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appelez théologique, ne précède l'autre que d'une priorité, non de tems, mais de raison. Qui pouvait comprendre cela quand Vous avez dit « qu'il y avait des vérités naturelles et communes, qui existaient avant toute révélation positive ? »

9. Si saint Thomas suppose des vérités avant la révélation positive de la parole.

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Quand j'ai écrit cette phrase, qui a excité vos premières animadversions: « Il y a des vérités antérieures à la foi, des vérités naturelles et communes supposées par la révélation positive, je crois donc être resté dans les termes de la plus exacte doctrine. Qu'est-elle cette phrase, sinon la traduction même de ces paroles de saint Thomas: Sic enim fides præsupponit cognitionem naturalem, sicut gratia naturam 1? Je n'avais donc pas à corriger cette phrase, et vous avez été dans la plus complète erreur lorsque vous avez cru que je voulais changer ma définition, et substituer, comme vous le dites, des facultés à des vérités. Non, tel n'a point été mon dessein. Des facultés en exercice, ou des facultés en possession de certaines vérités, sont pour moi la même chose. Il est étrange que vous vous soyiez mépris sur ma pensée; les conséquences que vous tirez de cette prétendue correction sont plus étranges encore; mais je ne m'y arrêterai pas.

Non, Monsieur, votre phrase n'était pas dans les termes de la plus exacte doctrine, j'en donne pour preuve les deux modifications que vous lui faites subir : d'abord vous avez ajouté le mot de surnaturelle à celui de révélation positive; ceux qui croient que la révélation naturelle est aussi positive, ne pouvaient deviner votre pensée, changement dont vous ne parlez pas ici; en second lieu, je ne pouvais deviner que facultés, facultés en exercice, fût la même chose que vérités naturelles et communes. Si c'est la même chose pour vous, pourquoi changer les termes de la définition? Enfin vous donnez en ce moment pour glose que, par antérieure vous entendez une priorité de raison et non de tems; qui pouvait deviner tout cela? Au reste, je crois, en outre, que cette dernière explication est encore incomplète; en effet vous venez de dire que vous ne donnez le nom de révélation positive qu'à celle faite aux patriarches, à Moïse, etc. Si vous mettez Adam parmi les patriarches, alors la révélation primitive

1 Summ., p. 1, q. 2, a. 2.

naturelle est aussi positive; si vous excluez Adam, comment dire que la révélation naturelle n'a précèdé l'autre que d'une priorité de raison? Il faut que vous choisissiez entre les deux suppositions. Je pense, moi, que quand vous avez dit vérités naturelles et communes, vous avez voulu entendre toute la religion naturelle, qui en effet est supposée par ceux qui n'appellent révélation positive que celle des patriarches, etc. C'est cela même que veut dire le texte de saint Thomas, car dans cet article il est question non de la révélation primitive, non de l'origine de l'âme, que saint Thomas croyait être une table rase sur laquelle rien n'était écrit, mais de savoir si l'ordre surnaturel avait été ajouté à l'ordre naturel. Or, cela est avoué de tout le monde; tous les jours encore nous disons d'un enfant que lorsqu'il fait un acte de foi, cet acte suppose la connaissance naturelle; mais cela ne veut pas dire que cette connaissance naturelle ne lui a pas été donnée par la révélation positive de la parole, par le secours positif de la société, comme dit le P. Perrone.

10. Annonce d'un nouvel ouvrage de M. Maret. nées à nos paroles.

Quelques contorsions don

Du reste je soumets ici, comme dans tout le reste, mes vues aux théologiens, juges compétens de ces matières difficiles. Pour vous, Monsieur, vous donnez en cinq articles ce que vous appelez ma théorie. Tout ce que je viens de dire jusqu'ici prouvera combien peu vous m'avez compris, quelles étranges transformations vous me faites subir. Lorsque je publierai mon Introduction à la théologie philosophique, vous y trouverez ma pensée avec tous ses développemens et ses preuves; car ces matières ont besoin d'un livre pour être suffisamment éclaircies. Alors vous pourrez discuter mon opinion en connaissance de cause, et non point sur quelques lambeaux de phrases arrachées à une brochure de quelques pages. C'est assez sur ce point.

