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lieues. Arrivée au lieu de la mission. La pêche étant mauvaise, les Sauvages offrent de jeûner dix jours pour demeurer auprès des Pères et se faire instruire. Les missionnaires consentent à leur demande. Ferveur des Sauvages, tous se convertissent, à l'exception de trois. Leur vie exemplaire et évangélique.

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4. Lettre du P. Fissete, oblat de Marie, datée de Québec, 3 août 1844. Compte-rendu de sa mission chez les Sauvages montagnais. Leur docilité, leur vie pure. Ils ont renoncé à l'ivrognerie.

5. Lettre du P. Laverlochere, oblat de Marie, datée du Lac des DeuxMontagnes, 25 août 1844. Récit d'une course apostolique de trois mois. Les Sauvages du fort William s'engagent à ne plus boire de l'eau-devie. Triste condition de tous ces Sauvages. Leur ferveur et leur bonne disposition pour la foi. Presque tous sont Chrétiens, ou veulent le devenir.

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6. Lettre de Mgr l'évêque de Montréal, datée de la Mission des Townsihps de l'est, 1844. Etat de la mission chez ces Sauvages. On y bâtit des églises catholiques; c'est la seule manière de les attacher au sol. Bienfaits de la mission.

8. Départ de missionnaires.

9. Etat des recettes et des distributions, pour l'année 1844 :

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Les marées en désaccord avec la théorie.

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291,299 fr. 57 c.

C'est en vain qu'on fait depuis long-tems les plus grands efforts pour trouver l'explication exacte des phénomènes que présentent les marées. Chaque jour on découvre des anomalies qui mettent en déroute toutes les spéculations des savans. Aujourd'hui surtout la théorie est en défaut, car l'observation des marées se fait avec plus d'exactitude, grâce à l'invention d'une machine ingénieuse, le maréographe, qui n'a pas de complaisance pour les savans, et qui n'est jamais sujette aux accès de paresse dont étaient possédés les employés chargés de constater les hauteurs des marées ; ils aimaient mieux inventer une observation contentant la science, que se déranger pour en aller faire une véritable qui jouât un mauvais tour aux académies. La science doit se voiler douloureusement; voici une lettre de M. Chazalon, ingénieur hydrographe de la marine, qui prouve combien elle est ignorante.

. D'abord le maréographe a signalé à Toulon et à Alger l'existence d'une onde qu'on n'avait pas encore remarquée jusqu'à présent. Les ondes connues n'avaient qu'une longueur de 15 à 25 mètres, et se succédaient à des périodes de 15 à 20 secondes. Dès que le vent souffle

dans la Méditerranée, il se présente des ondes d'une longueur considérable, ayant de 2 à 3 mille mètres, et qui se succèdent, à Toulon, de 15 en 15 minutes; à Alger, de 25 en 25 minutes. Explique qui

pourra.

» Le port d'Akaora, dans la Nouvelle-Zélande, présente des phénomènes bien autrement extraordinaires. La marée des quadratures y est quelquefois plus grande que la marée des syzigies, ce que l'on ne saurait comprendre. La marée a, comme dans la Manche, 40 heures de retard sur le passage au méridien de la lune, et par conséquent la marée ne commence pas dans la mer du Sud, comme on l'a dit. La marée lunaire est 30 fois plus grande que la marée solaire, et non pas, comme en France seulement, 3 fois; si donc on était parti de là pour calculer théoriquement la masse de la lune, on n'aurait point trouvé la masse donnée par le calcul des attractions. D'autre part, il n'y a pas de marée solaire à Taïti. Tout cela, comme on voit, ressemble à un grand désordre, et la loi d'organisation est à trouver. »

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Bibliographie.

HISTOIRE DE L'ABBAYE DE CLUNY, par M. Prosper Lorrain. (2e édition ). Le moment est heureusement choisi pour publier une édition nouvelle, d'un livre dont le succès est constaté dans l'esprit de tous ceux qui sont demeurés fidèles aux choses religieuses, comme à la forte littérature. Nous, qui avons applaudi des premiers à cet ouvrage, et qui avons déjà rendu justice 1 aux mérites divers qui le distinguent, nous nous contenterons aujourd'hui de faire remarquer combien il était à propos d'en faire paraître une édition plus populaire et plus économique, qui pât effacer dans un plus grand nombre de lecteurs les préjugés opiniâtres qui subsistent encore contre les ordres monastiques. Rien ne pourrait d'ailleurs faire mieux apprécier l'élévation de pensées et de style de l'Histoire de l'abbaye de Cluny, que les belles pages de la remarquable introduction:

