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» qu'avec la ruine de l'un des deux partis. Toujours cons>> tant dans sa haine, l'Éclectisme alexandrin, emploie tour» à-tour les injures, les calomnies, les sophismes, l'impos>>ture, tous les moyens possibles pour perdre une Religion » qui le confond et l'humilie. Tantôt soutenue de la puis» sance impériale, ou même assise sur le trône, cette secte souffle › le feu de la persécution, et excite les bourreaux contre les » disciples de Jésus-Christ; tantôt soumise à une puissance chré» tienne, elle se cache dans l'ombre de ses clubs, ou elle médite » de nouveaux moyens de perdre sa rivale, et trame des conspi»rations contre les princes ennemis du Paganisme 2. »

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Voilà ce que dit l'histoire cependant! Et vous appelez cette lutte une circonstance purement extérieure de l'école d'Alexandrie? M. Cousin, votre maître, tout en enveloppant son aveu d'expressions pompeuses et adoucies, ne dissimule pas, lui, le véritable but de cette lutte. Pesez ses paroles : « L'Éclectisme » alexandrin n'était rien moins qu'une tentative hardie et savante » pour terminer la lutte des nombreux systèmes de la philoso¬ >> phie grecque, et faire aboutir ce riche et vaste mouvement à quelque chose de positif et d'harmonique, qui pût passer des écoles » dans le monde, servir de forme à la vie et raffermir la société » antique. Ainsi donc, vous le voyez, les Éclectiques ont, pour nous servir des propres expressions de M. Matter3, élevé leur système contre celui des Chrétiens; leur pensée première, leur pensée constante, a été de rétablir sur les ruines du Christianisme, le Paganisme et le Philosophisme qui s'écroulaient.

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1. Nous pouvons invoquer à l'appui de ces paroles, le témoignage de M. Jules Simon lui-même. Il nous dit, en effet : « Pendant quatre siècles, la religion » chrétienne lutte contre le Polythéisme et le renverse. Dans cette guerre d'un >principe nouveau contre les traditions, les mœurs et les dieux de l'antiquité (il » serait plus exact de dire, du Paganisme), l'école d'Alexandrie est le parti de la »résistance. Elle fait triompher un moment le paganisme sous Julien; sous Théo»dose et sous Justinien, elle est enveloppée dans sa défaite. Son histoire est » donc inséparable de l'histoire du Christianisme» (Préface, p.1.) Et l'on avance cependant que sa lutte contre Tui n'est guère qu'une circonstance extérieure de l'histoire de cette école !

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2 M. l'abbé J.-M. Prat, Histoire de l'Eclect, alexandrin considérée dans sa tutte avec le Christianisme, t. 1.; Préface, p. vij. x.

3 Hist. crit. du Gnosticisme, t. 1, p. 95.

Je sais ce que l'on peut dire et de quel dit en effet MiJules Simona Ceainlest pas sur les Jamblique, des Hiéroclès et les » Julen, c'est encore moins sur les Syrianus et des Olympiodore »»qu'il faut juger l'école d'Alexandrie, c'est sur Plotin et Pro

clus Voilà, certes, une assez grande concession que l'on nous - demande pet bien des noms que l'on voudrait, non saps cause, faire disparaître. Eh bien soit, cette concession nous la faisons, etinous jugerons cette école sur Plotin d'abord, puis sur Proclus. On ne nous reprochera pas de n'être point accommodant, igon z

iQu'est-ce donc que Plotin et comment se forma son système? M. Saisset nous apprend qu'il s'est borné à faire revivre Platon2. Nous ne parlerons pas ici de l'obscurité de sa doctrine; rappelons seulement que, lorsqu'il publia ses nombreuses leçons, il résulta de cette réunion une confusion si grande, qu'elles parurent entièrement inintelligibles. Aussi Porphyre, pour l'honneur de son maître, se vit-il forcé de les mettre en ordre, de les présenter sous une forme moins, rebutante et d'en former un système. Mais les aveux de M. Barthélemy-Saint-Hilaire surtout, sont précieux au point de vue où se place M. Jules Simon. Plotin, le plus grand » personnage de la philosophie nouvelle, n'écrivit pas lui» même contre cette religion (le Christianisme), qui commen»çait par détruire toute philosophie. Mais l'un de ses disciples,

Porphyre, d'après ses conseils, l'attaque par des discus» sions approfondies et régulières. L'ouvrage de Porphyre, mal» heureusement perdu, fut l'un des plus redoutables parmi » ceux qu'enfanta cette longue polémique... Deux empereurs, » Constantin et Théodose II, rendirent contre lui (vous entendez, contre l'ouvrage composé d'après les conseils de Plotin), des » édits qui le condamnatent au feu... Ce ne fut pas certainement

1 Ibid., Préf., p. 1.

2 Ubi sup., p. 85.

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Voir Scholl, Hist. de la littérat. grec., 1. v. c. 62. M. Matter cependant pense que Plotin n'écrivit contre les Gnostiques que pour satisfaire sa haine contre le Christianisme. Voici ses expressions : « Quoique » plein d'idées analogues à celles des Gnostiques, il les réfute cependant, parce » qu'il est l'ennemi de tout ce qui tient au Christianisme.» (Hist. du Gnosticisme, .1, p. 55.)