Nous attendons avec patience le livre que vous annoncez ici, d'autant plus que nous espérons que vous éclaircirez toutes les expressions que nous critiquons et que vous ne renouvelerez pas la doctrine condamnée de Malebranche. Nous vous conseillons d'étudier et de suivre le précieux ouvrage de Mgr de Paris. Que si ces matières n'ont pas été suffisamment éclaircies dans votre article, ce n'est pas notre faute, nous ne pouvions connaître

autrement votre pensée; et il ne fallait pas l'intituler Théorie catholique des rapports de la religion et de la philosophie.

Mais avant de passer à un autre point, deux petites observations. Vous me reprochez d'avoir appelé saint Jean un grand homme. Prenez, Monsieur, le panégyrique de saint Paul, par Bossuet, et comptez combien de fois l'illustre évêque appelle l'apôtre grand homme. Donc les rationalistes peuvent conclure que Bossuet niait l'inspiration apostolique. Invincible logique !

Je réponds que vous changez vos paroles et les miennes. Vous avez dit : « tous les grands théologiens depuis saint Jean jus» qu'à Malebranche et Bossuet, ont enseigné cette glorieuse » origine de la raison; mais l'aspect purement intellectuel de ce » magnifique phénomène, avait surtout fixé l'attention de ces » grands hommes (p. 190). » Voici ce que je vous répondais : «Nous » demandons à tous les théologiens et à tous les philosophes, s'il » est convenable de mettre sur la même ligne Malebranche, Bos>suet et saint Jean, comme ayant enseigné les uns et les autres >> l'origine divine de la raison.... » Et plus loin: << Est-ce bien » s'exprimer convenablement, et d'une manière théologique, que » de caractériser la révélation positive, que saint Jean nous fait » des paroles ou des inspirations divines, par les expressions sui»vantes : L'aspect purement intellectuel de ce magnifique phéno»mène avait surtout fixé l'attention de ce grand homme. Les » rationalistes, qui nient l'inspiration directe de saint Jean, s'ex>primeraient volontiers dans les mêmes termes (p. 330, 331). Vous, vous supposez que je vous ai seulement reproché d'avoir appelé saint Jean grand homme; je suppose moi que vous n'avez pas lu attentivement mon article, car vous n'auriez pas ainsi donné le change à vos lecteurs.

Vous me blâmez aussi, ajoutez-vous, d'avoir réfuté le panthéisme par la raison seule. Vous savez ce que c'est qu'un argument ad hominem. Il fallait faire un argument ad hominem; voilà ma seule réponse. C'en est trop sur ces misèrcs.

Que l'on relise le passage, et l'on verra si rien avertit que vous faites un argument ad hominem; au reste, je suis bien aise d'apprendre que vous ne pensez pas que l'on puisse réfuter le

panthéisme avec la raison toute seule. Quand vous parlerez au nom de la raison de vous-même, vous aurez soin de dire que vous ne parlez pas, qu'il est impossible de parler de la raison seule, qu'il ne faut jamais l'isoler, mais l'entendre, comme le P. Perrone, de la raison formée et développée à l'aide de la société. Ces doctrines ne sont pas des misères, c'est le point essentiel, c'est la solution seule possible entre les rationalistes et les catholiques.

11. Si j'ai donné une notion incomplète et erronée de l'ordre surnaturel. M. Maret supprime deux phrases qui complètent cet ordre.

Permettez-moi maintenant quelques courtes réflexions sur la théologie et la philosophie de votre article. Une des plus importantes et des plus fondamentales questions de la théologie est celle de la notion de l'ordre naturel et de l'ordre surnaturel, et de leur distinction. Vos idées sur ce point essentiel me paraissent confuses et erronées; si vous faisiez consister l'ordre surnaturel dans l'incompréhensibilité des mystères, tandis que les vérités naturelles seraient accessibles à notre raison, comme on pourrait l'induire de cette phrase: Il existe sans doute des vérités naturelles que l'homme comprend, et des vérités surnaturelles qu'il ne comprend pas 1, vous seriez dans une grande erreur.

