Sayfadaki görseller
PDF
ePub

de Potsdam, Heidelberg, Dorpat était due à une circonstance régionale.

En publiant ses premiers résultats, Michelson avait annoncé des mesures plus précises dans lesquelles le microscope serait remplacé par l'interféromètre. On connaît le rôle joué par cet instrument, entre les mains du même physicien, dans la célèbre détermination du mètre en longueurs d'onde de rayons lumineux. On sait aussi comment, malgré son extrême sensibilité, l'indifférence de l'interféromètre de Michelson à son orientation par rapport à la direction du mouvement terrestre a donné naissance à ce principe de relativité qui est sur le point de renouveler la physique tout entière. Pour l'adaptation de l'interféromètre à la mesure des variations du niveau liquide dans chaque réservoir (1), un miroir horizontal se trouve sous la surface de l'eau, à très peu de distance de celle-ci. L'oeil de l'observateur reçoit à la fois deux rayons lumineux émanés de la même source, l'un réfléchi sur le miroir immergé, après double traversée de la mince. couche d'eau, l'autre réfléchi sur un miroir non immergé.. Les franges d'interférence se déplacent en même temps que varie l'épaisseur de la couche liquide, d'où le moyen de mesurer, à chaque instant, cette épaisseur. A l'observation visuelle a été substitué un enregistrement photographique continu.

L'analyse des oscillations périodiques du niveau de l'eau a dégagé l'influence des ondes semi-diurnes. lunaire et solaire et de l'onde diurne lunaire. Le rapport de l'amplitude observée de l'oscillation de la verticale à son amplitude théorique pour une Terre parfaitement rigide s'est exprimé par des nombres bien

(1) A. A. Michelson et H. G. Gale, The Rigidity of the Earth, dans THE ASTROPHYSICAL JOURNAL, t. L, 1919, p. 330. Voir aussi l'article immédiatement suivant (p. 346): F. R. Moulton, Theory of Tides in Pipes on a rigid Earth.

groupés, aussi bien pour les diverses ondes considérées que pour l'un et l'autre des deux tubes, et la valeur moyenne de ces nombres s'est trouvée égale à 0,690.

Eu égard à ces recherches extrêmement soignées, le coefficient de rigidité efficace de la Terre est proche de 720 000 kg par cm, voisin par défaut de celui de l'acier.

Si cet article a été fait, et fait si long, c'est bien moins pour apprendre que la rigidité de la Terre est de l'ordre de celle de l'acier, ce qui se lit partout, que pour montrer cette magnifique collaboration de tant de sciences, - mathématiques et physique, élasticité et résistance des matériaux, astronomie et mécanique céleste, géodésie et géologie, dans un même problème, à la recherche de la vérité.

[ocr errors]
[blocks in formation]

De l'organisation sanitaire
de la Belgique

L'organisation sanitaire d'un pays est toujours un problème d'actualité, parce qu'elle a pour but de diminuer la morbidité et la mortalité de la population.

La vie humaine est un capital de la Nation, le plus précieux assurément. La conservation de la santé et le développement normal de chaque citoyen doivent donc être la préoccupation constante et dominante des pouvoirs publics.

Je voudrais montrer d'abord les avantages qu'un pays peut tirer d'une sage réglementation de ce qui intéresse la santé de ses habitants. Ensuite j'exposerai comment se sont succédé en Belgique les dispositions législatives concernant l'hygiène publique; on verra de la sorte les étapes qui aboutirent à l'organisation sanitaire actuelle du pays. Cet exposé suggérera quelques réflexions qui formeront la dernière partie de cet article.

Qu'une organisation sanitaire adéquate ait sur l'état moral, économique et social d'un pays la plus heureuse influence, cela ne semble pas évident aux yeux de tous. Et cependant la guerre vient de nous en fournir une preuve éclatante.

Au début de la campagne, nos services sanitaires étaient désorganisés; aussi revécut-on les calamités des guerres antérieures: une épidémie de fièvre typhoïde

se déclara bientôt dans la population de la partie non envahie du pays et prit une grande extension. Dès l'application des mesures prescrites par les autorités responsables (isolement des malades et des porteurs des germes, vaccination antityphoïdique), l'épidémie cessa pour ainsi dire subitement. Aucune autre, depuis lors, n'est venue ravager nos populations, et pourtant les causes de propagation des maladies contagieuses étaient devenues plus fréquentes qu'en temps de paix.

Dans les armées, la mortalité par maladie fut moindre, malgré des conditions de vie plus défectueuses, peut-être, que dans les guerres d'autrefois.

Les endémies qui jadis sévissaient normalement dans toute armée en campagne jusqu'à les disperser et parfois les détruire n'ont pu s'infiltrer chez nous.

La cause en est bien simple: les services compétents, services sanitaires civils et militaires, ont pu agir d'autorité et appliquer avec unité les moyens d'action nécessaires. L'état de guerre rendait légales des mesures coercitives inaccoutumées.

La contre-épreuve de l'expérience faite pendant cette période tourmentée ne se fit pas attendre ce fut, peu après les hostilités, l'épidémie de grippe dans la population civile.

Le Docteur Chassevant, professeur d'hygiène à la Faculté de médecine d'Alger, fait observer qu'en France la démobilisation avait disloqué tous les services sanitaires du temps de guerre et, coïncidence, à ce moment la grippe est apparue : l'épidémie affirmait de nouveau son pouvoir.

Dans notre pays on a combattu dans une certaine mesure cette désorganisation; ainsi la lutte entreprise, en Belgique occupée, contre la mortalité infantile, et qui avait eu d'heureux résultats, a reçu après l'armistice la consécration officielle par la création de l'Office

national de l'Enfance. Cette œuvre devait continuer dans la paix l'essai tenté pendant la guerre.

En quoi consiste l'organisation sanitaire de la Belgique ?

L'Histoire nous montre que l'organisation sanitaire d'un pays s'édifie progressivement avec plus ou moins de lenteur, suivant l'évolution de la société et les progrès réalisés dans les diverses sciences. Il en fut ainsi chez nous.

Toute organisation sanitaire s'appuie avant tout sur le médecin et ses auxiliaires : le pharmacien, l'accoucheuse, l'infirmier et l'infirmière.

Le corps médical belge n'a pas toujours eu la formation que nous lui connaissons aujourd'hui. Ainsi, avant 1849, il existait en Belgique des docteurs en médecine, des docteurs en chirurgie, des chirurgiens de ville et des chirurgiens de campagne; des officiers de santé, à chacun desquels incombaient des devoirs bien déterminés. Vers cette époque, on s'est rendu compte de l'impossibilité d'établir une démarcation entre le domaine de la médecine et celui de la chirurgie, et de la nécessité d'exiger, de toute personne voulant s'adonner à la pratique médicale, une formation générale suffisante.

La loi du 15 juillet 1849 ne permit donc plus l'exercice de la médecine et de la chirurgie qu'aux détenteurs du diplôme académique de docteur en médecine, en chirurgie et en accouchements. C'était un premier pas. Mais tous les jours s'élargit le domaine des sciences médicales et hygiéniques; aussi les docteurs en médecine, en chirurgie et en accouchements sont-ils contraints de se spécialiser dans certaine branche de leur art. Cette spécialisation est critiquée, il est vrai, dans le sein même du corps médical, mais, c'est un fait, elle existe. Elle n'est pourtant pas encore

« ÖncekiDevam »