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DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE.

で Numéro 72. Décembre 1845.

Polémique Catholique, pasionato d

LE DOCTEUR STRAUSS

ET SES ADVERSAIRES DANS LES REVUES ET LES BROCHURES.

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Nous entrons maintenant dans la catégorie de ceux qui, des points les plus opposés, ont fait entendre leurs voix, quoique ces travaux ne soient pas encore complétement scientifiques dans le sens étroit de ce mot, ou du moins pas tout-à-fait théologiques. Parmi tous les jugemens qui portent ce caractère, un des plus anciens et des plus connus, est sans contredit celui du Dr Néander, célèbre professeur d'histoire ecclésiastique à Berlin 2. Ce fut à l'occasion de la question suivante posée par le ministère prussien: serait-il à propos, serait-il salutaire d'interdire la vente de l'ouvrage du D' Strauss ? Voici en deux mots sa réponse : « La pers» picacité qui découvre les contradictions règne seule dans le » livre du Dr Strauss; on n'y trouve point en même tems ce » sens profond qui saisit l'unité fondamentale du récit de l'Evan»gile. On y voit un esprit qui ne découvre qu'un côté des choses, » mais jamais cette pensée religieuse qui vivifie. Les principes

4 Voir le 5o art., au no 69, ci-dessus, page 192.

2 M. Edgar Quinet en parle avec enthousiasme, Allem, et Italie, tom. н.

345 novembre 1835.

III SÉRIE. TOME XII.-N° 72, 1845.

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» dont on se sert dans ce livre pour transformer en mythe ce » qu'il y« a d'historique dans l'exposition des Evangiles, ôte>> raient aux faits les plus certains, toute leur réalité historique. » Si une opinion pareille à celle émise sur le Christ historique, » devenait générale, l'Eglise chrétienne serait assurément dé» truite, partout où elle se répandrait. D'un autre côté, une inter» diction formelle serait plutôt nuisible que favorable à la vérité. >> On peut interdire des écrits composés pour le peuple, mais l'effet » d'un livre scientifique, tel que celui-ci, ne peut être détruit » que par les armes de la science. L'erreur elle-même doit servir » à faire ressortir la vérité sous un nouveau jour, à l'établir plus » solidement, à découvrir les côtés faibles du mode adopté jus» que-là pour sa défense.» Une relation défigurée de l'opinion de Néander, insérée dans le n° 10 de la Gazette générale força l'auteur à publier (le 17 février 1836) une explication précise: «Son opinion, y est-il dit, n'est que l'expression d'une » conviction personnelle. Il est persuadé qu'elle a son fondement » et son droit scientifique. Présentée toutefois sous cette forme, >> elle ne peut avoir d'importance que pour ceux qui envisagent » les choses divines et humaines sous le même point de vue que » son auteur.» Il exprime ensuite une opinion très-vraie sur l'esprit du tems, qui n'est point l'oracle de la vérité, mais au contraire, dans beaucoup de cas, la voix du mensonge et de l'illusion. Depuis son origine, le Christianisme a marché victorieusement et s'est perpétué en combattant l'esprit du tems. La conception soit-disant plus élevée, la conception idéale du Christianisme, d'après laquelle le principe du salut et l'idée de l'humanité, qui nous est offerte sous le symbole de l'histoire mythique de la personne de Jésus, repose sur cet esprit erroné du tems. Le Dr Neander confesse de la manière la plus expresse sa foi au Christ historique, qui a transformé et transformera toujours avec une force victorieuse et divine la vie de l'humanité. » Le monde civilisé, dit-il, doit s'humilier, ne point avoir honte » de la pénitence qui seule mène à la foi. Comme cela est de» mandé à tous, il doit recevoir le royaume de Dieu avec le >> même esprit que le Christ mit à louer Dieu de ce qu'il a révélé >> aux petits enfans, ce qu'il a caché aux sages et aux savans. » Voilà pourquoi il a dit: Quiconque ne sera pas né de nouveau,

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» ne verra point leroyaume de Dieu. Tout ce qui prend sa source hors de cette croyance, n'est point du Christianisme, »ỵ l'op La Gazette ecclésiastique évangélique de Berlin, est celle qui s'est prononcée contre Strauss avec le plus de force et le moins de ménagement, surtout dans l'avant-propos de l'année 1836, N° de janvier. Reproduisons ici quelques-unes des pensées principales de cet article.

« L'ouvrage de Strauss, dit cet avant-propos, est précisément >> important, en ce qu'il ne présente rien d'absolument nouveau. » Il n'est, au contraire, qu'une réunion d'élémens déjà trouvés » depuis long-tems. Mais il a bien exagéré ses travaux, et sous » ce rapport, il s'annonce lui-même comme l'organe d'un avenir » qui n'est encore qu'à son aurore. Une certaine dose de piété avait paru jusqu'alors si nécessaire à un théologien, que celui qui en était dépourvu, cherchait à s'en parer hypocritement. » Nous rencontrons ici l'extinction la plus complète de tout sen → »timent des choses divines, et l'auteur se fait même gloire de » ce défaut jusqu'à le considérer comme ce qui le distingue » entre tant d'autres qu'il avoue lui être supérieurs en instruc>>tion. Strauss, et ce n'est pas peu dire, est aussi exempt de » préjugés religieux, qu'il est rempli de préventions irréligieuses. » Il attaque, avec calme et sang-froid, l'oint du Seigneur, sans » être touché à l'aspect de millions d'individus qui étaient et » sont encore prosternés devant lui. Cette larme de tristesse » que répand en, se détachant d'un ami, quiconque a un cœur sensible, parce qu'il croit s'être trompé sur lui, ne s'échappe » pas même de ses yeux pourtant quel ami n'abandonne-t-il » pas, et ne foule-t-il pas aux pieds ?... L'auteur de la Vie de » Jésus s'impose la tâche de rétablir dogmatiquement ce qu'il a » détruit par la critique historique. Il regarde ses attaques comme » dirigées uniquement contre la forme du Christianisme qui a » régné jusqu'ici. Il pense que son essence ne s'en montrera que » sous un jour plus giorieux. Voyons en quoi consiste cette essence .» Il est rare assurément de rencontrer une sincérité si grande, alliée à tant de mensonge, d'hypocrisie et de sainteté dans les apparences. Notre siècle se prépare à enfanter deux

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1 Voyez Strauss. 11, pag. 735. Voy. aussi pag.48. édit. Allem.

