Sayfadaki görseller
PDF
ePub

» dans l'honneur ! » Notre grand-maître a eu cette vertu pendant sa vie; mais parce qu'il s'est humilié, il faut qu'il soit glorifié après sa mort.

Le Fils de Dieu, qui n'a prononcé que des oracles, a dit que « celui >> qui s'humilie sera exalté: » Qui se humiliat, exaltabitur 1. NICOLAS CORNET ayant été humble toute sa vie, est et sera bientôt en possession de la gloire. Comme il a eu l'humilité, il a eu toutes les autres vertus dont elle est le fondement. Il a été sage dès son enfance; la pudeur est née avec lui: il a voué sa virginité à Dieu dès ses plus tendres années; il a suivi le conseil de saint Paul, qui ordonne à tous les chrétiens de « se consacrer à Dieu comme des hosties saintes >> et vivantes : » Obsecro vos, per viscera misericordiæ, ut exhibeatis vos hostiam sanctam, viventem 2, etc. Il fit un sacrifice de son corps et de son âme à Dieu : il consacra son entendement à la foi, sa mémoire au souvenir éternel de Dieu, sa volonté à l'amour, son corps au jeûne et à la piété. Il fut simple dans ses discours, inviolable dans sa parole, incorruptible dans sa foi, fidèle aux exercices de l'oraison et surtout attaché aux affaires de notre salut.

Ah! sainte Vierge, je vous en prends à témoin : vous savez combien de nuits il a été prosterné aux pieds de vos autels; combien il a imploré votre assistance pour le soulagement des pauvres peuples, et pour la consolation des affligés.

Ce grand homme, cette âme forte et solide, qui savoit que JésusChrist nous a recommandé d'être des lumières, c'est-à-dire, de donner de bons exemples; et d'ailleurs que notre vie doit être cachée, c'est-à-dire doit être humble, a pratiqué parfaitement ces deux préceptes. Il fut humble et exemplaire il faisoit quelques petites aumônes en public, pour édifier le prochain; mais en particulier il en faisoit de grandes : il étoit le protecteur des pauvres, et le soulagement des hôpitaux. Voilà les vertus qu'il a cachées.

Je ne parle point du respect envers notre monarque, de sa soumission à l'Eglise, de son amour immense envers son prochain. Il est certain que la France n'a pas eu d'âme plus françoise que la sienne, et que l'Etat n'a pas eu d'esprit plus attaché à son prince que le sien. Mais il ne s'est pas contenté de cette fidélité qui a duré toute sa vie ; il a, avant que de mourir, inspiré son esprit à cette maison royale. Je ne finirois jamais, Messieurs, si je voulois faire le dénombrement de toutes ses belles qualités. Finissons, et retenons ce torrent: mais, avant que de finir, voyons à quelle fin on m'a obligé de faire. cet éloge funèbre. Quel fruit faut-il tirer de ce discours? Ah! Messieurs, je ne suis monté en cette chaire, que pour vous proposer

1 Luc., XIV. 11.—2 Rom., XII. 1.— 3 Matth., v. 14.

816

ORAISON FUNEBRE DE NICOLAS CORNET.

ses vertus pour exemple. Heureux seront ceux qui vivront comme il a vécu ! heureux seront ceux qui pratiqueront les vertus qu'il a pratiquées! heureux seront ceux qui mépriseront les charges et les titres que le monde recherche! heureux seront ceux qui retranchent les choses superflues! heureux seront ceux qui ne s'enivrent pas de la fumée du siècle! heureux seront ceux qui ne vont pas se plonger dans la boue des plaisirs du monde ! C'est ce que ce grand homme a fait, et que vous devez faire. Pourquoi, homme du monde, Vous arrêter à un plaisir d'un moment? pourquoi occuper tous vos soins, et toutes vos pensées, pour amasser des choses que vous n'emporterez pas? pourquoi assiéger tous les matins la porte des grands? Ne pensez qu'à une seule chose, c'est le Fils de Dieu qui l'a dit : Porrò unum est necessarium 1 : « Il n'y a qu'une chose nécessaire ; » il n'y a qu'une chose importante, qui est notre salut. In me unicum negotium mihi est, dit Tertullien : « Je n'ai qu'une affaire, » et cette affaire est bien secrète; elle est dans le fond de mon cœur: c'est une affaire qui se doit passer entre Dieu et moi; et comme elle est de si grande importance, elle doit toute ma vie, tous les jours, toutes les heures, à tout moment occuper mes soins et mes pensées.