VÉclectisme alexandrin, malgré qu'on en ait dit †, qui suscita la » longue persécution sous Dioclétien et Galère. Mais ce furent des » philosophes de cette école qui préparèrent et sontinrent le der»nier effort du Paganisme expirant, d'abord en réformant l'ancien »culte sous Maximin, et en le raprochant du culte nouveau, mais » surtout en dirigeant la grande tentative de Julien 8. Le jeune em» pereur était pénétré des doctrines d'Alexandrie: il écrivit des » ouvrages philosophiques, il vécut et mourut entouré de philo» sophes. Priscus et Maxime reçurent en Perse son dernier sou» pir, et assistèrent à son agonie, qui était aussi celle de la philosophie et du monde palen. La philosophie d'Alexandrie ne se » borna donc pas à des spéculations, elle prit une part directe et » considérable aux affaires'; elle contribua de toutes ses forces » à défendre les croyances et les institutions du passé. Jamais » philosophie autre que celle-là ne se mêla aussi passionnément

1 Oui, on l'a dit, et on ne s'est pas contenté de le dire, on l'a prouvé. En Dattendant les argumens de M. Barthélemy Saint-Hilaire à l'appui de sa négation, il voudra bien nous permettre de continuer à le croire.

2 M. E. Saisset, pour sa part, excuserait assez volontiers cette tentative. Voici cette apologie que l'on trouvera un peu étrange: «On a beaucoup déclamé contre l'empereur apostat, et sans doute il a fait la plus grande faute où pût tomber alors un homme d'état, il n'a pas compris le Christianisme. Mais cette faute est-elle sans excuse? Julien était un enfant de la Grèce, un fils de Platon, un Athénien passionné pour les lettres et les arts, pénétré du sentiment de la dignité de l'esprit humain. A ses yeux, les Chrétiens étaient des Barbares, il ne comprenait rien à cette foi farouche, il n'y voyait qu'ignorance et folie ! Plein de mépris pour la rudesse des Galiléens, il ne leur enviait que leurs vertus.... Quel amour pour la grandeur des souvenirs! Quel sentiment de la gloire hellénique! Et puis, que d'esprit, que de verve, que de fine raillerie dans ses lettres! quelle grandeur dans les desseins! quel ensemble dans les mesures! quelle modération dans un homme si jeune et si passionné ! Que de choses accomplies ou tentées en si peu de tems! quelle trace profonde laissée dans l'histoire par un empereur qui régna quelques mois. » Essais sur la Philosophie et la Religion au 49° siècle, De l'Ecole d'Alexandrie, p. 98-99. Nous nous bornerons à rappeler à M. Saisset que si l'esprit a droit à des égards, la vérité a des droits contre lesquels rien ne peut prévaloir.

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spoon vient de voir quelles sont ces affaires auxquelles la philosophie d'Alexandrie prit une part si active sous la direction de Julien.

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Que l'on compare ces paroles avec celles de M. Jules Simon que nous avons citées plus haut; le rapprochement est curieux.

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398 EXAMEN CRITIQUE DE L'HIST, DE L'ÉG. D'ALEXANDRIE.

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» aux intérêts du jour; et un exemple à peu près analogue ne » s'est guère reproduit que parmi nous dans le 18 siècle. Mais la » philosophie du 18 siècle a triomphe de la féodalité. Celle »› d'Alexandrie succomba devant le Christianisme. Et cependant >> elle avait, pendant quatre siècles et plus, représenté et soutenu » l'esprit païen dans sa lutte contre lui 1. » Voilà donc la part que Plotin et ses disciples prirent à cette lutte: elle est, ce nous semble, assez grande.

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FRANCE. PARIS.

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EUROPE.

Nouvelles des missions catholiques,

extraites du No 101 des Annales de la propagation de la foi.

Mission de l'Abyssinie. Lettre de M. de Jacobis, lazariste, datée d'Adoua, 18 juin 1843, racontant les progrès de la religion dans ce pays. L'évêque hérétique cophte est sur le point d'être chassé; on demande un évêque catholique; une école est ouverte à Gondar. Les ministres protestans sont déconsidérés. M. Schimper, savant naturaliste allemand, s'y est converti. Les savans du pays sont sur le point de suivre cet exemple. Une visite au camp du roi Oubiè, qui est très-bien disposé pour le Catholicisme; il a reçu avec reconnaissance des présens du souverain pontife et du roi de Naples. Le missionnaire se propose de fonder une réduction catholique dans le genre de celles du Paragay. Il a trouvé le local dans un pays indépendant, près de Massouah, où il va fonder aussi un collége.

2. Lettre de M. Ant. d'Abadie, datée de Saka dans Enarya, 19 octobre 1843. Le savant voyageur étudie les langues de la Haute-Ethiopie; on lui apprend que cette contrée est chrétienne, mais privée de prêtres depuis 200 ans. Pour y parvenir, il traverse le Goudron, pays Galla, où il y a beaucoup de chrétiens; un riche païen le loge et lui apprend que tous ses compatriotes veulent se faire baptiser; puis le Djomma, le Lofe et le Leka où il en est de même. Il entre dans le pays d'Enarya et arrive à Saka où le roi Abba Bagibo, le croyant prêtre et évêque le retient prisonnier. On lui signale le royaume de Nona, où sont un grand nombre de chrétiens qui depuis plus de 100 ans n'ont pas de prêtre, et dont pas un n'a reçu le baptême, qui d'après eux ne peut être administré par des laïques; - puis celui de Gena, celui de Motcha, sans prêtre. Ces malheureux tous les dimanches mènent leurs enfans et leurs troupeaux autour des églises, et crient à tue-tête; nous t'invoquons, 6 Marie; - puis le grand royaume de Kafa, également sans prêtre.

3. Missions de la Chine. Suite de la lettre de M. Laribe, lazariste, datée du Kiang-si, continuant à raconter son voyage sur le Kiang; ils arrivent à Kan-keou dans le Hou-pe. La persécution y est ouverte à

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