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peuples; ils marcheront l'un contre l'autre de plus en plus forts, les rangs de plus en plus serrés : l'incrédulité et la foi. Plus l'esprit rationaliste du siècle se développe d'une manière consé– quente, plus il deviendra impossible à ses esclaves de persuader aux autres qu'ils sont propres à servir l'Eglise.

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La Gazette ecclésiastique évangélique renferme de nombreux mémoires qui parlent de l'ouvrage de Strauss dans le même sens, tantôt directement, tantôt indirectement, quoiqu'avec des expressions plus calmes. L'avenir de la Théologie (no de mai 1836), la position du D Strauss et de ceux qui partagent ses convictions vis-à-vis de l'Église, la situation du Christianisme à l'égard du Panthéisme, ont été examinés dans ce recueil. On remarque dans tous ces travaux une tendance très-prononcée à ne rien céder à la nouvelle théologie, ni à la jeune Allemagne, considérées comme l'expression de la civilisation anti-chrétienne de notre siècle. Donnons encore ici quelques déclarations sur l'ouvrage même de Strauss, extraites de ces mémoires Si nous pouvions adopter le préjugé aujourd'hui si répandu, que la fi» délité à sa conviction justifie l'homme, et si nous ne devions » pas bien plutôt soutenir que l'homme est responsable même de » sa conviction (parce qu'il a les moyens de parvenir à connaître » la vérité sur Dieu et sur lui-même), alors, il ne nous serait pas » permis de refuser notre haute approbation au D2 Strauss......q » Strauss se fait une alliée de l'incrédulité de notre siècle envers » l'Ancien-Testament, et montre l'analogie d'un grand nombre » d'événemens de la vie de Jésus avec des faits qu'il renferme. » Il indique aussi le rapport évident de certains autres avec les » prophéties, et même en partie l'emprunt textuel de l'expres »sion dans des cas semblables. Tout cela n'est dans la réalité » que des emblèmes et des contrastes, des prédictions, des pro» messes accomplies, des confirmations de la révélation; pour » Strauss, au contraire, ce sont autant d'argumens en faveur de ⚫ son interprétation mythique..... Le livre n'a aucune impor» tance par lui-même; il tient sa valeur de l'incrédulitér du » siècle..... Il est inconcevable que l'on puisse louer si généra¬ »lement et si généreusement l'auteur sur son érudition ; il se con>> naît bien mieux lui-même, et il repousse cet éloge dans sa Préface; or, la modestie n'est pas son défaut. Mais au témoignage

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» que l'auteur se rend à lui-même, vient aussi se joindre celui de son livre. Quiconque a la sagacité du Dr Strauss et un vade-mecum » comme les Commentaires de Paulus sur le Nouveau-Testament. • les moyens de se procurerla foule d'ouvrages qui y sont cités, ou » des amis pour les lui prêter, peut à chaque instant, sans aucune préparation scientifique, procéder à la composition d'un ou» vrage, qui paraîtrā tout aussi savant que celui dont nous nous » occupons. Le véritable érudit se reconnaît à ce que partout et » toujours, les connaissances les plus variées sont à ses ordres, » pour peu qu'elles soient utiles au but qu'il se propose. C'est » ce qu'on ne verra nulle part dans le livre de Strauss. L'auteur » ne s'écarte jamais du cercle étroit des ouvrages qu'il a sous la » main. La négligence et l'inapplication sont souvent évidentes, » et il ne prend pas même la peine d'utiliser les passages qui s'appliqueraient très-facilement au plan de son ouvrage. Il pa» raît net voir absolument rien par ses propres yeux dans l'Ancien» Testament. » 'OK ALL T

L'Indicateur littéraire pour la Théologie et la science du Christianisme en général, publié par le Dr Tholuck, s'est occupé aussi de l'ouvrage de Strauss. On y a vu successivement, outre l'opinion Théologique du Dr Tholuck lui-même, les jugemens d'un philosophe, d'un historien et d'un médecin. Malgré qu'ils ne soient pas théologiens de profession, on voit que rien de ce qui se passe dans le domaine de la théologie et de l'Église en général, ne leur est indifférent; parce qu'ils ne veulent rester étrangers à aucune branche des connaissances humaines.

Le Dr Tholuck lui-même, avant de publier un ouvrage important dont nous faisons imprimer une traduction française, a porté plusieurs jugemens sur le livre de Strauss dans l'Indicateur: « Le bdouté et l'incrédulité du siècle se concentrent tout entiers dans » cette œuvre. Ce serait une erreur de croire qu'il faille un livre » aussi étendu que la Vie de Jésus, par Strauss, pour le réfuter sur » tous les points. La prodigieuse masse des preuves historiques de » l'auteur, repose sur la pointe d'une aiguille ;—que cette pointe » vienne à se rompre et tout l'édifice s'écroule: l'Authenticité » des quatre Evangiles, l'authenticité même d'un seul d'entre eux, » renverse son hypothèse. Assurément, ainsi parle Strauss, si » les témoignages externes en faveur d'une origine apostolique

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