« Aujourd'hui surtout que les esprits éclairés et impartiaux du Protestantisme lui-même, aiment à rendre justice à la magnificence des grandes institutions catholiques, il n'est plus permis d'ignorer, encore moins de nier, le rôle important qu'ont joué les monastères dans la civilisation chrétienne. On les voit s'assouplir aux phases politiques et religieuses de l'Europe et du monde, dont ils suivent tous les mouvemens. Ils répondent, partout et long-tems, aux besoins des choses et des esprits. Ils remplissent, durant de longs siècles, une mission de science, d'opposition et de popularité. C'est dans leur sein que naissent les grands-hommes et les volontés énergiques. Leur splendeur est en rapport direct avec la situation respective de la monarchie papale, de l'épiscopat et de la royauté. Il ne se tient pas une assemblée religieuse ou politique, que les représentans de la puissance claustrale n'y assistent et n'y délibèrent avec autorité. On les voit siéger au couseil des rois, comme dans les conciles de la Chrétienté. Ce qu'ils font, ce qu'ils voient, ils l'écrivent; ils se font historiens dans leurs loisirs, parce qu'ils sont les principaux acteurs du grand drame de l'histoire. A leur arbitrage sont remis souvent les plus grands intérêts des peuples : ils sont évêques et papes, s'ils veulent, et dominent l'église, les rois et les nations. Le monde les vénère, parce qu'ils sont saints, les enrichit parce qu'ils sont pauvres, les couvre d'or, parce qu'ils sont humblement vêtus. Partout la sévérité et la pureté de la vie domptent l'opinion; et les moines ont une double prise sur les hommes, la possession du sol et le gouvernement des esprits. Dans leurs maisons de recueillement et de méditation viennent s'ensevelir les ennuis du trône, les découragemens du plaisir et de la puissance temporelle, depuis les rois tonsurés de notre première dynastie jusqu'à l'empereur Charles-Quint. Dès qu'un ordre religieux a cessé d'être d'accord avec les nécessités catholiques qui l'ont créé et rendu fort, de lui sort un nouvel insti

1 Voir notre tome 1, p. 261, 3a série.

tut monastique qui le surpasse et le remplace; si bien que, pendant plus de douze siècles, en Europe, jamais cette succession immortelle de corporations pieuses n'a manqué aux aspects divers du Catholicisme et de la société chrétienne. Mais elles ont besoin de liberté pour vivre et déployer leur zèle; et leur déclin arrive dès que cesse leur indépendance. C'est la loi de toutes les choses morales. La corruption et l'inutilité des ordres religieux leur ont presque toujours été reprochées par les pouvoirs qui voulaient hériter de leur puissance et les condamner à la stérilité. On ne leur a plus laissé rien faire, et on leur a dit qu'ils ne faisaient rieu.

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» Mais on n'oubliera jamais que les corporations religieuses, affiliées de nation à nation, répondaient, mieux que le clergé séculier et nationalisé, à l'esprit de l'association catholique; que les moines, par leurs voyages incessans et par leurs communications d'un bout du monde à l'autre, ont été le point de ralliement de l'Europe nouvelle et féodalisée. On ne pourra non plus leur contester d'avoir été, pendant le moyen-âge, les gardiens des lumières et des lettres, de la langue et de la civilistion latines, et d'avoir conquis la vénération des peuples à force de supériorité et de science, en opposant la pureté à la corruption des mœurs, la pauvreté à la richesse, la soumission à une indépendance sans frein. L'église leur doit en grande partie sa liturgie; les lettrés, la conservation des livres antiques; l'agriculture, de prodigieux défrichemens et la naturalisation de mille plantes exotiques. Il n'est pas jusqu'à l'architecture civile qui ne se soit inspirée souvent des constructions quadrangulaires des couvens. Le monde entier sait la prodigalité de leurs aumônes. Partout les monastères se sont faits des centres de commerce, de beaux-arts et de population. Leur organisation élective est devenue le modèle et le type de l'organisation des communes ; et c'est de leurs cloîtres que sont sorties les sources historiques de nos événemens nationaux. Sans de pauvres moines, plusieurs siècles de l'histoire demeureraient pleinement inconnus. Enfin, chose fort remarquable, tandis que l'érudition moderne cherche à recomposer à grande peine les annales oubliées du tiers-état ;" tandis que l'âge féodal et les parlemens eux-mêmes, sont encore à vrai dire sans historiens; tandis, enfin, que nous avons presque entièrement perdu les souvenirs de nos vieilles libertés politiques, de nos états-généraux et provinciaux, l'histoire religieuse et monastique a laissé sur elle-même des monumens achevés, ou du moins de vastes recueils, où les élémens de complètes annales sont prêts pour la main studieuse qui saura les recueillir.