2

Voilà, Messieurs, l'affaire à laquelle s'est occupé NICOLAS CORNET. Entrez dans les sentiments de ce grand homme; imitez ses vertus, pratiquez l'humilité comme lui, aimez l'obscurité comme il l'a aimée.

Mais, avant que de finir, il faut que je m'adresse à toi, royale maison, et que je te dise deux mots. Célèbre sa mémoire, conserve son souvenir, et, si je puis demander quelque récompense pour ses travaux, imite ses vertus, va croissant de perfection en perfection. Ce grand exemple est digne d'être imité. Mais, je me trompe, tu l'imites et dans sa doctrine et dans ses mœurs; continue et persévère.

Et vous, grandes månes, je vous appelle; sortez de ce tombeau : je crois que vous êtes dans la gloire; mais si vous n'êtes pas encore dans le sanctuaire, vous y serez bientôt. Nous allons tous offrir à Dieu des sacrifices pour votre repos. Souvenez-vous de cette maison royale, que vous avez si tendrement chérie, et lui procurez les bénédictions du ciel. C'est ce que je vous souhaite au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

1 Luc., x. 42.-2 Tertul., de Pall., n. 5.

FIN DU SEPTIÈME VOLUME.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

SERMONS.

Jer SERMON pour la fête DE L'ASSOMPTION
DE LA SAINTE VIERCE. Les vertus de Ma-

-

II. De Jésus-Christ et de ses mystères.
III. Aveuglement des impies.
IV. De la Vérité.
V. De l'Eglise.

81

83

84

ib.

VI. Du carême : comment on doit le sancti-

fier.

86

89

91

96

99

100

ib.

104

ib.

106

ib.

107

de la

ib.

108

ib.

109

111

ib.

112

rie, le plus bel ornement de son triomphe.
L'amour divin, principe de sa mort. Nature
et transport de son amour: de quelle sorte VII. De la Pénitence.
cet amour lui a donné le coup de la mort. VIII. De la Conversion.
Désirs que nous devons avoir de nous réunir IX. Punition et peine du péché.
à Jésus-Christ. Merveilles que la sainte vir- X. Bonté et justice de Dieu.
ginité opère en Marie: effets de cette vertu XI. Combien Dieu aime à pardonner.
dans les vierges chrétiennes. Comment l'hu- XII. De la Charité fraternelle.
milité chrétienne semble-t-elle avoir dé-XIII. Du Pardon des ennemis.
pouillé Marie de tous ses avantages, et les lui XIV. Des Jugements humains.
rend-elle tous éminemment. Prière à Ma-XV. De la Médisance.
rie pour nous obtenir cette vertu essen-XVI. De la Vertu.
tielle.
page 1 XVII. De la vraie Dévotion.
II SERMON POur la fête de l'ASSOMPTION XVIII. Opposition de la nature et
DE LA SAINTE VIERCE, prêché devant la
reine. Effets de l'amour divin en Marie. XIX. Des biens et des maux de la vie.
grâce.
Pourquoi l'amour n'est-il dû qu'à Dieu seul. XX. De l'Aumône.
D'où est né l'amour de la sainte Vierge : cet XXI. De la Cupidité.
amour capable de lui donner la mort à cha-
XXII. De l'Orgueil.
que instant. Quel soutien cherchoit son XXIII. De l'Ambition.
amour languissant. Marie laissée au monde
pour consoler l'Eglise. Point d'autre cause
de la mort de Marie que son amour. Quel est
le principe de son triomphe, et quels en sont
les caractères.
Abrégé d'un SERMON prêché le même jour.
— Avantages que nous retirons de l'exaltation
de Marie. Le culte que nous lui rendons, né-
cessairement rapporté à Dieu. Moyens que
nous devons prendre pour nous unir à lui,
en honorant Marie.
SERMON POUR LA FÊTE DU ROSAIRE établie
en l'honneur de la sainte Vierge. Marie
associée à la double fécondité du Père, pour
devenir mère de Jésus-Christ et de tous ses
membres. Les pécheurs enfantés par cette
mère charitable, au milieu des tourments et
des cris, pourquoi. Circonstances remar-XLI. Comment on s'engage dans les em-
quables dans lesquelles Jésus-Christ lui com-
munique sa fécondité bienheureuse. Souve-
nir que nous devons avoir des gémissements
de notre mère. Les fidèles consacrés à la pé
nitence, par la manière dont Jésus et Marie
les engendrent.

