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ne valent guère que le quart des bonnes qualités du premier type. Ainsi, en 1915, les meilleurs pétroles pensylvaniens valaient 1,50 dollar le baril et, fin 1917, 3,75 dollars, alors que pendant cette même période les pétroles californiens de qualité courante passaient de 35 cents à un dollar au baril.

Une des caractéristiques les plus remarquables de l'industrie pétrolière, est que le produit brut est envoyé directement des lieux de production par des canalisations spéciales, vers les raffineries, les centres de vente, et même jusqu'aux ports de mer. Cette méthode de transport est la plus pratique et la moins coûteuse pour un produit liquide bon marché, consommé en aussi grande quantité que le pétrole. Les conduites des ÉtatsUnis ont une longueur totale de plusieurs milliers de kilomètres et forment un immense réseau qui s'étend sur une grande partie du pays. Il consiste en une série de lignes principales sur lesquelles viennent se greffer des lignes secondaires; une des plus longues est celle qui relie Oklahoma aux rives de l'Atlantique en traversant l'Illinois. L'ensemble des lignes principales seules atteint un développement de 46 400 kilomètres environ. Le diamètre des tuyaux employés varie de 50 à 300 millimètres. Ces canalisations, faites en tòle de fer, sont généralement disposées à faible profondeur sous le sol. A des intervalles de 25 à 50 kilomètres suivant la viscosité du liquide, se trouvent des stations de pompage destinées à en assurer le déplacement. Quand on a affaire à des pétroles lourds de grande viscosité, comme ceux de Californie, il est nécessaire de procéder à un réchauffage à chaque station de pompage, pour en faciliter l'écoulement. Les lignes vont par le chemin le plus direct possible et suivent les dénivellations du sol. Une canalisation de 200 millimètres de diamètre pèse environ 39 kilos par mètre et a une capacité de 250 barils au kilomètre. Ce chiffre montre que simplement pour tenir les conduites remplies et en assurer le fonctionnement, il faut des millions de barils.

L'emploi et la généralisation de ce mode de transport tout spécial ont eu une grande répercussion sur le développement de l'industrie pétrolière. Ils l'ont rendue tout à fait indépendante des chemins de fer et des voies d'eau et ont permis d'amener à très bon compte le pétrole en des endroits fort éloignés des lieux production. C'est ainsi que les raffineries ont pu s'installer aux de endroits les plus avantageux au point de vue de l'écoulement de leurs produits, sans qu'on dût s'inquiéter beaucoup de leur situation par rapport aux régions pétrolifères. Une très faible

partie seulement du pétrole brut est transportée par chemin de fer. Le plus grand nombre des 60 000 wagons-citernes qui circulent sur les lignes américaines servent exclusivement pour les produits raffinés: gazoline, kérosène, huile minérale, etc. Pour les expéditions outre-mer, on utilise des navires spéciaux en acier comportant une série de compartiments séparés, dans lesquels on pompe directement soit le pétrole brut, soit des produits raffinés. Ces navires ont joué un rôle important pour le développement commercial du pétrole dans le monde; en particulier, ils ont ouvert aux pétroles mexicains des débouchés inaccessibles autrement.

Le pétrole brut peut être utilisé directement comme combustible et près du cinquième de la production totale est employé de cette façon. La plus grande partie cependant, avant d'être livrée à la consommation, passe aux raffineries où on en détermine la séparation en différents produits de valeur marchande plus grande que le liquide brut et adaptés chacun à des emplois et à des usages bien définis.

On classe généralement en quatre catégories les résultats de la distillation du pétrole et on distingue la gazoline, le kérosène, l'huile de combustion et l'huile de graissage. A côté de ces substances principales, se range toute une série de sous-produits, parmi lesquels on peut citer la benzine, la vaseline, la paraffine, l'asphalte, le coke de pétrole, etc., etc. Il est difficile de définir exactement la ligne de démarcation entre ces différents corps, et les dénominations données ci-dessus se rapportent plus à des classes de produits similaires qu'à des types bien déterminés.

Sous le nom de gazoline, on désigne tous les liquides très volatils, dont l'essence pour automobiles est le plus connu. Par kérosène, on entend ceux moins volatils dont la densité, tout en étant plus élevée que celle de la gazoline, est moindre que celle de l'huile de combustion; le pétrole lampant du commerce en est le type caractéristique. L'huile de combustion comprend tous les distillats de densité supérieure à celle du pétrole lampant et inférieure à celle de l'huile de graissage; dans cette classe rentre l'huile à gaz utilisée pour l'enrichissement du gaz d'éclairage. La marine en fait actuellement une très grande consommation pour le chauffage des chaudières en lieu et place du charbon. Enfin, sous le nom d'huile de graissage on désigne une grande variété de produits assez denses, employés comme lubrifiants.

La plupart de ces substances sont susceptibles d'être décomposées à leur tour en d'autres par distillation fractionnée. On

trouve actuellement dans le commerce plus d'une centaine de corps différents dérivés du pétrole et on ne peut effectivement assigner aucune limite à leur nombre. La chimie en découvre à chaque instant de nouveaux qui peuvent trouver dans l'industrie des applications imprévues.

Les méthodes de distillation du pétrole varient avec sa nature chimique et les produits que l'on désire en retirer. Suivant la manière dont les raffineries travaillent, on peut les classer en trois catégories. Le premier groupe comprend les usines où l'on se contente d'extraire du pétrole brut les essences légères. Tout le restant, non distillé, est revendu comme combustible liquide. On ne retire dans ce cas que les produits les plus aisés à obtenir et dont la demande est très grande. C'est surtout à l'Ouest du Mississipi que sont établies les usines travaillant suivant cette méthode.