Non, Monsieur, je ne fais pas consister seulement dans l'incompréhensibilité des systèmes, mais encore j'ajoute immédiatement à la phrase que vous citez celle-ci : « De plus (comprenez bien » de plus) l'homme a reçu de Dieu des dons de justice dus à sa nature, » et qui sont des grâces naturelles, et des dons de faveur qui ne >> lui étaient pas dus, et qui sont des grâces surnaturelles (p. 336). » Est-ce une chose loyale que de supprimer ma phrase et de me dire que je suis dans l'erreur, si je ne crois pas ce qui est contenu dans cette phrase? C'est encore une distraction ; je vous en fais juge.

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12. Si j'ai confondu l'ordre naturel et l'ordre surnaturel. Suppression de phrase pour me faire dire que l'union hypostatique est une chose naturelle.

Mais ce n'est pas tout.

Selon vous, Monsieur, toute révélation est naturelle dans son mode. La distinction entre la révélation naturelle et la révélation surnaturelle doit se tirer uniquement de l'objet (à la première ligne qui suit je dis

1 Annales, no de mai, tom. x1, p. 336.

précisément le contraire, que je ne considère pas l'objet) de la révélation, qui est naturel ou surnaturel.

Voici vos paroles:

« Il s'agit de la révélation non quant au fond et à l'objet, mais quant au mode. Or Dieu a fait connaître aux hommes ces deux sortes de dons de deux manières, par une révélation naturelle et par une révélation surnaturelle. La première est celle qui a été faite (lisez qu'il a faite) par le langage: 'c'est celle dont il a usé en parlant à Adam, à Abraham, à Moïse; c'est celle dont s'est servi Jésus-Christ quand il est venu s'incarner et vivre parmi nous d'une vie d'homme. Cette révélation est extérieure et positive; c'est la seule révélation naturelle, ou plus exactement la seule manière naturelle de révéler; elle était sans doute accompagnée d'une grâce intérieure surnaturelle, mais la manifestation se faisait d'une manière naturelle... Quand le Christ est venu nous révéler les plus surnaturelles des vérités, il s'est servi de la voie la plus naturelle et la plus positive à la fois, il s'est fait homme... (Vous suprimez la fin de ma phrase: il est venu se faire voir sur cette terre, et il y a conversé avec les hommes).

Ici, Monsieur, la confusion où vous tombez pourrait vous induire dans les plus graves hérésies. Il faut considérer toute révélation dans son principe, dans son mode, dans son objet. Pas de difficulté entre nous touchant l'objet. Le principe ou l'auteur de la révélation, c'est Dieu lui-même, l'être surnaturel par excellence. Ainsi toute révélation est surnaturelle dans son principe.

Le mode par lequel Dieu révèle est toujours une intervention divine directe, immédiate, en dehors du cours ordinaire de la nature et de l'action des causes créées. Dieu parle par lui-même aux hommes qu'il veut instruire, ou bien à l'homme qu'il destine à la sublime mission de révélateur secondaire. Dieu donne lui-même son alliance à Abraham (est-ce qu'il n'a pas fait aussi alliance avec Adam et Noé? Vous mettez toujours bien tard les rapports directs et positifs de Dieu avec les hommes), sa loi à Moïse; le Verbe lui-même nous parle (est-ce que parler est un mode surnaturel? c'est seulement ce mode que j'appelle naturel), par l'humanité du Sauveur. Dans tous ces faits divins, il y a interruption de l'ordre ordinaire et naturel. Le mode de toutes ces révélations est donc surnaturel. (Je le répète encore: est-ce que parler est un mode surnaturel de se faire comprendre ou de révéler ses intentions?).

Si l'on prenait votre principe à la rigueur et dans ses conséquences nécessaires, il faudrait dire que le plus prodigieux des miracles, la promulgation de la loi ancienne sur le Sinaï, est un fait naturel. Il faudrait dire que le Verbe personnellement uni à l'humanité du Sauveur,

1 M. Maret a ajouté dans un errata le mot positive, nous ne savons pourquoi. Est-ce que toute révélation positive ou non ne doit pas être considérée aussi dans son principe, dans son mode, dans son objet ?

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