[blocks in formation]

XXIV. De l'Intérêt.
XXV. De la Préoccupation.
XXVI. De l'Amitié.
XXVII. De la Justice.

XXVIII. Des Rois et des Grands.
XXIX. Des Gens de bien.
XXX. Du Monde.
XXXI. Du Temps.

XXXII. Il faut régler sa vie.
XXXIII. De l'Homme.
XXXIV. De la Société.
XXXV. Des Arts.
XXXVI. De la Guerre.
XXXVII. Du Corps.
XXXVIII. De la Mort.
XXXIX. Funestes effets des plaisirs.
XL. Des Passions.

[blocks in formation]

130

145

158

173

210

[blocks in formation]

Ker PANEGYRIQUE DE SAINT FRANÇOIS DE
PAULE, prêché à Paris chez les RR. PP. Mi-
nimes de la place Royale, en 1658.- Sépa-
ration du monde, union intime avec Jésus-
Christ, droit particulier sur les biens de
Dieu, trois avantages qu'a donnés à François
de Paule l'intégrité baptismale.

Ile PANEGYRIQUE DE SAINT FRANÇOIS DE

PAULE, prêché à Metz. Combien la péni-PANÉGYRIQUE de saint FranÇOIS D'ASSISE-

222

[blocks in formation]

Panegyrique de sainte Thérèse, prêché de-
vant la Reine-mère, en 1658.- Trois actions
de la charité, l'espérance, les désirs ardents,
les souffrances, par lesquelles sainte Thé-
rèse enflammée de l'amour de son Dieu s'ef-
force de s'unir à lui, en rompant tous ses
liens.

PANÉGYRIQUE de sainte CathERINE.

-

389
. Abus

425

que les hommes font de la science. La bonne
vie, l'édification des âmes, le triomphe de
la vérité, fin à laquelle doit être rapportée
toute la science du christianisme.
406
PANÉGYRIQUE DE SAINT ANDRÉ, APOTRE, pre-
ché aux Carmélites du faubourg Saint-Jac-
ques. Conduite étonnante de Jésus-Christ
dans la formation de son Eglise; combien
inconcevable et divine l'entreprise des apô-
tres. Triste état de la religion parmi nous;
misérables dispositions des chrétiens de nos
temps.
PANÉGYRIQUE DE SAINT JEAN, APÔTRE.-Ten-
dresse particulière de Jésus pour saint Jean.
Trois présents inestimables qu'il lui fait,
dans les trois états divers par lesquels ce
divin Sauveur a passé pendant les jours de
sa mortalité. Comment le disciple bien-aimé
répond à l'amour de son divin Maître pour
lui.
PANEGYRIQUE DE SAINT THOMAS DE CANTOR-
BÉRY, prononcé dans l'église de Saint-Tho-
mas du Louvre, en 1668.- Motifs de la ré-
sistance de saint Thomas à l'égard de son
prince. Sa conduite toujours sage, toujours
respectueuse au milieu des violentes perse-
cutions qu'il a à souffrir. Succès de ses com-
bats pour la discipline. Admirable change-
ment que produit sa mort dans ses ennemis;
zèle qu'elle inspire à ses frères. Usage que
les ecclésiastiques doivent faire de leurs pri-
viléges, de leurs biens et de leur autorité,
pour ne pas exposer l'Eglise aux blasphèmes
des libertins.

