba, le fils de Chus, et trois Shaba, un Chusite, un Jectanite, et un petit-fils de Gétura. M. Forster a assigné à chacun de ceux-ci, par des preuves dans l'examen desquelles nous ne pouvons entrer, leur localité distincte. Les fils de Saba le Chusite, les Asabi de Ptolémée, occupaient l'Oman, où ils fils étaient environnés par d'autres tribus Chusites. De Shaba, de Jectan, provinrent, suivant l'opinion générale, les Sabæens de l'Yemen; et M. Forster est d'avis que les rois de Sheba et Saba, mentionnés dans le psaume 72°, désignent ces deux puissantes monarchies aux côtés opposés de l'Arabie : celle de l'Oman, possédant la terre de l'or; celle de l'Yemen, la terre de l'encens. Le nom de Saba ou Sheba, petit-fils de Chus, est découvrable conjointement avec celui de son père Regma, dans le nord de l'Yemen, sous les désignations Sabe Sabbia, et Marsuaba: tandis que les Sabæens de Job, sur les bords de l'Euphrate, près des OEsita (ou habitans de la terre d'Uz), sont les descendans de Céturah.

La reine de Saba, par la commune tradition de l'antiquité chrétienne et juive, est reconnue avoir été souveraine des Sabæens de l'Yemen. M. Forster s'explique les informations qu'elle eut sur la sagesse de Salomon, par les communications qui s'établirent entre les ports de l'Yemen et les navires de Salomon dans leurs voyages vers les côtes de l'Oman, pour avoir de l'or. La reine de Saba est mentionnée conjointement avec cette expédition, dans le 1er livre des Rois, ch. xxx. Deux faits rendent très probable que la terre d'Ophir était dans l'Oman: le premier, ce témoignage de Pline que dans le Hammæum littus (que l'on sait être dans l'Oman, près du Ras-al-Had), il y avait « Auri matalla; le second, que dans la même région, le nom de la ville et du district d'Ofor, ou Ofir, paraît sur les cartes de Sale et de d'Anville. M. Forster fait une question (à laquelle nous pensons qu'on pourrait raisonnablement répondre par l'affirma

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