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signalons la tactique d'une certaine classe d'écrivains modernes : "quand ils rencontrent, sur leur passage į des faits miraculeux, ils he'se fourvoient plus a nier leur possibilité ; ils savent combien cette méthode a mal réussi entre les mains du 18 siècle. Pour eux ils tournent leurs batteries contre les sources même où ces faits se trouvent rapportés, ils s'efforcent donc de leur ôter toute crédibilité ? Que leur importent les moyens, si les résultats sont les mêmes? Eh bien ! ce système ils l'ont appliqué à la biographie de saint Benoit, écrite par saint Grégoire-le-Grand ont-ils le droit de s'applaudir de leur tentative? Qu'ils répondent à ces questions que leur pose M. Lenormant.

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Le personnage dont il est question, est-il un enthousiaste qui aura communiqué son exaltation à ceux qui l'entouraient? Non, sa Règle empreinte d'un sentiment purement pratique, le prouve évidemment. Sa légende s'est-elle accrue, défigurée par le cours des tems? Mais le narrateur est presque contemporain, il a soin de nous dire qu'il ne s'exprime que d'après les témoignages les plus authentiques et les plus dignes de foi. Ceux qui ont rapporté ces faits les ont-ils inventés eux-mêmes? Les traiterez-vous d'imposteurs? Est-ce aussi un imposteur que l'écrivain qui nous les raconte avec tant de scrupule ? Est-ce un homme ordinaire que cet écrivain? Pouvons-nous facilement le rayer de la liste de ceux dont la parole pèse dans la balance des opinions humaines. » (p. 257).

On trouvera peut-être ces questions fort embarrassantes. Quoi qu'il en soit, nous continuerons jusqu'à ce que l'on nous donne une réponse négative, bien motivée, à croire aux miracles que rapporté le biographe de saint Benoît.

Sa vie se prolongea pendant les premières années d'une période de 64 ans, qui s'étend, depuis la mort de Théodoric, en 526, · jusqu'à l'avénement au trône pontifical de Grégoire-le-Grand. Cette partie de l'histoire est stérile et ingrate. Le mouvement social se trouve arrêté, partout règne une anarchie profonde, point de création véritable, la société vaincue et la société victorieuse, les romains et les barbares semblent frappés d'impuissance. Une figure cependant domine cette époque, c'est celle de Justinien, rédacteur de la législation, que l'on connait, et qui eut, comme tant d'autres personnages de nos jours, la manie de se poser en théologien. L'affaiblissement moral que l'on remarque dans le

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monde pèse aussi sur l'Eglise de Rome. Et il devait en être ainsi : depuis le jour où Théodoric a fait mourir en prison le saint pape Jean Ier et jeté Félix III sur le trône pontifical, elle a cessé d'être libre. Ce sont les intrigues, des crimes même, qui donnent accès à la chaire de saint Pierre. Hâtons-nous donc d'arriver au terme de cette tyrannie qui tue les grandes choses; passons rapidement sur ces années malheureuses; on se sent comme oppressé par la main des princes qui étouffent la liberté.

Enfin voici Grégoire-le-Grand, le seul des pontifes qui ait été rangé au nombre des quatre docteurs de l'Eglise occidentale. Elle redevient, sous son règne, le centre du mouvement social enchaîné pendant quelque tems, mais qui va entraîner encore l'humanité. Elle ouvre aussi son sein pour recevoir les Lombards et les Visigots d'Espagne; le flambeau du Christianisme, éteint par la conquête des Anglo-Saxons, se rallume dans la GrandeBretagne; l'union de l'Eglise orientale avec le siége de Rome se rétablit et se consolide. La noble attitude de ce pontife, en présence des puissances de la terre, suggère à M. Lenormant, sur la distinction entre les pouvoirs spirituel et temporel, des réflexions qui nous paraissent vraies et sages. Ce ne sont pas les papes qui ont porté atteinte à cette distinction, ils ne se sont décidés à des représailles que quand elles sont devenues pour eux une condition de salut.

Il examine ensuite ses rapports avec Phocas. On a fait un crime à saint Grégoire-le-Grand de la lettre qu'il adressa à cet usurpateur, lorsqu'il monta sur le trône de Constantinople, comme on en fait un à Grégoire VII de sa conduite à l'égard de Henri IV. On ne veut pas voir, dit M. Lenormant, que les deux pontifes, dans ces circonstances, n'ont fait autre chose qu'obéir au sentiment populaire, qu'ils ont accompli, par un rude sacrifice, la préservation du dogme et de la discipline, qu'ils étaient chargés de maintenir et de transmettre.

Entre les travaux qui remplirent le pontificat de saint Grégoirele-Grand, il est une entreprise qui mérite surtout de fixer l'attention: je veux parler de la conversion des Anglo-Saxons au catholicisme. Un historien célèbre la représente, il est vrai, comme l'œuvre d'une politique ambitieuse. A l'entendre, Grégoire, dévoré du désir d'accroître son influence, aurait continué, à l'aide