SERMONS

POUR

439

454

LES VÊTURES ET PROFESSIONS RELIGIeuses.
SERMON PRECHÉ AUX CARMÉLITES, LE 8 SEP-
TEMBRE 1660, A LA VÊTURE DE Mlle DE
BOUILLON DE CHATEAU THIERRY. - Trois
vices de notre naissance : leurs funestes
effets. Servitude dans laquelle tombent les
pécheurs, en contentant leurs passions cri-
minelles. Dans quel péril se jettent ceux
qui s'abandonnent sans réserve à toutes les
choses qui leur sont permises. Lois et con-
traintes auxquelles se soumet la vie reli-
gieuse, pour réprimer la liberté de pécher :
sagesse des précautions qu'elle prend. Com-
bien la chasteté est délicate, et l'humilité
timide. Amour que les vierges chrétiennes
doivent avoir pour la retraite, le silence et

la vie cachée. Mépris qu'elles sont obligées
de faire de la gloire.

-

470

SERMON POUR UNE VÊTURE, PRÊCHÉ AUX
NOUVELLES CATHOLIQUES. De quelle ma-
nière l'homme peut se revêtir de Jésus-
Christ. Combien étonnant l'anéantissement
du Verbe précieux avantages que nous en
recueillons. D'où vient les hommes ont-ils tant
de peine à modérer leurs désirs. Résistance
qu'ils opposent aux leçons que Jésus-Christ
leur a données, pour les réformer: son
exemple infiniment propre à confondre leur
liberté licencieuse. Caractères de la vraie
liberté. Comment la voie étroite est-elle une
voie large. Utilité des contraintes de la vie
religieuse. Epreuve nécessaire, pour ne pas
s'y engager témérairement. Vertus dont doit
être ornée une véritable religieuse. 484
SERMON POUR LA Vêture d'une postULANTE
BERNARDINE-Trois espèces de captivités
qui existent dans le monde : l'une par le
péché, la seconde par les passions,
sième par l'empressement des affaires. Moyens
efficaces que la vie religieuse fournit dans sa
discipline, ses austérités, son éloignement
du monde, pour délivrer les âmes de cette
triple servitude.
494
SERMON PRÊCHÉ a la Vêture d'une postu-
LANTE BERNARDINE. — Comment l'homme,
par son péché, est-il devenu l'esclave de
toutes les créatures. Trois lois qui captivent
dans le monde ses amateurs. Avec quelle
justice l'homme est abandonné à l'illusion
des biens apparents. Combien fausse et chi-
mérique la liberté dont se vantent les pé-
cheurs. En quoi consiste la liberté véritable.
Toute la conduite et tous les exercices de la
vie religieuse, destinés à la procurer ou à
la maintenir.

troi-

512

521

SERMON pour une VÊTURE, prêché le jour
de la Nativité de la sainte Vierge. Com-
bien les inclinations des hommes sont di-
verses, et les moeurs dissemblables. Super-
fluité de tant de soins, et vanité de la mul-
titude de nos desseins. L'empressement et le
trouble, principes de nos maladies. D'où
vient en nous l'amour de la dissipation. Pour-
quoi ne pouvons-nous trouver la santé de
nos âmes et le repos, en nous répandant
dans la multitude des objets sensibles : l'un
et l'autre attachés à la vie intérieure et
recueillie, et à la recherche de l'unique né-
cessaire.
SERMON PRÊCHÉ A LAVÊTURE D'Une nouvelle
CATHOLIQUE, le jour de la Purification. -
Grandeur de la miséricorde que Dieu avoit
fait éclater sur elle. La multitude des Eglises,
cette Eglise unique et première que les
apôtres avoient fondée. Combien il est né-
cessaire de demeurer dans son unité : son
éternelle durée, justifiée contre les senti-
ments des protestants. Erreurs monstrueuses,
et absurdités qui résultent du système de
cette Eglise cachée qu'ils ont voulu supposer.
La perfection de l'Eglise dans l'unité.
SERMON POUR LA PROFESSIon d'une demoI-
SELLE que la Reine-mère avoit tendrement

532

« ÖncekiDevam »