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Ces idées de justice et de saine critique commencent à se répandre. Nous ne sommes plus, il est vrai, dans ces tems merveilleux où un homme de dévoùment et d'imagination pouvait librement se mettre en route, un bâton à la main, arriver dans un lieu inculte et couvert de marais ou de forêts, y rassembler autour de lui quelques compagnons, assainir et défricher avec eux la terre qui les entourait, y bâtir d'humbles édifices, prescrire à la naissante colonie une règle d'abstinence, de travail, d'études et de prières, d'où devaient naître un jour des temples splendides, des habitations gigantesques, et des myriades de moines, de prédicateurs et de saints missionnaires, prêts à s'affilier et à se répandre dans tout l'univers. Aujourd'hui, je ne sais combien de prohibitions politiques, religieuses,

civiles et pénales; je ne sais combien de procédures et d'autorisations préventives seraient un invincible obstacle à l'accomplissement d'un tel dessein. Et cependant notre siècle est tellement, pour ainsi parler, haché en individus, que l'on commence à comprendre et à pardonner les merveilles de l'association. On voudrait même en réveiller l'esprit au milieu de nous. Comme si les corporations mortes, qu'il a été long-tems de mode de haïr et de dissoudre, pouvaient renaître magiquement de leurs cendres ! Dans les rangs industriels, dans les sciences économiques, dans les romans eux-mêmes, et le dirai-je ? dans les sociétés secrètes, on cherche, on invoque ce bien social désormais perdu. De nos écoles savantes sortent chaque jour des âmes d'élite, qui, après tant de commotions et de doutes, se cherchent avec effort et bonne foi, un point d'arrêt dans la dissolution universelle des croyances. Les novateurs imitent, en s'y transformant, les dogmes, la hiérarchie, et jusqu'au langage du Catholicisme; tous avouent qu'un système religieux, qui a tenu le monde dans sa main pendant dix-huit siècles, et qui lui a donné ses lois, ses gouvernemens, ses arts, ses doctrines, sa morale, son droit des gens, vaut bien la peine qu'on en parle avec un peu plus de respect et d'admiration, Et quand les disciples de Fourrier rêvent la possibilité de leur Phalanstère, type moléculaire de leurs principes d'association générale, ils se nomment originalement un monastère civil, comme si l'idée monastique n'avait pas besoin, pour se féconder, de recourir à l'idée religieuse!

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Il m'a donc paru que le moment était favorable pour réimprimer la monographie d'un grand monastère... J'ignore quelle sera la destinée future de l'esprit monastique dans notre France, où les populations sont désormais si pressées, si remuantes, et les propriétés si divisées et si étroites; mais il était opportun peutêtre de parler de l'un des plus célèbres couvens de l'ordre de saint Benoît, alors que les dévoûmens et les travaux bénédictins se renouvellent noblement à Solesmes; alors surtout qu'un jeune prêtre, à l'imagination ardente, au cœur entreprenant, dont la voix éloquente est déjà bien connue dans le monde chrétien, a eu le courage, après nous avoir laissé de belles et spirituelles pages sur l'ordre des frères Prêcheurs, d'aller se cacher plusieurs années dans l'obscur noviciat d'un couvent d'Italie, et d'exiler son âme active dans une profonde retraite, pour y ressusciter peut-être les antiques merveilles des prédications dominicaines. Entreprise glorieuse et forte, à laquelle les sympathies et les succès ne manqueront point sans doute ! Car, en ce tems de débris et de nouveautés sans racines, qui de nous, dans les ruines universelles des croyances et des pouvoirs, n'a pas appelé à grands cris quelqu'un de ces génies providentiels, quelqu'un de ces événemens éclatans, qui tracent à l'humanité défaillante un profond sillon de foi et d'avenir ? Qui de nous n'a pas eu un de ces instans douloureux, où quelque noble illusion perdue, quelque belle espérance détruite, quelque sainte ambition morte, quelque grande affection éteinte, laissent au cœur un amer dégoût de la vie, un vide irré médiable, et font comprendre et aimer ces asiles solitaires, ces demeures régu→ lières et monotones de la piété et du repos, où peuvent se réfugier, dans la tempête, les passions désespérées ou les dévoâmens sublimes ? »

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