de l'Evangile, des conquêtes devenues impossibles à l'épée. Nous ne pouvons pas entrer dans tous les détails qui font ressortir la fausseté de cette accusation; on les trouvera longuement exposés dans la 12° leçon du Cours d'Histoire moderne. On a voulu nier aussi les heureux résultats de la propagation du Christianisme, et cependant ils furent grands. Ecoutons M. Lenormant : « pré>servation de ce qui restait d'indépendant parmi les chrétiens, » quand les missionnaires vinrent dans la Grande-Bretagne, tems » d'arrêt définitif dans la marche des conquérans Saxons: voilà > les fruits généraux de la prédication de l'évangile dans ces con>>trées! (p. 342) >>> On a dit aussi que la mission, ordonnée par saint Grégoire, engendra une lutte des catholiques romains avec les chrétiens bretons; ce fut, au contraire, une alliance intime pour réagir sur le monde barbare et paien, et donner des empires entiers à la foi catholique. Il est difficile de dire l'ardeur de prosélytisme dont ces populations se trouvèrent animées, les nuées de missionnaires qu'elles ont lancées sur le globe. Nous savons que ce fut en Irlande que s'ouvrirent, après la propagation du Christianisme, les premières écoles pour la conservation de la science. M. Lenormant a aussi de belles pages sur le rôle que ce pays a joué à travers les siècles; il imprime, au nom de la justice, une tache ineffaçable au peuple qui fait peser sur lui un joug dont on ne trouve pas d'exemple dans l'histoire.

Dix-sept ans après la mort de saint Grégoire-le-Grand, qui arriva en 604, un homme, chassé de la Mecque, se retirait à Médine. Nous voilà en présence de Mahomet. Dans le prochain article, nous parlerons de la révolution religieuse et politique dont l'Arabie fut alors le théâtre.

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7. Progrès dans l'Etude de la Littérature persanne ancienne et moderne. coon pouvait espérer que On l'ancienne littérature persane continuerait à à profiter de la controverse qui s'était établie entre les Parsis dans l'Inde et la mission protestante de Bombai, et que Boute qui reste des livres sacrés des Persans serait publié et commenté par un parti ou par l'autre. Mais les choses se sont passées autrement, car les Parsis qui, par suite de ces discusque s sions, se voyaient menacés d'un profond schisme dans leur propre sein, se sont décidés, non-seulement à interrompre le cours de leurs publications, mais à détruire tout ce qu'ils avaient imprimé pendant ces dernières années.

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Tout le monde connaît les travaux de M. de Sacy et de M. de Longperier sur les Médailles des Sassanides, mais il restait à expliquer les légendes pehlewies de quelques médailles frappées par les derniers Sassanides et par les premiers khalifes et leurs lieutenans en Perse, légendes écrites dans un caractère plus moderne. M. Olshausen a résolu ce probléme avec beaucoup de bonheur, et il déduit de ces légendes quelques faits nouveaux relatifs à l'état de la Perse sous les premiers khalifes, état de lutte entre les principes de l'ancienne monarchie persane et les exigences de la conquête arabe 2. On n'a pas encore des médailles de ce tems tous les renseignemens qu'elles renferment sur cette époque de transition, et M. Olshausen lui-même soulève quelques questions qu'il n'a pas encore pu résoudre faute de matériaux ; mais les appendices qu'il a ajoutés à son mémoire

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1 Voir le 1er article au N° précédent, ci-dessus, pag. 224.

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2 Die Pehlewi Legenden auf den Münzen der lezten Sasaniden, auf den ältesten Münzen der arabischen Chalifen u.s. w. zum erstenmale gelesen und erklært, von Dr. Justus Olshausen. Copenhague, 1843. In-8° (82 pages).

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font espérer qu'il continuera à creuser cette mine et qu'il étendra ses recherches aux médailles de toutes les provinces persanes, surtout aux provinces orientales, où nous voyons des monumens de toute espèce dans lesquels le pehlewi et le dévanagari dégénéré des bouddhistes se confondent d'une manière étrange et jusqu'aujourd'hui inexplicable. Je pourrai probablement bientôt soumettre à la Société quelques-uns de ces monumens, dont M. Masson m'a fait espérer la communication. Un autre travail sur les médailles des Sassanides a paru tout récemment à SaintPétersbourg. C'est un mémoire de M. Dorn 1, dans lequel il propose de nouvelles interprétations de plusieurs médailles déjà connues et publie quelques nouvelles médailles tirées des collections de Saint-Pétersbourg, qui s'enrichissent avec une rapidité qu'expliquent la proximité de l'Orient et la faveur que la numismatique a trouvée depuis long-tems en Russie.

La littérature persane moderne a été l'objet de quelques travaux considérables. M. Troyer à publié le 1er et le 3 volume de sa traduction du Dabistan 2, dont le second avait paru l'année dernière, de sorte que l'ouvrage est maintenant complet. Le traducteur a fait précéder son travail d'une introduction dans laquelle il discute différentes questions que soulève naturellement la lecture de ce curieux livre, telles que le nom de l'auteur, l'authenticité des sources dont il s'est servi, l'existence historique de la prétendue religion des Mahabadiens, le caractère et le contenu de l'ouvrage, etc. Il établit, avec un soin particulier, la position dans laquelle se trouve la question de l'authenticité du Désatir, qui a été controversée et qui donnera, sans doute, lieu à de nouvelles recherches. Le Dabistan lui-même est une histoire des religions, la plus complète qu'on ait écrite en Orient, et comprenant une quantité de sectes sur lesquelles nous ne possédons que peu ou point d'autres renseignemens. Les grandes religions, comme le brâhmanisme, le bouddhisme et l'islam, ont

211 Bemerkungen über Sasaniden-Münzen, von Dr. B. Dorn. Saint-Pétersbourg 1841. In-8° (33 et 7 pages). (Tiré du Bulletin de l'Académie de Saint-Pétersbourg.)

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The Dabistan or school of manners, translated by Dr. Shea and Anthony Troyer; edited with a preliminary discourse by the latter. Londres et Paris, 1843. 1 vol. in-8°.

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