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Le second type de raffinerie fait un traitement complet du pétrole brut et fournit les quatre produits essentiels essence, pétrole lampant, huiles légères de combustion et huiles lourdes de graissage, avec tous les sous-produits correspondants. Ces usines possèdent des installations beaucoup plus importantes que les précédentes et elles tirent un meilleur profit de la matière première. On les trouve principalement dans les régions de l'Est américain.

Un troisième genre de raffinerie, de conception assez récente, prend pour le moment beaucoup d'extension. Comme celles du deuxième type, ces usines sont équipées pour distiller complètement le pétrole brut. Seulement, au lieu de vendre directement tels quels les différents produits obtenus, elles transforment en essences légères les huiles lourdes, dont la valeur marchande est plus faible. Elles comportent dans ce but des installations spéciales permettant d'effectuer la désagrégation des molécules des composés de densité élevée, pour les tranformer en gazoline légère, dont la demande est si grande à l'heure présente.

Le raffinage du pétrole exige toujours des immobilisations très importantes de capitaux et, de par sa nature même, est une entreprise de grande envergure. Aussi, une dizaine de sociétés seulement assurent aux États-Unis la plus grande partie de la production de pétrole raffiné.

Tout le travail se fait par distillation; on chauffe le pétrole brut dans d'immenses alambics, d'où les produits vaporisés s'échappent et sont condensés par fractionnement représentant approximativement les qualités désirées. On les purifie ensuite

par redistillation ou par voie chimique: parfois, on les transforme en d'autres corps comme nous le disons ci-dessus. Pour montrer l'importance des traitements chimiques effectués dans les raffineries, qu'il suffise de signaler que le dixième de la production totale d'acide sulfurique des États-Unis y est utilisé.

Les différents produits retirés du pétrole brut ont eu des fortunes commerciales fort variables. Au début de sa découverte, c'étaient surtout les huiles lampantes qui étaient recherchées et les essences légères, dont on ignorait alors l'utilité, étaient fort peu appréciées et souvent détruites. Bien que à son tour l'huile de graissage prit rapidement une grande importance, pendant plus de quarante ans c'est principalement comme moyen d'éclairage que le pétrole s'est fait connaitre dans le monde entier. Cependant, vers la fin du XIXe siècle les applications de l'éclairage au gaz par incandescence, puis de l'éclairage électrique diminuerent fortement la demande de pétrole lampant ; celui-ci ne trouva plus guère de débouchés que dans les campagnes. A certain moment, on put croire que l'avenir de l'industrie pétrolière était en danger. Mais, bien avant que cette menace ne se réalisât, le développement prodigieux du moteur à essence créa une telle demande que l'on dut envisager rapidement l'extension des moyens de production et à l'heure présente ce sont surtout les essences légères qui forment la base du commerce du pétrole.

Lors de l'entrée en guerre des États-Unis, la demande d'huile de combustion devint si grande que la situation prit un aspect nouveau et que les raffineries durent prendre des mesures en conséquence. La production de pétrole brut n'étant pas à même de suivre les exigences de la consommation, il en est résulté à certains moments de sérieux manquants alors qu'on ne fut jamais à court d'essences légères. Il est probable que dans l'avenir l'huile de combustion sera de plus en plus employée et tendra. à devenir le produit principal des raffineries. Après l'époque du pétrole lampant et celle de l'essence légère, l'histoire du pétrole marquerait une troisième et peut-être dernière étape, celle de l'huile de combustion.

MAURICE DEMANET,
Ingénieur civil.

BIBLIOGRAPHIE

I

PRINCIPES USUELS DE NOMOGRAPHIE AVEC APPLICATION A DIVERS PROBLÈMES CONCERNANT L'ARTILLERIE ET L'AVIATION. Conférences faites à la section technique de l'artillerie (février 1919) par le Lieutenant-Colonel D'OCAGNE, chef de la section de nomographie, professeur à l'Ecole Polytechnique. Un vol. de 70 pp. - Paris.

Lorsque M. d'Ocagne créa en 1891 la science nouvelle appelée Nomographie, par la publication de son ouvrage intitulé Nomographie. Les calculs usuels effectués au moyen des abaques, il ne prévoyait vraisemblablement pas que l'enfant auquel il donnait le jour entrerait au service de la France. Cette éventualité imprévue s'est cependant réalisée, car le gouvernement français décréta au cours de la guerre la fondation d'une Section de Nomographie, et en confia l'organisation et la direction au créateur et vulgarisateur de la nouvelle science, à M. d'Ocagne lui-même.

Les services rendus par cette science à l'artillerie et à l'aviation n'ont peut-être pas dépassé l'attente de M. le lieutenant-colonel d'Ocagne, mais ils ont étonné bien des techniciens au cours de la guerre, à tel point. que les échos en ont franchi les lignes allemandes et nous sont parvenus à plusieurs reprises à Bruxelles.

Le nouveau livre publié par M. d'Ocagne sous les auspices de la Direction de l'artillerie française n'est évidemment pas suffisant pour remplacer les autres ouvrages de l'auteur sur le même sujet, mais ce livre suffit pour donner une idée du contenu de ces ouvrages et faire naître le désir de les parcourir en détail.

L'auteur décrit d'abord quelques abaques cartésiens basés sur des principes connus depuis longtemps.

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